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I. INTRODUCTION THEORIQUE

1.1.2 Données épidémiologiques

Dans la population générale, 0.5 à 5.9% des individus rempliraient les critères pour un diagnostic de TPL, dont les premières manifestations apparaissent de manière représente le trouble le plus fréquent dans les échantillons cliniques. Sa prévalence touche 10% des patients ambulatoires, de 15 à 25% des patients hospitalisés et atteint 29.5% dans certains échantillons spécifiques

2008). Alors que les études menées dans les services de santé mentale rapportent des point de vue épidémiologique, le ratio homme/femme est de 1:1 (Swartz, Blazer, George,

& Winfield, 1990). Ceci suggère un faible accès des hommes aux structures de soins psychiatriques et psychologiques[ les hommes avec un diagnostic de TPL seraient sans pour autant y être diagnostiqués (Black et al., 2007).

Longtemps considéré comme un trouble chronique et résistant à toute forme de thérapie, un ensemble de travaux rétrospectifs, puis plus récemment longitudinaux nous amènent à reconsidérer ce point de vue. Ces données indiquent en effet, non seulement troubles de la personnalité, mais aussi une amélioration naturelle des symptômes au cours du temps (Biskin & Paris, 2012[ Shea et al., 2009) Zanarini et al. (2007) détaillent la progression de 24 symptômes sur une période de 10 ans et observent,

symptômes affectifs (p. ex., sentiments de vide). Ces résultats véhiculent une conception de la PL comme un trouble hybride, composé de manifestations « aigües/état » (p. ex.,

trait

échouent à retrouver cette distinction et indiquent un déclin similaire des neuf critères diagnostiques (50% sur 10 ans[ Gunderson et al., 2011).

Si le tableau clinique de la PL

convergent également vers un tableau plus sombre quant à la persistance des difficultés fonctionnelles (p. ex., niveau professionnel, vie de couple), imputable en partie aux troubles comorbides (diagnostic supplémentaire à celui du TPL)

le quotidien des patients et le décours naturel du trouble (Zanarini, Frankenburg, Hennen, Reich, & Silk, 2004)

chronique) que psychopathologiques, qui dépassent le cas de la psychose évoquée précédemment (p. ex., D. M. Johnson et al., 2003). Johnson et collaborateurs (2003) rapportent en effet que 72% des patients avec un TPL souffriraie

la personnalité (p. ex., trouble de la personnalité antisociale, narcissique ou

personnalité (p. ex -traumatique ou

. Les forts taux de comorbidité caractérisent également les échantillons

présentant une symptomatologie de PL en comparaison d

s types de psychopathologie. Ceux-ci rapportent notamment davantage de symptômes internalisés (anxiété ou dépression) ou externalisées (p. ex., trouble du comportement[ Ha, Balderas, Zanarini, Oldham, & Sharp, 2014).

Ainsi, les données actuelles mettent en évidence la déconstruction de certains

« borderline

interpersonnel distinctif et la forte hétérogénéité des échantillons de personnes remplissant les critères pour un diagnostic de TPL.

Les dissemblances entre les individus ayant pourtant tous reçu un même te entité nosographique. Le seuil fixé par les manuels diagnostiques, exigeant la présence de cinq critères parmi neuf autorise en effet pas moins de 151 combinaisons différentes. De ce fait, deux personnes a amené certains professionnels et chercheurs à promouvoir une vision dimensionnelle de la PL, davantage capable de rendre compte des fluctuations développementales (A. L.

Miller, Muehlenkamp, & Jacobson, 2008). En effet, si les catégories diagnostiques ont une synthèse intelligible de traits complexes, elles entrainent également une perte -pathologique. A

-à-dire symptomatique) de traits de

(Widiger & Samuel, 2005) linique de PL ne se réfère donc pas à un fonctionnement qui diffère qualitativement de la norme, mais davantage à une amplification de traits de personnalité ordinaires sous-tendus par des mécanismes communs (Paris, 1998[ M. L. Schroeder, Wormworth, & Livesley, 1992).

