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- Rencontrée le 19 avril 2018

- Anciennement en poste à la direction de la médiathèque Marguerite Yourcenar, directrice de la médiathèque de la Canopée depuis la rentrée 2017 (les deux établissements sont parfois

malencontreusement confondus dans l’entretien)

Déjà, je voulais vous poser une question sur votre parcours et sur la place de la médiation culturelle dans votre formation.

Euh… Alors, moi j’ai un diplôme, au départ, de l’École du Louvre en muséologie, et ensuite j’ai enchaîné sur un master à Paris quatre Sorbonne en histoire de l’art et j’ai fait une thèse, euh… et donc, au départ, je souhaitais travailler, effectivement, dans un service culturel, dans les musées, puisque c’était la grande époque, euh… Jack Lang, où il y avait les premières créations de services pédagogiques et culturels. Et donc j’ai fait… j’ai… Voilà : j’ai eu des stages et des contrats dans les musées. Et… par la suite, euh… Bah j’ai eu le concours d’attaché de conservation pour diriger un musée, j’ai travaillé dans une association culturelle qui éditait des revues, et euh… ensuite je suis rentrée à la BnF au service Conservation, et de là j’ai passé le concours de conservateur des bibliothèques, et mon premier poste a été un poste d’adjointe à la médiathèque Marguerite Yourcenar où je suis restée quasiment cinq ans, où j’étais en charge de la programmation culturelle, et donc là j’ai mis en place un certain nombre d’actions. Donc la médiation a toujours fait partie finalement en fait de mon cursus professionnel, sous différentes formes.

Vous êtes partie récemment ?

En fait, je suis restée de juillet 2013 à, euh… fin octobre 2017 et je suis arrivée sur la Canopée en novembre 2017, et donc en fait très rapidement, euh… Il y avait eu quelques rencontres d’écrivain à la médiathèque Marguerite Yourcenar (qui est l’un des plus gros établissements en fait avec Marguerite Duras et Françoise Sagan sur le réseau, euh…) où il n’y a avait pas de salle d’animation, donc nos premières rencontres se faisaient en bas dans les salles, euh… avec les collections imprimées romans, ce qui posait des problèmes de sécurité, donc on a dû les déplacer et les mettre dans la salle d’animation, donc on a commencé à investir cette salle, et à la rendre polyvalente, alors qu’au départ elle était vraiment plutôt destinée à l’accueil de classes, à des comptines, et cetera. Et, euh… il y avait eu quelques rencontres littéraires : Catherine Cusset, et un autre écrivain qui était venu à la bibliothèque. Mais c’était vraiment assez exceptionnel, euh… L’action culturelle était très centralisée à ce moment- là. Moi j’ai trouvé intéressant, avec mon équipe (parce qu’on a… en fait, j’avais mon adjointe et, euh… des correspondants dans chaque section, section adulte, section jeunesse, discothèque, vidéothèque. Alors un peu plus en section adultes, parce que c’est une des plus grosses sections, euh…), on a trouvé

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qui était désireuse de cette collaboration. Donc on a rencontré, euh… J’oublie son nom. Philippe Tourrière. Non, c’est pas Philippe Tourrière. Si, c’est Philippe Tourrière ! Non ! Philippe Touron ! … sur le… Le Divan. Euh… on l’a rencontré au printemps et il… on lui a dit qu’on voulait s’inscrire sur la rentrée littéraire et il nous a proposé une liste de noms, et c’est comme ça qu’on a été amené à recevoir pour la première fois, pour une première rencontre littéraire Éric Reinhardt, qui, à ce moment- là était présenté pour le Goncourt.

Ensuite, est-ce que vous pensez que la médiation a plus de poids en bibliothèque actuellement, est-ce qu’on valorise davantage les collections qu’avant, est-ce que tous les métiers ont changé, ont été influencés par ça, et quels postes sont liés à la médiation, est-ce que c’est plutôt des catégories A, des catégories B ?

Alors. Ça dépend [rires] ! Il y a une évolution des métiers, et effectivement aujourd’hui la médiation culturelle est parfaitement reconnue dans les bibliothèques, ça fait partie de… d’un des aspects de notre métier. On a pas forcément de formation spécifique, c’est un peu une formation sur le tas. Donc le retour d’expérience des collègues qui le pratiquent est extrêmement importante. Est-ce que c’est dévolu aux catégories A ? Pour moi non ! Pour moi toute personne (mais ça c’est ma… ma vision des choses…) qui souhaite monter un projet… euh… est à même de pouvoir le monter et… et donc ça peut être une rencontre littéraire. Donc qu’on soit catégorie C, B ou A, aucune importance. Mais, c’est ma conception des choses, et certains responsables de bibliothèque en territoriale, euh… considèrent que ça fait partie de leurs prérogatives, qu’ils seront plus à l’aise, qu’ils sauront peut-être mieux faire et puis surtout… ça leur fait plaisir. Donc ils vont se réserver cette partie-là. Si un collègue catégorie C, euh… enfin, pour moi, c’est : si un collègue souhaite monter un projet de rencontre, il est à même de le faire.

