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Capacités réflexives et manifestations de personnalité limite chez l'adolescent et le jeune adulte

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Academic year: 2022

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Thesis

Reference

Capacités réflexives et manifestations de personnalité limite chez l'adolescent et le jeune adulte

BADOUD, Deborah Myriam

Abstract

Ce travail de thèse s'intéresse à l'étude des variables psychologiques qui sous-tendent les manifestations de personnalité limite observées chez l'adolescent et le jeunes adulte, avec un intérêt tout particulier pour les processus réflexifs (ou de mentalisation, c'est-à-dire la capacité à inférer, implicitement ou explicitement, les états mentaux cognitifs et affectifs sous-jacents à ses propres actions et celles d'autrui, à partir d'indices internes et externes). Ce travail a permis notamment de révéler une association entre le niveau de capacités réflexives et un ensemble de manifestations de personnalité limite, exprimées à différentes étapes du continuum : niveau général de traits, comportement d'automutilation et diagnostic de personnalité limite. Par ailleurs, la présente thèse de doctorat illustre une augmentation des capacités de mentalisation dans la transition à l'âge adulte et propose un outil auto-reporté fiable pour leur évaluation dans les adolescents et adultes francophones.

BADOUD, Deborah Myriam. Capacités réflexives et manifestations de personnalité limite chez l'adolescent et le jeune adulte. Thèse de doctorat : Univ. Genève, 2015, no.

FPSE 600

URN : urn:nbn:ch:unige-744604

DOI : 10.13097/archive-ouverte/unige:74460

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:74460

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Section de Psychologie

Sous la direction du Professeur Martin Debbané

Capacités réflexives et manifestations de personnalité limite chez l’adolescent et le jeune adulte

THESE

Présentée à la

Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation de l’Université de Genève

pour l’obtention du grade de Docteur en Psychologie

par

Deborah BADOUD de Neuchâtel (NE)

Thèse No 600

GENEVE Juin 2015

N° d’étudiant : 03-504-099

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Deborah Badoud

Candidate au titre de Docteur en Psychologie

Membres du jury

Professeur Martin Debbané, Université de Genève Professeur Nicolas Favez, Université de Genève Professeur David Sander, Université de Genève

Professeur Mario Speranza, Université de Versailles Saint-Quentin

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diriger ma thèse de doctorat. Depuis mon engagement

irréfrénable a beaucoup contribué à la chercheuse et à la clinicienne que je suis aussi celui de Natacha (et Victoria !) sont allés bien au-delà. Merci.

Je remercie également les Professeurs Nicolas Favez et David Sander de - Quentin qui ont accepté de faire partie du Jury.

Je dois en outre mes chaleureux remerciements à celles et ceux dont la collaboration et la bienveillance ont énormément compté pour la réalisation de ce travail,

de Leuven, les Docteurs Dario Balanzin, Anouk Imhof et le groupe de mentalisation de -pédagogique, les docteurs Patrick Heller et Nader Perroud, des hôpitaux universitaires de Genève.

Je tiens à remercier les participants et leurs parents pour leur investissement

Je profite de plus pour témoigner toute ma reconnaissance aux stagiaires- données, en particulier Vivian Barut, Sibel Demirci, Léonore Freschard, Nour Koubaa, Sarah von Ins, Fanny Wieland et Alexandra Zaharia.

Merci également bien-

lisa, Tarik, Marine et Flore qui ont -sûr une pensée particulière e collègue mais surtout comme amie.

Je suis par ailleurs très reconnaissante à ma famille pour leurs conseils et leurs encouragements inconditionnels quant à mes décisions (et à mes difficultés à les

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Merci aux « Terreaux », Magda, Nadia, Olivia, Grégoire et Pascal, témoins de « Elite », Laure-Anne, Axelle, Maude, Marie, Séverine et Ele[ à ma

« presque-équipe-aussi » et amis, Lucien, Marie, Caro, Joanna, Catherine, Chrichri et Fabienne[ à Carina, Catarina, Noémie, et Julien[ pour leurs contributions directes et indirectes des dernières semaines, leur amitié constante et durable.

Ces années auraient été bien différentes, les dernières presque inimaginables sans qualifier à quel point vos attentions permanentes, vos messages quotidiens, votre sens participé au déroulement de ce processus de thèse, à quel point ils ne cessent de me toucher, à quel point vous comptez pour moi !

