Lesquatre premières activitésde cette page ont pourobjectifde sensibiliser àla différenced’expression (gram-maire,vocabulaire,prononciation) pourraconterla
même
choseselonlasituationdanslaquellesetrouvelemême
locuteur. En l’occurrence, letravailva portersurletémoignage de
Carmen
qui raconte sonexpérience dansdeux
situationsoralesmaisà desinterlocuteurs différents (un amietunjournaliste) etparuntémoignage écritdansla
brochuredel’école.
•*
OBJECTIF DE L’ACTIVITÉ
1• Repérerles
marques
defrançaisfamilier.Cetteactivitéderepérageestprévueendeux temps. Ils’agitdansun premier
temps
derepérerlesmarques
de français familierdanslelexique(motsfamiliers)etdanslasyntaxe(entorsescourantesàlanorme
grammaticalequi sontpropresà l’oralfamilieren dehorsdetoute considérationdeclassesociale).Dans
undeuxième
temps,ils’agitdecomparerlatranscription(qui relève du codeécrit) etcequi estréellementprononcé pour remarquerde
nom-breuseslibertéspar rapportàcequi estécritcarlasituationest trèsdétendue;Carmen
parledefaçonspontanée.Demander
aux apprenants defairela premièrepartie del’activité1 parpetitsgroupespuismettreencommun.
Pourla
deuxième
partiede l’activité, faireécouterletémoignage etdemander
aux apprenants desuivre cequ’ilsentendentsur latranscription etde noterles écarts que faitCarmen. Il ne s’agitpas de releverles liaisonsou les
enchaînementsobligatoiresmaisbienles
marques
de françaisfamilier. Donnerun exemple;Carmen
dit:«Ça m’a serviabeaucoup
d’ehoses» etnon«beaucoup
dechoses». Mettreencommun. À
la findurelevé, onpeutamener
aussi lesapprenantsà remarquerqueCarmen
parlevite,en enchaînanttoutsansfairede pause.| Francophonies
1.Lexique:çam’aserviàbeaucoup de choses(mots passe-partout, imprécis=«Celam’aété trèsutile») ;çaouvre desportes (expressionimagée=« celafacilitelesrecherches»);profs(mot tronqué=« professeur») ;des grosses boîtes (=«grandesentreprises») ;filerdes tuyaux(expression imagée=« donner desconseils ») ;j’auraisjamais pu lesavoir(mot passe-partout, imprécis=«obtenir») ;dans
ma
petite fac(mottronqué= «faculté»);je baignais (expressionimagée=
« jevivaisenimmersion») ; mespotes(=«amis»);supercool (=«trèsagréable») ; partout (=«danstouslesdomaines»).-Syntaxe: Elleneconstruitpas vraiment ses phrases,il n’yapasdesubordonnéesetla morphologieetlasyntaxe sonttrèsrelâchées:Ça(= Cela) ; sans quoi(= sinon) ;j’auraispas eu (suppression de«ne») ;jetejure (connivenceavecl’interlocuteur); ily ades...qui (structurede miseenrelieftrèsorale=«des professeurstravaillent...») ;déjà(=premièrement);tucomprends (connivenceavecl’interlocuteur);...cequec’est
que (= ce qu’est) ; on (= nous); quoi (= ponctuation defin de phrasetrèsorale = «tu comprends,tuvois ceque
jeveuxdire») ; Tuvois (connivence avecl’interlocuteur =« tu comprends ») ;j’auraisjamais pu (suppression de
«ne»);jebaignaisdanslefrançais(expressionpeucorrecte) ;et
même
avec d’autreslangues(rupturedesyntaxe:constructionincorrecte=« je baignaisdans... et dans... »).
