• Aucun résultat trouvé

Vers la fiction romanesque, l’ archéofiction ou les petits romans historiques antiquisants

II. Les nouvelles sciences de l’Antiquité

B. L’archéologie , la science du marbre

3) Vers la fiction romanesque, l’ archéofiction ou les petits romans historiques antiquisants

La constitution en science de l’archéologie préside également à la création d’un

genre nouveau qui marque la confluence entre histoire et littérature. Ces écrits sont inclassables et pourraient constituer un sous-genre historico-littéraire de la « fiction archéologique » ou du « petit roman antiquisant ». De fait, il s’agit de fictions historiques visant à un partage de l’érudition, produites par d’éminents

philologues ou archéologues. Ouvrages de vulgarisation par excellence, ces

fictions se dotent généralement d’une mince trame romanesque qui prétexte à la

visite et à la description poussée de différents monuments, véritables enjeux de

ces textes. L’ouvrage le plus représentatif de ce « genre » au dix-neuvième siècle

est l’œuvre d’un grand philologue et archéologue, François Mazois, qui publie Le Palais de Scaurus334 en 1819. Ce texte s’il est quelque peu calqué sur la trame

romanesque du Satiricon de Pétrone est surtout largement tributaire d’une œuvre

antérieure très célèbre, à savoir le Voyage du jeune Anacharsis en Grèce335 de

l’abbé Barthélemy. L’auteur, que nous avons déjà signalé parmi les plus brillants philologues de son époque pour avoir trouvé la clef des alphabets palmyrénien et phéniciens336, était également un brillant helléniste et s’attela durant de

nombreuses années à la publication de ce texte « qui connut un immense et foudroyant succès ; une quarantaine d’éditions se succédèrent en français, et des traductions parurent en allemand, en anglais, en italien, en danois, en hollandais, en espagnol, en grec moderne voire en arménien. »337 En ce qui concerne son contenu, cet ouvrage veut « exposer de façon agréable et variée l’histoire des mœurs, des institutions, des arts, de la littérature, de la philosophie, de la religion

334 Mazois, François, Le Palais de Scaurus ou description d’une maison romaine op. cit.

335 Barthélemy, Jean-Jacques, Voyage du jeune Anacharsis en Grèce dans le milieu du quatrième

siècle avant l’ère vulgaire, op. cit.

336 Voir partie I, II, A, 2.

337 Dupont-Sommer, André, « Jean-Jacques Barthélemy et l’ancienne Académie des Inscriptions et Belles-Lettres » in Comptes-rendues des séances de l’Académie des Inscriptions et des Belles -Lettres, 115e année, n°4, 1971, pp. 707-725, p. 719.

de la Grèce antique, [et] décrit le long voyage qu’aurait entrepris un Scythe

nommé Anacharsis à travers la Grèce au temps de sa liberté, en 363 av. J.-C.,

quelques années avant la naissance d’Alexandre. »338 Le succès rencontré par

l’abbé Barthélemys’explique par l’attente des sociétés cultivées quant au mode de vie du monde grec à cette époque où l’on pensait Pompéi, Herculanum ou Paestum comme des cités hellènes et non romaines. Le Palais de Scaurus de François Mazois s’appuie sur le même socle que le Voyage d’Anacharsis bien

qu’il repose un peu plus sur des données archéologiques que son prédécesseur et

qu’il déplace le sujet vers Rome. La trame est simple, Mérovir «l’aîné des fils du

roi barbare »339 Arioviste est fait prisonnier par César qui décide après quelques

temps d’envoyer « le jeune prince suève »340 en Italie. Il décrit alors « chaque jour à son ami Ségimer, resté dans les Gaules, tout ce que Rome peut lui offrir

d’extraordinaire, d’intéressant ou de nouveau»341 accompagné de Chrysippe,

l’architecte chez qui il est logé, l’otage découvre notamment la maison de Scaurus, véritable sujet de ce livre. On peut noter que « le cadre romanesque est historiquement vraisemblable : M. Æmilianus Scaurus est connu pour avoir fait

