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Grille d’analyse technologique

B ILAN DE LA MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE

Dans ce chapitre, nous avons présenté la méthodologie de cette recherche en abordant d’abord l’échantillonnage de cinq sites à l’étude et ensuite celui de leurs assemblages lithiques (éclats, pièces bifaciales, outils sur éclats et nucléus). Enfin, la grille d’analyse de chaque classe d’artefacts a été exposée afin de présenter les multiples paramètres pris en compte lors de la collecte de données. L’étude techno-économique réalisée dans cette thèse s’est faite à deux niveaux d’analyse. Le premier se situe à l’échelle du site lui-même (chaînes opératoires, activités in situ et ex situ, modalité de gestion des technologies, etc.). Le second niveau ouvre quant à lui une perspective plus large en abordant les cinq sites dans une optique territoriale et diachronique afin d’évaluer les constances et les variations des schèmes techno-économiques qui ont eu cours au Témiscouata durant le dernier millénaire de la période préhistorique. Les résultats associés au premier niveau d’analyse sont essentiellement présentés dans le chapitre 4, alors que ceux du second sont abordés et discutés dans le chapitre 5.

Les points qui suivent résument les principaux éléments à retenir concernant la méthodologie préconisée dans cette thèse :

Échantillonnage des sites :

 Cinq sites ont été retenus et sur chacun d’eux, une aire d’occupation a été sélectionnée (CkEe-12 – aire 5, CkEe-22 – aire 1, CkEe-9 – aire 2, CkEe-2 – aire C et CjEd-5 – structure 7). À moins d’avis contraire, lorsqu’il est fait mention de ces sites, il est implicite que nous faisons référence aux aires échantillonnées uniquement et non aux établissements dans leur ensemble.

 Étant donnée la perspective régionale et diachronique de notre étude, ces sites sont répartis en différents endroits du Témiscouata (Petit lac Touladi, Grand lac Touladi, lac Témiscouata/rivière Touladi, rivière Madawaska) et représentent différentes périodes chrono-culturelles s’échelonnant sur environ un millénaire (du Sylvicole moyen tardif à la période de Contact).

 Les sites ont également été sélectionnés en fonction de la nature spécifique de leur occupation, afin d’étudier des établissements ayant eu différentes vocations présumées (camp de base, atelier de taille spécialisé, campement résidentiel, lieu de pratiques rituelles, etc.).

 Les sites ont été sélectionnés aussi en fonction du profil de leurs assemblages lithiques, afin que ces derniers se démarquent les uns des autres. La spécificité de chacun réside en plusieurs aspects, notamment par la présence d’une ou plusieurs classes d’objets particulièrement abondantes ou d’autres beaucoup plus rares. Cela, afin de maximiser les chances d’étudier une plus grande variabilité de schèmes techno-économiques. Échantillonnage des assemblages lithiques :

 L’échantillonnage des assemblages lithiques a été fait de manière spatiale et contextuelle, ce qui signifie que tous les artefacts des aires sélectionnées ont été étudiés. Un tel choix a permis de favoriser une meilleure représentativité des chaînes opératoires en considérant tous les objets retrouvés dans une aire donnée. Au total, c’est 28 131 artefacts en pierre taillée qui ont été analysés dans cette thèse.

 Cette méthode d’échantillonnage fait en sorte que les assemblages des différents sites sont variés en termes de dimensions, ce qui est normal et même souhaitable pour mieux étudier la diversité des différents contextes et des différents événements s’étant déroulés sur chaque site.

 Les éclats de taille en chert Touladi de CkEe-9 (aire 2) forment le seul assemblage qui n’a pas été analysé, notamment pour des contraintes de temps. Puisqu’il est très volumineux (n=57 390), il aurait par conséquent nécessité une autre méthode d’échantillonnage. La collection de CkEe-9 a donc été ciblée uniquement pour l’étude de ses nucléus, outils et éclats de taille en matériaux exogènes.

 Les éclats de taille fragmentaires n’ont pas été soumis à une lecture technologique en raison du peu d’informations qu’ils sont en mesure de révéler. Étant donné leur grand nombre (n=14 990; 55,7 %), cela a contribué à réduire le volume d’artefacts à analyser, ce qui peut être considéré comme une forme d’échantillonnage.

 Un indice de certitude a été développé pour les diagnostics des techniques de taille et de l’affiliation des éclats à une chaîne opératoire (éclats de taille bifaciale, éclats de débitage de nucléus ou éclats découlant de l’utilisation de pièces esquillées). Seuls les spécimens présentant un haut indice de certitude quant à leur affiliation technologique ont été traités (n=3399). Les autres demeurent tout de même porteurs d’informations, notamment sur leur matière première, mais n’ont pas réellement contribué à l’étude des schèmes techno-économiques.

 La dimension des artefacts a été mesurée essentiellement à partir d’un gabarit afin de faciliter et d’accélérer la prise de données. Les outils et les nucléus ont également été mesurés avec une précision millimétrique.

 Un nombre de 280 remontages lithiques a été réalisé (278 éclats bruts et deux outils sur éclats).

Grille d’analyse technologique :

 Une grille d’analyse technologique a été élaborée pour chaque classe d’objets : éclats de taille, pièces bifaciales, outils sur éclats et nucléus.

 Pour la première collection analysée (CkEe-12), un plus grand nombre de paramètres a été utilisé afin de vérifier ceux qui s’avéraient pertinents de ceux qui l’étaient moins. Après l’analyse de cette première collection, seuls les paramètres qui se sont révélés utiles pour nos analyses ont été retenus dans les lectures technologiques.

 Certains paramètres se sont avérés utiles pour l’étude individuelle de chaque objet, mais peu pertinents pour l’analyse globale des assemblages. Ils ont donc été pris en considération pour chaque artefact, mais ont cessé d’être comptabilisés dans la base de données.