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I. INTRODUCTION THEORIQUE

2.3 D IMENSION INTERNE / EXTERNE

Définition. Ce second axe désigne la nature des informations sur laquelle se base -jacents à son propre comportement ou -ci peuvent inclure des indices externes,

posture, visage ou habits) et/ou internes non observables, (p. ex., les connaissances mentalisée» (Fonagy & Luyten,

2009). Dans

-connaissance des caractéristiques internes, découvertes au cours des interactions passées avec elle.

Simon, à propos de sa compagne : « Il m'avait suffi de la voir, dans sa façon de parler, de bouger, toute sa personne, (externe) pour reconnaitre que, la seule chose que je désirais vraiment dans la vie, avec cette passion que d'autres mettent

de l'avoir elle, avec tous ses mensonges, ses caprices, son égoïsme et ses disparitions (interne) 5».

Développement typique et bases neuronales.

repose en partie sur la posture adoptée par le pourvoyeur de soins

explicité dans le chapitre précédent, les processus de mentalisation sont acquis et consolidés dans les interactions entre le bébé et son environnement (p. ex., Fonagy et al., 2002). En particulier, le parent tend à naturellement souligner les informations s internaliser un reflet externe de ses vécus internes, lui permettant de progressivement bâtir le pont qui unit les mondes interne (invisible, non palpable, p. ex., les désirs) et externe (visibles, perceptibles, p. ex., la posture[ Csibra & Gergely, 2009[ Gergely, Egyed,

& Király, 2007[ Gergely & Unoka, 2008).

5 Adapté du roman de Vargas Llosa (2008), « Tour et détour de la mauvaise fille ».

Les pôles interne et externe impliquent respectivement la partie médiale et latérale du réseau fronto-pariétal (Satpute & Lieberman, 2006). Les bases neuronales de

de

(Fonagy

& Luyten, 2009).

Profil clinique caractéristique de la PL. Typiquement, les individus présentant un degré

ex., changement dans oins sur des informations internes qui les mettent en difficulté (Fonagy, Bateman, & Luyten, 2012). Comme illustration, nous pouvons

thérapeute (regarder sa montre, posture, façon de parler) éclaire la dimension externe, permettant au patient une détection sensible des changements émotionnels chez son

indices non perceptibles (p. de sa copine et

Evaluation expérimentale.

çoit une somme

(comportement de

«cajolerie»[ Unoka, Seres, Aspan, Bodi, & Keri, 2009).

Une mesure typique du pôle externe est proposée par les tâches de reconnaissance émotionnelle, comme la Reading Mind in the Eyes (Baron-Cohen, Wheelwright, Hill, Raste, & Plumb, 2001). Cette dernière consiste en un ensemble de parmi quatre propositions décrit le mieux ce

sur papier) est en train de penser ou de ressentir. Alors que ce test est réalisé sans émotions sont dévoilées graduellement. Le participant doit répondre le plus vite possible,

(Domes, Schulze, & Herpertz, 2009).

économiques, les participants avec un niveau clinique de caractéristiques de PL montrent échange non réciproque (échange qui implique une large perte pour le participant). Ces (King-Casas et al., 2008[ Unoka et al., 2009), et une moindre tendance au phénomène de

« cajolerie »

-à-partenaire après un échange non réciproque[ King-Casas et al., 2008). Toutefois, une étude de neuro-imagerie apporte un éclairage légèrement différent sur ces difficultés présumées à recréer un lien de confiance. King-Casas et collaborateurs (2008) montrent en effet que les réponses cérébrales clinique ne signent pas un rée déficit à rétablir la coopération mais suggèrent plutôt une incapacité à percevoir les intentions du partenaire -à-dire que les patients avec une problématique de PL une marque de rupture du lien par le partenaire)

clinique utilisent en effet majoritairement les indices internes alors que ceux de la ons du partenaire. Pour interpréter ces résultats inattendus, les auteurs proposent que les indices émotionnels pourraient représenter un indice social sur-appris et à haute valeur communicative, traité de manière automatique.

interne, en particulier dans son intégration avec les aspects externes. Wolf et collaborateurs (2011) observent par exemple une communication fonctionnelle anormale,

-à-une tâche) du mode par défaut (liée à la mentalisation interne), notamment entre les des états internes somato-sensoriels et affectifs (Saxe, 2006).

Profil expérimental de la PL : dimension externe. La littérature relative à la facette externe apparait plus contrastée que les travaux présentés ci-dessus. Les recherches reposant sur le Reading Mind in the Eyes

individus présentant un degré clinique de manifestations de PL possèdent de bonnes Ces travaux montrent en effet que les patients ayant reçu un diagnostic de TPL obtiennent un pourcentage de réponses correctes supérieur (Fertuck et al., 2009[ Frick et al., 2012) ou du moins comparable (Fertuck et al., 2009[ Frick et al., 2012[ Preissler et al., 2010[ Schilling et al., 2012) à celui des groupes contrôles. Ces résultats se retrouvent dans la population tout venant, en lien avec le degré de traits de PL (Scott, Levy, Adams, &

Stevenson, 2011). Enfin relevons une étude rapportant des performances plus faibles (Fertuck et al., 2009).

tièreté du visage suggèrent un lien plus complexe, modéré par exemple par le niveau de difficulté identifier (p. ex., négatives versus positives[ pour des revues, voir Daros, Zakzanis, &

Ruocco, 2013[ Domes et al., 2009[ Mitchell et al., 2014)

clefs de la PL obtiennent des taux de détection meilleurs que les groupes de contrôle (Domes et al., 2008[ Lynch et al., 2006) mais moindres lorsque elle est affichée à son intensité maximale (Bland, Williams, Scharer, & Manning, 2004[ Dyck et al., 2009[ Levine, Marziali, & Hood, 1997[ Unoka, Fogd, Fuzy, & Csukly, 2011)

spécifiques de reconnaissance des visages neutres, négatifs ou de surprise (Unoka et al.,

2011) (Merkl et al., 2010[ Unoka

et al., 2011[ Wagner & Linehan, 1999). Une série de recherches concluent enfin à un diagnostic de TPL) et de contrôle (Dyck et al., 2009[ Lynch et al., 2006[ Minzenberg, Poole, & Vinogradov, 2006).

Deux formulations cohérentes ont été notamment proposées pour rendre compte de ces résultats parfois contradictoires. (Daros et al., 2013[ Domes et al., 2009).

La première indique que ces patients pourraient montrer des handicaps subtils dans la lorsque les modalités visuelles et auditives doivent être combinées), une hypersensibilité aux indices émotionnels et des biais dans les réponses données en faveur des émotions négatives (Domes et al., 2009). En effet, en lien avec des manifestations de PL de niveau

2011), les participants tendent à interpréter les stimuli neutres comme relevant -analyse des travaux basés sur des stimuli statiques uniquement (Daros et al., 2013). Ses auteurs concluent à une influence nsité. Des déficits spécifiques sont en effet observés pour les visages neutres, de colère et de dégoût manifeste uniquement lorsque les pourrait de ce fait provoquer

un haut niveau de manifestations de PL, avec pour conséquence une difficulté à détacher leur attention du visage émotionnel pour la rediriger vers les processus cognitifs, nécessaires à une identification correcte du stimulus. Cette interprétation permet de rendre compte du fait que les patients avec un diagnostic de TPL réussissent mieux à ex., émotion exprimée à 50%) car ces

(Daros et al., 2013).