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Identité, territoire et territorialités: acteurs et enjeux sociaux

1.2 Identité, territoire et région: dialogue entre spatialité et relations sociales Avant d’entamer notre immersion dans les catégories théoriques d’identité, de territoire et de

1.2.2 Identité, territoire et territorialités: acteurs et enjeux sociaux

Le concept d’identité32 ou d’identification et de relations identitaires33 est un sujet prédominant de la sociologie et de la psychologie. Pour ces disciplines, le concept est en général employé pour analyser certains groupes sociaux ainsi que leur stratégies de résistance à partir de la préservation et le renforcement de leurs racines identitaires (groupes sociaux, ethniques, de nationalités diverses etc.). Mais notre intérêt est de transgresser les limites et les frontières des ces sciences et de chercher à comprendre, à partir du support de la géographie, comment ces relations identitaires et les métamorphoses des identités se manifestent dans les régions et les territoires.

Selon Di Meo (2006) la géographie trouve son rôle dans le profond renouvellement de l’intérêt scientifique par la problématique de l’identité / l’identification dans les derniers trois décennies, période caractérisée par la « modernité avancée » (Giddens, 1994). L’auteur avance sur l’hypothèse suivante : la multiplication contemporaine des référentiels identitaires contraint l’individu à rechercher une cohérence sociale et spatiale autour de son histoire et de la construction de sa propre territorialité. En plus selon l’auteur, l’espace (y compris leurs formes virtuelles) donne de la solidité aux identités individuelles et collectives en permettant la continuité par-delà les séparations spatio-temporelles et les mobilités des individus.

L’identité est mise en place à partir du processus d’identification entre les individus et leurs

32 Au sens commun du terme le mot identité est associé aux qualités de similitude et d’unité, en s’opposant à celles de différence et d’altérité. L’unicité de chaque individu est légalement reconnue dans l’Etat de droit par les éléments qui l'individualisent (son état civil, ses caractéristiques physiques particulières, son impression digitale) et qui sont enregistrés dans ses papiers (son acte de naissance, sa pièce d'identité, son relevé d'identité bancaire). Dans le champ de la psychologie l’identité se rapporte à la formation personnelle du sujet et aux problèmes relatifs à celle-ci (les crises d’identité des individus, les multiples identités comme troubles de fonctionnement de la psyché). D’ailleurs, le terme s'étend aux groupes sociaux lorsqu’on se réfère à l’idée d’identité culturelle en tant que « l’ensemble de traits culturels propres à un groupe ethnique (langue, religion, art, etc.) qui lui confèrent son individualité ; sentiment d'appartenance d'un individu à ce groupe » (Nouveau Petit Robert, dictionnaire de la langue française, version électronique 2.1).

33 Le terme d’identité peut engendrer une interprétation un peu statique, basée sur son emploi courant. Les termes d’identification et de relations identitaires accentuent le caractère non statique du concept d’identité, compris comme métamorphose. Comme l’affirme Ciampa (1996) « dans un premier temps, nous sommes amenés à voir l’identité comme un trait statique qui définit l’être » (p.130).

groupes et par rapport à leurs ancrages spacieux en plusieurs échelles (régions, territoires, lieux). Di Meo le décrit :

« S’identifier, et ce n’est là qu’un paradoxe apparent, revient à se différencier des autres tout en affirmant son appartenance à des catégories, des groupes, mais aussi des espaces. C’est une action qui procède par un jeu combiné de différenciation et d’assimilation de tout sujet en regard d’autres entités individuelles ou collectives. L’identification est donc une construction sociale dont les fondements se situent dans les premières années de la vie ; une construction qui mobilise les capacités cognitives, communicationnelles et réflexives de l’être humain.

L’identité se décline selon un continuum qui se déroule du sujet jusqu’aux groupes, jusqu’aux collectivités les plus divers. Si l’identité n’a pas de substrat spatial obligatoire, elle entre tout de même dans un contexte inévitable de spatialités, sans omettre que les lieux et les territoires lui fournissent souvent un ciment efficace » (Di Meo, 2006, p.4).