Le nombre de facteurs qui composent la structure latente des manifestations de PL fait

majoritairement entre un et trois facteurs (pour une revue, voir Michonski, 2014). A parcimonieuse) est généralement préférée, notamment en raison de la forte corrélation observée entre les facteurs rapportés par les structures multidimensionnelles (Aggen, Neale, Roysamb, Reichborn-Kjennerud, & Kendler, 2009[ Chabrol, Montovany, Callahan, Chouicha, & Duconge, 2002[ Clifton & Pilkonis, 2007[ Feske, Kirisci, Tarter, & Pilkonis, 2007[ Fossati, Madeddu, & Maffei, 1999[ Johansen, Karterud, Pedersen, Gude, & Falkum, 2004[

Sanislow et al., 2002). Toutefois, bien que le nombre exact de facteurs ne puisse encore dysfonctionnements caractérisent la psychopathologie du TPL: la dysrégulation (Biskin & Paris, 2012). Tous trois origine (p. ex., Linehan, 1993) et le maintien des symptômes (p.

ex., Stepp et al., 2014).

Dans la prochaine section, nous caractérisons brièvement chaque domaine de la psychopathologie de la PL tour à tour, en précisant son expression clinique paradigmatique, et en exposant les résultats empiriques principaux, nécessaires à une meilleure représentation des personnes avec des dysfonctionnements liés à la PL.

1.2

1.2.1 Dysrégulation émotionnelle

La dysrégulation émotionnelle décrit un ensemble de réponses émotionnelles peu modulées (sans nuance) et inadéquates, recouvrant une pluralité de processus intervenant (Beauchaine, Gatzke-Kopp, &

Mead, 2007). Parmi ceux- augmentation des niveaux de sensibilité, de réactivité et de labilité émotionnelles, de même que la durée prolongée des réponses affectives, ont été du tableau clinique de la PL, mais aussi comme déclencheurs de nombre de ses symptômes précis

(Crowell et al., 2012[ Crowell, Beauchaine, & Linehan, 2009[ Crowell, Kaufman, &

Beauchaine, 2014[ Linehan, 1993). Cliniquement, les accès de colère voire de rage, les comportements inadaptés (p. ex., automutilation, prise de toxique, hyperphagie perturbation des relations interpersonnelles et les conduites impulsives qui peuvent

ivre, témoignent de ce domaine de difficultés (Biskin & Paris, 2012).

Empiriquement, les données comportementales soutiennent majoritairement le profil avancé par Linehan (1993) et ses successeurs (Crowell et al., 2009[ Crowell et al., 2014)

symptomatologie de PL au matériel émotionnel[ ces derniers tendent non seulement à attribuer une valence émotionnelle à un stimulus neutre (pour une revue, voir Mitchell, Dickens, & Picchioni, 2014) mais également à dévoiler des performances cognitives plus lourdement entravées par du matériel émotionnel

de la réponse dominante[ pour une revue, voir Baer, Peters, Eisenlohr-Moul, Geiger, &

Sauer, 2012). Une deuxième propriété du profil émotionnel de la PL réside dans e de leurs réactions affectives (pour une revue, voir Rosenthal et al., 2008). Rétrospectivement, les patients ayant reçu un diagnostic de TPL rapportent des ontrôle (connus pour leur humeur

variable, p. ex., trouble bipolaire (Henry et al.,

2001[ Koenigsberg et al., 2002). Dans ce sens, les travaux basés sur une méthodologie écol

variations affectives (Ebner-Priemer et al., 2005) indiquent des changements émotionnels plus importants, abrupts et durables dans les échantillons de patients ayant reçu un diagnostic de TPL par rapport à la population tout venant (Russell, Moskowitz, Zuroff,

Sookman, & Paris, 2007) (Cowdry,

Gardner, O'Leary, Leibenluft, & Rubinow, 1991[ Nica & Links, 2009[ Stein, 1996). Ces tristesse (Reich, Zanarini, & Fitzmaurice, 2012[ Trull et al., 2008). Concernant enfin le ctives parlent en (R. W. Carpenter & Trull, 2013[ Rosenthal et al., 2008)

ex., Herpertz et al., 2001[ Herpertz, Kunert, Schwenger, & Sass, 1999[ Herpertz et al., 2000[ Suvak et al., 2012).

également la tâche de modulation affective plus complexe et soutiennent de ce fait [ par exemple, les conduites auto-agressives et la prise de substances peuvent servir cette fonction (Biskin

& Paris, 2012). En outre, des difficultés sont également observées dans les mécanismes ionnels, -à-dire au sein des stratégies de régulation émotionnelle cognitive (Thompson, 1991).

