• Aucun résultat trouvé

l’IMPlantatIOn MIssIOnnaIRe et les églIses

1. les exPlORatIOns de l’Uele

2.1. la fIn de l’éPOqUe nUBIenne

Des renseignements sur la situation dans le Bas-Uele à la veille de la création de l’EIC ont été récoltés par le sous-lieutenant Édouard Mahutte (1863-1891), parti au Congo en août 1889 et désigné pour l’Uele.

En juillet-août 1890, il part avec le capitaine Jules Milz (1861-1902) et le sultan Djabir, accompagnés de 100 fusiliers et de 400 lanciers, pour se frayer un chemin à travers les peuplades insoumises de la rive droite de l’Uele en vue d’atteindre le Mbomu. Mais cette tentative ne réussit pas et ils durent rentrer à Djabir au bout de neuf jours (Coosemans 1952b  :

« logiques » des palabres faites par le capitaine Léon Roget (1858-1909) lors de l’installation des Blancs de l’État dans l’Uele :

« 1883-84-85 : au moment où les Turcs de Lupton ont quitté le pays par suite de la fermeture des routes com-merciales du Nord, ils ont laissé les fusils qui étaient aux mains des pourvoyeurs d’ivoire du pays. Ces fusils avaient précédemment été donnés par Lupton. Avant de quitter le pays, les chefs de bande tels que Ali Kobo, etc., avaient dit à chacun des Nyamparas tels que Rafai, Djabbir, Banoinge, etc., qui sont bandja, de reprendre le commandement de la région et à chacun des chefs indigènes ils avaient recommandé de maintenir leur indépendance absolue jusqu’au retour.

Rafai avait une centaine de fusils, Djabbir en avait 80 ; à peine les Turcs partis, Rafai invita Djabbir, le fit lier traîtreusement et fit payer 40 fusils pour sa rançon, après avoir mis à mort ses parents et alliés. En même

bAS-uele

144

temps, les chefs indigènes se révoltaient contre les Nyamparas, d’où des guerres intestines dans les agglo-mérations qui s’étaient groupées autour des anciens postes Turcs (zeriba).

Les Nyamparas et leurs hommes […] vinrent se rallier soit autour de Djabbir soit autour de Rafai. Des chefs indigènes qui avaient eu le dessous émigrèrent pour se placer à proximité d’un milieu plus sympathique.

Bientôt cependant, Rafai et Djabbir n’eurent plus de poudre et la zone de leur influence alla en diminuant.

Telle était la situation au moment où les Matamba-Tamba de Kapanga-Panga, Nyamparas anthropo-phages de Tippo-Tip, arrivèrent à l’Uele.

Fin 1888 ou commencement 89 : par suite des trans-actions commerciales avec le chef arabe, Djabbir était remonté en fusils, en poudre et en capoules (car-touches ?). Rafai était établi en aval entre Djabbir et la zeriba Abdallah.

Milieu 89  : Djabbir s’allia avec Kapanga-Panga, bat Rafai, celui-ci paie rançon au lieutenant de Tippo-Tip et échange avec lui quatre esclaves. Ces hommes conseillent à Rafai de venir sur la Likati avec de l’ivoire, et [il] y recevrait en échange de la poudre et des armes. Rafai suit ce conseil mais de suite après ces événements émigre vers le Nord entre le Mbili et le Mbomu.

Apprenant ce départ, Djabbir soumit les populations riveraines de l’Uele en aval de son établissement, mais il ne put vaincre les Mugembele ni les Pambunga.

À l’époque de l’arrivée de Monsieur Becker et peu de jours avant l’arrivée du commandant Roget, Djabbir était allé attaquer les Mobenge, gens de l’intérieur au sud de la zeriba Abdallah, mais il fut battu et perdit même quelques fusils. C’est cet échec qu’il voulait laver aussitôt qu’il eut reçu de Monsieur Becker les chassepots avec munitions que celui-ci lui donna et qu’il eut échangé au [???] des cadeaux d’ivoire pour de la poudre et des capoules.

Mai 90 […] : Djabbir partit avec plus de 1500 lances et 60 fusils à lui. Il attaqua les Mobenge par le nord, c’est-à-dire en face de Grand Abdallah, Amguetara avec les contingents de la Likati ; de Ngalea, de Mopoyeko, etc.

Attaqua par le sud et l’est. Ce fut partout un effroy-able carnage ; pas de quartier, pendant dix jours ! Ces 3000  hommes battirent le pays et ne se nourrirent que de chair humaine ; les plus belles femmes étaient seules réservées, et encore, pendant le retour, furent-elles presque toutes mangées.

