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Les fondements d’un mode de vie

Dans le document Les « captifs » du périurbain ? (Page 78-89)

Vivre en maison individuelle : quelle(s) actualité(s) ?

1. Les fondements d’un mode de vie

La mise en place d’une réflexion sur la complexité de la maison individuelle en tant que mode de vie doit beaucoup à deux ensembles de travaux. Le premier autour de l’équipe de l’ISU sous la direction d’Henri LEFEVRE dans les années soixante et le second autour de la collaboration entre F. GODARD et P. CUTURELLO à la fin des années soixante-dix. Ils développent, chacun à leurs manières, deux axes de recherche très différents dans leur positionnement théoriques et méthodologiques, mais qui finissent par apparaître complémentaires dans l’affirmation de l’idéologie pavillonnaire.

2 H. LEFEVRE, « Préface », in H. RAYMOND, N. HAUMONT et alii, L’habitat pavillonnaire Paris, L’Harmattan, coll. « Habitat et sociétés », 2001 (réédition), p. 16.

1.1. Les travaux de l’ISU : entre symbolique et idéologie de la maison individuelle Les travaux de l’ISU, à travers les ouvrages d’H. et M.G. RAYMOND et de N. et A.

HAUMONT édité en 1966 et celui de N. HAUMONT édité en 1971, ont présenté l’espace pavillonnaire comme le lieu de transcription d’une idéologie particulière, d’un usage prescrit.

Leur travail repose sur une recherche par entretiens non directifs réalisés en France de 1965 à 1966 auprès de 265 ménages, dont 195 en maison individuelle en propriété ou en location, et 70 en appartement dans des immeubles collectifs dont ils étaient propriétaires ou locataires d’un bailleur privé ou public. Ils cherchaient à appréhender l’univers des pratiques et des représentations en fonction du type de logement et du statut qui s’y attache, dans le but de savoir si celui-ci avait une incidence sur les pratiques sociales ou s’il s’adaptait aux évolutions de la société. Ainsi, en cherchant à comprendre les raisons de la préférence accordée, par les Français, à la maison individuelle, ils dégagent ce qu’ils appellent « l’utopie pavillonnaire » ou « l’idéologie pavillonnaire », appréciée à partir de deux champs, celui de l’appropriation du logement et celui de sa socialisation.

• L’appropriation du pavillon

Le premier champ, celui de l’appropriation, apparaît plus difficile à inscrire dans le logement collectif. Cette capacité est freinée par ce que les auteurs appellent « la prévision intégrale » du logement collectif par l’architecte. A l’inverse, l’espace pavillonnaire est perçu, lui, comme offrant des possibilités d’accroissements et de modifications. Il est un objet plus malléable et maîtrisable. L’habitat pavillonnaire semble donc permettre une meilleure appropriation de l’espace qu’un appartement, car il présente un espace non saturé d’avance par un projet ou par un ensemble de fonctions prédéterminées.

Pour les auteurs, cette appropriation de l’espace du pavillon se fait d’abord par la construction de la clôture. Celle-ci, plus qu’un instrument de la propriété, apparaît plutôt comme consubstantielle à la maison individuelle, elle en est la marque. Comme le souligne N. HAUMONT : « le but de la fermeture est donc avant tout d’assurer le respect de l’espace

clos, il n’est pas de garantir l’intégrité de la propriété »3. Les autres composantes de cette appropriation passent par l’entretien, le bricolage et la création de recoins spécifiques. C’est ainsi que le pavillon assurerait une meilleure séparation des activités, par la possibilité qu’il offre d’une plus grande organisation de l’espace. A l’opposé, l’appartement serait lui composé de certains éléments sensés brouiller la limite entre le chez-soi et le public. Par ailleurs, l’espace du pavillon permet un marquage de l’espace qui dessine la répartition des rôles entre les sexes ; à l’homme le bricolage, à la femme l’entretien de la maison. Enfin, les auteurs notent également l’importance de l’inscription temporelle du pavillon dont les aménagements et les investissements sont répartis sur un cycle de vie, contrairement à l’appartement qui apparaît saturé, à la fois en temps et en espace. Aux rythmes quotidiens viennent se superposer des rythmes annuels ou pluriannuels, en particulier par les possibilités d’accroissement et d’aménagement différenciés que représentent les espaces de réserves (caves, greniers…) de la maison individuelle. Le pavillon permet de structurer son cycle de vie, de « mettre en action la représentation que l’usager se fait du monde et de son insertion dans ce monde »4.