Merci enfin à Nico pour sa pat

à toi pu passer les derniers temps de ce parcours développementale/doctoral de manière

(10)

I. INTRODUCTION THEORIQUE ... 1

CHAPITRE 1.DE L ENTITÉ DIAGNOSTIQUE À L APPROCHE DIMENSIONNELLE DE LA PERSONNALITÉ LIMITE : UN MODÈLE BASÉ SUR LA MENTALISATION ... 1

1.1ASPECTS NOSOGRAPHIQUES : LA DÉCONSTRUCTION DE CERTAINS MYTHES ... 1

-limite ... 1

1.1.2 Données épidémiologiques ... 5

1.2D LA PSYCHOPATHOLOGIE DE LA PERSONNALITÉ LIMITE ... 7

1.2.1 Dysrégulation émotionnelle ... 7

1.2.2 Impulsivité ... 10

1.2.3 Dysfonctions sociales ... 12

1.3.FONDEMENTS THÉORIQUES CLEFS DE L APPROCHE BASÉE SUR LA MENTALISATION DE LA PERSONNALITÉ LIMITE ... 17

1.3.1 Attachement : généralités ... 18

1.3.2 Attachement sécure, développement de la mentalisation et régulation de soi ... 20

1.3.3 Attachement insécure, capacités fragiles de mentalisation et émergence des dimensions de la personnalité limite ... 23

modérateur de leur fonctionnement ... 26

CHAPITRE 2« LE TOUT EST PLUS QUE LA SOMME DE SES PARTIES » : NATURE MULTIDIMENSIONNELLE DES CAPACITÉS DE MENTALISATION ... 31

2.1REDÉFINITION MULTIDIMENSIONNELLE DE LA MENTALISATION : RÉPONSES APPORTÉES ET NOUVELLES QUESTIONS POSÉES ... 31

2.2DIMENSION EXPLICITE/IMPLICITE ... 34

2.3DIMENSION INTERNE/EXTERNE ... 39

2.4DIMENSION COGNITIVE/AFFECTIVE ... 43

2.5DIMENSION SOI/AUTRUI ... 48

2.6SÉQUENCE DÉVELOPPEMENTALE BASÉE SUR LA MENTALISATION DES DIMENSIONS CLEFS DE LA PERSONNALITÉ LIMITE CHEZ L ADULTE ... 51

CHAPITRE 3:VERS UNE MODÉLISATION BASÉE SUR LA MENTALISATION DE L ÉMERGENCE DES DIMENSIONS CLEFS DE LA PERSONNALITÉ LIMITE CHEZ L ADOLESCENT ... 55

3.1 ADOLESCENCE : UN PROCESSUS DÉVELOPPEMENTAL BIO-PSYCHO-SOCIAL... 55

3.2RÉORGANISATION ADOLESCENTE DE LA STRUCTURE CÉRÉBRALE : DES RÉSEAUX EXÉCUTIFS AUX RÉSEAUX SOCIOCOGNITIFS ... 59

3.3CAPACITÉS DE MENTALISATION À L ADOLESCENCE : ÉCLAIRAGES DES DONNÉES NEUROSCIENTIFIQUES ET COMPORTEMENTALE ... 63

3.3.1 Dimension externe : modifications dans la nature et la précision du traitement

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mentalisation et amélioration comportementale... 65

3.3.3 Changements dans le traitement des informations liées à soi ... 69

3.4INTÉRÊT ET BIEN-FONDÉ DE CONSIDÉRER LES MANIFESTATIONS DE PERSONNALITÉ À L ADOLESCENCE ... 71

manifestations de personnalité limite ... 71

3.4.2 Validité de ... 73

3.5LES PROCESSUS DE MENTALISATION AU SERVICE DE L IDENTIFICATION D UNE TRAJECTOIRE DYSFONCTIONNELLE ÉMERGENTE ... 76

3.5.1 La place des indicateurs du fonctionnement sociocognitif parmi les facteurs de ... 77

et précurseur potentiel des dimensions clefs de la personnalité limite ... 78

3.6SOUTIEN EMPIRIQUE AU MODÈLE BASÉ SUR LA MENTALISATION DES DIMENSIONS DE PERSONNALITÉ LIMITE CHEZ L ADOLESCENT ... 80

de manifestations de personnalité limite ... 81

3.6.2 Soutien empirique à la séquence développem personnalité limite ... 85

II. PARTIE EMPIRIQUE ... 89

PROBLÉMATIQUE ... 89

OBJECTIFS ... 90

ETUDE 1 ... 93

ETUDE 2 ... 109

ETUDE 3 ... 125

ETUDE 4 ... 143

III. DISCUSSION GENERALE... 155

1.SYNTHÈSE DES RÉSULTATS ... 155

1.1ETUDE 1 ... 155

1.2ETUDE 2 ... 155

1.3ETUDE 3 ... 157

1.4ETUDE 4 ... 158

(12)

