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2.4 Synthèse générale avec les 8 entretiens sélectionnés

2.4.1 Occurrences des épisodes de violence

2.4.1.2 Quoi : explications sur les différentes formes de violence exercées par les

2.4.1.2.1 Formes de violence exercées par les membres du clergé

Les formes de violence que les 16 agresseurs cléricaux exercent sur les femmes sont : 14 cas de violence sexuelle ; 1 cas de violence physique ; 3 cas de violence psychologique ; 6 cas de violence de stigmatisation, et 2 cas de violence économique, soit un total de 26 cas de violence.

2.4.1.2.2 Réactions des gens par rapport à la violence des membres du clergé Huit victimes résistent à la violence des membres du clergé. Dix-huit gardent plutôt le silence face à cette violence. Dans 11 cas, l’entourage se montre complice de l’agresseur contre la victime. Dans 10 autres cas, l’entourage garde le silence face à la violence. Dans 5 cas, l’entourage apporte du soutien à la victime.

105 Veuillez noter que les chiffres qui se trouvent à l’intérieur des tableaux signifient le nombre de fois. 106 Notons dans les entretiens que les personnes interviewées ne font mention que des professeurs

masculins.

107 Nous marquons que les chiffres sont importants pour la recherche parce qu’ils nous permettent

premièrement, de solliciter de l'information pertinente. Deuxièmement, de poser des questions supplémentaires sur la façon dont les participant.e.s se situent par rapport à une question bien déterminée.

2.4.1.2.3 Formes de violence exercées par les hommes laïcs

Les cas de violence que les onze acteurs laïcs exercent sur les femmes se distribuent ainsi : 2 cas de violence sexuelle, 6 cas de violence physique, 3 cas de violence psychologique, 4 cas de violence verbale et 2 cas de violence économique, soit un total de 17 cas de violence exercés par des hommes laïcs sur les femmes.

2.4.1.2.4 Réactions des gens par rapport à la violence des laïcs

Neuf victimes féminines résistent à la violence des hommes laïcs, tandis que 10 gardent le silence. Dans 6 cas, l’entourage réagit par la complicité avec l’agresseur. Dans 8 cas, l’entourage garde le silence par rapport à la violence, alors que dans 4 cas des personnes de l’entourage apportent du soutien à la victime.

2.4.1.2.5 Remarques sur les différentes formes de violence d’une dénomination à l’autre

Il est nécessaire de noter que cette thèse met l’accent sur une violence sociale qui s’articule à une violence religieuse. Nous avons remarqué, et cela grâce aux entrevues, que les deux types de violences se nourrissent mutuellement et qu’ils entraînent des effets similaires (voir la section 2.2.4 pour plus de détails).

Entre autres, si nous travaillons au niveau des laïcs d’une dénomination à l’autre, la domination et la violence masculine prennent des aspects presque identiques. Dans ce cas, la question de la structure ecclésiale ne se pose presque pas. Cependant, au niveau des membres du clergé, la domination et la violence masculine prennent des visages différents dépendamment de la dénomination.

Dans les entrevues, nous avons identifié que les comportements des femmes de la dénomination catholique diffèrent de ceux de la dénomination protestante.

Quelques raisons qui justifient certaines différences par rapport aux comportements des femmes d’une dénomination à l’autre.

- La façon dont les fidèles catholiques conçoivent les membres du clergé catholique par rapport à la vision des fidèles protestants vis-à-vis de leur propre clergé. De par son ordination, il existe autour du prêtre catholique une dimension sacrée qui entre en jeu, une dimension qui

tourne souvent autour du sexe. En effet, quand le prêtre catholique entre en relation sexuelle avec une femme, un tel acte est considéré comme une profanation parce que son célibat est sacré. Ce qui n’est pas vraiment le cas pour les membres des clergés protestant et anglican.

- La dimension de gestion administrative institutionnelle et hiérarchique concernant les formes de violence exercées par les membres du clergé catholique n’existe presque pas dans le camp des Églises protestantes et anglicanes. En outre, un groupe d’hommes du clergé catholique qui gèrent un groupe de femmes (les religieuses) décident de les mettre hors-jeu quand la situation devient inquiétante. On se souvient de l’histoire de certaines religieuses qui ont été violentées sexuellement, exilées, parfois même en groupe, par le dirigeant des membres de ce clergé. Il s’agit d’une particularité au niveau des formes de violence108 exercées par les membres

du clergé catholique.

Il y a d’autres exemples dans les entrevues qui justifient les différences observées au niveau des formes de violence exercées d’une dénomination à l’autre, parmi lesquels, nous notons :

- À l’âge de 12 ans, la répondante Agnès a été interdite, par le prêtre, d’entrée à l’église à cause de l’habit inapproprié qu’elle portait. Par la suite, elle pleurait, mais sa mère lui disait : « ne pleure pas ma fille, c’est pour ton bien ». Souvent dans les entrevues, nous remarquons qu’on ne remet pas en question ce que dit ou ce que fait un membre du clergé dans le camp catholique.

- Après que le pasteur a présenté sa fiancée à l’église, sur le coup de l’émotion,la maîtresse de ce dernier a présenté, devant les membres de la congrégation, les deux enfants qu’elle a eus de lui. Du coup, tous les fidèles réclamaient justice pour cette femme.

Si la mère d’Agnès et la maîtresse du pasteur avaient appartenu à une autre dénomination, nous pensons qu’elles auraient pu réagir autrement.

108 Pour plus de détails sur les formes de violence exercées par les membres du clergé, voir l’entretien

De toute évidence, d’une dénomination à l’autre, il existe des différences par rapport aux formes de violence exercées lorsque nous travaillons non pas au niveau des laïcs, mais plutôt au niveau des membres du clergé.