• La socialisation du pavillon

Le champ de la socialisation se construit en deux temps : d’une part au niveau du pavillon lui-même, ce que les auteurs appelle « les parties du pavillon » et d’autre part au travers des individus dans leurs rapports à l’habitat. Sans rentrer dans les détails des deux ouvrages5, nous retiendrons ici quelques-uns des aspects de cette socialisation, celle qui se joue autour du jardin, celle qui concerne le « chez soi » et enfin celle en liaison avec le voisinage.

La première dimension, celle du jardin, s’inscrit dans l’espace physique du pavillon. Il y a le devant et le derrière de la maison. Cette division n’est pas donnée par l’objet lui-même mais par l’espace environnant. Le devant, c’est ce qui donne sur la rue et le jardin constitue à cet égard un espace de transition entre l’espace public de la rue et l’espace privé du logement.

C’est certes un espace de transition mais également un espace visible qui sera donc aménagé en fonction de ce qu’on veut montrer de soi. Tout autrement est considéré l’espace de derrière, il est davantage présenté par les pavillonnaires comme une continuité de l’intimité du

3 N. HAUMONT, Les pavillonnaires, Paris, L’Harmattan, coll. « Habitat et sociétés », 2001 (réédition), p. 21.

4 Idem, p. 44.

5 Ibid., pp. 47-78, ou encore H. RAYMOND et alii, op. cit., 2001, pp. 70-79.

logement, c’est à la fois un espace de réserve et un espace fonctionnel. Dans ce cadre, le jardin permet de rejeter un trop plein (lessive, animaux, enfants, …) vers un extérieur qui fait partie du chez-soi.

Dans les deux configurations, le jardin apparaît bien comme un espace de transition maîtrisable, il est un espace médiateur entre le privé et le public et entre l’intimité et l’autre.

Comme le dit N. HAUMONT, « le jardin est l’intermédiaire entre le danger de la rue et la quiétude du chez-soi, entre le tabou de l’intimité et la zone du public »6. C’est également par l’aménagement qu’on lui accorde, « un signe qui renvoie à l’habitant du pavillon et qui témoigne de sa bonne tenue morale »7. C’est donc, également, un signe de singularité, voire parfois de distinction.

La deuxième dimension abordée est celle du « chez soi ». Pour les auteurs, le pavillon permet une plus grande autonomie de chacun. Cette dernière ne se réalise pas simplement par rapport aux autres mais également par rapport à la famille ; être en pavillon c’est être chez soi, dans sa famille. Il permet également d’instaurer une coupure tangible avec le milieu du travail. Il s’agit ainsi de « rentrer chez soi », acte par lequel on quitte la vie professionnelle, c'est-à-dire une structure organisée dans laquelle on n’a pas, ou peu, d’autonomie. Cette capacité d’autonomie inscrite en filigrane dans le pavillon s’oppose « spatialement à la dépendance du voisin immédiat, temporellement à la dépendance des parents, socialement à la dépendance du métier »8. On pourrait même rajouter patrimonialement à cette suite, tant pour les interviewés, « être chez soi » c’est aussi « être propriétaire ».

La propriété est en effet une dimension forte de la maison individuelle. De l’avoir à l’être, il y aurait une circulation entre deux réalités qui s’influencent l’une l’autre : ainsi être chez-soi c’est avant tout avoir. La propriété est alors présentée comme un investissement, « une garante extrême de l’autonomie… la sécurité »9. C’est également un sentiment d’assurance sur l’avenir et un capital pour les enfants. « La propriété est presque toujours liée au désir d’avoir un pavillon, mais elle apparaît plutôt comme un moyen qui permet une meilleure appropriation de l’espace que comme une fin »10.