Donc vous valorisez les initiatives individuelles ? Chacun est légitime à proposer un projet ?

Voilà. Moi je… Simplement, ce qui sera non plus ma partie maintenant, mais celle d’une collègue, qui est en charge de l’action culturelle avec une autre, ça sera… elle s’occupera de, euh… aider au montage budgétaire ou à la coordination si nécessaire. En appui logistique. Mais c’est… tout agent peut le faire. Après, y a pas de formation actuellement sur, euh… Les collègues qui… Alors après y a des collègues qui viennent d’horizons divers puisqu’on peut avoir des personnes qui ont fait un master d’action culturelle, de médiation culturelle et qui arrivent en bibliothèque par les concours, donc en fait tout est possible.

Il doit y avoir des formations continues aussi ?

Et puis il peut y avoir des formations continues. Mais en tout cas je voulais dire : sur le réseau de la ville de Paris, y a pas de formation dédiée sur « comment on accueille un auteur ». On y réfléchit d’ailleurs avec Bibliocité qui est l’association avec qui on travaille.

C’est encore pour le « cadre », je rentrerai dans le vif du sujet un peu après. Sur la programmation culturelle : comment elle est concertée, comment vous communiquez autour, et quelle place ont les rencontres d’auteur dans cette programmation ?

Alors… Sur le réseau ou sur la Canopée ?

Euh… sur la Canopée ! Et à Yourcenar, aussi !

Alors les rencontres littéraires, pour l’instant (en tout cas à Yourcenar je m’en suis occupée) … Donc les rencontres littéraires, on les organisait à raison de une à deux par semestre. Donc la programmation culturelle sur le réseau en fait se découpe en semestres. On rend une note d’intention (c’est sur quoi on travaillait juste avant que vous arriviez avec notre chargée d’action culturelle), on rend une note d’intention avec une grille d’arbitrage, c’est-à-dire une demande de budget, pour les six mois à venir. Donc on rend en avril pour la période de septembre à décembre inclus, et on rend en octobre une proposition aussi de… de programmation culturelle pour la période de janvier à juin et comprenant

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juillet-août pour les BHLM. Donc cette organisation permet aussi une harmonisation sur le réseau avec l’organisation de temps forts. Donc là, par exemple, on va rentrer sur le temps fort des jeux, et il peut y avoir des temps forts sur les jardins, ou, euh…. Donc certaines bibliothèques vont se positionner sur un mois un mois et demie dans le cadre de ce temps fort, ce qui permet aussi… Il y a une communication

commune sur le réseau, euh… la communication pouvant être sous plusieurs modes, avec le En Vue,

notamment, qui est le journal publié avec Bibliocité, notre association. Donc à la Canopée, les rencontres littéraires en fait n’étaient pas une spécialité, et même ne faisaient pas partie du projet d’établissement, euh… mais avec mon arrivée et celle de notre chargée d’action culturelle, on souhaite réinclure, euh… la question littéraire dans notre programmation, avec des rencontres d’auteur, donc à l’automne, parce que, euh… D’abord, ça nous semble lié à nos collections. Pour moi, l’action culturelle est viscéralement liée à nos collections, c’est une forme de valorisation de nos collections, une autre forme de médiation et, euh… d’autre part, parce que ça demande… ça correspond à une demande de nos usagers. On a fait une enquête (si ça vous intéresse, je pourrai vous la communiquer) l’été dernier, qui a montré qu’il y avait un désir de clubs de lecture, de rencontres littéraires au sein de la Canopée. Donc on est en train de réorienter le projet initial. Et à Yourcenar, voilà, on… Je vous disais : une à deux rencontres qui correspondaient finalement à la rentrée littéraire, aux rentrées littéraires et aux temps forts de l’édition, des sorties éditoriales.

Et est-ce que toutes ces actions, cette valorisation, ça rend visible la bibliothèque ? Est-ce qu’elle en a besoin ?

Alors. C’est aussi… Oui, parce que…

Surtout auprès des non-fréquentants : est-ce que y en a qui viennent que pour les animations, par exemple ?

