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l’IMPlantatIOn MIssIOnnaIRe et les églIses

1. les exPlORatIOns de l’Uele

1.2. le dOCteUR wIlhelM JUnkeR

Le médecin Wilhelm Junker (1840-1892) a com-mencé sa carrière d’explorateur à Tunis en 1873-1874.

L’année suivante, le 1er août 1875, il participe à Paris au Congrès international des sciences géographiques où il rencontre, entre autres, Georg Schweinfurth. Il a effectué en Afrique plusieurs voyages ; le second est important pour le Bas-Uele :

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« Deuxième voyage : l’Uele, d’avril 1880 à décembre 1883. Le 9  juin 1880 il atteignait la résidence de Ndoruma, sur l’Uerre, et installait à proximité une station, Lacrima, où il laissait son adjoint, Bohndorff, chargé de prospections géographiques, mais surtout botaniques et zoologiques.

[…] Il entre alors en contact avec le sultan Semio et en compagnie de celui-ci il se met en route à desti-nation de l’Uele. Suivant la crête Gurba-Buerre, il entra dans l’angle Buerre-Uele, atteignit l’Uele et le traversa près du confluent de la Na-Akka, en territoire de Mambanga. Passant la Gadda, il se dirigea vers Tangasi, où il fut reçu par l’administrateur égyptien, Mohammed Weled Abdu, successeur d’Abd el Min, et entra en contact avec le chef madjaga Niangara.

Quittant Tangasi le 22 octobre 1880, il partit en direc-tion du nord-est et aborda les territoires azande de Wando et de ses fils Renzi et Ukwa, avec lesquels il eut des entrevues fréquentes, servant même d’arbitre dans leurs différends familiaux au sujet de la délimi-tation de leurs territoires. Puis il rentra à Ndoruma, pour s’y reposer durant un mois. Le 1er janvier 1881, il repartait vers le sud, arrivait en territoire madi de la région montagneuse des monts Angba et Lingua et passait l’Uele le 9 février 1881, pour entrer en terri-toires barambo de Buru et bisanga de Mambanga. Il y rencontra Casati en septembre.

Le 25  novembre, en compagnie d’Hawash, le major égyptien administrateur de Tangasi, Junker partait en direction sud, traversait le Bomokandi, et atteignait le chef Bankengai, fin décembre. Recevant confir-mation par les indigènes des dires de Piaggia, selon lesquels un grand lac indépendant de l’Uele existait un peu au sud de Bakengai, Junker décida de partir en exploration vers le sud, passa chez Akengai, chez Bangoi, déjà visité par Miani, puis chez Kanna (fin janvier). Continuant sa route, mais vers le sud-est, il arriva chez Madjabae, père de Gumbali, sur le Haut Bomokandi. C’est le point le plus oriental atteint par Junker. Traversant ensuite la région marécageuse de l’Obbae, il rencontra à Kubbi l’administrateur de ce poste, Gumbari, et, en sa compagnie, il repartit vers le sud, voulant atteindre le Nepoko.

Le 1er mai il était chez Sanga Mombele, le 5 mai à Tely, le 6 mai au Nepoko, à 60 milles de son embouchure dans l’Aruwimi-Ituri (à 2° 30’ lat. N, 29° long. E). C’est le point le plus méridional qu’il atteignit. Épuisé de fatigue et de privations, il ne put aller plus loin. Il ren-tra à Tangasi le 1er juillet 1882. Cependant, il repar-tit le 8 août, retourna à la Na-Akka (ancien village de Mambanga), prit la direction ouest, passa à la zeriba d’Hawash, au mont Kudunda, près de notre poste de

Suronga, atteignit la crête Uerre-Bomu, traversa l’Asa, affluent sud du Bomu, arriva à Semio fin septembre.

Après avoir exploré le bassin de la Mbili, au début de février 1883, il atteignit la fameuse zeriba d’Abdallah-Alikobbo le 24 février, sur la rive nord de l’Uele. Il y apprit que le confluent Uele-Bomu se trouvait à trois ou quatre jours à l’ouest d’Abdallah. Mais il ne put aller au-delà, les porteurs refusant de le suivre. Abdallah est donc le point le plus occidental qu’atteignit Junker, dans la région de l’Uele. Il rentra à Semio le 1er mai 1883 » (Lotar 1948 : 560-562).