2. L’écartentre ce qui estditetle documentécritestassez important.Carmen ne prononce pasle «e » de petits
motsqui ne sontpas accentués:« beaucoupd’choses »,«j’tejure»,« c’quec’estqu’le»,« p’tite», « ('français»,
«j’baignais». Elle neprononce pas toujourslesdernièressyllabes qui seterminentpas un«e» etqui ne sont pas accentuées; «ça ouv’», « d’aut’». Elle ne prononce pasle« il» de« ily a » :«Y’a», «Ysavent», «Y peuvent»,
«Y nous préparent». Ellen’articule pas bien«puis»et dit « pis».
OBJECTIF DE L’ACTIVITÉ 2
• Repérerlesdifférencesentreun niveaude languefamilier etunniveau courant.
Cette activitéesten lienaveclapremière. Ils’agiticiderepérerlesdifférencesdelexique etdesyntaxe entre
le témoignage à un ami qui relève du français familieretce témoignage faità un journaliste (donc plus étudié) qui relève du français courant. La
deuxième
partiede l’exercice consisteradelamême
façonque dansl’activité1 à comparer latranscription etce qui estdit.On
constatera que l’écartest moins importantcarCarmen
surveille davantagesa façon de parleretqu’elleestdans unesituation plus formelle.Demander
auxpetitsgroupescrééslorsdel’activité 1de comparerlesdeux
transcriptionspuismettreencommun.
On
remarquequ’ils’agittoujoursdefrançais oral:elle utiliseaussidesexpressionsimagées(« ouvredesportes»,«donnerun coup de main ») maisellefaitplus attention à lacorrectiongrammaticale.
Pourla
deuxième
partiede l’activité, faireécouterletémoignage etdemander
aux apprenants desuivre cequ’ilsentendentsur latranscription etde noterlesécartsque faitCarmen. Mettreen
commun. À
la fin du relevé, ilest aussipossibled’amenerlesapprenantsà remarquerqueCarmen
parledefaçonplusposéeenfaisantdespauses.î.Lexique:Carmenutilisedesmotsplus précis:«Ça m’aénormémentapporté»,«la
même
chance»,«cesgrandes entreprises»,«ilsconnaissentlemonde
dutravail»,«préparerauxsituations».- Morphologieetsyntaxe: Ellene tronque pasles négations.Elle structureses phrases, utilisedessubordonnées : «sanscette école... »,« ... parce que...»,«d’abord»,« donc...».Lesphrases sontplus explicites:«j’aivécu avecdesgens...étrangers».Onremarque d’ailleursqueletexte est pluslongcarilyamoinsd’expressionselliptiques.2. L’écartentre ce qui estditetledocumentécritestpeuimportant. Carmenarticuletous lesmots correctement;
seulsles «e»faiblesdits «muets» ne sontpas prononcés.
•*
OBJECTIF DE L’ACTIVITÉ 3
\ Repérerdes
marques
defrançaissoutenu.Cette dernière version du témoignage de
Carmen
illustre une expression soutenue. Faire faire l’activité par petitsgroupesetmettreencommun.
Lexique : Carmenutilisedulexique courant(desexpressionsdudocument2) etdulexiquesoutenu :«je mesurela
chance»,« c’estunecertitude»,«car»,«vivreenmilieufrancophonevoire polyglotte»,«acontribué arenforcer»,
«mescompétences». Elleestencorepluspréciseetconcise :«situationsqu’on va rencontrer surleterrain »(doc2) à«situationsconcrètes»;« lesstagesquej’aifaits »(doc2)à«detelsstages». Lasyntaxeetlastructuredutexte sontprochesde celles dudocument2, les conjonctionsou prépositions utiliséessont d’un niveau de langue plus soutenu.
142
•*
OBJECTIF DE L’ACTIVITÉ 4
•
Résumer
lesdifférencesentrelanguefamilière, couranteetsoutenue.En grand groupe,faireune synthèsestructurée detoutesles remarques: lexique, syntaxe,prononciation.