Ces dernières sont généralement distinguées selon deux catégories, les stratégies adaptatives ( -à-dire celles contribuant à diminuer

ex., la propension à mett tive) et non adaptatives -à-dire la dramatisation, le blâme de soi[ Garnefski, Kraaij, & Spinhoven, 2001). Cependant, pour certaines stratégies, la dichotomie est moins claire, pouvant par exemple glisser vers de la résignation si elle est utilisée à outrance (van Wijk-Herbrink, Andrea, & Verheul, 2011). Bien que les études dédiées à la facette cognitive de la régulation émotionnelle soient plus rares, elles tendent généralement à relier les difficultés de la PL

ences désagréables (Chapman, Dixon-Gordon, &

Walters, 2011[ Conklin, Bradley, & Westen, 2006[ Rosenthal, Cheavens, Lejuez, & Lynch, 2005[ Selby, Anestis, Bender, & Joiner, 2009[ J. M. Smith, Grandin, Alloy, & Abramson, 2006[ van Wijk-Herbrink et al., 2011), chacune de ces stratégies ayant comme diminuer. Van Wijk-Herbrink et collaborateurs (2001) rapportent également une association entre la sévérité des manifestations de divers troubles de la personnalité et un adaptatives.

Le profil comportemental mis en lumière ci-dessus est en partie médiatisé par des processus neurobiologiques dysfonctionnels, en particulier dans les circuits fronto-limbiques (Friedel, 2004[ Ni, Chan, Chan, McMain, & Kennedy, 2009). Les données de neuroimagerie fonctionnelle mettent généralement en évidence un recrutement moindre

des régions frontales ainsi que des anomalies dans leurs patterns de connectivité, de une symptomatologie de PL (Herpertz, Jeung, Mancke, & Bertsch, 2014[ Schmahl &

Bremner, 2006). Par ailleurs, les dysfonctions du circuit cortico-limbique dévoilées ici présence de perturbations dans les interactions sociales, fournissant ainsi un lien possible entre les trois caractéristiques distinctives de la psychopathologie de la PL (Krause-Utz, Winter, Niedtfeld, & Schmahl, 2014). Nous présentons ci-dessous les résultats liés au

second domain .

1.2.2 Impulsivité

planifiés[ elle englobe des aspects moteurs (p. ex., incapacité à inhiber une réponse prédominante) et cognitifs (p. ex., prise de décision impulsive telle que la capacité à différer une gratification[ Reynolds, Ortengren, Richards, & de Wit, 2006). La

multi-dimensionnalité du Whiteside et Lynam

(2001) proposent notamment une structure en quatre facettes incl

(tendance à présenter des réactions fortes en contexte émotionnel), le manque de le manque de persévérance (difficulté à rester concentré sur des tâches difficiles) et la recherche de sensations (te

nouvelles expériences et prises de risque).

Dans le tableau clinique

prévalence importante des conduites de mises en danger, en particulier lorsque moins une tentative de suicide passée. Les manifestations agressives, les accès de colère déclenchés par des événements parfois minimes, ou la tendance à jouer excessivement et soi défaillants (Biskin & Paris, 2012).

Les travaux empiriques menés en lien avec la PL esquissent un portrait en deux teintes, modulé par la nature de la mesure (McCloskey et al., 2009). Premièrement, les études basées sur des auto-questionnaires rapportent classiquement de plus hauts niveaux (p. ex., trouble bipolaire, Boen et al.,

personnalité, McCloskey et al., 2009) et de la population tout venant (Domes et al., 2006[

Dougherty, Bjork, Huckabee, Moeller, & Swann, 1999[ Wilson et al., 2007). En particulier, les personnes ayant reçu un diagnostic de TPL présentent des difficultés aux (Boen et al., 2015[ Lynam, Miller, Miller, Bornovalova, & Lejuez, 2011) contribue également à la propension à rapporter un niveau élevé de manifestations de PL dans la population tout venant (Lynam et al., 2011). Deuxièmement, les travaux incluant des tâches de laboratoire apportent un regard

déficits de planification (Lenzenweger, Clarkin, Fertuck, & Kernberg, 2004)

de la réponse dominante ou motivationnelle, en particulier en réponse à des stimuli associés à une punition (Hochhausen, Lorenz, & Newman, 2002)

groupes cliniques, voire de contrôle sains (Jacob et al., 2010[ Lampe et al., 2007[

McCloskey et al., 2009).

résumées ci-dessus.