Pour Di Meo (2006), le processus de l’identification s’établit dans un rapport entre l’individu et ses liens sociaux et spatiaux, à travers ses appartenances. L’approche de Manuel Castells (1999) met en lumière l'interaction entre la mondialisation (qui mène à l’évolution technologique), le pouvoir de l'identité (sexuelle, religieuse, nationale, ethnique territoriale, sociologique) et l'Etat (avec ses institutions) qui a une influence sur les mouvements sociaux et la politique. La revendication des racines identitaires par les personnes est de plus en plus visible, malgré l'unification des marchés de capitaux et l'uniformisation des usages dans la planète. Les mouvements sociaux qui s'opposent à la globalisation sont fondés sur l'identité, par le biais des actions collectives qui ciblent un objectif dont le résultat transforme les valeurs et les institutions de la société. D’après Castells, pour comprendre aujourd'hui la politique il faut considérer plutôt les identités sociales que l'économie ou la géopolitique.

Le concept de l’identité assume plusieurs significations au long du temps, évoluant selon Stuart Hall (2000) à partir de la conception du « sujet de l’illuminisme » (individu totalement centré, unifié, avec la capacité de la raison, de la conscience et de l’action sur une conception individualiste du sujet et de son identité) vers le « sujet sociologique » (l’identité remplit l’espace entre l’intérieur et l’extérieur, entre le monde personnel et le monde public), puis vers le « sujet postmoderne » (le sujet assume des identités différentes à des moments différents, non unifiées autour d’un moi cohérent).

Les différents acteurs présents dans le Semi-aride (les habitants, les travailleurs, les entrepreneurs, l’État et les mouvements sociaux) s'articulent et produisent l'espace.

L'observation des liens entre les acteurs dans les Arrangements Productifs Locaux – APL du Pernambouc choisi comme cas observé dans cette thèse (l’APL vitiviniculture) conduit à l’interprétation de la métamorphose des territorialités par l'insertion de nouveaux acteurs qui s’opposent, coopèrent ou entraînent des changements en termes de conditions de travail, de relations sociales, d’aménagement des lieux etc. Par conséquent, les rapports identitaires changent reproduisant dans le territoire même la métamorphose de leurs propres vies.

Ciampa (1996) explique que les diverses formes d’interactions entre les acteurs eux mêmes et entre eux et leurs milieux ne sont pas que le processus de production des diverses identités, qui à certains moments concrétisent la métamorphose, d’autres moments concrétisent la « non-métamorphose ». Les divers acteurs jouent de multiples rôles qu’ils structurent donc de différentes manières. Ainsi, parfois ils consolident l’identité souhaitée, qui devient l’identité réelle, parfois adoptent des nouvelles identités.

Les ruptures et transformations des relations identitaires qui s’établissent entre les sujets et entre eux et leur espace (territoire et lieu), expriment la fragmentation de la tension établie dans la dialectique globale et locale. Les valeurs identitaires appropriées à la logique du système capitaliste sont transformées en marchandises, ainsi comme les paysages, la culture et les villes. Le concept de territoire peut contribuer pour découvrir cette toile de relations identitaires ou de marchandises, le global et le local qui se reconfigurent à partir de cette dialectique. C’est dans le territoire et dans sa métamorphose où s’expriment ces relations, résultant du paradigme à qui se confronte cet espace stimulé par les politiques publiques en vigueur, a être réorganisé à partir de la logique des APL. Dans ce contexte, Di Méo (1998) remarque que dans le monde contemporain où la plupart des acteurs sont à la fois fixes et mobiles, le concept de territorialité se révèle un outil indispensable pour comprendre de quelle façon les sujets régulent leurs identités et leurs spatialités multiples.

En tant que géographe, Di Méo, dans son interprétation du concept d’identité / identification, incorpore l’importance de la dimension spatiale pour les groupes sociaux à partir des relations de territorialité qui s’établissent entre les acteurs. Le territoire est la base, concrète ou abstraite, où se manifeste le pouvoir que les acteurs exercent sur les autres. Selon Marcelo Souza (1995), « le territoire est essentiellement un espace défini et délimité par et à partir de relations de pouvoir », et dans la mesure où le territoire est essentiellement un instrument d’exercice du pouvoir, sans toutefois masquer les contradictions et confits sociaux, ce qui importe, c’est de comprendre « qui domine ou influence qui dans cet espace, et comment » (p.78).