2.1.1 Facteurs cognitifs et émotionnels ... 160

2.1.2 Facteurs biologiques ... 163

2.1.3 Facteurs sociaux ... 164

2.2UN MODÈLE DE TRAVAIL DÉVELOPPEMENTAL DE L AUTOMUTILATION À L ADOLESCENCE BASÉ SUR LA MENTALISATION ... 165

2.2.1 Contexte développemental ... 166

2.2.2 Facteurs généraux ... 167

2.2.3 Facteurs spécifiques ... 174

2.2.4 Résumé du modèle proposé ... 181

2.3PERSPECTIVES ... 184

2.3.1 Etude psychologique des modifications corporelles adolescentes ... 185

2.4LIMITES ... 190

3.CONCLUSIONS ... 194

IV. BIBLIOGRAPHIE ... 195

V. ANNEXES ... 267

ANNEXE A :VERSION FRANÇAISE DU QUESTIONNAIRE DE FONCTION RÉFLEXIVE... 267

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(14)

manifestations de personnalité limite (PL) observées chez l’adolescent et le jeune adulte, avec un intérêt tout particulier pour les processus réflexifs (ou de mentalisation1).

Notion introduite en psychologie clinique au début des années 1970 par Pierre Marty dans le champ de la psychosomatique psychanalytique, la mentalisation a été reconceptualisée vingt ans plus tard par Peter Fonagy et ses collaborateurs. Elle décrit une forme de cognition sociale (ou capacité sociocognitive) se référant à l’habileté des individus à imaginer les états mentaux intentionnels (p. ex., pensées, désirs) qui sous- tendent leurs propres actions et celles des autres. Son opérationnalisation en termes de

« fonction réflexive » renvoie à l’ensemble des processus psychologiques sous-jacents à la capacité de mentaliser, en particulier dans les contextes d’attachement. En permettant de donner un sens à l’expérience interne et au monde externe, la mentalisation contribue à un fonctionnement interpersonnel satisfaisant où la personne se sent connectée à autrui, tout en réussissant à maintenir son sentiment d’individualité (sans se confondre avec l’autre). La mentalisation, plutôt qu’une capacité isolée, participe d’un réseau de fonctions qui se construisent mutuellement, à savoir la régulation de soi (notamment émotionnelle) et le sentiment de soi comme agent (ou agentivité; agency; composante du soi, définit le fait de se vivre auteur de nos propres actions). Dans la mesure où l’individu est capable de dépasser le niveau du comportement (monde visible), pour reconnaître et donner un sens aux émotions et cognitions qui l’animent, il sera également plus à même de les réguler et de les rattacher à ses actions, se sentant ainsi l’auteur intentionnel de ses actes.

Dès l’origine, l’approche basée sur la mentalisation s’est présentée comme une tentative de fédérer des courants théoriques disparates, voire opposés, tels que la psychologie développementale, la psychanalyse et les neurosciences, afin de parvenir à une formulation holistique, empiriquement fondée et cliniquement utile, des difficultés de la PL. Le modèle basé sur la mentalisation nous a semblé offrir un cadre conceptuel pertinent pour notre travail de thèse, puisqu’il rend compte des processus qui peuvent, d’une part, étayer le développement de manifestations de PL chez l’adolescent et qui, d’autre part, permettent d’appréhender les interrelations observées entre les trois dimensions clefs de la psychopathologie de la PL (dysrégulation émotionnelle,

1 Dans ce travail, les expressions « capacité/processus/habileté/fonctionnement réflexif» et

« capacité/processus/habileté de mentalisation » seront utilisées de manière interchangeable.

(15)

Notre premier chapitre sera consacré à une présentation générale des caractéristiques de la PL, puis à une synthèse des bases théoriques et empiriques de notre cadre conceptuel. Nous verrons qu’à l’origine, la PL était considérée comme une zone grise entre névrose et psychose; nous commencerons de ce fait par reprendre les éléments communs et distincts entre la symptomatologie de la PL, et celle du spectre psychotique. Les travaux dédiés à cette problématique font état, en majeure partie, des rapports entre les catégories diagnostiques (p.ex., TPL et schizophrénie). A l’inverse, nos connaissances à propos des liens entretenus par ces manifestations à un stade plus précoce du développement, c’est-à-dire, non seulement à l’adolescence, mais également avant que leur expression atteigne un degré psychopathologique, sont encore très limitées; la première contribution de notre travail de thèse s’inscrira à ce niveau. Cet exposé historique nous amènera à poursuivre par la présentation des données épidémiologiques puis reliées aux trois dimensions essentielles de la psychopathologie de la PL (auxquelles nous nous référons également en termes de « caractéristiques clefs »).