édifier l’une des maisons les plus somptueuses de son temps et Chrysippe, architecte de Cicéron, est également attesté »342, ce qui rend plausible la

description de l’antiquité romaine faite par Mérovir. Mais en réalité, le récit n’est qu’un prétexte pour présenter aux lecteurs les conclusions de l’auteur sur Pompéi : « De l’aveu même de son auteur, le Palais de Scaurus constituait le « trop plein » des Ruines de Pompéi. […] L’ouvrage devait préparer le public à la lecture des

chapitres consacrés aux habitations du monumental ouvrage sur Pompéi. […]

Rappelons que les Ruines de Pompéi se présentent comme une série de planches

commentées, parfois précédées d’essais synthétiques »343. En effet, l’auteur du palais de Scaurus est, à l’instar de son successeur, un des plus grands spécialistes de Pompéi à l’époque, comme nous le prouve son parcours:

F. Mazois, après deux échecs au grand prix d’architecture en 1806 et 1807, entreprit, à ses propres frais, le voyage d’Italie. Il arriva à Rome à l’époque de la domination

338 Ibid.

339 Mazois, F., op. cit., p. 10.

340 Id., p. 11.

341

Ibid.

342 Robert, Renaud, « Le Palais de Scaurus de François Mazois, une œuvre de fiction au service de l’archéologie naissante », in La Plume et la pierre, l’écrivain et le modèle archéologique au XIXe siècle, Lucie, Nîmes, 2007, pp. 127-150, pp. 127-128.

343

française et fut rapidement sollicité par l’architecte de la Reine de Naples, E. Lecomte. Grâce à l’appui de la reine qui le nomma dessinateur de son cabinet, il obtint rapidement l’autorisation de travailler à Pouzzoles, à Paestum, mais surtout à Pompéi. Les ruines de la cité, jalousement surveillées par l’Académie de Naples, n’avaient jamais encore pu faire l’objet d’une publication véritable. En 1809 et 1811, F. Mazois réalise un relevé à peu près complet du site. Il se retire ensuite à Rome pour préparer les planches du grand ouvrage qu’il projette de publier en France chez Firmin-Didot. En 1812 et 1813 les deux premières livraisons des Ruines de Pompéi paraissent. […] La défaite française de 1815 place F. Mazois dans une situation très difficile. Il parvient cependant à gagner l’estime des ambassadeurs de France à Rome et à Naples, grâce auxquels il peut achever ses travaux à Pompéi en 1816. Soutenu par les ducs de Blacas et Decazes, il obtient l’appui de Louis XVIII, puis de Charles X. En 1819, F. Mazois publie le Palais de Scaurus qui connaitra une nouvelle édition en 1822. A partir de cette date il fait paraître en fascicules les nouvelles livraisons des Ruines de Pompéi. 344

L’ouvrage connut un grand succès au cours du siècle puisqu’il fut réédité en 1822, 1859 et 1869 et montre combien l’archéologie passionnait, mais aussi qu’elle permettait de s’essayer à de nouvelles formes de vulgarisation. Autre œuvre

notable que l’on ne peut manquer de citer et calquée sur les modèles précédents, l’ouvrage de Charles Dezobry, également grand historien qui publia en 1835

Rome au siècle d’Auguste ou voyage d’un Gaulois à Rome345

, se présente la correspondance de Camulogène avec un ami demeuré en Gaule et est l’occasion de décrire les mœurs de la Rome antique. On le voit bien, cet exercice hybride reste le fait de quelques initiatives personnelles, issues d’esprits particulièrement

instruits et désireux de partager leurs connaissances, mais il ne constitue en rien

un genre littéraire ou historique à part entière, car ne se réclamant jamais de l’un

des deux.