L’explorateur allemand a rencontré notamment Djabir, l’un des plus grands sultans de la contrée.

Junker lui consacre plusieurs paragraphes dans ses carnets de route.

« Djabbir a réussi à s’emparer du pouvoir sur les rives de l’Uele-Makua, dans l’ancien territoire d’Ali-Kobbo, et y a fondé un “sultanat” centralisé. Le capitaine Roget a pu fonder chez lui une station pour le compte de l’État du Congo. De cette façon, chose heureuse, il a pu ouvrir ce pays, si riche en ivoire, au commerce du Congo. Je ne peux qu’exprimer l’espoir que les Arabes nubiens puissent à jamais rester éloignés de ces régions, bien que je craigne fort que cet espoir ne soit déçu et qu’un jour ou l’autre un nouvel afflux d’Arabes, venus du nord, ne se mesure avec les soldats de l’État du Congo. En prévision de cette éventualité, il y a lieu d’espérer que les autorités de l’État édifieront un solide rempart contre les incursions venues du nord et réus-siront à entretenir avec les Bandjias et les Asande de l’Est de cordiales relations de façon à en faire de bons sujets et de solides alliés.

Djabbir semble appelé à jouer dans ce pays un rôle prépondérant et remarquable. C’est pourquoi il serait peut-être bon de donner quelques détails au sujet de ses origines et de ses alliés. Il avait succédé, avec ses frères, parmi lesquels je citerai Sio, Kengo, Ngandjia et Gasia, à son père, Duaro, qui régnait non loin de la station de ce nom occupée par les Arabes nubiens.

Duaro avait pour frère Bremangi, un chef puissant ; leur père était Hiro, fils de Banggoja et petit-fils de Luzia. Djabbir avait été réduit en esclavage par les Nubiens, qui en avaient fait un soldat de leurs armées ; après leur départ, il put s’enfuir, rentrer dans le pays de ses pères et étendre encore leur empire.

Notre retour à la station d’Abd-Allah ne fut pas facile, entre toutes ces îles, dans la rivière parsemée de roches et de rapides […]. Je me décidai enfin à quitter la sta-tion d’Abd-Allah. Le 4  mars, traversant le Mbili, je quittai le pays, me dirigeant vers le pays de Singio […].

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Singio est le prince le plus puissant de la région com-prise entre le Mbomu et le Mbili. Il était en relation non seulement avec les Bandjia à l’Ouest mais aussi avec Bangusso, le chef très puissant des Sakkaras, habitant au nord du Bomu, chez lequel, comme on l’a appris récemment, le capitaine Vangele s’est rendu en venant de l’ouest […] » (Junker 1892 : 190-191).

La connaissance qu’à Junker de Djabir n’est peut-être pas très juste (cf. infra), mais il s’agit des premières données collectées sur le terrain de manière rapide. Le 24  février 1883, Junker atteint le cours inférieur de l’Uele à la station égyptienne d’Abdallah (dite « Alikobho »), située sur la rive nord et approximativement à cinq ou six jours à l’est du confluent Uele-Mbomu, suivant les renseignements qui lui sont fournis par les traitants. Il apprend aussi qu’au sud de l’Uele existe une rivière, large de plus de 100  mètres, qui se déverse dans une «  grande eau » qui n’est pourtant pas l’Uele. Le 30 mars 1883, il arrive à la zeriba de Rafaï-Mbomu.

1.3. le lIeUtenant alPhOnse vangele

En octobre 1884, le missionnaire-explorateur anglais George Grenfell (1849-1906) entreprend quelques voyages au-delà du Stanley Pool. Il explore, dans un premier temps, le «  Mubangi  » (Ubangi), qu’il remonte jusqu’à 400 lieues. Il croit que l’Ubangi est la même rivière que l’Uele de Schweinfurth.