[…] Djabbir a un drapeau rouge bardé et constellé de blanc qu’il tient de Lupton qui le lui a remis en sa qualité de boy et de commissaire du Gouvernement égyptien pour la province Mbomu-Uele.

Rafai a aussi ce drapeau. Djabbir dit ne plus y tenir depuis qu’il a le nôtre mais lorsque nous ne sommes pas présents il déploie le drapeau rouge pour mainte-nir ses Barch-Bangouko » (ibid.)

Parmi les trafiquants nubiens qui furent actifs dans le Bas-Uele, figurait un certain Alikobo.

L’explorateur Potagos lui avait déjà rendu visite, le 11 décembre 1876, le dénommant « Alicapou ». Il avait d’abord été « vekil » – ce qui signifie en lan-gue turque : un délégué, un représentant, un gérant, un associé…  – du trafiquant nubien Gnawi Bey, dont la principale station se trouvait dans l’extrême Nord du pays Bandia, à l’ouest du Woworo, rive orientale du Shinko. Puis il avait combattu avec Gessi contre le traitant esclavagiste Soliman, fils de Ziber. Ensuite, devenu sous-ordre de Rafai Aga, il passe avec lui au service du Gouvernement égyptien (Coosemans 1952a: 9).

Alikobo se révèle un véritable despote. Tout ce qu’il veut des villageois, il l’obtient de gré ou de force.

Il bouleverse les chefferies où il incursionne et se fait craindre pour les opérations de guerre qu’il conduit.

Il pousse ses incursions jusqu’au sud de l’Uele, en septembre 1882, en compagnie de son interprète Bauli et de 375 Basingers des troupes soudanaises ; il avait traversé le pays des Mobenge et atteint ainsi le haut Rubi et la Likati où il fait une ample provision d’ivoire. Il en rapporte 500 charges qu’il entrepose dans sa station navale d’Abdallah, sur la rive nord du bas Uele, en face de l’extrémité orientale de l’île Mutemu et au point terminus de la grande route de l’ivoire qui partait de Dem Soliman et passait au nord du Bomu par Ombanga et au sud du Bomu par Semio, Ali et Mugaru. Le dernier tronçon a été tracé par Alikobo à travers des forêts dans le district du Gango-Bili et donnait facilement accès à la zeriba navale d’Abdallah. Il confie sa réserve de marchan-dises à son interprète Bauli, puis rejoint sa grande station d’Alikobo, située en chefferie Gatanga, à l’est du poste de Djabir, à l’est de la Mamboya, à une étape de la rive nord de l’Uele (ibid.: 9-10).

Junker atteint ce zeriba le 19 février 1883 et y ren-contre Alikobo qui, paraît-il, a trompé l’explorateur dans le calcul des distances par rapport à l’Uele qui n’était qu’à un jour de sa zeriba, alors qu’Alikobo le prétend à dix jours de là. Toutefois, Junker pour-suit son voyage jusqu’à la zeriba d’Abdallah, le point le plus occidental qu’il ait atteint, où il arrive le 25 février. Il note dans son carnet de route :

TROISIèMe PARTIe – l’ORGANISATION POlITICO-AdMINISTRATIVe

145

«  Les Arabes nubiens d’Ali Kobbo donnent indiffé-remment à la rivière les noms d’Uele et de Makua.

À l’endroit où je l’atteignis, elle forme un archipel dont l’île la plus grande est celle de Mutemu, située en face de la zeriba et s’étendant vers l’ouest sur une distance de plusieurs lieues. Les habitants de ces îles sont des Abassango ; les chefs de Mutemu paient tri-but à Abdallah ; alliés aux Basingers, ils se livrent fré-quemment à des razzias chez les habitants des autres îles restées indépendantes. La Makua, d’après ce qu’on m’assura, suit encore sur une distance de plusieurs journées, en faisant une courbe vers le nord, la direc-tion de l’ouest… À l’ouest des Abassango, sur les îles Mangondi, Makupa, Kili, etc., vivent les Mugembela ; viennent ensuite, toujours sur des îles, les Mumboro et les Arangba.

Pendant les deux jours que je suis resté sur l’Uele, je n’ai eu de rapports qu’avec les Abassango. Je pus cepen-dant me procurer des produits industriels… Un détail

digne de remarque, c’est qu’ils connaissaient le cuivre longtemps avant la première visite d’Ali Kobbo. J’y trouve la preuve que la région où ces tribus cherchent leurs cuivres ne peut être celle où s’en procurent les commerçants arabes du Nord. Il est possible qu’elles le cherchent dans le pays des Sakara. Enfin, les Amubinge et les Marau sont fort avancés dans l’industrie textile et se livrent tous à l’élevage des chèvres…  » (Junker 1892 : 190).