La notion de pouvoir, présente dans le concept de territoire, est fortement présente dans l’interprétation de Claude Raffestin (1986) pour qui le pouvoir, nécessairement présent dans les processus socio-territoriaux, se manifeste de différentes manières, soit à partir des aspects matériels dans la dimension politico-économique, soit par les éléments symboliques de la dimension culturelle. Néanmoins, la réalité présente dans les territoires tend à perdre sa primauté en conséquence du développement informationnel dans la modernité, lorsque le temps devient plus important que l’espace.

« Si l'on considère l'écogenèse territoriale de ce qu'il est convenu d'appeler les pays développés, on peut admettre que, jusqu'au XXème siècle, les territoires matériels concrets — l'extériorité — étaient dans une mesure assez large « régionalisés » ; autrement dit que la régulation intrasociétale avait encore un sens. (…) Dans ces conditions, la territorialité était

encore, en partie du moins, fortement marquée par des relations qui faisaient une large part aux lieux en tant que sources d'identité. Il y avait une cohérence entre territoire et territorialité parce qu'il y avait une cohérence entre l'action d'une société et la sémiosphère à laquelle elle se référait. Cette relative unité a volé en éclats et le processus de territorialisation-déterritorialisation-reterritorialisation (que nous appellerons désormais T-D-R) n'est plus régulé de l'intérieur mais de l'extérieur » (Raffestin, 1986, p.183).

Pour Raffestin (1986), dans le contexte de fortes mutations promues par la modernité la construction identitaire des relations vécues dans le lieu, - à travers le travail, l'habitat et les

« cristallisations traditionnelles » -, représente une résistance de la culture locale qui

« réinterprète la tradition dans une culture artificielle ». La valorisation des spécificités régionales en quête d’une identité culturelle s’inscrit, ainsi, dans une perspective où « la territorialité est souvent entendue comme identité » (p.184). Même s’il reconnait l’existence du territoire concret où la société vit et produit, l’auteur signale que les relations sociales sont plutôt conditionnées par l'information qui est diffusée par ce territoire. Comme le territoire concret ne peut plus être la base de l'appartenance, car il est en permanente transformation, l’identité doit être cherchée dans des territoires abstraits fondés sur des valeurs plus stables (comme la langue, la culture). Raffestin remarque que la montée de la notion d'identité dans les sciences sociales coïncide avec la perte de la signification du substrat matériel de la région et que l’importance du rôle de l’information dans la formation du territoire modifie les références conceptuelles sur cette notion.

« Le fait même que la région ne soit plus qu'un discours démontre assez que l’on est passé à une territorialité « temporalisée », c'est-à-dire à un système de relations qui dépend de la variation de la quantité d'information dans un territoire donné. (...) L'information fait le territoire comme elle fait le produit. La territorialité est donc une fonction de l'information (le signe) et du temps (le rythme). Dans ce type de territorialité, on ne peut plus parler d'espace vécu, d'identité régionale ou de culture locale. Tout au plus peut on parler d'information consommée, d'identité conditionnée et de modèles culturels dominants » (Raffestin, 1986, p.184).

Dans la perspective de cette identité conditionnée, mentionnée par Raffestin, nous pourrions nous interroger sur les identités construites pour le Semi-aride à partir des politiques publiques de développement et dans le sens de territoire et région forgés par ces identités.

Quel est le sens de la région Nordeste et de la région semi-aride? Quels signifiés identitaires incorporent les définitions des limites pour identifier ces régions? Quels seraient les territoires qui s’identifient dans ces régions? Les différences entre les références à la région et au territoire auraient-elles un rapport avec les niveaux de délimitations des politiques publiques de développement?

Les territoires sont construits (et déconstruits) dans les échelles d’espace et de temps les plus diverses. Ainsi l’on définit des territoires d’une rue à, par exemple, un ensemble de pays, et ces derniers peuvent revêtir un caractère permanent ou périodique, durer des jours, voire des siècles... Souza (1995) synthétise cette idée :

« (...) des territoires, qui sont, dans le fond, des relations sociales projetées dans l’espace, plutôt que des espaces concrets (lesquels ne sont que des substrats matériels des territorialités) peuvent se former et se dissoudre, se constituer et se dissiper de manière relativement rapide, être instables plutôt que stables, voire, avoir une existence régulière, mais seulement périodique (à certains moments) – et cela malgré le fait que le substrat spatial reste ou peut rester le même » (Souza, 1995, p. 87).