Nous synthétiserons ensuite deux notions fondamentales de l’approche de la mentalisation sur laquelle nous avons choisi de baser notre compréhension des manifestations de PL, soit la nature développementale et dynamique (niveau de fonctionnement fluctuant) des capacités réflexives. En particulier, notre cadre théorique soutient que les capacités réflexives (et, tel qu’évoqué ci-dessus, les capacités d’autorégulation et d’agentivité) s’acquièrent et opèrent en lien avec la sécurité des relations d’attachement de l’individu (et les caractéristiques qui sont implicites à l’établissement d’un tel type de relations).

Dans notre deuxième chapitre, nous continuerons la présentation de notre cadre théorique en détaillant les bases empiriques des changements effectués dans la conceptualisation plus récente de la mentalisation, reformulée en tant que propriété émergente, dérivée d’un ensemble de dimensions. En accord avec les principes d’une approche développementale de la psychopathologie, nous aborderons chaque dimension/axe de la mentalisation en intégrant dans notre synthèse des données issues du développement typique (comportemental et cérébral) puis relatives aux échantillons de personnes ayant reçu un diagnostic de trouble de la PL. Comme nous le verrons, ce remaniement a pour objectif partiel de proposer une opérationnalisation du concept de mentalisation afin d’en faciliter la mesure. Dans ce cadre, notre travail de thèse se

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Les travaux exposés auparavant nous permettront de soutenir que nos connaissances des processus réflexifs dans l’expression de manifestations de PL reposent encore essentiellement sur des échantillons cliniques de participants adultes. A l’inverse, les capacités de mentalisation et leurs liens avec les manifestations de PL demeurent plus rarement étudiés chez l’adolescent.

Au cours du troisième (et dernier) chapitre, nous résumerons d’abord les processus développementaux bio-psycho-sociaux propres à l’adolescence, et montrerons, ensuite, en quoi ceux-ci font de cette période un moment opportun pour l’étude de la mentalisation et des manifestations de PL. Enfin, nous terminerons en présentant les données empiriques dédiées aux capacités de mentalisation (et à certains autres aspects de notre cadre conceptuel) chez les adolescents avec des traits de PL.

Ayant présenté les données empiriques qui appuient notre cadre théorique, il émergera premièrement que, à l’heure actuelle, le modèle développemental de Fonagy et collaborateurs pourrait bénéficier de l’apport de données permettant d’apprécier non seulement le niveau de fonctionnement réflexif chez des jeunes avec des manifestations de PL sub-cliniques (c’est-à-dire avant l’entrée dans un état psychopathologique), et des comportements reliés aux caractéristiques clefs de la PL (conduites d’automutilation).

Deuxièmement, nous réaliserons que si plusieurs des associations au cœur de cette conceptualisation de la PL bénéficient d’un fort soutien empirique, elles ont, jusque-là majoritairement, été testées deux à deux (p.ex., « attachement et capacité de mentalisation » ; « capacités de mentalisation et symptomatologie de la PL »). En revanche, la relation de médiation qui suggère que l’attachement exerce un effet sur le degré d’expression de symptômes de PL via une perturbation des compétences réflexives, demande à être éprouvée empiriquement dans un échantillon clinique.

Nous disposerons alors des éléments nécessaires pour exposer notre problématique et expliciter l’articulation des objectifs inhérents à la partie empirique de ce travail de doctorat.

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I. INTRODUCTION THEORIQUE

personnalité limite : un modèle basé sur la mentalisation

«

les contemple » (David Hume)

Nous débutons ce chapitre par une présentation générale de la PL, nous amenant en premier lieu à ses aspects nosographiques, ensuite aux trois dimensions (caractéristiques) clefs de la psychopathologie de la PL (dysrégulation émotionnelle, exposer, en second lieu, un mode de compréhension basée sur la mentalisation. Nous évoquons spécifiquement les liens que dans leur développement que dans leur fonctionnement, et comment, en retour, des PL.

1.1 Aspects nosographiques : la déconstruction de certains mythes

Dès son o lité limite (TPL) a été

envisagée en lien avec les troubles et les manifestations du spectre psychotique (p. ex., schizophrénie, trouble de la personnalité schizotypique). Nous commençons cette section par un exposé des données relatives à ce sujet. Nous synthétisons ensuite les données épidémiologiques ayant contribué à reconsidérer certaines idées qui ont longtemps prévalu au sujet des patients avec un diagnostic de TPL, à propos de leur évolution notamment.

