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La formation des intervenants

Dans le document La sécurité civile (Page 85-88)

L’ÉTAT DE LA SÉCURITÉ CIVILE AVANT LA TEMPÊTE DE VERGLAS

3.2 L’état de préparation à la veille du verglas

3.2.11 La formation des intervenants

Il y a quelques années, les intervenants québécois recevaient la majeure partie de leur formation en sécurité civile au Collège de PCC, à Arnprior, en Ontario. Ce collège a notamment pour mission d’encourager et de soutenir la planification des mesures d’urgence au moyen de cours, d’ateliers, de conférences et de colloques spécialisés. Ces cours, financés par PCC, étaient dispensés soit par elle, soit par des ministères fédéraux. Le contenu pan-canadien rendait difficile l’enseignement des aspects pointus de l’organisation de sécurité civile pour chaque province, car les mesures d’urgence doivent être élaborées à partir du modèle fonctionnel du milieu. Par contre, les participants aimaient partager leur expérience avec leurs collègues des autres provinces.

En septembre 1993, les ministres responsables de la sécurité civile au Canada convinrent de confier la formation de base aux provinces, qui pourraient développer leurs propres cours si elles le désiraient. Le Québec décida effectivement de rapatrier ses cours de sécurité civile, considérant que le nombre de personnes formées jusque là était plutôt restreint et souhaitant adapter le contenu des cours à la situation québécoise. Le MSP et le CSCQ ont alors développé un programme de formation destiné à leurs intervenants, aux municipalités ainsi qu’à tous les partenaires publics et privés susceptibles d’être impliqués dans la gestion d’un sinistre206.

Le programme de formation québécois

Le nouveau programme de formation a été conçu pour deux clientèles cibles : la haute direction des organismes et l’ensemble de leurs employés et bénévoles. L’ÉNAP dispense les cours destinés aux élus municipaux, aux coordonnateurs ministériels, régionaux et municipaux et aux dirigeants d’entreprise. La formation des employés et des bénévoles relève du Collège Ahuntsic et est dispensée en région via le réseau collégial.

L’ÉNAP offre deux modules avec des cours sur deux jours dans chacun : gestion stratégique de la sécurité civile et leadership situationnel et mobilisation des personnes en sécurité civile. Offerts pour 100 $ par personne par jour, les cours de l’ÉNAP sont disponibles en région selon un calendrier prédéfini. L’ÉNAP offre aussi ces cours n’importe où si des groupes de 15 personnes ou plus lui en font la demande.

206. Ministère de la Sécurité publique, Programme de formation en Sécurité civile – janvier à décembre 1998, Collège Ahuntsic, Université du Québec – École nationale d’administration publique, Québec, 1998.

Le programme offert via le réseau collégial comprend huit cours :

• Introduction à la sécurité civile (deux jours)

• Communication en situation d’urgence (trois jours)

• Services aux sinistrés (deux jours)

• Connaissance du milieu et étude de vulnérabilité (deux jours)

• Planification de la sécurité civile et outils pratiques (trois jours)

• Gestion des opérations (trois jours)

• Programme d’exercice (quatre jours)

• Évacuation et confinement (trois jours)

• Centre de coordination (deux jours).

Une dizaine de collèges diffusent la formation selon un calendrier publié à l’avance. Le tableau suivant donne un aperçu de la fréquentation des cours de l’ÉNAP et du réseau collégial, de 1995 à aujourd’hui.

Tableau 9

La fréquentation des cours de sécurité civile

Années ÉNAP Réseau collégial Total

1995-96 675 1 107 1 782

1996-97 326 459 785

1997-98 69 592 661

Total 1 070 2 158 3 228

Ce tableau appelle les commentaires suivants : d’une part, la même personne peut avoir suivi plusieurs cours, augmentant ainsi le taux de fréquentation. D’autre part, le nombre de personnes formées depuis la mise en œuvre du programme québécois n’a pas augmenté de façon significative. En fait, les inscriptions ont diminué chaque année depuis trois ans. La diffusion des cours a aussi diminué grandement depuis 1995-1996.

