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Evaluations des besoins en paddy sur trois des principaux modules de gestion identifiés

CHAPITRE 4 : PLACE DU PADDY DANS LE FONCTIONNEMENT DES EXPLOITATIONS

3.2 Evaluations des besoins en paddy sur trois des principaux modules de gestion identifiés

3.2.1 Les besoins vivriers

Ils dépendent a priori du nombre de personnes à charge et plus exactement du nombre de consommateurs. Le critère Unité de consommation permet de prendre en compte les différences liées à l'âge des enfants ou à la répartition homme/ femme.

Ce nombre de consommateurs (UC) par ménage dans les exploitations a été calculé suivant le principe59 proposé par Pascon (1977) : les hommes de plus de 15 ans sont affectés d'un poids unitaire, les filles de plus de 11 ans d'un poids de 0,8, en convenant que les besoins de consommation de la femme sont de 80 % de celui de l'homme. Les poids des enfants en dessous de seuils de 15 et 11 ans peuvent être estimé par la formule Y = 0,2 + 0,05 * [âge]. La Figure 23 met en relation les consommations annuelles déclarées et le nombre d'UC par exploitation sur les onze cas suivis.

Figure 23 : Relation entre consommation en paddy et nombre de consommateurs dans les exploitations suivies Unité de Consommation kg paddy 0 1000 2000 3000 4000 5000 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

La consommation en paddy par UC est donc très élevée (379 Kg/UC), et en particulier supérieure à la norme théorique de 320 kg de paddy/personne (170 kg de riz/an/personne). Si ce suivi confirme l'importance du paddy dans l'alimentation familiale, les variations entre exploitations sont importantes avec un écart-type de 135 kg (de paddy). Les déterminants de ces différences, qui peuvent être liées aux préférences alimentaires des ménages ou à la disponibilité globale en paddy, n'ont pas été analysés.

3.2.2 Les besoins pour le financement des travaux agricoles

A partir des modalités de financement des travaux agricoles (c'est à dire des plans de financement dégagés), nous avons déterminé les besoins en paddy pour les activités agricoles pour chacun des cas suivis. Ils prennent aussi en compte les besoins en paddy en nature : semences, salaires, ainsi que le paddy affecté au paiement du faire valoir sur les rizières. Les loyers "fixes" des rizières correspondent aux parcelles en location reçue "de façon permanente" du fait de la parenté ou de l'éloignement de résidence du propriétaire. Pour chacune des grandes phases du calendrier de trésorerie identifiées, les ventes de paddy affectées au financement des activités sont précisés ainsi que la part destinée des crédits de campagne (Tableau 22).

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D'autres conventions sont possibles. Par exemple, sur une étude sur la production agricole des ménages dans les Hautes-Terres à Madagascar, le nombre de consommateurs est calculé en attribuant un poids unitaire aux individus âgés de plus de 14 ans, un poids de moitié à ceux entre les âges de 6 et 14 ans, et un poids d'un cinquième aux individus de moins de 6 ans d’âge (Place, 1991).

y = 379 x R² = 0,86

Tableau 22 Besoins en paddy pour le financement des activités agricoles

En kg

Semence Sal. I III IV

sous-Total

Loyer fixe Crédit TOTAL

ED 545 50 0 500 0 1095 0 0 1095 DI 375 215 0 520 0 1110 0 0 1110 FX 175 25 0 0 0 200 0 0 200 MA 590 180 220 390 0 1380 0 0 1380 NO 310 0 0 0 145 455 0 650 1105 BO 410 180 325 0 0 915 0 0 915 RZ 280 0 100 140 40 560 900 500 1960 JB 0 110 25 15 0 150 0 0 150 RB 545 0 80 195 0 820 900 275 1195 KO 270 65 135 0 150 620 0 650 1270 GA 100 0 140 155 0 395 0 0 395

Si globalement les besoins en paddy pour le financement des activités agricoles (y compris semences) sont liés à la superficie cultivée (R² = 0,47), les différences sont importantes d'une exploitation à l'autre (Figure 25). Ces écarts dépendent des choix opérés entre les différentes ressources monétaires de l'exploitation. En revanche, les besoins en semences sont proportionnels à la superficie en paddy (R²= 0,67 sur notre échantillon) en dehors d'une exploitation qui finance l'achat de semences à partir d'autres ressources (maraîchage). Mais les besoins en semences déclarés, de l'ordre de 140 kg par ha de riz cultivés, sont élevés.