Dans un second temps, il se dirige jusqu’aux Stanley Falls. Il dépasse la station des Bangala (Nouvelle-Anvers) et trouve plus loin la Mongala, alors en période de hautes eaux, inaccessible pour le Peace, son steamer. Il arrive, le 2 décembre 1884, au confluent de l’Itimbiri-fleuve Congo. Il remonte l’Itimbiri jusqu’à 2°  55’ latitude N, le 6  décembre 1884. Il est arrêté par les rapides de Gô, en amont du confluent de la Tele.

Par la suite, après avoir gagné Stanleyville, Grenfell redescend le Congo. Espérant trouver une voie conduisant vers le nord, dans la direction du bassin du Chari, il reprend l’exploration de l’Ubangi qu’il remonte jusqu’à ce qu’il se heurte aux rapides de Zongo, au-delà desquels il remarque que l’Ubangi commence à changer de direction et paraît venir plus franchement de l’est. C’est sur cette observation que plus tard, en 1889, Arthur Wauters s’appuiera pour affirmer l’identité de l’Ubangi et de l’Uele. Mais les eaux trop basses et une panne du Peace le font

décider de rentrer au Stanley Pool, où il arrive vers le milieu de mars 1885.

Il y a, dans la littérature coloniale belge, une polémique sur la personne qui aurait découvert et remonté l’Itimbiri. Certains sont absolument convaincus que c’est Grenfell. D’autres pensent plu-tôt que c’est Edmond Hanssens (1843-1884), agent de l’Association internationale du Congo (AIC), qui arrive le 4 juin 1884, en route vers les Falls, au confluent de l’Itimbiri avec le fleuve Congo et suit l’Itimbiri sur 15 km de long. Ce n’est qu’en 1887, lors de la publication des documents de Junker, qu’on identifiera cette rivière à la Rubi.

Ce qui paraît évident, c’est qu’entre-temps, Léopold  II avait commencé à remuer ciel et terre pour faire reconnaître son AIC et étendre ses fron-tières. Il envoie moult expéditions militaires chargées de signer avec le plus grand nombre de chefs autoch-tones des traités par lesquels ces derniers cèdent leur souveraineté. Il est pressé, pour avoir un large accès à l’océan Atlantique, d’occuper la région du Kwilu-Niadi où il est en concurrence avec les Français, et la région de l’Ubangi-Uele-Mbomu, qui constituaient les routes idéales pour percer jusqu’au bassin du Haut-Nil qui intéressait aussi les Français, mais que les Anglais considéraient comme leur chasse gardée.

C’est le lieutenant Alphonse Vangele (1848-1939) qui va élucider le problème géographique de savoir si l’Ubangi était le cours inférieur de l’Uele. Léopold II va le charger de la direction d’une expédition qui doit explorer l’Ubangi aussi loin que possible pour vérifier l’hypothèse émise. Vangele retourne au Congo où, vers la mi-octobre 1886, il pénètre dans l’Ubangi. Il atteint, le 20 octobre, le pied des rapides de Zongo et s’amarre dans la baie des Crocodiles.

Pendant dix jours, Vangele et Liénart déploient des efforts pour faire franchir à l’Henry Reed une des cinq passes rocheuses qui s’opposent à eux et gagner l’amont ; mais le vapeur est vaincu par le courant et ils doivent abandonner l’entreprise. Le 4 novembre, l’expédition Vangele reprend la descente de l’Ubangi (Engels 1951 : 930-931).

Vangele fera une deuxième tentative. Cette fois-ci, il passera par le Bas-Uele. En effet, il va remonter l’Itimbiri sur le Henry Reed jusqu’au rapide de Gô.

De là, il tente de se frayer une route en forêt vers le nord, mais il ne tarde pas à renoncer à l’entreprise. Il rebrousse chemin, descend à Léopoldville et ensuite à Boma (ibid. : 931-932).