En effet, comme illustré par Chapman, Walters, et Gordon (2014)

contexte émotionnel dans nce[ les participants avec un haut peur » que

« neutre (p. ex.,

A. Sebastian, Jacob, Lieb, & Tuscher, 2013), ces résultats suggèrent que les comportements impulsifs associés à la PL ne sont pas nécessairement une tendance

« trait

Au niveau neuronal, les échantillons de participants avec un niveau clinique de cognitif des impulsions (p. ex., cortex préfrontal dorso-latéral et médial) face à une provocation (Herpertz et al., 2014). Par exemple, Jacob et collaborateurs (2013)

différences comportementales, dans la condition « colère

vité

ne sont pas recrutées dans le groupe de patients avec des difficultés de PL (Jacob et al., 2013). Enfin, des anomalies sont aussi retrouvées chez ces patients dans les réseaux du cerveau au repos (Wolf et al., 2012), impliqués dans la gestion de la colère (p. ex., régions latérales et médiales du cortex orbito-frontal[ C. Blair & Raver, 2012).

niveau comportemental, les anomalies dans les processus de traitement émotionnel et le manque de contrôle de soi ont été con

dernière) caractéristique, la plus saillante de la PL, soit la perturbation des relations interpersonnelles (Herpertz et al., 2014).

1.2.3 Dysfonctions sociales

Les dysfonctions sociales, caractérisées par un pattern relationnel excessivement instable, représentent la dimension la plus spécifique de la PL (Herpertz et al., 2014), et peut-être la plus handicapante (p. ex., Gunderson et al., 2011[ Zanarini, Frankenburg, Reich, & Fitzmaurice, 2012). Un quart des individus qui présentent un degré clinique de manifestations de PL maintiennent un niveau de fonctionnement similaire à celui de la population générale. Or, ceux chez qui le trouble induit un handicap fonctionnel ont 80% de risque que celui-ci perdure après la rémission de la symptomatologie impulsive et émotionnelle (Gunderson et al., 2011).

individus avec un symptomatologie marquée de PL, résumé par Gunderson et Lyons-Ruth (2008) comme une combinaison paradoxale de besoins intenses de proximité et part, dans le fait que les conséquences parmi les plus graves des manifestations de PL (conduites auto-dommageable suicidaire ou non) surviennent souvent dans un contexte, ou en réaction à, un évènement interpersonnel (p. ex., Brodsky, Groves, Oquendo, Mann, & Stanley, 2006).

Les travaux empiriques dédiés au domaine social de la psychopathologie de la PL, longtemps parent pauvre de

des adultes avec un diagnostic de TPL (Herpertz et al., 2014). Ces données ont permis (pour une revue, voir Crombie & Fonagy, 2013) et (pour une revue, voir Agrawal, Gunderson,

(Gunderson, 2009) e ne cesse de

croître, propose on sociale pouvant sous-tendre la

dimension interpersonnelle de la PL (Herpertz et al., 2014).

distingue les patients ayant reçu un diagnostic de TPL, d

cliniques, particulièrement au niveau des abus et négligence de type émotionnel (Crombie

& Fonagy, 2013[ Gratz, Tull, Baruch, Bornovalova, & Lejuez, 2008[ Machizawa-Summers, 2007[ Specht, Chapman, & Cellucci, 2009[ Zhang, Chow, Wang, Dai, & Xiao, 2012) des vécus traumatiques sur le fonctionnement individuel (p.

ex., régulation émotionnelle, représentation de soi) et interpersonnel (p. ex., tion causale des expériences aversives précoces dans la trajectoire (Carlson, Egeland, & Sroufe, 2009[ Crawford, Cohen, Chen, Anglin, & Ehrensaft, 2009[ Ensink, Biberdzic, Normandin, & Clarkin, 2015[ Lyons-Ruth, 2008) .

manifestations de PL chez le jeune adulte. Précisément, cette étude prospective conduite dans un échantillon à risque (référé pour des difficultés parentales), composé de 162

jeunes mères et de leur premier enfant, suivi n

exergue le rôle prédicteur de la maltraitance (mesurée à 12 mois) sur les symptômes de