Voilà, c’est ça ! Oui. Y en a. C’est-à-dire qu’on ne fait pas des actions, euh… Voilà : je vous ai parlé des collections, mais y a aussi le… l’image, l’identité de la bibliothèque, pour moi c’était très important quand j’étais à Yourcenar, qu’on soit, euh… identifiés par les partenaires, et par les publics, et sur le territoire, comme un établissement culturel à part entière, puisqu’on a des missions sociales, mais on a aussi des missions culturelles. Et donc on réfléchissait, effectivement, euh… toujours soigneusement aux personnes qu’on invitait, et lorsqu’on a, par exemple, invité les deux youtubeuses, euh… Alors. Comment elles s’appellent ? Ça y est, j’oublie. Alors, Solange TeParle et, euh… une blogueuse, euh… Bon, son nom me reviendra, c’est pas grave. Qui écrit beaucoup sur le féminisme… Euh… quand on les a fait venir, c’était avec l’idée de faire venir un public de 15-25 ans. On a fait venir 180 personnes entre 15 et 25 ans. Et à ce moment-là effectivement c’est un public qu’on a du mal à toucher, ce public adolescent ou jeunes adultes, et en faisant venir des personnalités qui les séduisent, c’est aussi un moyen de les faire venir à la bibliothèque, qu’ils découvrent une bibliothèque aujourd’hui, telle qu’elle est aujourd’hui, euh… non pas simplement avec une image de lieu du savoir, lieu d’étude, lieu du silence, mais un lieu aussi, euh… investi, avec différents services, euh… avec des livres mais d’autres supports. Donc c’est… effectivement, ça peut être un biais pour faire venir… pour toucher des non-fréquentants, donc la communication est très importante. Quand on a fait venir Virginie Despentes, ça faisait un an et demie qu’on y travaillait avec la librairie Le Divan et on leur avait dit que la sortie du dernier tome de Vernon Subutex devrait se faire à la médiathèque, parce que ça serait sa première rencontre en médiathèque (ce qui était le cas) et que ça ferait venir là encore un public qui n’avait pas forcément l’idée de venir en bibliothèque. Et pour un auteur qui n’avait pas l’idée non plus de venir en bibliothèque faire une présentation, ça a été une première.

Donc la communication est assez efficace ? Je voulais savoir aussi comment vous communiquiez, par quels canaux ?

Alors, on communique par tous les biais. Quand on a un partenariat (c’est très important de mettre en place un partenariat), ça nous permet d’utiliser leurs propres canaux. Donc nous on utilise les outils

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habituels qui sont nos infolettres, des flyers, des affiches, des programmes publiés lorsqu’on a un programme sur un mois cohérent, on publie dans le En Vue, on a nos réseaux sociaux, on peut faire un événement Facebook spécifique, bah comme quand on avait Solange TeParle, ou quand on a Virginie Despentes ou quand on a Joe Sacco, ou quand on a Marion Montaigne. Alors c’est toujours l’occasion d’utiliser tous les… tous les moyens à notre disposition. Bien sûr, on fait du… on twitte, euh… Mais le fait qu’on ait un partenariat avec Le Divan ou avec Arte Editions quand on fait venir quelqu’un comme, euh… comme, euh… Décidemment, je cherche tous mes mots, aujourd’hui ! Qui a travaillé sur Monsanto. Enfin une documentariste. Quand on les fait venir, on utilise aussi, euh… et bien tous les canaux de communication du partenaire. Donc là par exemple pour Arte Editions, bah c’est une liste d’adhérents de dix mille personnes au moins, et donc ça nous permet aussi de faire un communiqué de presse et de diffuser, euh… alors moi j’aime bien cibler, euh… sur les universités, les écoles de journalisme, euh… toute personne qui serait… qui potentiellement pourrait être intéressée par le sujet. Donc on multiplie suivant aussi le nombre de personnes qu’on veut accueillir à la fin. Quand on a une rencontre pour 40 personnes, on va mettre moins de moyens de communication en place que si on veut accueillir 200 personnes.

Je suppose que les bibliothèques sont inégales du point de vue de la visibilité ?

Euh… alors on y travaille ! Alors toutes n’ont pas les mêmes outils pour l’instant. Celui qui m’a précédé à ce poste a pris un poste justement de chargé des publics au niveau du service des publics et des réseaux au bureau des bibliothèques de la ville de Paris, donc il va travailler justement sur, euh…

l’harmonisation des pratiques, de façon à ce que des bibliothèques qui n’ont pas encore de page

Facebook ouvrent une page Facebook, euh… que, si elles ont un blog, il y ait une alimentation suffisante. Il y a des formations qui sont mises en place depuis deux-trois ans aussi au niveau du réseau sur comment on devient, euh… web… animateur de communautés, comment on publie, euh… sur le Web, parce que c’est une écriture spécifique. Donc y a des formations, euh… et donc, je pense que… Et puis surtout, il y a l’arrivée de beaucoup de nouveaux collègues, avec des nouvelles pratiques, là encore, qui viennent d’horizons différents, parfois de la communication, des métiers du livre, mais qui sont formés. Donc, euh… y a… y a de nouvelles compétences. Donc je pense que ça va se réduire à terme. Mais effectivement pour l’instant c’est encore un peu inégal. Mais à court terme ça va s’harmoniser.