Léon Lotar a fait des investigations révélatrices et publié l’histoire de la présence nubienne dans la revue Congo, au milieu des années 1930. Nous en reproduisons un long extrait ci-dessous.

« L’histoire de la pénétration des trafiquants nubiens dans la moitié occidentale du bassin de l’Uele se dessine, à ses débuts, avec quelque confusion. Hutereau, qui s’attache en 1911 à recueillir sur place les souvenirs des vieux indi-gènes des chefferies abandia, écrit : “Les indiindi-gènes ont conservé les noms de plusieurs chefs arabes, commerçants ou employés du Gouvernement égyptien, venant principalement de Dem Ziber, qui ont exploité successivement le pays.

D’après les déclarations des indigènes, ils suivaient deux routes : la première, marquée par le cours de l’Uara (tributaire nord du Bomu, confluent à 24 ½° lg. E), amena dans le bassin de la Bili les chefs arabes Gezere, Kabasi, Zombere, Azerman, Kabu. La seconde, plus à l’est, vers l’Asa, de Zemoy ou Semio, se dirigeait vers la haute Bili. C’est de ce côté que s’amena Siaka… Les indigènes parlent peu des trois premiers chefs arabes cités plus haut… C’est Kabu qui a laissé dans l’esprit des indigènes l’impression la plus vivace...”

L’extension, au nord du Bomu, de la domination vongara (dynastie Zande) (vers 1860) semble avoir tracé aux tra-fiquants nubiens, installés sur les affluents et sous-affluents du Bahr el-Ghazal, la route qui devait les conduire au sud du Bomu, à l’ouest du 25e méridien.

Nunga, quatrième fils de Mabenge, reculant devant l’offensive des Abandia, quitta les environs de la Bili (1850 ?), franchit avec ses gens le Bomu et s’arrêta sur les rives de l’Uara. Il y fixa son cinquième fils, Mopoy (le Mofio de Schweinfurth). Ce fut l’occasion pour celui-ci d’entrer bientôt en relations avec les vekils d’Agad qui, rayonnant de Dem Goudyou, zeriba située entre la Biri, affluent sud du Bahr el-Arab, et le Gresse, affluent de gauche du Biri, avaient atteint, dès avant 1870, le bassin de l’Uara.

Schweinfurth nous apprend, en effet, que, de Dem Goudyou, les vekils d’Agad s’étaient ouvert, dans la direction de l’O.-S.-O., une route qui aboutissait dans le Dar-Benda, ou bassin du haut Bahr el-Arab, à la plus occidentale des zeriba d’Idris dont le préposé était Kobbo-Kobbo (peut-être l’Alikobbo que nous verrons bientôt entrer en scène dans l’Uele).

De Dem Bekir, établissement appartenant à Kourchouk-Ali, sur le Dchih ou Pango, affluent du Bahr-Dembo, affluent du Bahr el-Arab, s’en allait, d’après Schweinfurth, une route se déroulant au S.–S.-O. de Dem Bekir et condui-sant, en huit jours de marche, les caravanes à l’entrée du territoire de Mopoy. De là, pour atteindre la résidence du chef, sur le Mbetté, on passait successivement, du N. au S., par les villages de Baboroungou (peut-être Bamvurugba, fils aîné de Mopoy), Bakomoro, Kanzo, Abindi, Gaima (vraisemblablement Kasima, frère de Mopoy).

Mopoy installé sur l’Uara, Nunga s’enfuit vers l’est pour y occuper des territoires au profit de ses autres fils. Boruba (Bamvurugba), l’aîné, parti en avant-garde, atteignit, en remontant le Boku, affluent nord du Bomu (confluent en aval de Kadjema, à 26° lg. E.), la Nomatilla ou haute Vahou, affluent de gauche du Such.

Cela fait, Nunga retraversa le Bomu, installa à la Dume, affluent S. du Bomu (25° lg. E.), son fils Jango. Lui-même alla se fixer et mourut à la Salanga, affluent de la Bangouma, affluent du Bomu (probablement le Samango actuel, 26° lg. E., à proximité du passage d’eau de Kadjema).

bAS-uele

146

Un autre fils de Nunga, Zangabiru, s’installa sur la Kere, affluent N. du Bomu (confluent à 25° 40’ lg. E.), donc entre l’Uara et le Boku. Ses fils, Tikima, Wote, Sasa, Ba-Ezo, s’étendirent de la Kere à l’est, vers le Boku, et à l’ouest, vers l’Uara.

