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CHAPITRE 3 : DISPOSITIF

3.2 Caractérisation des exploitations suivies

Métayer 5 Somalac 7 Cultiva-teurs 2 Emanci-pat° 9 Crois-sance 1 salarié fam. 6 jeune Bonne + inondable (1) 2 (1) 1 1 Moyenne + mauvaise 1 1 2 1 1 1

La sélection des exploitations n'a pas été toujours évidente. Du fait des conditions sociopolitiques, cette étude, assez contraignante, ne s'inscrivait dans aucune structure de projet ou d'encadrement. Les agriculteurs n'avaient donc a priori aucun intérêt à y participer. Nous avons sélectionné une vingtaine d'exploitations (environ deux par catégorie) pour ne retenir que les familles qui nous paraissaient les plus "motivées". Malheureusement, le suivi n'a pu être poursuivi de manière satisfaisante sur deux exploitations de la zone Ouest. Le premier, "jeune métayer", a dû restituer la rizière en métayage qu'il exploitait l'année précédente et n'avait toujours pas trouvé de rizière en métayage au début de la première quinzaine de janvier. Il a alors choisi de se consacrer à la culture de tabac dans les tanety. Le deuxième, "jeune en émancipation", a été absorbé par différents travaux non rizicoles (gardiennage des boeufs, culture sur tanety) à la suite du départ de son salarié en décembre: il s'est révélé très peu disponible pour cette étude. Ces exemples soulignent la situation extrêmement incertaine de ces exploitations tant sur le point de vue foncier pour les plus défavorisés que sur l'évolution des moyens de production comme la main d'oeuvre dans les autres.

Dans les deux zones choisies, les exploitations "moyennes", anciens attributaires de la Somalac, ont des fonctionnements différents du fait de taille de lots initialement attribués différents et d'un fort développement des cultures de contre saison sur la zone est. Dans ces types d'exploitations, nous avons choisi de doubler la comparaison entre zones afin de réaliser une comparaison intra zone.

3.2 Caractérisation des exploitations suivies

L'annexe 5 synthétise les caractéristiques de structure des différentes exploitations suivies et leur fonctionnement.

Tableau 17 : Répartition des exploitations suivies dans la typologie

JB MA ED DI NO BO RB RZ FX KO GA Zone M I I I M M M M I M M Type 6 6 5 5 7 7 9 2 1 3 8 Jeunes Notables Somalac Cultivateur En croissance Emancipat° Salarié Familial Métayer Jeune métayer M : Manamontana ; I : Imamba-Ivakaka

a) Exploitations autonomes

Les exploitations de type Somalac (DI et ED) sont deux exploitations de structures foncières voisines mais dont les modalités de mise en valeur ont évolué en fonction de la nature de l'entraide avec les dépendants. Cela se traduit par des surfaces de rizières mises en valeur et une disponibilité en matériel différentes. Pour ED, le manque de matériel n'est que transitoire: Il se rééquipera en cours d'année pour la campagne suivante. Les lots Somalac ne sont pas complètement comparables. Chez DI, les 3ha50 se caractérisent par l'hétérogénéité du sol (sol argileux et sol moyennement organique). Une petite fraction (50 ares) de sa parcelle est soumise à des risques d'inondation liés à un canal irrigateur secondaire mal consolidé. Ces deux exploitations ont développé de forts liens d'entraide avec leurs enfants depuis quelques années. DI, chef d'exploitation, développera une maladie en cours de la campagne suivie, dont il décédera en fin de campagne 92/93. Aucune de ces exploitations ne met en valeur ou ne dispose de rizières d'ankaiafo.

Si les structures d'exploitation de BO et NO sont très proches en terme de foncier et d'équipement, BO est attributaire d'un lot en amont du réseau (Maille 1) alors que NO n'a accès qu'à la maille 3 (irrigation moyenne à mauvaise). Tous deux pratiquent le maraîchage depuis une dizaine d'années mais NO tend à se spécialiser beaucoup plus que BO dans cette activité avec d'importantes surfaces maraîchères et une forte diversité de spéculations. Alors que NO est complètement autonome en matériel, BO ne dispose que de l'équipement de base pour le travail du sol. Pour le transport et la pulvérisation, il a recours à la location de matériel ou des emprunts familiaux. Ces deux exploitations ont recours à l'entraide de façon occasionnelle avec des voisins essentiellement.