Figure 24 : Quantité de paddy destinée à la semence de la campagne en fonction de la

superficie cultivée

Surface en rizière sécurisée en ha

Kg paddy 0 100 200 300 400 500 600 0 1 2 3 4

Figure 25 : Utilisation du paddy dans le financement des activités agricoles en fonction

de la superficie cultivée

Surface en rizière sécurisée en ha

Kg paddy 0 200 400 600 800 1000 1200 1400 1600 0 1 2 3 4

3.2.3 Evaluation des besoins financiers des ménages.

Ils ont été évalués par comparaison entre les bilans de notre enquête et les résultats d'un suivi des budgets familiaux menés de 1987 à 1989 (Razafimandimby, s.d.). A partir des éléments de structure et de fonctionnement disponibles, nous avons classé les exploitations de ce suivi dans notre typologie. Deux cas relèvent de fonctionnement de type "Notables" et

"Artisans riziculteurs". Nous ne les avons pas considérés dans la suite de l'analyse, car ces types de fonctionnement n'existent pas dans notre échantillon.

Les dépenses du ménage sont affectées en dépenses alimentaires, en dépenses d'entretien courant, en frais de santé et frais "socio culturels" ou en dépenses d'habitat. Les chiffres ont été réactualisés au taux du Fmg de 1993. Dans les neuf exploitations étudiées en 1987/1988, de fonctionnement voisin des cas suivis dans notre enquête, la moyenne de ces dépenses est de 101 10060 Fmg/personne avec un minimum de 39 400 Fmg/personne (pour un jeune dépendant de Type 8 ou 2 ) et au maximum de 208 300 Fmg (Type 9 "extension foncière"). (L'écart-type est de 30 860 Fmg).

Les revenus totaux des exploitations de notre échantillon en 1992/93 et ceux de 1991/92 ont été comparés à ces références de dépenses. La moyenne des revenus globaux par personne à charge est de 97 379 Fmg (cv 58 %) en 91/92 et de 87 476 Fmg (cv 56 %) en 92/93. On considérera donc que les besoins du ménage peuvent être estimés sur la base de 100 000 Fmg par personne à charge. Les dépenses du ménage durant la campagne 92/93 sont inférieures à cette norme dans cinq exploitations, voisines dans cinq autres, plus élevées dans une exploitation seulement (DI dont l'importance des revenus est peut-être liée à l'importance des frais de santé).

Aussi, nous avons considéré que 80 000 Fmg/personne à charge représentaient la limite minimale de dépenses du ménage, c'est à dire le seuil au-dessous duquel intervient une décapitalisation. La part de la vente du paddy nécessaire à la satisfaction de ces besoins monétaires minimaux a été estimée à partir des revenus dégagés par les différentes activités et de leur éventuelle affectation au financement de l'activité agricole (Tableau 24).

Tableau 23 : Estimation des quantités de paddy nécessaires à la couverture des besoins monétaires familiaux Personnes à charge Besoins monétaires minimaux (base de 80 000 Fmg/pers.

Part de ces besoins couverts par la vente de

paddy (%) Kg de paddy61 nécessaire ED 3 240 000 100 1 200 DI 8 640 000 100 3 200 FX 4 320 000 70 1 100 MA 3 240 000 100 1 200 NO 11 880 000 0 0 BO 10 800 000 70 2 800 RZ 6 480 000 25 600 JB 8 640 000 5 160 RB 10 800 000 50 2 000 KO 15 385 000 0 0 GA 3 240 000 0 0 60 Rapporté au Fmg 1993 61 sur la base de 200 Fmg/kg

3.3 Détermination du niveau de paddy nécessaire pour la reproductibilité des systèmes