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contre le trafic de drogue

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DOSSIER

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par Juan Carlos BUITRAGOARIAS

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Les drogues constituent une menace grave pour la Colombie. L’éradication des cultures illicites et l’élimination du trafic constituent un objectif clé du Programme de défense et de sécurité démocratique du gouvernement colombien. Les aspersions aériennes d’herbicide ont permis la réduction des superficies cultivées en coca et en pavot, et des programmes de développement alternatif ont été mis en place. Néanmoins, les institutions colombiennes sont confrontées à plusieurs défis, dont le premier est de neutraliser le lien criminel entre les drogues et le terrorisme.

des stupéfiants sera renforcée afin de recevoir et résoudre les réclamations occasionnées par l’éradication forcée1. »

Dans l’élaboration de cette politique, le gouvernement national, considérant la grave menace que représente le trafic de drogue pour la défense et la sécurité nationale, met l’accent sur la lutte contre ce phénomène dans le programme de défense et de sécurité démocratique, qui poursuit cinq objectifs stratégiques :

– renforcement du contrôle de l’État sur le territoire ; – protection de la population ;

– élimination du commerce des drogues illicites en Colombie ;

– maintien de la capacité de dissuasion ;

– efficacité, transparence et reddition de comptes2.

Ces objectifs ont été formulés de façon à ce que les institutions concernées agissent avec clarté, cohérence, harmonie et efficacité pour les atteindre. L’idée d’éliminer le commerce des drogues illicites en Colombie est une décision du président de la République qui implique, de la part des organismes chargés de son exécution, de multiples efforts coordonnés en vue de la réduction de l’offre et de la réduction de la demande.

Les programmes visant à réduire l’offre des drogues illicites en Colombie portent sur deux grands domaines : l’éradication des cultures illicites et l’interdiction du commerce illicite dans toutes ses phases. Dans l’objectif de réduction de la demande, le gouvernement national progresse dans la mise au point de sa politique selon les lignes générales établies par les Nations unies : approche équilibrée ; politiques de missions et transversales ; intégration institutionnelle ; participation civile ; et prise en compte des aspects de genre et de culture. L’objectif général est de diminuer la consommation de substances psychoactives et de réduire leurs effets, tant sur l’individu que sur la société. Le gouvernement a réalisé d’énormes efforts pour prévenir l’abus des drogues, mais il est aussi conscient de la nécessité d’avancer dans la formulation d’une politique de réduction de la demande plus solide et durable, à long terme, décen- tralisée et couvrant l’ensemble de la société3.

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(3) Direction nationale des stupéfiants. (2) Efficacité de la Politique de défense et de sécurité démocratique – ministère de la Défense nationale. (1) Loi n° 812/2003 – Plan national de développement 2002-2006.

L’initiative du gouvernement colombien pour éliminer les cultures illicites comporte trois étapes4:

D é t e c t i o n

Cette phase consiste en l’évaluation du problème dans son contexte, l’exécution de vols de reconnaissance aérienne pour confirmer l’existence de cultures illicites et, enfin, la rédaction d’un rapport s’appuyant sur des images satel- litaires démontrant la présence des plantations illégales.

É r a d i c a t i o n

L’éradication des cultures illicites en Colombie procède selon deux mécanismes :

– aspersion aérienne (PECIG – Programme d’éradication

des cultures illicites par le glyphosate) ;

– substitution par des programmes de développement alternatif.

La résolution n° 0005 de 2000 de la Direction nationale des stupéfiants a modifié les procédures d’éradication des cultures illicites. Outre l’augmentation des surfaces étudiées au cours de l’étape d’évaluation, elle a renforcé le Comité technique interinstitutionnel en tant qu’organisme évaluateur de la Direction nationale des stupéfiants pour l’élaboration du programme d’éradication des cultures illicites.

En ce qui concerne le développement alternatif, le gouvernement national a lancé le programme des « familles gardes forestiers » (familias guardabosques). Ce programme confie à des familles paysannes et indiennes le rôle de gardes forestiers, en leur apportant un soutien financier et un accompagnement social et technique en matière d’environnement. Ce programme est appliqué dans des zones localisées au sein d’écosystèmes straté- giques ou de zones de conservation et de protection affectés ou risquant d’être affectés par la présence de cultures illicites.

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(4) Direction antinarco- tiques de la Police nationale – Direction nationale des stupéfiants.

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Il a trois composants fondamentaux :

• social : par la création de modes de participation et de processus de formation pour la construction d’espaces communautaires, associatifs et l’augmentation de la capacité d’organisation des familles en vue de leur autonomisation et de la constitution d’un capital social ; • environnemental : en visant à promouvoir et développer

des actions permettant de limiter la détérioration des écosystèmes du fait des cultures de coca et de pavot et d’autres activités humaines, grâce à l’amélioration de la gestion et des pratiques des communautés, des entités et des organisations locales, ainsi que l’identification et la dynamisation d’approches alternatives durables de production ;

• économique : par le versement d’une incitation financière représentant un revenu alternatif pour les familles pay- sannes et indigènes qui dépendent des cultures illicites5.

V é r i f i c a t i o n

La vérification de la zone éradiquée par les aspersions est réalisée par un audit technique externe dirigé par la Direction nationale des stupéfiants, dont la principale tâche est d’assurer le suivi des programmes d’éradication du point de vue des aspects techniques et opérationnels et de l’impact sur l’environnement, la santé humaine et les activités d’agriculture et d’élevage.