Outre la flexibilité spatiale et temporelle, une autre caractéristique importante du concept de territoire analysé par Souza est son caractère de contigüité spatiale ou non. L’auteur appelle

« territoire continu » un territoire traditionnellement construit en contigüité spatiale et

« territoires discontinu » le territoire-réseau dont les liaisons se font à travers des nœuds. Ce dernier type de territoire consiste en l’articulation des territoires continus :

« (...) le territoire discontinu s’associe à un niveau de traitement dans lequel, comme il nous apparaît comme des points adimensionnels, ne se pose évidemment pas la question d’analyser la structure interne de ces nœuds, si bien qu’à l’échelle du territoire continu, qui est une surface et non un point, la structure spatiale interne doit être prise en compte. Il apparaît que, comme chaque nœud d’un territoire discontinu est concrètement et à la lumière d’une autre échelle d’analyse, une figure bidimensionnelle, un espace, lui-même un territoire (une favela territorialisée par une organisation criminelle), nous considérons que chaque territoire discontinu est, en réalité, un réseau articulant deux territoires continus ou davantage » (Souza, 1995, p.93).

Souza (1995) parle de l’exclusivité d’un pouvoir par rapport à un territoire donné comme une autre limitation emboîtée dans la conception classique de territoire à dépasser. Pour l’auteur, ce qui se produit le plus souvent, c’est une « superposition de différents territoires, avec des formes variées et des limites qui ne coïncident pas", de même que se produisent des conflits entre les différentes territorialités provenant des contradictions entre les pouvoirs respectifs (p.94).

Si le territoire est l’espace dans lequel s’inscrivent les relations sociales, et par conséquent les relations de pouvoir, la territorialité, terme qui dérive du territoire, est la condition du groupe investi d’un pouvoir déterminé en constituant un territoire spécifique. C’est comme une caractéristique particulière que l’on investit au fait. Comme opposition à la territorialité, la déterritorialité peut être comprise comme l’absence de territorialité. À son tour, la territorialisation, la déterritorialisation et la reterritorialisation34 impliquent respectivement la conquête d’un territoire en délimitant une territorialité, en perdant la territorialité existante pour finalement la reconquérir.

Ces notions sont essentielles dans la mesure où elles reflètent, dans leur dynamique résultant des stratégies de pouvoir entre les différents acteurs qui produisent et s’approprient l’espace, le processus de construction identitaire et d’appartenance (territorialisation) et de

34 Nous faisons référence aux concepts de territorialisation, déterritorialisation et reterritorialisation lorsque nous citons le regard de Raffestin sur le territoire et le pouvoir.

perte des références identitaires (déterritorialisation) ou encore de réappropriation de ces références (reterritorialisation). Discordant des auteurs qui associent la déterritorialisation à un caractère purement économique, Haesbaert (1995) réfléchit sur l’exclusion que ce processus peut engendrer:

« (...) si la territorialisation est, avant tout, enracinante, promouvant la cohésion par son caractère plus intrinsèque et introverti, il est clair que celle-ci va être liée davantage aux initiatives politico-culturelles d’appropriation et de domination qu’à la dynamique du capital, dont le caractère est de façon intrinsèque déterritorialisateur et ‘apatride’ » (Haesbaert, 1995, p.178).

Pour Haesbaert (1995) le potentiel déterritorialisant des réseaux globaux du capitalisme contemporain ne peut ignorer son potentiel reterritorialisateur, présent, par exemple, dans les réseaux de solidarité. L’auteur est convaincu que:

« Deux des grands mythes de l’ère moderne, celui du progrès et celui de la révolution démontrent bien cette ‘vocation pour le nouveau’ et la déterritorialisation qui l’accompagne : le mythe de la domination sans limite sur la nature (désacralisée) par le progrès de la technique et le mythe de la rupture radicale avec le passé en direction de la ‘société idéale’ (où tous les conflits seraient définitivement résolus) » (Haesbaert, 1995, p.181).