Enfin, la dernière dimension du pavillon, en tant que « chez soi », réside dans le fait qu’il se trouve au centre de la socialisation : d’un côté, il conduit à l’intimité, de l’autre, aux voisins.

Le sentiment d'indépendance qu’apporte le pavillon s'opposerait à celui de la contrainte ressentie en logement collectif et en particulier en appartement. La maison individuelle serait le synonyme de la tranquillité, du calme, c'est-à-dire de l'absence de troubles. Il deviendrait ainsi plus aisé de se retrancher en pavillon lorsque les rapports avec les autres sont vécus comme une menace. Cette possibilité de s'isoler représente une défense, matérialisée symboliquement par la clôture qui permet alors d'assurer le respect de son « chez soi » en limitant les parcours étrangers.

Une autre variation de cette dimension, repose sur le fait que ce mode d'habitat est celui qui permettrait le mieux la dissimulation grâce aux possibilités de retraites successives et à la bonne distance avec des voisins qui ne sont ainsi « ni au-dessous, ni au-dessus ». En logement collectif, les relations sociales induiraient souvent trop de familiarité. Si elle est mal vécue, cette familiarité physique contrainte serait susceptible de provoquer, comme l’ont montré les travaux de J.C. CHAMBOREDON et M. LEMAIRE, une forte « distance sociale »11. En effet, pour les ménages rencontrés, l’espace du collectif se révèle plus confus, brouillé par le passage des autres, par les bruits qui y pénètrent. La confusion de l’espace dans le collectif se retrouverait d’ailleurs accentuée par la diversité et l'hétérogénéité des habitants. Le pavillon et son espace alentour se présentent le plus souvent comme plus homogène, et partant, plus rassurant et maîtrisable, contrairement à l’espace de l’immeuble collectif qui est lui d’apparence plus complexe et qui échappe à tout contrôle pratique aussi bien qu’intellectuel.

Comme nous l’avons vu dans le paragraphe précédent, avoir un chez-soi c’est avoir un toit, être chez-soi c’est vivre dans un lieu que l’on s’est approprié, que l’on a organisé et où il est possible de marquer la limite entre le public et le privé, entre ce qui vous appartient et ce qui ne vous appartient pas.

11 J.C. CHAMBOREDON & M. LEMAIRE, « Proximité spatiale et distance sociale. Les grands ensembles et leur peuplement », Revue Française de Sociologie, n°XI, pp. 3-33.

Cette opposition pavillon/appartement, tant utilisée, serait aussi fondée sur la correspondance entre une intrusion plus facile en appartement qu’en pavillon du fait de la multiplicité des voisins et de leur inévitable proximité en particulier sonore. En effet, le bruit semble être un véritable problème dans les logements. Il est considéré, par les interviewés, comme limitant les relations conjugales, les relations de bon voisinage, et les relations sociales. En logement collectif, le locataire a l'impression de subir le bruit des autres et à l’inverse de devoir limiter le bruit inhérent à ses activités, alors que dans le pavillon, l’habitant n’a pas à supporter ces nuisances imposées par la vie de ses voisins. Avoir le silence, c’est tenir le voisin à distance, c’est donc bien « être chez-soi ». En d’autres termes, le voisin est perçu comme une menace capable de troubler l'intimité par le regard, l'ouïe, le bruit qu'il fait, et par son éventuelle capacité à s’imposer au sein de l’espace du privé. Il est susceptible d’être le personnage potentiellement dérangeant envers lequel diplomatie et tactique seraient nécessaires. De ce fait, la relation avec l’extérieur apparaît choisie à travers une ritualisation bien définie. Elle s’inscrirait dans un « ensemble de comportements, gestes et rites, qui permettent dans une société donnée de faire connaissance, ensuite de lier amitié, d’inviter chez lui… » 12. Limiter au maximum les relations de voisinage serait alors l’un des moyens les plus simples de conserver l’ensemble des rites d’amitié et de connaissance sur lesquels reposent les relations sociales. L’habitat doit permettre des relations de voisinage normales (selon une norme culturelle). Dans les cas contraires, ces relations sont purement et simplement supprimées. Pour les interviewés, seul le pavillon permet des relations de bon voisinage parce que ces relations peuvent être ritualisées et codifiées. Le voisin représente en effet l’imprévu : il faut envers lui user de tactiques et de diplomatie, de façon à ne pas rentrer dans un cycle d’échanges qui, un jour, pourrait lui permettre de violer son « chez-soi ».

