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I. INTRODUCTION THEORIQUE

2.4 D IMENSION COGNITIVE / AFFECTIVE

Définition. Ce troisième axe distingue le type de contenu sur lequel la mentalisation peut porter : cognitions (p. ex., pensées, croyances ou intentions) versus affects (p. ex., désirs ou émotions[ Fonagy & Luyten, 2009) -dessous, les arguments et aux croyances de Bastien se rattachent au pôle cognitif.

Julia et ses amis

. Julia demande « -ce qui a bien pu lui prendre ? ». Ses amis sont partagés: certains répondent : « Rien, il était simplement énervé (affectif) car il avait eu une mauvaise note à son épreuve » alors que

rétorquent : « I et pensait

(cognitif) ».

Développement typique et bases neuronales. Simon Baron-Cohen fournit une des pôles affectifs et cognitifs (Baron-Cohen, Golan, Chakrabarti, & Belmonte, 2008). Ce

capacité de rassembler ses connaissances au sujet du monde mental en une théorie utile

un proche « je vois que tu es triste »

Par contre, pour transmettre à quel point « je suis bouleversé/que tu sois triste », le mécanisme

uve sa source dans sa propre expérience constitue une caractéristique centrale des formes de représentations affectives. Il en découle en effet que, seules les représentations congruentes avec son propre état peuvent être créées. « Je suis horrifié/que tu sois triste » ou « je suis inquiet/que tu sois triste » peuvent être générées, mais une posture empathique, de type « je suis heureuse/que tu sois triste » est : la logique « agent (p. ex., « je »)-attitude (p. ex., « comprends »)-proposition (p. ex., « que tu es triste ») » autorise de séparer la réalité physique et la croyance qui, alors, peuvent être incompatibles (Baron-Cohen et al., 2008).

Par exemple, la connaissance des états mentaux des autres, autorisée par le mécanisme de ue le

structures du système limbique (p. ex., amygdale et insula ou régions orbito-frontales), également engagées dans les processus de traitement implicites et plus incarnés (exprimés et vécus au niveau du corps), présentés auparavant (p. ex., Shamay-Tsoory & Aharon-Peretz, 2007). En miroir, la mentalisation cognitive engage un réseau de régions impliquées dans les processus plus réflexifs (p. ex., différentes zones du cortex préfrontal ou le cortex temporal supérieur (Kennedy & Adolphs, 2012). Enfin, la partie ventro-(Shamay-Tsoory & Aharon-Peretz, 2007).

cognitif/affectif se retrouvent typiquement chez les individus avec un niveau élevé de symptômes de PL (Fonagy et al., 2012). Le premier indique un déséquilibre entre les deux facettes où le niveau de mentalisation affective dépasse celui en termes cognitifs (Fonagy et al., 2012). Par exemple, la situation illustrée ci-dessous dénote une disparition de la notion de croyance : Raphaël sait comment sa copine se sent mais serait incapable de nuancer ses interprétations en considérant comme lui se sent (triste).

son amie « pourquoi es-tu si triste ?

lui répond-elle.

« Bien-sûr que tu es triste, pourquoi ne veux-tu pas partager ta tristesse avec moi ? ». Persuadé que sa copine lui ment, la situation

Le second type de fonctionnement dévoile des capacités élevées dans la dimension cognitive mais détachées des aspects affectifs. Une situation peut ainsi être interprétée en termes cognitifs avec pas ou peu de références aux aspects émotionnels (Fonagy et al., 2012). Plus subtiles à repérer, ces dysfonctions révèlent une inhibition du

étant

amenée à consulter.

relève avec étonnement « Malgré ses capacités introspectives très n des explications liées à son propre comportement, elle ne va pas mieux ! ».

Evaluation expérimentale. Les mesures reliées à la dimension cognitive/affective recoupent largement les paradigmes présentés jusque-là, en lien avec les autres axes. La tâche du MASC (Dziobek et al., 2011) pourrait par exemple également être présentée principalement sur des tâche de reconnaissance émotionnelle, décrites en lien avec la

e des tâches destinées à évaluer le fonctionnement neuropsychologique mais qui remplace les items habituels, par des stimuli émotionnels (pour une revue, voir Baer et al., 2012). Par exemple, la version émotionnelle de la tâche du Stroop (Stroop, 1935) consiste à présenter aux participants des mots de différentes

valences émotionnelles[ us

rapidement possible. Ceci permet le calcul un effet d'interférence supposé résulter du conflit entre le traitement du mot émotionnel et la dénomination de la couleur du mot.