Ce que cet auteur cherche à démontrer, c’est que les technologies, de plus en plus agiles dans les transformations de l’espace social, conduisent à une déterritorialisation symbolique (destruction de symboles, repères historiques, identités) ou concrète (destruction de liens/frontières économico-politiques d’intégration). Ces processus, qui ont une incidence sur l’espace social, leur attribuent à l’heure actuelle des particularités propres. Comme l’affirme Haesbaert (1995):

« Bien que cohabitant avec une multiciplité de temps, l’espace, en cette fin de siècle, incorpore ce nouvel élément, ‘révolutionnaire’ en termes de perception de l’espace-temps : la simultanéité. Celle-ci n’est possible que par un processus de déterritorialisation par lequel des réseaux mondiaux instantanément activés (appelés techniques ou informationnelles, non obligatoirement spécialisées) dominent une espèce d’organisation ‘extraterritoriale’ de l’espace » (Haesbaert, 1995, p.181).

Dans le cas particulier du Semi-aride brésilien, l’action des acteurs (publics, privés) vise à contrôler les conditions adverses de la nature. Parmi ces premiers, le pouvoir public assume un rôle déterminant. Une grande partie des interventions fédérales de la région se concentre, ainsi sur la lutte contre la sécheresse et ses effets, à travers les grands travaux de construction de barrages et d’usines hydroélectriques sur le fleuve São Francisco, de perforation de puits et de construction de réservoirs et canaux pour l’approvisionnement en eau et pour l’irrigation. Bien évidemment, visant le développement et dans le but de réduire les inégalités entre les régions du pays ainsi que le gouvernement déterritorialise certains secteurs (comme par exemple les populations déplacées par les barrages), il crée des territorialités (comme l’arrivée de nouveaux entrepreneurs dans le pôle fruiticole et vinicole

de Petrolina et Juazeiro) et reterritorialise, à partir de l’adaptation de certains acteurs aux transformations économiques et spatiales (comme certains producteurs de l’agriculture familiale qui incorporent, à un moment donné, le travail salarié).

Donc, dans ce processus de déterritorialisation et de reterritorialisation, les politiques publiques de développement promeuvent la métamorphose des identités des acteurs sociaux, mais également celle des représentations identitaires de la région. Evidement, si nous mettons l’accent sur le rôle de l’Etat et des politiques publiques dans l’engendrement d’un tel processus en raison du choix de notre approche théorique et empirique, nous ne pouvons pas oublier qu’il ne s’agit pas que des politiques publiques. Bien que ces représentations identitaires soient l’expression des relations de territorialité des acteurs qui vivent dans la région, elles sont influencées par les discours élaborés de l’image de la région, que ce soit par les politiques publiques, les médias, les diagnostics et études scientifiques, les expressions littéraires et artistiques. Les projets et actions pour la région semi-aride, par exemple, dont les propositions de lutte contre la sécheresse explicitent la recherche du progrès, de la transformation du sous-développement en développement, partent du présupposé d’une identité régionale longtemps calquée sur les idées de la sécheresse, du retard, de la misère, de la faim, avec la perspective « rédemptrice » de transformation pour la construction d’une identité progressiste et futuriste.

Quelles sont les valeurs recherchées par les politiques publiques pour la construction de ces nouvelles identités ? Serait-ce, par exemple, la croissance économique par le biais de l’agrobusiness, ou bien la redistribution de revenus par la voie de l’agriculture familiale ? Serait-ce, une quête de la cohésion sociale à travers la démocratisation de l’accès à la terre et à l’eau, en respectant les cultures locales ? Les acteurs locaux, interagissent entre eux et avec des politiques publiques de différentes formes au long de l’histoire : ils créent leurs propres solutions à partir des stratégies de survie, se soumettent à la structure de pouvoir

Quelles sont les valeurs recherchées par les politiques publiques pour la construction de ces nouvelles identités ? Serait-ce, par exemple, la croissance économique par le biais de l’agrobusiness, ou bien la redistribution de revenus par la voie de l’agriculture familiale ? Serait-ce, une quête de la cohésion sociale à travers la démocratisation de l’accès à la terre et à l’eau, en respectant les cultures locales ? Les acteurs locaux, interagissent entre eux et avec des politiques publiques de différentes formes au long de l’histoire : ils créent leurs propres solutions à partir des stratégies de survie, se soumettent à la structure de pouvoir