RB, cinquième exploitation autonome, joue sur l'extension foncière grâce à un bon taux d'équipement (deux attelages pour le travail du sol). Le foncier est dispersé sur l'ensemble de la maîtrise de l'eau (Maille 1, Maille 2, Maille 3, Hors maille) Une autre rizière de 1 ha louée est mise à disposition de ses enfants. La structure d'exploitation et le fonctionnement s'apparentent donc à DI si ce n'est la dispersion parcellaire et l'importance des cultures pluviales et maraîchères. Cependant, les stratégies à moyen terme sont très différentes avec des stratégies d'extension foncière affirmée en rizière comme en tanety et un objectif de développement des cultures pluviales chez RB.

Les exploitations de la zone Est s'opposent à celles de l'Ouest par des surfaces de rizière plus limitées. Les chefs d'exploitations sont aussi plus jeunes et les enfants ne sont pas encore installés si bien que leur fonctionnement ne repose pas sur une entraide systématique en matériel et main d'oeuvre.

b) Les métayers

Les deux exploitations de la catégorie des métayers se trouvent dans la zone de Manamontana. GA est un jeune célibataire qui a hérité de 50 ares en maille 3 (mauvaise maîtrise de l'eau). Il ne possède aucun matériel. Il fait vivre trois personnes mais lui seul travaille. En fait, durant la saison des travaux 92/93, il travaillait pour le compte d'un oncle un peu mieux loti en échange de l'équipement tandis qu'il se salarie le reste de l'année dans diverses activités (curage de canaux, sarclage, ...).

KO doit faire vivre près de 15 personnes sur 160 ares de rizières. Il est propriétaire d'une parcelle à maîtrise moyenne de l'eau de 100 ares dans le PC15, ainsi que de 60 ares en maille 3 de Manamontana. Ces 60 ares à maîtrise moyenne de l'eau sont plus difficiles à irriguer que la précédente. Non autonome en travail du sol (il possède 5 boeufs dressés, une charrette et

une herse), le maraîchage et fruits cultivés sur 70 ares de baibohos ont une grande importance dans le système de productions.

Ces deux exploitations ne disposent que d'une main d'oeuvre masculine limitée, mais KO s'appuie sur une main d'oeuvre féminine abondante (6 UTH).

c) Exploitations de jeunes

Aux cinq exploitations autonomes correspondent quatre exploitations de jeunes de fonctionnement différent. La place de ces exploitations dans le fonctionnement des systèmes de production familiaux est le premier critère de discrimination. Elle est schématisée dans la Figure 11.

FX (Type 1), fils aîné d'une famille de Type 5, est quasiment considéré comme un salarié par son père. Il assure l'ensemble des travaux familiaux sous la responsabilité de gestion de son père. En échange, il bénéficie d'une rizière en usufruit. Mais, faute de matériel, la gestion de cette rizière est peu différenciée de celle des autres parcelles de l'exploitation parentale. MA, à la différence de FX, assume durant cette campagne la gestion de l'ensemble des parcelles parentales. Il gère donc 700 ares de rizières dont seulement 100 ares en faire valoir direct. Les 600 ares restant résultent d'une répartition foncière complexe entre ses frères et ses parents. Non autonome en matériel, il a loué une charrue pour cette campagne et bénéficie d'entraide en matériel avec ses frères et parents. JB se distingue par sa forte capacité de travail: il dispose de trois attelages complets et gère l'ensemble de ses rizières de manière complètement autonome (195 ares). En revanche, il assure l'ensemble des travaux sur les parcelles parentales sous la responsabilité de son père. RZ, quant à lui, se situe à la limite de l'autonomisation complète. Il ne dépend pas de sa famille au niveau foncier mais ne dispose pas d'un attelage complet en matière de travail du sol : il ne possède que trois boeufs de trait, une herse et une charrue.

Ces quatre exploitations se distinguent également par les surfaces mises en valeur, le statut foncier des rizières, leur répartition selon la maîtrise de l'eau et l'importance des cultures non rizicoles. La main d'oeuvre disponible par rapport aux surfaces mises en valeur est limitée chez MA, RB et moyenne chez FX et JB.

Figure 11: Comparaison de la place des exploitations de jeunes par rapport aux systèmes de production parentaux FX RZ MA JB Exploitation du jeune gestion individuelle gestion parentale Système de production parental

Entraide en main d'oeuvre et/ou matériel