PL (mesurés à mesuré à 18 mois) et la qualité des

mesurées à s termes,

-à-dire les attentes et attitudes liées à soi dans les relations proches), comme de potentiels médiateurs du lien entre abus et apparition de ma

adulte (Carlson, Egeland, et al., 2009). Dans ce sens, une deuxième étude indique un effet

des séparations )

abus (forts niveaux

PL ultérieure (Crawford et al., 2009)

premières années de vie (p. ex., communication maternelle interrompue[ Lyons-Ruth, 2008) prédiraient le risque de manifestations de PL futures en interaction avec les ant (p. ex., Crowell et al., 2014[ Lyons-Ruth,

Brumariu, Bureau, Hennighausen, & Holmes, 2014). Crowell et collaborateurs (2014) montrent par exemple que les attitudes parentales qui disqualifient le vécu affectif de présente aussi des vulnérabilités au niveau génétique (difficultés de tempérament).

préc

élégamment illustrée par les travaux longitudinaux ci-dessus, est également soutenue par ulte présentant une symptomatologie de PL (pour une revue, voir Agrawal et al., 2004). Ces travaux illustrent que les individus avec des manifestations cliniques de PL présentent un é important (p. ex., crainte simultanée 2011)

psycho

par contre spécifique à la problématique de PL (Choi-Kain, Fitzmaurice, Zanarini, Laverdiere, & Gunderson, 2009) été lié à la relation a été également associé avec les deux autres dimensions clefs de la psychopathologie de PL. Scott, Levy et Pincus (2009) proposent, en effet, une modélisation structurale des liens entre ative et les symptômes de PL. Les indices anxieux exerce une influence sur le niveau de symptômes de PL via son effet sur termes, le lien entre attachement anxieux :

celui-point de vue développemental,

prédit des altérations au sein des circuits cérébraux fondamentaux pour la régulation émotionnelle, observées à 22 ans et retrouvées aux niveaux morphologique et fonctionnel (Moutsiana et al., 2014).

Ainsi, les résultats présentés ci- de

dans la PL des stratégies qui privilégient, en cas de détresse, une activation du système à rechercher la proximité des personnes proches) et chronique (p. ex., besoin de réassurance constant).

Ces études relèvent de plus le manque de régulation efficace face à une situation de stress cherche de proximité relationnelle) comme aspect distinctif de la PL.

Par ailleurs, bien que les travaux scientifiques sur la dysrégulation émotionnelle et publications consacrées aux mécanismes sociocognitifs associés aux dysfonctions sociales (pour revues, voir Herpertz et al., 2014[ Lazarus, Cheavens, Festa, & Rosenthal, 2014[ Sharp, 2014). Ces travaux révèlent des difficultés au sein des processus de cognition sociale, par exemple une forte réactivité au stress interpersonnel, particulièrement aux expériences de rejet[ des difficultés dans les capacités de mentalisation[ et un manque de confiance et de coopération (Herpertz et al., 2014). Nous synthétisons ci-dessous brièvement les résultats liés au premier point (réactivité au stress/sensibilité au rejet), alors que les deux derniers (mentalisation et confiance) qui sont au ur de notre cadre théorique seront exposés dans la section suivante.

Concernant la sensibilité au stress interpersonnel, les patients avec un diagnostic de TPL réagissent émotionnellement plus intensément aux stimuli sociaux que non sociaux (p. ex., performance académique[ Chapman et al., 2011). Ils se caractérisent par une crainte, des perceptions et des réactions excessives aux indices, même minimes, de rejet social (p. ex., Ayduk et al., 2008[ Berenson, Downey, Rafaeli, Coifman, & Paquin, 2011[ Renneberg et al., 2012). Ceci se manifeste également au niveau expérimental, dans des paradigmes qui miment un processus ostracisant tel que le cyberball (Eisenberger, Jarcho, Lieberman, & Naliboff, 2006). Ce dernier consiste en un jeu de balles informatisé entre le participant et deux partenaires en ligne (confédérés). Au fil des échanges de balles, le participant est soit inclus, soit exclu du jeu par les deux confédérés (Eisenberger et al., 2006). Typiquement, la problématique de PL a été associée à un inclusion » de la tâche (Staebler, Helbing, Rosenbach, & Renneberg, 2011)

vouées à caractériser les événements et les émotions vécues, dans le quotidien, par les personnes avec des difficultés de PL indique que les sentiments de rejet précipiteraient

également les conduites auto- ou hétéro-agressives typique de la symptomatologie de PL (Staebler et al., 2011).