L'indépendance que confère la maison individuelle permet une coupure entre l’intérieur, des relations sociales choisies et non imposées, et le dehors. La maison avec jardin devient, en effet, comme le rappelle N. HAUMONT, un « lieu de socialisation restreinte et contrôlée : on y joue avec les membres de la famille, des personnes extérieures choisies, plus qu’avec des étrangers »13.

12 H. RAYMOND et alii, op. cit., p. 89.

13 N. HAUMONT, op. cit., p. 52.

Le pavillon comporte ainsi diverses significations, aussi bien à travers l’opposition pavillon/ appartement que dans son fonctionnement. Tous ces éléments construisent une appropriation et une organisation de l’espace en référence à un ensemble de représentations de la famille et de la sociabilité qui seraient, selon les études précitées, communes à une grande majorité de Français. D’ailleurs les interviewés replacent eux-mêmes leurs déclarations dans ce qu’ils appellent la « francité ». Il serait alors juste, d’après eux, de dire que le pavillon est le type de logement qui permet le mieux l’expression des modèles culturels de la famille et de la sociabilité dans l’appropriation et l’organisation de l’espace.

Ce type d’habitat est de fait toujours présenté en opposition à l’appartement, et c’est bien cette situation, qui fonde pour les auteurs, ce qu’ils appellent « l’idéologie pavillonnaire » et qui sert aussi bien de cadre de référence aux habitants des logements collectifs qu’aux habitants des logements individuels. Il y a, dans le pavillon, une possibilité de mise à l’écart et un sentiment de maîtrise de la distance à l’autre qui n’existe pas dans le logement collectif.

C’est cette distinction qui valorise systématiquement la maison individuelle par rapport à l’immeuble collectif.

Une autre dimension idéologique du pavillon tient à son adéquation à un certain modèle traditionnel des activités de la femme et de l’homme dans le ménage. A l’épouse, celui de tenir la maison, d’en être la gardienne et de veiller à son entretien, ce qui lui crée une situation parfois pénible. Au mari, en qui s’opposent la vie professionnelle et la vie pavillonnaire, la maison individuelle est supposée permettre la détente tout en préservant de l’oisiveté.

Enfin, les auteurs mettent également en avant le champ de l’horizon culturel du pavillon : il apporte la santé physique et morale, il est un placement, un moyen « de ne plus jeter l’argent par les fenêtres ». Il permet ou justifie la stabilité. Apparaît ici une constante : le paiement du loyer est considéré par les ménages comme de l’argent perdu, alors que le paiement du prêt s’apparente plutôt à un placement. Dans cette optique, ils remarquent aussi que l’entretien général du logement est perçu comme une amélioration apportant une plus-value. La maison est ainsi un lieu de pratiques guidées par ce qu’ils appellent une « morale de l'entretien » qui revêt un caractère incontournable. Cette expression est employée pour souligner le fait que les habitants des pavillons seraient davantage « conduits » à entretenir leur habitation que les locataires des HLM qui peuvent manifester à ce sujet une certaine désinvolture.

Par ailleurs croire que le logement collectif offrirait davantage de possibilités à la multiplication des rapports sociaux, parce qu’il y a davantage de présences réciproques, c’est négliger quelques-uns des éléments qui organisent les relations sociales : l’approche d’autrui est culturelle, elle doit s’effectuer dans un espace doté de significations bien déterminées.

Cependant, l'idéalisme pavillonnaire est à relativiser, car même s'il introduit une certaine liberté, celle-ci peut entraîner des effets pervers. En effet, les habitants des pavillons peuvent choisir de ne fréquenter personne, et rentrer alors dans un processus d'isolement et d’individualisation proche d’un déni du lien social. La liberté en pavillon s’opposerait donc à la contrainte des immeubles ou des appartements. C’est une liberté qui se construit par rapport à un « autre » qui n’est signalé que comme une gêne possible.