Cette hybridation entre littérature et archéologie a surtout vocation de vulgarisation, et, à ce titre, on peut considérer que les données scientifiques

constituent le fond alors que l’enjolivement littéraire donne la forme. En effet, les auteurs font œuvres de philologues et d’archéologues bien plus qu’ils ne tiennent

à la dimension littéraire de leur ouvrage. L’intérêt, dans la première moitié du dix -neuvième siècle est surtout architectural, particulièrement pour François Mazois

344 Id., pp. 128-129.

345

Dezobry, Charles, Rome au siècle d’Auguste ou Voyage d’un gaulois à Rome à l’époque du règne d’Auguste et pendant une partie du règne de Tibère, précédé d’une description de Rome aux époques d’Auguste et de Tibère, 4 volumes, Dezobry, E. Magdeleine et cie, Paris, 1847.

qui avait effectué les relevés topographiques les plus complets de Pompéi jamais

réalisés jusqu’alors. L’archéologue, fait d’abord dans son texte œuvre de philologue, puisqu’il puise abondamment dans les sources littéraires afin de donner la description du palais de Scaurus. Ainsi, « le texte se présente en effet comme un véritable centon de citations des auteurs grecs et latins mentionnés en

note. A ce titre, l’œuvre du spécialiste de Pompéi ne semble guère constituer une avancée méthodologique par rapport au roman de l’abbé Barthélemy, dont le chapitre consacré aux maisons athéniennes tire toute sa matière d’Aristophane, de

Xénophon, de Théophraste ou de Vitruve »346. Mais, il ne faut pas se laisser

entraîner dans une vision réductrice de l’ouvrage de François Mazois, car la

perspective n’est plus celle que connaissait l’abbé Barthélemy, dont les

connaissances de terrain étaient plus que limitées par le peu d’objets d’observation que l’on possédait à l’époque. D’ailleurs à ce moment, « le

problème de l’habitation antique ne se posait pas pour lui-même mais uniquement

en fonction de l’interprétation philologique des textes cités précédemment ou,

éventuellement, comme source des modèles normatifs immédiatement

transposables dans l’architecture moderne »347. Si le philologue s’appuie sur les

textes fondateurs des connaissances architecturales de son siècle, et particulièrement de Vitruve348, c’est en réalité pour le comparer à ce qu’il a pu

constater de visu sur les ruines de Pompéi. Par conséquent, « sur bien des points, le texte de F. Mazois peut […] être considéré comme une sorte de « mise à

l’épreuve » du texte vitruvien »349. Prenant appui sur De l’Architecture, François Mazois confronte les différentes sources dont il a connaissance afin de donner au lecteur une description des plus complètes, ce qui prête aussi à quelques commentaires désobligeants et peut susciter la perplexité des archéologues

d’aujourd’hui :

Cette subtile marqueterie de sources peut paraître aventureuse à l’historien moderne, dans la mesure où elle fond au sein d’une fiction globalisante des éléments qui appartiennent à des époques très variées ou qui se rapportent à des réalités bien différentes – empruntés, par exemple, aussi bien à l’architecture de la domus qu’à celle de la villa. La culture classique de F. Mazois n’en demeure pas moins

346

Robert, R., op. cit., pp. 130-131.

347 Id., p. 131.

348 Vitruve, De L’architecture, texte établi traduit et commenté par Philippe Fleury, (Collection des universités de France), Les Belles Lettres, Paris, 1990.

349

impressionnante. A peu près tous les textes anciens concernant de près ou de loin la maison romaine ont été sollicités dans Le Palais de Scaurus. Il connaissait le latin depuis son enfance et avait appris le grec au cours de son séjour romain. Dans la notice biographique qui figure dans le volume posthume des Ruines de Pompéi, A.-F. Artaud souligne combien était large la culture de A.-F. Mazois, acquise non seulement en lisant J.-J. Winckelmann et E. Q. Visconti, mais surtout en fréquentant assidûment les milieux érudits de l’Antiquaria romains et napolitains.350