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Pour sa troisième tentative, Vangele opte à nou-veau pour la voie de l’Ubangi. Le 21 novembre 1887, son expédition arrive à Zongo. Vangele décide de se frayer une voie à travers la forêt pour contourner les rapides et de faire transporter, pièce par pièce, son bateau jusqu’au bief navigable, où il sera remonté et mis à flot. Le 1er janvier 1888, le steamer pénètre dans la région de Yakoma. Il a donc atteint le Haut-Ubangi et est à peu de distance du confluent Uele-Mbomu.

Le point terminus de sa navigation se situe à une centaine de kilomètres d’Alikobo, point extrême de l’Uele signalé par le docteur Juncker.

L’inspecteur d’État Alphonse Vangele, nommé commissaire de district de première classe, se rem-barque à Lisbonne le 6 février 1889 pour un nouveau terme. Léopold II l’a chargé de l’organisation de la région de l’Ubangi. Le 23  juin, il crée le poste de Zongo et le 23 juillet il établit un poste à Mokwange.

Un peu plus tard, il fonde la station de Banzyville où son expédition va séjourner jusqu’en 1890. Puis il reprend la navigation jusqu’à Yakoma.

En 1888, A.  Vangele a donc atteint la jonction des rivières Mbomu et Uele, date à laquelle, en vue de couper la route aux Arabo-Swahili qui ont péné-tré au nord des Falls, dans le bassin de l’Aruwimi et prennent la direction de la Rubi et de l’Uele, le Gouvernement de l’EIC charge Dhanis d’occuper l’Uele. Le 8  février 1889, il arrive au confluent de l’Aruwimi et installe le poste de Basoko, qui devien-dra le chef-lieu du district de l’Aruwimi-Uele. L’année d’après, le lieutenant Jérôme Becker, en compagnie de Djabir, remonte l’Aruwimi jusqu’aux rapides de Yambuya.

Entre 1885 et 1890, la région située entre le Dar-Fertit et l’Uele est libre de toute ingérence étrangère.

Les chefs abandia et azande, qui connaissent une période d’indépendance, poursuivent le trafic d’es-claves et d’ivoire. Mais à partir de 1890, les forces de l’EIC commencent à franchir l’Uele, puis le Bomu et s’avancent jusqu’au Dar-Fertit où elles s’installent.

Les Français contestant les droits de l’EIC au nord du Mbomu, Léopold II doit retirer ses troupes au sud de cette rivière (Thuriaux-Hennebert 1972 : 170).

1.4. JOsePh dOnnay et l’exPlORatIOn de la RIvIèRe BIlI

Le capitaine Joseph Donnay (1866-1896) est parti au Congo pour un second terme en février 1893. Il est désigné pour l’expédition de l’Ubangi-Mbomu ; il

arrive à Yakoma le 3 octobre de la même année. Au mois de mai 1894, il devient chef de zone à Yakoma, et, un mois plus tard, est nommé résident auprès du sultan Bangasso. Le 1er mai 1895, il est nommé capitaine-commandant de 1re  classe et va explorer les régions situées dans les environs de Bili et au sud du Mbomu (Lacroix 1952  : 249-250). Ci-après, la description de sa reconnaissance d’une partie de la rivière Bili :

La navigation est faible jusqu’aux îles Zuakiri, Loburu, etc. L’on doit alors contourner la chute de Niengbwe ; ces chutes sont produites par un massif rocheux de 10 à 12 mètres de hauteur, long de 50 mètres et fai-sant un angle d’environ 30 degrés avec la rive. En aval des chutes, dans les îles, sont établis des villages de pêcheurs (Gembele).

À partir de Gembele, la navigation devient difficile, dangereuse ; la rivière forme une série de biefs sépa-rés par des rapides violents : chutes de Gobo, rapides de Kwambo, de Beka, chutes de Fluvi, rapides de Gongula, Bangwe, Boli, etc., tous obstacles sérieux sinon insurmontables, qui exigent des conducteurs de pirogues une connaissance parfaite de la rivière. Après les îles et villages de Congo Lumbi, le Bili redevient navigable.

Aux eaux hautes, beaucoup de rapides disparaissent.

