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Attachement insécure, capacités fragiles de mentalisation et émergence des

I. INTRODUCTION THEORIQUE

1.3. F ONDEMENTS THÉORIQUES CLEFS DE L APPROCHE BASÉE SUR LA MENTALISATION

1.3.3 Attachement insécure, capacités fragiles de mentalisation et émergence des

Un raisonnement en miroir de celui conduit pour les relations sécures permet pleinement déployer ses facultés à mentaliser et les fonctions de régulation de soi et

(Fonagy et al., 2002). Comme illustration, nous proposons de reprendre la vignette présentée ci-dessus en y apportant de légères modifications.

Un bébé de 6 mois pleure au milieu de la nuit, réveillant ses parents. Le père encore au lit, dit à sa partenaire « Elle le fait exprès, elle sait que je dois me lever demain ». Il se rend ensuite vers son enfant : « Toi petit monstre... tu te réveilles seulement pour -tu me réveiller comme ça... tu crois vraiment que je ne comprends pas...maintenant rendors toi. ». Il retourne se coucher et se rendort malgré la persistance des pleurs.

[ celle-ci reste non régulée, empêchant le bébé de regagner un sentiment de sécurité, de

réaction aux pleurs), ses propos et attitudes manquent en revanche de congruence et de

un processus normal, les parents ne pouvant être sensibles à (p. ex., Fonagy et al., 2003). Or si ce schéma interactif -tendent ses expériences physiques (puisque les reflets parentaux manque de congruence, de contingence et/ou de marquage), perturbant le développement de ses capacités de

-même (alien self, parties étrangères de soi/aspects de soi étranger[ Fonagy, Leigh, et al., 1995[ Fonagy & Target, 2000[ voir figure 2).

nt celles de PL.

En effet, au fil des interactions associées aux environnement insécures, la construction de

sont fragilisées, ce qui peut conduire par exemple

(p. ex., Fonagy & Luyten, 2009[

Fonagy et al., 2003).

Figure 2.

étrangers de soi, et fragilisation de la mentalisation (et des fonctions reliées). Cette suggère que le pourvoyeur de état mental non contingent, non congruent et/ou non

marqué. Ainsi, entations de ses états

internes et en internalise des reflets déformés, ce qui participe à la formatio sentiment de soi fragile. Certains aspects de soi sont alors comme étrangers. Ce

et des fonctions associées

prospective de Carlson et collaborateurs (2009), préalablement présentée, soutient empiriquement la pertinence de cette trajectoire développementale. Les auteurs observent en effet une association entre les difficultés de PL à 28 ans. Ainsi, les difficultés qui interviennent alors que les bases de la

situation stressante.

simple » ensemble de fo

pourquoi en de

de la s

-construisent de la manière la plus optimale au travers les interactions se déroulant dans un environnements sécure[ en retour, les relations insécures signent le risque de

ne se limi la mentalisation lors des premières années de vie varie chez un même individu selon les moments,

-dessous les données qui relient les réflexive/contrôlé) des capacités de mentalisation.

1.3.4 Nature fluctuante des capacités de mentalisation : attachement comme modérateur de leur fonctionnement

Les capacités de mentalisation requièrent un ensemble de processus complexes et contrôlés, liés aux capacités exécutives et principalement dépendants du fonctionnement relation en U-inversé est observée entre le degré de stress et le niveau de performance lié aux capacités cognitives de haut niveau[ celui-ci

certain seuil (Arnsten, Mathew, Ubriani, Taylor, & Li, 1999[ Mayes, 2000, 2006). Au-delà de ce seuil, le système neurochimique qui administre le cortex préfrontal se met en veille.

Les zones corticales postérieures et sous-corticales qui régissent des processus relativement automatiques, dépendant des systèmes motivationnels (p. ex., recherche de utenant

2006).

En ce qui concerne la mentalisation, la désactivation des mécanismes contrôlés se -à-dire une tentative coûteuse cognitivement et délibérée de comprendre ses réactions, son esprit et ceux

plutôt que de tire -à-dire des

prendre des décisions rapidement, basées sur des caractéristiques visibles, par exemple pour décider de

processus

-à-termes abstraits, les comportements ne sont interprété

des éléments concrets uniquement[ Fonagy & Luyten, 2009[ Fonagy & Luyten, 2014). Ce mécanisme, décrit en termes de « bascule neurochimique » (voir figure 3 pour une illustration), au seuil variable (Arnsten et al., 1999),

extrêmes (p. ex., la rencontre avec un ours), où les réactions lentes et réflexives (réfléchir complexité des échanges interpersonnels implique que la perte de ses capacités réflexives face à un stress social (p. ex., une dispute avec son/sa conjoint/e) représente un inconvénient majeur, pouvant mener à difficultés relationnelles (p. ex., chacun des deux le conflit ne se résout pas[ Mayes, 2000, 2006). Cependant, bien que la résolution -à-dire celles risque

vers un mode de fonctionnement automatique. Deux études neurobiologiques soutiennent en effet une relation mutuellement exclusive entre attachement et circuit de récompense dopaminergique,

méso-cortico-(p. ex., pôles temporaux, jonction temporo-pariétal[ Bartels & Zeki, 2000, 2004).