Demander
enfin aux apprenants de regarderletableaude la page125 etde comparerles informationsauxleurs.À
cette occasion,fairecommenter
ledessindela page125 etamener
àmontrer le ridiculedelafaçondeparlerdel’homme
qui ne s’adapte pas à la situation etqui utilise une façon de parlertrop éloignéede la situation banale dans laquelle il se trouve. Il est possible de conclure que, si une façon trop relâchée (familière voire argotique)choque
dans une situation formelle car elle peut suggérer unmanque
de politesse, d’éducation, demême
une langue trop élaborée utilisée dans une situation banale est cocasse et suggère la pédanterie ou l’inadaptation sociale.Amener
lesapprenantsàcomprendreque
cettedifférencedeniveau delangue n’estpasseulementaffaire d’origine socioculturellemaisqu’unmême
locuteur peut utiliserles trois niveauxà sa dispositionselon les situa-tionsdanslesquelles ilsetrouve, l’importantétantdesavoiradapterson niveaude langueà lasituationaurisque defairedeserreursculturelles.Le lexiquevadutrèsfamilierausoutenu,dumottrèsvague(passe-partout)aumottrèsprécis.Lasyntaxe n’estpas toujourscorrectedansledocument1alorsque,danslesdeuxautres,lesrèglesdegrammairesontrespectées.Dansle
document1,lesphrases sont simplesetjuxtaposéesalorsque danslesdeuxautres,lesphrases sontstructuréesavec dessubordonnées.Dansledocument1,lalogique,laprogressiondes idéesesttrès implicitealorsque,danslesdeux autresdocuments,laprogressiondes idéesest très explicitéepardesconnecteurs(«d’abord»,«puis»,«enfin»).
Laprononciationdudocument1esttrèsrelâchée,beaucoupdemotssontmalarticulésalorsque,dansledocument2, laprononciationest trèsprochedece qui estécrit.
Le document1estvraimenttrèsdifférentdesdeuxautresqui sontassezsimilaires; leurdifférence résidedansle
choixdesmotsquisontplussoutenusdansletroisième.
OBJECTIF DE L’ACTIVITÉ 5
: Reconnaîtreunniveau de langue
dans
undialogue.0 Demander
àdeux
volontairesdelirele dialogueet faire l’activitéen grand groupe.Niveau soutenu.Lelexique estprécis,recherché:« jem’exprime»,«est àl’opposéde»,«j’éprouvedesdifficultés»,
«ardu»,«notamment»,« poursuivre». Lasyntaxeestélaborée: utilisationdelaquestionavecinversiondusujet, phrases bien structurées.
Pour
ALLERPLUS LOIN : Ilestpossiblededemander
aux apprenants de«traduire»cedialogueen françaiscourant eten françaisfamilier.•••>•
OBJECTIF DE L’ACTIVITÉ 6
I Reconnaîtreunniveau de langue
dans
unmessage
de répondeurtéléphonique.Expliqueraux apprenants qu’ilsvontécoutertrois
messages
laissés surun répondeurtéléphonique. L’objet destroismessages
estlemême
maisleniveaudelangueutiliséestdifférent.Fairede préférenceletravailendeux temps
:en grandgroupe pour une premièrecompréhension puisen petitsgroupes pouruneanalyseplus détaillée du contenu des messages.Lorsde la première écoute,
demander
aux apprenants decomprendre
l’objetdu message. C’esten combinant lacompréhension destrois
messages que
lesapprenantsréussiront à reconstituerl’objetdumessage
carlevocabu-laire utilisédanslepremierest familierdoncpeut-êtreplusdifficileàcomprendre :un
homme
appelle un(e)ami(e) (messages1et2) / uneconnaissance(message3)afindesavoirsicette personneestdisponiblepourl’accompagner auSalon de l’étudiant;ilveut savoirs’ilsse retrouventà la sortiedela station de métro ou si la personne passelechercheren voiture. Ilattend
que
la personnele rappelle.Demander
ensuite aux apprenants d’associerchaque message
à un niveau de langue en leurdemandant
unejustification rapide ;leur
demander
enfin lequelilsontlemieux compris etpourquoi.| Francophonies
Pourla
deuxième
phase, lajustification,demander
aux apprenants de travaillerpardeux. Faire réécouterchaquemessage
etdemander
auxbinômes
derepérerlesélémentssignificatifsdechaque niveaude langue. Lesinviterà regarderdenouveau
letableauetà releverdes élémentslexicaux,syntaxiquesetphonétiques. Mettreencommun
aprèschaque message, liestpossiblede reproduire un tableau similaireà celui du
manuel
etde iecompléter.Message1 :familier. Lexiquefamiliervoireargotique:«rencart»(=rendez-vous);«caisse» (= voiture).Mots tron-qués: «dispo » (= disponible),« aprèm’» (=après-midi) ; «tu m’prends » (= tu passes
me
chercher). Raccourcis d’expressions:« c’estcomme
onadit »(=comme
ceque nous nousétionsdit),«au métro»(= àlastationdemétro).Marquesde prononciation relâchée :« t’es »(= tues) «d’i’étudiant»,«s’donner»,« t’as».