En réalité, le travail du philologue se mêle à celui de l’archéologue qui veut

prouver que Pompéi n’était pas une cité grecque mais répondait aux « rapports

complexes qu’entretenaient les cités campaniennes avec les modèles

architecturaux et culturels grecs »351. En effet, répondant aux polémiques suscitées par les recherches sur Pompéi, François Mazois démontre qu’il y a une confluence

entre ses observations de terrain et les textes étudiés. Ainsi, il « opère une

transformation décisive de l’interprétation des textes classiques, même s’il ne fait

pas systématiquement état de ses sources archéologiques»352 puisqu’il utilise ses

documents pour les mettre en regard avec la réalité du terrain, méthode archéologique novatrice et efficace qui le démarque de ses prédécesseurs. La méthode est nouvelle et le progrès est patent :

La cohérence de la documentation disponible pouvait clairement lui apparaître, dans la mesure où la norme définie par Vitruve, les observations faites à Pompéi et les plans antiques convergeaient désormais de manière évidente. F. Mazois évitait ainsi l’impasse dans laquelle s’était enfermé J.-J Winckelmann, puisque l’archéologue allemand n’avait perçu ni à Herculanum, ni dans les sources textuelles les indices d’une organisation régulière et stable des habitations antiques.353

L’archéologue utilise donc toutes les ressources disponibles afin de faire

progresser sa discipline et il est certain que les descriptions que l’on trouve dans

Le Palais de Scaurus font date quant à la connaissance de l’habitat antique. La volonté de vérité et aussi de pittoresque se retrouve également dans l’ouvrage de Charles Dezobry qui explique qu’il s’est «partout […] efforcé d’introduire une précision et une exactitude de détails sans lesquelles il n’y a pas de vrai

pittoresque »354 et que les suppléments de son ouvrage sont nécessaires à la vérité historique : 350 Id., p. 133. 351 Id., p. 137. 352 Id., p. 134. 353 Id., p. 136-137. 354

Il ne s’agissait pas de dessins de fantaisie, mais de restaurations topographiques et monumentales de l’ancienne Rome », devant former de véritables illustrations historiques du texte. Quelques architectes distingués, anciens pensionnaires de l’Académie de France à Rome, ont bien voulu, avec une bonne grâce parfaite, égale à leur talent, entrer dans ma pensée. Leurs dessins, sévèrement étudiés, ont été tracés avec toute la vérité de l’histoire de l’art.355

Les « petits romans archéologiques » se présentent donc comme de véritables

traités d’archéologie, mais teintés d’une veine romanesque censée rendre ses

ouvrages plus abordables et agréables à la lecture. Le contenu de ces textes se veut clairement scientifique et relève de la démarche d’archéologues qui

cherchent à diffuser au plus grand nombre des connaissances qui, dans les ouvrages purement archéologiques, paraissent trop absconses et ardues au simple curieux.

L’aspect littéraire de ces textes n’est cependant pas totalement relégué au rôle

d’ornement d’un ouvrage trop rébarbatif, il est aussi le moyen de rendre l’antiquité plus vivante et plus familière. C’est ce qu’explique clairement Charles

Dezobry :

Les antiquités romaines ont été souvent traitées, plus ou moins complètement, sous forme de Mémoires scientifiques ou de Dictionnaires ; mon ambition a été d’en tirer un livre, en affrontant les difficultés et les périls d’une composition historique et littéraire, que les deux autres manières n’imposaient pas. Les histoires générales politiques, même celles des Anciens, m’ont toujours semblé incomplètes, en ce que l’on y apprend les grands faits, mais la vie intérieure, fort peu : il manque à côté un autre ouvrage que l’on pourrait appeler l’histoire familière. J’ai essayé de faire cette histoire pour les Romains.356

C’est également ce qu’énonce François Mazois quoiqu’avec plus de précautions : « j'ai écrit pour éclaircir un point obscur de l'histoire de l'art et de la vie privée des anciens, pour remplacer par des notions plus certaines les conjectures vagues ou tranchantes des commentateurs, que les dictionnaires d'antiquités éternisent depuis si longtemps »357. Le déplacement du point de vue, c'est-à-dire considérer les Romains par rapport à leur quotidien et non par rapport au nôtre, résulte en

premier lieu d’une volonté de François Mazois de répondre aux détracteurs de Pompéi. En effet, et contrairement à l’idée communément répandue de la

grandeur romaine, un grand nombre de visiteurs affichèrent la déception qu’ils

355 Ibid.

356 Dezobry, Charles, op. cit., p. VII.

357

connurent au vu de la petitesse et du manque de faste des maisons pompéiennes.