Figure 3. Seuil de bascule neurochimique des processus de mentalisation mentalisation.

Par conséquent, toute variable environnementale (p. ex., trauma) ou individuelle menace est susceptible de moduler le fonctionnement de la mentalisation. En particulier, au niveau individuel, le type de st

pour rappel, aux stratégies

proximité et la sécurité ne peuvent être atteintes) induit des variations significatives des capacités réflexives (Bartels & Zeki, 2000, 2004[ Mikulincer & Shaver, 2007).

Il existe quatre profils prototypiques de « mentalisateurs » qui diffèrent aux niveaux (a) du seuil de stress auquel les processus de mentalisation réflexifs/contrôlés basculent vers leur forme automatique/réflexe (résistance du système contrôlé à (b) de la force de la réponse automatique, et (c) du temps nécessaire à la récupération des processus contrôlés après leur mise en veille (Luyten, Fonagy, Lowyck, & Vermote, 2012[ pour une synthèse des profils, voir tableau 1).

1) Dans le cas optimal

individus avec un lien sécure, le passage entre processus réflexifs/contrôlés et réflexes/automatiques avec flexibilité selon les stress. Lorsque le système bascule vers le second mode, la force de la réponse automatique est modérée et le mode contrôlé rapidement récupéré (Mikulincer & Shaver,

rapidement vers un mode de mentalisation automatique de force excessive, même en regagner leurs processus réflexifs/contrôlés (Mikulincer & Shaver, 2007).

3) Lorsque les stratégies de désactivation

durablement une compréhension réflexive de ses actions et de celles des autres, même en lorsque celle-ci est perdue. Ce pro

distingue toutefois par une moindre résistance face à un stress interpersonnel, qui peut alors déclencher une réponse automatique plus forte que chez les individus avec un attachement sécure (Mikulincer & Shaver, 2007[ Vrticka et al., 2008).

4) Enfin, lorsque la personne

manière indifférenciée, le seuil auquel celle-ci passe des processus contrôlés vers ceux automatiques manque de cohérence (parfois très réactif, parfois sous-réactif). Ceci déclenche une forte réponse automatique et un temps de récupération du mode contrôlé, long.

Tableau 1

Profils prototypiques des modes de fonctionnement de la mentalisation (automatique ou contrôlé) (et des dimensions et styles y étant reliés[ adapté de Luyten et al., 2012)

désorganisé) Incohérent Forte Long

Les résultats empiriques présentés auparavant qui identifient une surreprésentatio

impliquent que les troisième et quatrième profils de fonctionnement de la mentalisation seraient caract

En résumé, le développement et le fonctionnement ultérieurs de la mentalisation ementale et de capacités attachées au concept de mentalisation.

-à-dire définie comme une « activité mentale imaginative qui permet de percevoir et i

intentionnels »), la notion de mentalisation est régulièrement incriminée pour a) son manque de précision et, en conséquence, ses recoupements mécanismes sociocognitifs préexistants (

cliniques (p. ex., symbolisation) et b) des difficultés liées à son opérationnalisation, En réponse, Fonagy et Luyten (2009) ont précisé la définition de la mentalisation en lui attribuant une troisième caractéristique clef, soit celle de résulter

toute action. La reconceptualisation multidimensionnelle de la mentalisation est au centre de notre deuxième chapitre.

Chapitre 2 « Le tout est plus que la somme de ses parties » : nature multidimensionnelle des capacités de mentalisation

« Aucune des 30 milliards de cellules d'Antoine ne sait qu'Antoine dit son amour à Cléopâtre » (Edgar Morin)

Nous commençons ce deuxième chapitre par présenter comment la définition multidimensionnelle de la mentalisation a permis en partie de nuancer les réserves émises à son propos. Nous revenons ensuite sur une présentation détaillée de chaque dimension qui éclaire son développement typique, puis, son fonctionnement dans la PL. Nous trajectoi

2.1 Redéfinition multidimensionnelle de la mentalisation : réponses