De ce côté, ils faisaient donc bloc avec la chefferie constituée par Mopoy. Dès que Tikima eut recueilli la succession de Zangabiru, son père, il entra en conflit avec son oncle Mopoy dont il appréhendait les ambitions territoriales. Il s’adressa aux trafiquants nubiens de Ziber. Ce fut l’occasion pour ces derniers d’occuper plus fortement le Bomu et bientôt de le franchir pour pousser jusqu’à l’Uele dans la direction du S.-O. Les rivalités des chefs anunga furent ainsi l’origine de l’arrivée des Nubiens dans le bassin de la Bili et du bas Uele, et jusqu’en celui de la Likati et du Rubi…

Comme dernier résultat acquis en 1870 par cette avance des Nubiens vers le Bomu, à l’ouest du 25° méridien, par la vallée de l’Uara, nous constatons de façon certaine, grâce à la relation de Schweinfurth, l’installation des vekils d’Agad à proximité de la résidence de Mopoy, zeriba gouvernée par Outferah, un ancien employé de Ziber, sur le Mbeti, affluent N. de l’Uara coulant sous le 25° méridien, en aval du confluent Uara-Goangoa.

Quelle fut l’avance poursuivie ensuite, jusqu’au Bomu et au-delà, pendant les six ou sept années qui suivirent, c’est-à-dire jusqu’au moment où le Gouvernement égyptien se substitua, dans le Bas-Uele, à la domination de fait des traitants nubiens ? Pour répondre à cette question, nous ne disposons d’aucune documentation sûre.

Mais, grâce au récit de Potagos, nous constatons qu’en 1876, les Nubiens ont franchi le Bomu, ont pénétré dans les bassins de la Gwane, de l’Asa, de la Dume, et poussé jusqu’aux sources de la Bili, à proximité de l’itinéraire que suivait déjà, à l’est, du nord au sud, Djouma, vékil de Kourchouk-Ali, itinéraire que nous avons retracé dans un article précé-dent. Ils pratiquaient ainsi le commerce d’esclaves et d’ivoire dans les chefferies avongara-anunga de :

1° Sasa, fils de Zangabiru, fils de Nunga et par conséquent neveu de Mopoy-Mokru de l’Uara, bassins de la Gwane et de l’Asa ;

2° Popwa, fils de Mopoy-Mokru, à l’ouest du précédent, dans l’entre-Bomu-Dume et dans les petites chefferies avongara-embili de Pereke et de Bali (fils de Gima, fils d’Eso) au sud des précédents, c’est-à-dire entre la haute Asa et la haute Bili.

Ils y ont établi les zeriba de :

1° “Rafaï” non autrement dénommée par Potagos, sur la rive gauche de l’Asa, en chefferie Sasa ;

2° “Ishaq” sur la rive droite du Gameto, affluent N. de la Bili, à une journée et demie de marche de son confluent avec la Bili ;

3° “Alikobbo” sur le Bomu, entre les confluents de la Ntome et du Beti.

À ces zeriba indiquées par Potagos, il convient d’ajouter celle que nous fait connaître la relation d’Hutereau : la zeriba dite de “Mbia” (le rocher), peut-être le Ras-el-Bomu, dont parlent Junker et le commandant Hecq et qu’occupait, dès 1875-1876, le Nubien Gezere au service duquel vint se placer à cette époque, Bokoyo, devenu Djabir, fils de Duaru, fils d’Ino.

En 1876, l’avance des Nubiens est donc arrêtée à la frontière occidentale des chefferies avongara de Sasa, Popwa, Pereke, Bali… Ils semblent ne commencer que cette année leur tentative de pénétration au sud du Bas-Bomu et dans le bassin de la Bili. Sur ce point, la relation de Potagos semble bien catégorique et nous éclaire sur les événements que l’enquête d’Hutereau, par exemple, n’a pu préciser.

Potagos nous dit, en effet, que le 11 décembre 1876, arrivé chez Alikobbo, sur le Bomu, entre les confluents de la Dume et du Beti, il voulut pousser son exploration dans la direction du S.-O. Mais tous lui déconseillèrent cette ten-tative, car la région était fermée aux étrangers : Alikobbo était en guerre avec “Forema” (Poromo ou Pwalamo, fils de Gwa, fils d’Ino, installé alors, suivant Hutereau, aux sources de la Gangu ; ou, plus précisément, sur le Gamu, affluent nord de la haute Gangu, affluent nord du Bili).