Certains intervenants reprochent au programme actuel son prix trop élevé pour les petites municipalités et le recours à des formateurs peu connus. Le nombre des formateurs demeure limité, réduisant du même coup l’accessibilité des cours en région. Pour remédier au moins partiellement aux inconvénients de l’éloignement, un régime de péréquation permet d’offrir les cours au même prix aux îles de la Madeleine qu’à Montréal. Le nombre de personnes formées aujourd’hui demeure comparable à ce qu’il était quand les cours étaient dispensés gratuitement au Collège de PCC à Arnprior.

Tableau 10

Compilation du nombre de cours-groupes par région de 1995 à 1998

Direction régionale de la sécurité civile CÉGEP Cours-groupes

1995-96 1996-97 1997-98

Bas-Saint-Laurent, Côte-Nord, Baie-Comeau 4 4

Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine Gaspésie 1 1

Rimouski 1 1

Sept-Îles 2

Sous-total 6 4 4

Québec, Saguenay–Lac-Saint-Jean, Beauce-Appalaches **

Chaudière-Appalaches Lévis-Lauzon * 4 1

Jonquière 7

Sainte-Foy 2 1 5

Sous-total 13 2 5

Mauricie, Estrie, Centre-du-Québec Sherbrooke 4 1 3

Trois-Rivières 5 2 1

Sous-total 9 3 4

Montréal, Laval, Lanaudière, Ahuntsic 9 10 16

Laurentides, Montérégie John Abbott * 1

Saint-Hyacinthe * 6 1

Saint-Jérôme 14 6 11

Valleyfield * 4

Sous-total 34 17 27

Outaouais, Abitibi-Témiscamingue Abitibi-Témiscamingue 12 4 3

Outaouais 4 1

Sous-total 16 5 3

Total 78 31 43

* Collège retiré du programme de sécurité civile.

** Collège nouvellement admis au programme.

La formation du personnel des ministères

La formation du personnel des ministères reflète l’approche sectorielle constatée précédemment à l’égard de la planification et de la préparation. Ainsi, le MRN n’a pas de programme de formation spécifique en sécurité civile207. Le MTQ et le MEF ont chacun leur propre programme de formation orienté en fonction de leurs besoins opérationnels208.

Quant au MSSS, il a mis sur pied un programme de formation visant principalement les volets santé publique, santé physique et services psychosociaux en sécurité civile. Les cours en santé publique sont offerts aux intervenants des directions de santé publique régionales. Les cours en santé physique sont offerts aux techniciens ambulanciers, au personnel hospitalier et aux intervenants de premières ligne comme les policiers, les pompiers et autres premiers

207. Commission scientifique et technique [verglas de janvier 98], Enquête par entrevues semi-dirigées avec des représentants d’organisations publiques et privées (un intervenant du MRN), 1998.

208. Ministère des Transports du Québec, op. cit., note 156. ; Commission scientifique et technique [verglas de janvier 98], Enquête par entrevues semi-dirigées avec des représentants d’organisations publiques et privées (un intervenant du MEF), 1998.

répondants. Les cours en services psychosociaux sont offerts aux ressources œuvrant dans les CLSC. L’approche du MSSS consiste à former des formateurs dans les différentes régions et à dispenser la formation gratuitement et dans le cadre de leurs fonctions à tout le personnel impliqué dans les mesures d’urgence. La pénétration de ce programme, sa qualité et la satisfaction des participants surpassent les résultats obtenus à ce jour par le programme de formation en sécurité civile de l’ÉNAP et du réseau collégial.

La Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST) a aussi une stratégie de formation susceptible d’inspirer la DSC. Selon leur secteur d’activité et leur taille, les établissements peuvent être tenus de compter parmi leurs travailleurs un certain nombre de secouristes. Ceux-ci sont formés par des formateurs certifiés par la CSST œuvrant au sein d’entreprises accréditées par elle. Cette formation est subventionnée et valide pour une période de deux ans. De cette manière, la CSST s’assure de la présence sur place, en tout temps, d’un nombre minimum de secouristes pouvant intervenir en cas d’accident de travail ou de sinistre.

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