Ainsi l’archéologue « souligne que la distribution des habitations antiques ne saurait être appréciée et comprise si on la juge d’après les usages contemporains. Il en vient donc à l’idée – une fois encore en rupture avec les conceptions de son temps –que l’architecture ne doit pas être jugée en fonction du goût mais d’après

la connaissance des textes anciens »358. Il faut, pour comprendre l’architecture,

comprendre la vie privée des Romains, car sans cette compréhension des usages,

le lecteur contemporain ne serait pas en mesure d’appréhender correctement l’antiquité, qui serait lue au prisme d’une modernité totalement inepte dans la

conception de mœurs ancestrales. Donc, pour François Mazois, « une histoire de

l’architecture domestique des Anciens est indissociable d’une histoire de la vie

privée » 359. Il s’agit de permettre, par le biais de la fiction de faire revivre les Romains et de montrer leurs usages dans des maisons si différentes des nôtres. En somme, « suspendre les Romains au sein de leur habitation » 360 afin d’offrir de

nouvelles perspectives car « on ne se souciait guère, avant la découverte de Pompéi que les grands hommes de Rome pussent avoir une « intimité » »361. De fait, Le Palais de Scaurus « se prêtait parfaitement à une « mise en situation » de

l’architecture. En effet, la fiction avait le pouvoir de rendre ses habitants à l’architecture et celui de recréer les gestes pour lesquels cette architecture avait été

conçue et par lesquels elle pouvait être expliquée. » 362 Sans être révolutionnaire, la conception de François Mazois permet une avancée de l’archéologie qui désormais explique des faits par des usages et se calque donc sur des constatations qui éclairent sur les usages du temps. Ainsi, « F. Mazois ne bouleversa pas la littérature, même si A.-F. Artaud a pu le qualifier de « coloriste brillant et spirituel » et même si on peut lui reconnaître une réelle habileté dans le pastiche, mais il contribua certainement à modifier le regard porté sur les ruines antiques »363. Cette vision de l’antiquité est importante car elle offre de nouvelles

perspectives à l’archéologie qui peut s’approcher au plus près des anciens alors

que jusque là, elle ne faisait que les considérer de loin et avec la suffisance

hautaine d’une société sûre de sa supériorité. En effet, on peut considérer que

358 Robert, R., op. cit., p. 139.

359 Ibid. 360 Id., p. 140. 361 Ibid. 362 Ibid. 363 Id., p. 142.

François Mazois est « sans doute l’un des premiers à avoir compris que la distance désormais patente entre l’objet de l’archéologie et l’archéologue ne pouvait être

réduite que par un véritable effort de contextualisation historique »364. C’est ce que permet l’utilisation de la fiction, donnant une lisibilité réelle à l’objet mis en scène, en l’occurrence dans Le Palais de Scaurus, l’habitat qui apparaît moins étrange lorsqu’il est lié aux coutumes des Romains et non considéré comme

destiné à un homme du dix-neuvième siècle. Ce changement de point de vue, grâce aux artifices littéraires est intéressant car il préside à de nouvelles conceptions de Rome, très en prise avec le roman historique antiquisant qui naquit

autant de l’héritage de Walter Scott que des progrès d’une archéologie donnant du rêve aux écrivains par l’entremise de «l’étrangeté, le raffinement, la volupté » 365

des Romains plutôt que de froids morceaux de marbre. Rendue vivante par une

science nouvelle n’hésitant pas à se parer d’atours littéraires, l’antiquité romaine trouve un nouveau souffle qui la mènera doucement jusqu’au succès du roman

péplum moderne.

364 Id., p. 143.

365