Donc on va rentrer dans le vif du sujet. Les rencontres d’auteurs valorisent la littérature, donc je vais en profiter pour vous demander quelle est la place de cette littérature dans les collections. Où est-ce que vous vous situez en termes d’offre et de demande, entre gros et petits éditeurs, et entre best-sellers, classiques et œuvres à public un peu plus restreint, et cetera ?

Alors, ce n’est pas moi qui est en charge des achats de romans adultes. Néanmoins, je pense qu’on couvre un peu tous les domaines et tous les genres et tous types de maisons d’édition. Après on est

résolument contemporain, puisque le choix de politique documentaire qui a été fait ici, c’est de ne pas

avoir d’auteurs classiques et qui pourraient être dans le domaine public. Donc dès qu’un auteur existe sous une forme numérique, nous ne l’avons pas ici, nous allons renvoyer vers, euh… vers nos liseuses et la bibliothèque numérique. De la BnF ou Europeana ou autre.

Donc vous ne vous occupez pas du tout des collections ?

Pas moi. Il faudrait, dans ce cas-là, que vous rencontriez ma collègue qui est en charge de ça et qui,

justement, est en train de… de travailler sur un projet d’accueil d’auteurs à la rentrée.

Je suppose que vous êtes abonnées à des magazines littéraires, à des revues pour faire la veille documentaire, pour suivre l’actualité ?

Alors on a le Magazine littéraire, on a Livres Hebdo, et puis après bah on a Electre et on fait beaucoup de veille sur le Web et on a des collectifs de veille au niveau de la ville hein qui dépendent du service

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des documents et des échanges, et donc des bibliothécaires se rencontrent pour émettre des appréciations sur la pertinence d’acheter ou pas en grand nombre certains documents. Alors ici on travaille un peu différemment, puisque soixante-soixante-dix pour cent de nos commandes sont en commande directe, c’est-à-dire que ce qui fait la particularité de la Canopée, c’est de proposer des livres une semaine à dix jours après leur publication, un peu comme en librairie, d’où notre représentation aussi très librairie pour que les gens qui sont actifs, qui travaillent dans le quartier, puissent passer rapidement, voir les nouveautés et les emprunter.

Comment est-ce que vous organisez une rencontre en termes de division du travail, de contact de l’auteur, de rémunération et toutes ces contraintes techniques ?

Alors. Comment ça se passe ?

Oui.

Alors moi quand je travaillais avec Le Divan, euh… on allait voir la responsable du fonds romans, on discutait avec elle du type de… d’auteur qu’on voulait recevoir (plus ou moins célèbre) … On a fait beaucoup de seconds romans, par exemple. On trouvait ça intéressant de… de recevoir des auteurs, euh… comme Joël Garcia… c’est Joël Garcia ? Non ! Tristan Garcia, euh… qui avait écrit un premier roman qui avait été plébiscité et de l’avoir, euh… de le présenter à nos auteurs… à nos publics pour une seconde édition et voir si ça avait autant plu. Et donc on donnait sa chance au second roman et pas au premier roman, puisqu’il y a cette opération Premiers romans sur la ville. Euh… donc le choix se faisait vraiment avec le libraire donc là qui travaillait avec la maison Gallimard, donc on a eu plutôt des auteurs de Gallimard, après on a été contacté par des maisons d’édition comme Albin Michel qui venait avec de jeunes auteurs qu’ils essayaient de placer, euh… et donc ça pourrait être très intéressant. Nous, notre choix était fait en fonction du nombre de livres aussi qu’on avait dans nos collections. Et si ces livres avaient plu au public. Ou alors aussi, euh… on se donnait la possibilité de faire découvrir un auteur qui nous avait plu parce qu’on l’avait lu, et même s’il n’avait pas fait l’objet de critiques dithyrambiques, mais voilà : là notre public nous suivait parce qu’ils avaient l’habitude aussi qu’on ait cette variété de présentations d’auteurs plus ou moins connus. Alors pour tout ce qui est l’aspect, euh…

contrat… alors quand on fait une rencontre littéraire et qu’on travaille avec un partenaire, dans le cadre

des promotions, de leurs… de leurs ouvrages, en fait tout se fait gratuitement. Et si ce sont les bibliothécaires qui font la modération, finalement, euh… on n’a aucun… aucun budget à demander. Si on demande une modératrice comme ça a été le cas pour Virginie Despentes, mais parce que Virginie Despentes c’est un monstre, quelque part, elle est très impressionnante, donc mes auteurs… pardon, pas mes auteurs, mes collègues ne se sentent pas en mesure de les accueillir et de faire la modération elles-mêmes. Là on a travaillé avec Bibliocité pour qu’on recrute… Je crois que c’était Julie Clarini, du Monde des lettres, donc une journaliste qui est habituée à l’exercice, qui connaissait bien l’auteur,

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