Profil expérimental de la PL : dimension cognitive. Les études basées sur des mesures subjectives

auto-symptomatologie de PL (Dziobek et al., 2011[ Dziobek et al., 2008[ Guttman & Laporte, 2000[ Harari et al., 2010[ New et al., 2012[ Ritter et al., 2011)

activation cérébrale réduite de certaines régions (p. ex., sulcus temporal et gyrus temporal supérieurs[ Dziobek et al., 2008)

des tâches expérimentales) dessine un tableau plus nuancé. Selon les études, les taux de réussite des échantillons de patients avec un niveau clinique de manifestations de PL indiquent des habiletés variables, parfois comparables (Arntz et al., 2009[ Ghiassi et al., 2010), parfois réduites (Harari et al., 2010[ Ritter et al., 2011) à appréhender les pensées, croyances ou points de vue des autres. De plus, les patients qui remplissent les critères éristiques, et de manière plus extrême que les échantillons tout venants (très positifs ou très négatifs[ Arntz & ten Haaf, 2012[ Arntz &

Veen, 2001[ Veen & Arntz, 2000) aits de

valence négative et impliquant une thématique pertinente en lien avec la problématique de PL (p. ex., épisode de maltraitance[ Arntz & Veen, 2001).

Profil expérimental de la PL: dimension affective. Majoritairement, les tâches de théorie

performances augmentées ou comparables chez les patients avec des difficultés de PL (Dinsdale & Crespi, 2013[ Dziobek et al., 2011[ Guttman & Laporte, 2000[ Harari et al., 2010[ Mier et al., 2013) alors que, comme préalablement évoqué, ces derniers présentent des résultats plus fluctuants dans les tâches de reconnaissance émotionnelle (pour une revue de la littérature, voir par exemple Mitchell et al., 2014). Un ensemble de travaux souligne

Dyck et al., 2009[ Wagner & Linehan, 1999) stimuli plus (Barnow et al., 2009). Par exemple, Barnow et collaborateurs (2009) présentent de courtes séquences de films dépeignant des scénarii neutres pour lesquels les participants doivent évaluer les traits de personnalité des acteurs impliqués. Comparés à un groupe contrôle clinique (dépression), les séquences plus négativement, leur attribuant en particulier un niveau élevé

hostilité.

Les travaux basés sur des paradigmes neuropsychologiques soutiennent basées sur le paradigme du Stroop (Stroop, 1935) dévoilent une vigilance en direction des manifestations de PL, montrée lorsque la tâche dépend majoritairement des processus contrôlés (temps de présentation du stimulus suffisamment long) et non pour les procédures subliminales. Les échantillons avec un niveau clinique de manifestations de PL révèlent des temps de réaction plus longs que les contrôles tout venant lors de la res (Arntz, Appels, & Sieswerda, 2000[ Domes et al., 2006[ Sieswerda, Arntz, Mertens, &

Vertommen, 2007[ Sprock, Rader, Kendall, & Yoder, 2000[ Wingenfeld et al., 2009). Des résultats comparables sont retrouvés la population générale

de cible. Berenson et collaborateurs (2009) indiquent en effet que, dans la population générale, les participants avec un haut niveau de traits de PL sont plus rapides que ceux avec un bas niveau de traits de PL pour détecter une cible (droite versus gauche de différentiel des mots négatifs est également observé au niveau mnésique dans le sens où le groupe de participants ayant reçu un diagnostic de TPL présente des difficultés marquées à oublier les mots négatifs, comparés à des stimuli neutres. En résumé, ces -vigilance aux stimuli émotionnels et une incapacité subséquente à inhiber leur rappel et/ou à en dégager leur focus attentionnel en lien avec un degré élevé de manifestations de PL (Arntz et al., 2000[

Domes et al., 2006[ Korfine & Hooley, 2000[ Sieswerda et al., 2007[ Sprock et al., 2000[

Wingenfeld et al., 2009).