Un peu plus loin, arrivé au nord du Bomu, chez Pirinzi, gérant d’une zeriba de Ziber, Potagos reprend son projet.

Pirinzi, à son tour, s’y oppose ; lui aussi se prépare à entrer en guerre avec Forema. Non seulement, personne ne veut le guider vers le Bili, ou pénétrer en quelque endroit chez les Abandya, mais personne non plus ne peut lui procurer les données géographiques un peu détaillées pour lui permettre de résoudre le grand problème qui l’intéresse : la direction de l’Ouchal (Uele) vers l’ouest ; le point de jonction de l’Ouchal avec le Bomu, etc.

Au début, l’avance des Nubiens au S.-O. de la Dume dut être lente, car la lutte entre le chef bandia et le Nubien Alikobbo, vekil de Gnawi Bey, fut acharnée : la relation d’Huterau nous dit : “La population fut décimée par des com-bats continuels.” D’ailleurs, avant d’entrer en conflit avec Pwalamo lui-même (bassin de la Bili), Alikobbo a déjà dû se heurter à la résistance d’un autre bandia, Sua, fils de Gaïa, fils d’Ino, installé au N.-N.-E. de Pwalamo, sur le versant occidental de la Dume. Sua, qui s’obstine dans la résistance, est fait prisonnier : il meurt en captivité.

TROISIèMe PARTIe – l’ORGANISATION POlITICO-AdMINISTRATIVe

147 Passant au sud, aux sources de la Bili, Alikobbo vient se heurter alors à Ingasu, fils de Boso, fils d’Ino, qui recule jusqu’à la Nzugba, affluent sud de la haute Bili. Plus à l’ouest des précédents, toujours au nord de la Bili, les fils de Duma, fils de Luzia et frère de Bangoy, installés entre la Gangu et la Bili, furent pourchassés et dispersés par les enva-hisseurs. Dans un combat contre Alikobbo, guidé par Djabir, à la haute Zagali (peut-être la Zangbili, affluent nord de la Bili – dans l’entre Bili-Gangu – qui prend sa source au massif de Pwate), Buta, fils de Bazuma, fils de Duma, et Gongu, fils de Dengwa, fils de Duma, sont tués. Leurs populations vaincues fuient vers l’Uele, franchissent la grande rivière, ne trouvant répit que sur la rive sud.

Plus à l’ouest encore, sur la basse Bili (mais ceci ne doit s’être passé qu’en 1882-1883), Alikobbo pénètre dans la chefferie de Bangbi, un descendant de Pobe. Bangbi fuit au sud de l’Uele, Alikobbo occupe sa chefferie.

En même temps que Pwalamo ou immédiatement après, était attaqué par Hetman, subordonné d’Azerman, Biemangi, fils d’Ino, installé alors à la Banguluma, cours moyen de la Bili, au sud de Pwalamo. Biemangi fut mis en déroute complète à la Gombe, affluent sud de la haute Gangu, affluent de la Bili, probablement par Kabasi, le Nubien au service duquel se trouvait alors Djabir, fils de Dwaru. Toute la chefferie fut occupée par Azerman.

À ce moment, un autre Nubien, du nom de Siaka, venant de Semio, atteignait la moyenne Bili. Nous le retrouve-rons bientôt sur les rives de l’Uele. Le fils de Biemangi, Beni, fuit au sud, au-delà de l’Uele, et se réfugie chez Bwatara (Enguettra) laissant aux mains des Arabes ses fils Bagine, Yowa, Eliwa, Haro et Sote devenu Suru. Beni ne revint vers la Bili que sept ans plus tard (1884) quand les Nubiens eurent quitté la Bili pour regagner le Bahr el-Ghazal et renforcer les troupes mahdistes.

À ce moment, un autre Nubien, du nom de Siaka, venant de Semio, atteignait la moyenne Bili. Nous le retrouve-rons bientôt sur les rives de l’Uele. Le fils de Biemangi, Beni, fuit au sud, au-delà de l’Uele, et se réfugie chez Bwatara (Enguettra) laissant aux mains des Arabes ses fils Bagine, Yowa, Eliwa, Haro et Sote devenu Suru. Beni ne revint vers la Bili que sept ans plus tard (1884) quand les Nubiens eurent quitté la Bili pour regagner le Bahr el-Ghazal et renforcer les troupes mahdistes.