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f. Présentation du profil de nos interlocuteurs

Dans ce chapitre, nous allons présenter le profil général des personnes qui ont accepté de partager leurs représentations avec nous. Il ne s'agit pas d'obtenir un échantillon représentatif dans une recherche en compréhension. Cependant, connaître mieux les

6 Réseau d’enseignement prioritaire

7 CE : cycle élémentaire

8 CM : cycle moyen

9 DS : division spécialisée

personnes dont nous allons analyser les représentations nous permet d'expliciter d'où se situent les personnes qui s'expriment et les origines de leurs représentations.

Formation initiale des personnes interrogées

Nous allons présenter ici de quelles manières ont été formées professionnellement les personnes interviewées.

Tableau 7: Formations des personnes interrogées

Types de formations Nombre

Licence mention enseignement 8

Etudes pédagogiques GE, VD, BEJUNE 8

Licence en psychologie ou en sciences de l'éducation 3

Suppléance 1 Si la majorité des personnes (8) que nous avons rencontrées sont issues de la formation

de l’Université de Genève de la faculté des sciences de l’éducation et de psychologie, section licence mention enseignement, sept ont obtenu un diplôme au sein du précédent système de formation appelé alors Etudes pédagogiques et une au sein de la formation équivalente vaudoise (Etudes pédagogiques vaudoises). Par ailleurs, un enseignant provient de la Haute école pédagogique BEJUNE (Berne-Jura-Neuchâtel). Cela démontre que la majorité de notre échantillon (16) a suivi une formation initiale prévue pour former des enseignants. Bien que trois autres personnes n'aient pas suivi ce même parcours, elles n'en ont pas moins des formations assez approchantes: deux ont réalisé des études en sciences de l'éducation à l'Université de Genève en licence mention recherche et intervention et la troisième a obtenu une licence en psychologie. Enfin, une seule personne présente la particularité de la suppléance. Celle-ci a tout d'abord obtenu une licence dans un autre domaine puis a été formée au sein même du Département de l'instruction publique, en cours d'emploi et ceci pendant deux ans.

Expérience des interlocuteurs

Dans un deuxième temps, il nous a paru intéressant de prendre en compte dans notre recherche les années d'expérience des personnes interviewées. En effet, il est indubitable qu'elles ont une influence sur le regard que peut porter l'acteur d'une profession sur ses pratiques et celles de ses collègues. L'expérience s'enrichit au cours de la vie professionnelle par la diversité des situations et des personnes rencontrées, par les évènements divers que le monde scolaire a traversés au travers des changements politiques ou des changements dans la sociologie des acteurs par exemple. Elle provoque un changement d'orientation du regard dû à l'expertise qui s'installe. A contrario, un enseignant en début de carrière arrive dans la profession avec des éléments théoriques fraîchement acquis et issus des dernières recherches.

Nous pensons que ce niveau d'expérience de nos interlocuteurs a donc une influence sur leurs représentations et donc peut apparaître dans leurs discours. Ainsi, nous avons départagé nos interlocuteurs en trois groupes: entrée dans la profession, expérience moyenne et expérience avancée.

Le premier groupe, entrée dans la profession, recouvre les 4 premières années d'enseignement en considérant qu'il faut deux ans d'acclimatation au milieu et deux ans pour commencer à prendre un début d'aisance grâce à la variété des premières expériences rencontrées. La catégorie que nous avons nommée expérience moyenne regroupe les enseignants ayant été en fonction entre 5 et 10 ans et finalement, la catégorie nommée expérience avancée concerne ceux qui ont plus de 11 ans de carrière. Nous sommes conscientes de l’arbitraire de cette catégorisation. En effet, s’il existe un certain nombre de chercheurs qui se sont penchés sur l’expertise des enseignants, ils la définissent en matière de compétences à mobiliser (Perrenoud, 1999) mais ils sont plus prudents lorsqu’il s’agit de préciser le nombre d’années de pratique qui seraient nécessaires pour être en mesure de les maîtriser. Il nous a paru intéressant cependant de prendre en compte ce critère malgré son aspect instable car nous pensons qu’il peut nous apporter des indications spécifiques, notamment quant au type de personnes rencontrées. En effet, pour comprendre les données que nous avons recueillies, il nous paraît important de les situer le plus clairement possible.

Tableau 8: Niveau d'expérience des interlocuteurs

Niveau d'expérience Nombre

Entrée dans la profession: 1 à 4 ans 9

Expérience moyenne: 5 à 10 ans 3

Expérience avancée: + de 11 ans 8

Nous pouvons constater que notre échantillonnage comporte une plus grande partie de personnes se situant aux deux extrêmes. En effet, 17 personnes ont soit moins de 4 ans d'expérience soit plus de 11 ans. Nous ne pouvons pas expliquer si cette disproportion est due au hasard ou si elle est représentante en proportion d'une certaine configuration du personnel de l'enseignement genevois. Cependant, nous rappelons que cette description de nos interlocuteurs n'a pas pour objectif de dénombrer mais de présenter le niveau de variété et de richesse de notre échantillon.