En résumé, à partir des travaux consacrés aux dysfonctionnements émotionnels, cliniques, nous pouvons mettre en exergue, chez les adultes avec une problématique de PL, les spécificités suivantes: 1) un profil de réponses émotionnelles de caractère excessivement durable et variable qui favorise 2) un engagement dans des stratégies de régulation émotionnelle cognitive et comportementale non adaptatives[ 3) une impulsivité auto-reportée « trait » qui se manifeste au niveau comportemental en [ 4) une forte prévalence ce[ 5) un fonctionnement interpersonnel adulte, révélateur de la prévalence des relations [ 6) une hyperréactivité aux stimuli interpersonnels, en particulier aux indices et expériences de rejet

Ce dernier point révèle

PL qui, en plus de considérer chacune des trois dimensions de la PL puisse dans un même temps rendre compte de leurs interactions. Trois courants conceptuels principaux coexistent pour rendre compte des trajectoires développementales pouvant mener à : le modèle biosocial (Crowell et al., 2014), les (Gunderson & Lyons-Ruth, 2008[ K. N. Levy, 2005) et le modèle basé sur la mentalisation (Fonagy & Luyten, 2009) des difficultés de PL.

constitutionnels (p. ex., vulnérabilité génétique favorisant de faibles capacités de

régulation émotionnelle de

se différencie cependant selon la dimension de la PL qui est privilégiée et, donc, la place accordée à la nature, au contexte et aux répercussions interpersonnelles. Marsha Linehan a essentiellement porté son attention sur les processus de dysrégulation émotionnelle.

Selon elle, le profil émotionnel des patients qui reçoivent un diagnostic de TPL découle -à-dire qui inhibe les possibilités de régulation adaptative) et des difficultés de (hypersensibilité émotionnelle trait[ Linehan, 1993)[ les travaux de Linehan sont poursuivis et complétés par ses successeurs qui y ajoutent la dimension

Gunderson et Lyons-Ruth (2008)

dysrégulations de la PL dans la ligné Ces derniers vers un pattern interpersonnel typique de la PL. Ils étudient comment une prédisposition

qui cherchent à contrôler l

ionnement social, mais prend le parti de privilégier une facette de la psychopathologie de la PL. En revanche, au

ne rend compte des mécanismes développementaux qui sous-tendent les interactions basée sur la mentalisation de la PL (Fonagy & Luyten, 2009). Celle-ci propose en effet -clinique qui puisse rendre compte des interrelations entre les dimensions clefs de la psychopathologie de la PL (au niveau de leur développement et dans le fonctionnement adulte), et susciter des interventions qui répondent aux besoins cliniques des patients.

1.3.

de la personnalité limite

Nous abordons ci-dessous la seconde partie de ce chapitre, dédiée à la présentation des aspects fondamentaux de notre cadre conceptuel. Etant donné que le lien entre mentalisation et attachement y occupe une place centrale, nous commençons sur les éléments théoriques saillants liés aux particularités du développement et du fonctionnement des capacités de mentalisation. Ces dernières sont conceptualisées comme enchevêtrées dans un réseau de processus plus large (agentivité, régulation de soi, lié au du (Mikulincer & Shaver, 2007).

1.3.1 Attachement : généralités

de maintenir (ou retrouver) la proximité et la protection du pourvoyeur de soins (ou et à regagner un sentiment de sécurité (Sroufe

& Waters, 1977). La recherche de la proximité représente la stratégie primaire mise en (Bowlby, 1969/1982).

activités (p. ex., exploration[ Bowlby, 1969/1982)

(p. ex., en cas de besoin[ Bowlby, 1969/1982)

un cercle vertueux qui promeut le développement des capacités de régulation -même) et ouvre vers des relations proches satisfaisantes (Fredrickson, 2001).

Au contraire

ionnellement) et/ou insensible à sa recherche de sécurité (Bowlby, 1973)

il répond aux situations de menace par des stratégies « secondaires » qui entrainent, soit

il répond aux situations de menace par des stratégies « secondaires » qui entrainent, soit