Message 2: courant. Lexiquesimple maiscourant,clairet précis: «
comme
prévu » ;« t’es libre » ; «lastation de métro »;« passerme
prendrechezmoi»;« tavoiture».Lasyntaxeestsimple maiscorrecteet explicite. Quelques marquesdeprononciation relâchée: « t’es »(=tu es) ;«s’donner»; « t’as».Message 3 : soutenu. La situation est plus formelle ; les personnes sevouvoient. Le lexique est élaboré : «
comme
convenu»;«disponible»;«nousrendre»;«motorisé».Lasyntaxeestélaborée:«pourquenouspuissions»;«soit...soit »
> D’une langue à l’autre
•4 OBJECTIF DE L’ACTIVITÉ 7
\ Traduire
dans
troisniveauxde languedifférents.Cetravaildetraductionvapermettreaux apprenantsde réfléchirà leurpropre langue, liestpossible de
répar-tir laclasse entroisgroupes (ou en multiplesdetroissi laclasse est nombreuse).
Chaque
groupe traduitun destroistémoignages.Lamise en
commun
consisteraàproposerà laclassesa traductionetàexpliquerlesdifficultés rencontrées. En conclusion,lesapprenants pourrontdiresi lesmêmes
différences existentdansleurlangue.POUR
ALLER PLUSLOIN : Ilestpossiblede provoquerunéchange faisantappelàdesexpériences qu’auraientvécueslesapprenantssoitenfrançaissoitdansleurlangue maternelle :l’inadéquationdeleurfaçondeparleràdesadultes
(àleursparents, aupersonnel del’école...) parexemple.
CorrigésS’exercer
Faire faire les activitésdeladoublepageS’exerceraSinderenforcerl'utilisationdespoints étudiés.
1,1.s'exprimer:niveaucourantalorsquelesautressontdeniveaufamilier-2.susurrer :niveausoutenualorsquelesautres sontdeniveaucourant-3. critiquer:niveaucourantalorsque lesautressontdeniveausoutenu-4.geindre :niveausoutenu alorsque lesautressontde niveaufamilier-5.grommeler: niveausoutenualorsquelesautressontdeniveaucourant
-6.objecter: niveausoutenualorsquelesautressontdeniveaucourant-7.confirmer:niveaucourantalorsquelesautressont deniveausoutenu-8.polémiquer:niveaucourantalorsquelesautressontdeniveaufamilier
2, 1.familier/courant/soutenu-2.soutenu/familier/courant-3.soutenu/courant/familier-4.soutenu/familier/courant
-5.familier/courant/soutenu-6.soutenu/courant/familier 3, 1
e-2c-3a-4d-5f-6b
4, L’arabe :café,chiffre,hasard,zéro, alcool, guitare,algèbre,budget,chèque, magasin,sucre- L’espagnol :sieste,maïs,chocolat, camarade,gilet-L'italien :confetti, piano,balcon,banque,opéra,pantalon-L’allemand :wagon,vasistas,valse
5, Réponselibre.