Postes occupés

Afin de mieux préciser l'origine de nos données, il nous faut encore tenir compte des divers postes occupés par les enseignants consultés. En effet, non seulement chacun des postes qu'occupe un enseignant produit de nouvelles connaissances, mais il a aussi ses exigences particulières. Un enseignant travaillant en division moyenne n'a pas le même type d'élèves qu'un enseignant de division spécialisée et rencontre donc d'autres difficultés. Les solutions à ces difficultés sont donc choisies et adaptées selon le poste occupé. Par ailleurs, un enseignant qui a occupé un poste de cadre (direction ou inspectorat, par exemple) aura acquis une vision plus globale de la profession et de ses caractéristiques par la prise de recul qu'impose ce genre de poste. Enfin, une personne qui a travaillé à la formation des enseignants ou des étudiants, aura acquis des connaissances particulières à ce genre de travail qui comporte des compétences en formation des adultes et exige ainsi des réflexions d'une autre nature, possiblement axées sur l'analyse des pratiques en particulier. Enfin, la capacité de trouver des solutions rapidement face à toute la diversité des situations et des élèves caractérise le travail d'un enseignant qui occupe un poste de soutien pédagogique (autrefois nommée GNT, aujourd'hui ECSP). Nous pouvons donc le constater, chaque poste que nous allons détailler ci-dessous offre l'opportunité d'un autre regard, d'une approche différente de la profession et ainsi donc, d'apprentissages et de questionnements différents.

Tableau 9 : Postes occupés par les interlocuteurs

Enseignant division ordinaire

Enseignant division spécialisée

Enseignant chargé de

soutien pédagogique

Fonction

cadre Formateur

Maître principal

ou responsable

d'école

Poste divers dans

le travail social

Directeurs 4 0 2 3 2 2 1

Enseignants 12 3 2 0 0 2 1

Nous avons donc analysé notre échantillonnage en rapport avec les types de poste que nos interlocuteurs nous ont décrit comme ayant jalonné leur carrière. Ainsi, nous avons pris en compte les postes suivants:

 Enseignant en division ordinaire (division élémentaire ou moyenne)

 Enseignant en division spécialisée

 Enseignant chargé de soutien pédagogique (anciennement GNT)

 Fonction cadre dans l'enseignement (directeurs, inspecteurs, postes dans l'administration de l'enseignement primaire genevois)

 Formateur

 Maître principal (MP) ou responsable d'école (RE)

 Postes divers dans le travail social

Pour préciser, nous avons dénommé ainsi ce dernier groupe dans un but de simplification mais il est évident que chaque poste occupé dans le travail social comporte aussi des caractéristiques propres. Nous avons opté pour cette généralisation car nous ne pensons pas avoir besoin d'en connaître plus pour parvenir à analyser, par exemple, l'origine des représentations de notre interlocuteur.

Ainsi, nous pouvons dire que:

 3 enseignants n'ont occupé que des postes dans la division spécialisée

 15 enseignants ont occupé des degrés divers dans la division ordinaire et notre échantillon représente tous les degrés (de la 1ère enfantine à la 6ème primaire)

 4 enseignants ou directeurs ont occupé de postes de MP ou RE

 3 directeurs ont occupé des fonctions cadre avant leur nomination

 2 directeurs n'ont jamais enseigné dans une école genevoise ordinaire

 5 enseignants ou directeurs ont occupé des postes d'ECSP (GNT)

 2 enseignants ou directeurs ont occupé des postes de formateur

 1 directeur a travaillé de nombreuses années dans le secteur privé de l'enseignement

 2 enseignants ou directeurs ont travaillé dans le secteur social

Nous pouvons constater que tous les postes sont représentés dans notre échantillon.

Nous prenons cela comme une diversification bienvenue dans l'apport des données. En effet, cette richesse des expériences nous permet de dire que l'ensemble de nos interlocuteurs contient suffisamment d'expériences sur le plan de la diversité pour que les points de vue soient nombreux et variés. Dans une recherche qualitative comme celle-ci, nous pensons qu'il s'agit d'un apport positif. Nous constatons par ailleurs, que la grande majorité (16) des interlocuteurs a exercé des fonctions d'enseignement dans la division ordinaire. Seulement trois personnes enseignent en division spécialisée et deux directeurs ont assumé des fonctions de formateur.