Globalement, le pavillon apparaît au travers des travaux de l’ISU comme une norme, voire un modèle, il est une valeur signe symbolisant la promotion sociale. Il est également un bon intégrateur plaçant symboliquement le sujet, non seulement dans un ensemble et une hiérarchie sociale, mais aussi dans un tissu réel de relations. « Couronnant l’édifice des symbolismes de l’habitat, la maison, archétype du pavillon, apparaît autant comme mode de vie, comme justification éthique de l’existence que comme mode d’habitat ; l’habitat justifie le mode de vie, et à son tour, le mode de vie s’incarne dans l’habitat »14.

Ce travail de l’Institut de Sociologie Urbaine entrepris à l’instigation d’Henri LEFEVRE a donné à la maison individuelle son statut d’objet d’étude anthropologique. On doit à ces auteurs d’avoir établi une problématique des questions propres à cet univers. Pour eux, le monde pavillonnaire est avant tout une utopie où la part du rêve est prépondérante. C’est le monde de l’isolement, vécu et revendiqué comme une conquête de l’individu. Enfin, le pavillon est le lieu d’un important investissement affectif, souvent la concrétisation suprême de l’effort de toute une vie. L’accession en maison individuelle est à la fois l’acquisition d’un bien et son appropriation. Elle est l’aboutissement d’un processus de maturation plus ou moins long et conscient qui conduit à un passage à l’acte plus ou moins subi et passionnel. Elle véhicule aussi une volonté de mise à distance du travail et des zones urbaines denses, et un souci de calme et de tranquillité. Il faut ainsi à comprendre plus comme un retrait que comme un repli sur la cellule familiale.

14 Idem, p. 146.

1.2. Le travail de F. GODARD et P. CUTURELLO : un mode de vie organisé autour de la mobilisation

La recherche de F. GODARD et P. CUTURELLO (1981) sur l’accession à la propriété des ménages de classes sociales différentes s’est avérée, elle aussi, importante. La problématique de départ était le rapport des familles à leur logement et plus particulièrement les modalités de définition de l’effort des ménages. Les processus d’accession ont été étudiés à partir d’entretiens semi-directifs auprès d’une quarantaine de ménages choisis en tenant compte de la variété des produits d’accession – programme aidés, non aidés, en collectif ou en individuel – et d’une large représentation de l’ensemble des couches sociales.

Dans un premier temps, leur recherche a mis en cause les données statistiques des économistes sur l’effort des ménages qui, ne prenant en compte qu’une partie des dépenses pour le logement (remboursement des traites), aboutissent à sous-estimer l’effort pour le logement des catégories populaires.Cette réflexion critique sur la notion d’effort des familles les a conduits à poser le concept de mobilisation. Ainsi, face à un problème à résoudre et à partir d’une certaine conjoncture, les familles concentrent leurs efforts en mettant en œuvre une « mobilisation matérielle »15, c'est-à-dire un ensemble de pratiques dans le but d’accroître leurs ressources et de limiter leurs dépenses. Dans ce processus, les auteurs distinguent la mobilisation matérielle –en travail et en temps- et monétaire, d’une mobilisation plus morale, c'est-à-dire autour du projet résidentiel. L’observation des modes de mobilisation conduit à identifier quatre profils correspondant à des pratiques de consommation qui visent à réduire les contradictions inhérentes à l’effort plus ou moins grand de mobilisation : la morale du sacrifice, la morale de la rationalité monétaire, la morale de la discipline et la morale de la jouissance.

L’effort qu’implique l’accession à la propriété du logement est une dimension particulière du ou des processus de mobilisation que connaît chaque unité familiale au cours de son cycle de vie et qui peuvent concerner :

L’effort qu’implique l’accession à la propriété du logement est une dimension particulière du ou des processus de mobilisation que connaît chaque unité familiale au cours de son cycle de vie et qui peuvent concerner :

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