Les rives sont en général basses et boisées  ; la lar-geur moyenne de la rivière est de 100 mètres. Depuis Niengbwe les villages sont nombreux et riches ; la popu-lation atteint son maximum de densité vers Monga et dans les îles de Como et Congo Lumbi ; les indigènes possèdent beaucoup de pirogues et s’occupent de pêche » (La Belgique coloniale 16 février 1896 : 75).

Le capitaine-commandant Donnay décrit égale-ment la contrée qu’il a visitée entre Lengo et Bazingo :

« De Lengo à Bazingo, on longe la limite sud du ter-ritoire Sakara ; contrée déserte, plate ; la ligne de faîte séparant le Bili du Bomu est peu sensible ; la terre est rouge, peu fertile, couverte de nombreuses termitières.

La roche émerge ou se trouve à une très faible profon-deur ; pendant la saison des pluies, le sol se transforme en un véritable bourbier presque impraticable. Les rivières et ruisseaux n’ont guère de profondeur, leur lit est peu marqué ; aussi elles débordent à la moindre crue, inondant le pays.

Carte 9.1. Le Bas-Uele. Source : De Rouck 1947 (planche 5, p. 15).

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143 Les rives de ces cours d’eau sont boisées. L’une d’elles

est généralement escarpée, tandis que l’autre dépasse à peine le niveau des eaux basses. C’est sur le penchant de la rive escarpée que l’on rencontre le caféier sauvage rendant cette contrée si intéressante.

Le poste de Bazingo a été créé en vue d’établir des plantations de café. On se rend difficilement compte de la quantité prodigieuse de jeunes plants que renfer-ment les forêts voisines du poste. Afin d’en donner une idée, je dirai que M. Heurion, le chef de poste, avec un personnel de douze hommes et quatre femmes, a mis en terre, en vingt et un jours (du 1er au 21 juin), 3425 caféiers d’une hauteur moyenne de 0 m 70.

La population (Azande) occupe cinq à six villages dont les principaux sont Bazongo et Goru, qui ont été déjà visités par le commandant Vangele pendant son voyage de Bangasso à Djabir. Cette population, par suite de sa situation, s’est rendue indépendante des sultanats voisins  ; elle nous a accueillis avec empressement.

Les agglomérations sont petites, réparties dans la plaine où les indigènes s’occupent de cultures impor-tantes : manioc, maïs, sorgho, mil, igname blanche et violette, patate douce, petit haricot noir, courge, pas-tèque, plantes semblables à l’épinard, différentes sortes de tubercules que l’on peut classer pour le goût entre la patate douce et l’igname. La canne à sucre est rare, le palmier inconnu » (ibid. : 75).

Il est encore dit dans l’article sur l’exploration du capitaine Donnay qu’en certains endroits les caféiers sauvages paraissaient d’une telle abondance et de si grande dimension que leur bois aurait été employé à la construction, notamment sur l’île Gufuru où ne poussaient que des caféiers.

2. les nUBIens dU sOUdan égyPtIen et les aRaBes des falls dans l’Uele OCCIdental

L’existence de « sultanats » ou de territoires gou-vernés par des « sultans » dans certaines régions du Bas-Uele renvoie à la structure du pouvoir musul-man datant de bien avant l’arrivée des Belges.

L’histoire des sultanats est liée aux traitants en ivoire et en esclaves qui descendaient de la région Ubangi-Chari et du Bahr el-Ghazal, puis traversaient la rivière Mbomu.

Les Arabisés (Arabo-Swahili) des Stanley Falls comme Mirambo ont essayé de faire une progres-sion vers le Bas-Uele pour des raisons commerciales, mais ils ont échoué. Dans les deux cas, le Congo léopoldien a gagné la bataille pour les richesses du Bas-Uele, c’est-à-dire pour l’ivoire.

L’emploi des récits d’explorations laissés par Schweinfurth, Potagos, Junker, Casati, Gessi et les premiers officiers belges qui ont pénétré dans l’Uele, ainsi que les souvenirs des vieux indigènes, recueillis par Hutereau en 1911-1912, ont permis à Léon Lotar de retracer en détail l’histoire de la pénétration nubienne dans l’Uele occidental.