1.1.1 A la frontière de la psychose: naissance -limite

La première utilisation du terme « borderline » ou « état-limite » remonte à Adolph Stern, psychanalyste américain qui, en 1938, publie un article fondateur sur une problématique clinique qui se situerait « à la frontière de la psychose et de la névrose ».

Stern (1938) décrit ce type de patients comme narcissiquement fragiles, hypersensibles aux critiques, avec une tendance à idéaliser puis dévaloriser les personnes importantes, y

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compris leur thérapeute, et à recourir à des mécanismes de défense retrouvés chez les patients psychotiques.

A partir des années 1980, les professionnels de la santé mentale concèdent à -

du Manuel Diagnostique et Statistique des troubles mentaux (3rd ed., DSM-III[ American Psychiatric Association, 1980). Celle-ci est caractérisée par des dysrégulations distinctes : émotionnel (p. ex., crises de colère, instabilité affective), interpersonnel (p. ex., peur de ex., automutilation). Dans la cinquième version du DSM (American Psychiatric Association, 2013), le TPL désigne « un pattern

internes et de comportements qui dévient de manière marquée des attentes de la culture chez le jeune adulte. Un tel diagnostic re

symptômes (critères) suivants:

imaginé[ 2. Des relations interpersonnelles instables et intenses caractérisées par une

alternance entre les extrêmes [ 3. Une perturbation

-à- notion de

autodestructeur (p. ex., dépenses, sexualité, toxicomanie, conduite automobile dangereuse, boulimie). 5. Des comportements, gestes ou menaces suicidaires ou sphorie épisodique intense, irritabilité ou anxiété qui dure habituellement quelques heures et rarement plus de quelques jours). 7. Des sentiments chroniques de vide (p. ex., incapacité à exprimer ses désirs et aspirations). 8. Des épisodes de colère inappropriée et intense ou des difficultés à maîtriser sa colère (p. ex.,

graves (p. ex., déper -à-

situation de stress.

reconnu que la quatrième version du DSM (American Psychiatric Association, 1994), ayant été introduit en réponse à un nombre grandissant de travaux indiquant la fréquence élevée de symptômes psychotiques chez les patients avec un diagnostic de TPL. Une

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régulièrement relevée (p. ex., Bahorik & Eack, 2010[ Becker, Grilo, Edell, & McGlashan, 2000[ Rosenberger & Miller, 1989[ K. Schroeder et al., 2012) que le chevauchement symptomatique ne suffirait cependant pas à expliquer. En effet, si le dernier critère du diagnostic de TPL peut rendre compte des recoupements observés avec la dimension positive des troubles du spectre psychotique (p. ex., hallucinations, idées délirantes[ W. T.

Carpenter, Jr. & Gunderson, 1977[ Gras, Amad, Thomas, & Jardri, 2014), il ne peut par contre pas expliquer les associations également retrouvées avec les dimensions désorganisées (p. ex., discours incohérent) et négatives (p. ex., retrait social) de la psychose (p. ex., Fonseca-Pedrero, Lemos-Giraldez, Paino, Sierra-Baigrie, & Muniz, 2012[ Mason, 1995[ Muntaner, Garciasevilla, Fernandez, & Torrubia, 1988).

entre psycho

les différences qualitatives pouvant exister entre les symptômes psychotiques « francs » (qui seraient inhérents aux troubles du spectre psychotique), de celles « » ou « quasi » psychotiques, par exemple plus transitoires ou reliées à des thématiques différentes (qui seraient rencontrés chez les patients avec un diagnostic de TPL[ Oliva, Dalmotto, Pirfo, Furlan, & Picci, 2014[ Zanarini, Frankenburg, Wedig, & Fitzmaurice, 2013). Ces travaux échouent globalement à vérifier que les manifestations psychotiques observées dans le TPL seraient moins graves (p. ex., plus transitoires) et distinctes (p. ex., au niveau du contenu) de « vrais » symptômes psychotiques, ce qui est notamment postulé dans les manuels diagnostiques, à partir du DSM-IV (Kingdon et al., 2010[ Larøi et al., 2012[ Slotema et al., 2012[ Yee, Korner, McSwiggan, Meares, & Stevenson, 2005).

réactivité au stress » (reliant engendrées par les épisodes de la vie quotidienne), plus marquée pour les manifestations

psychotiques présentées au sein de la PL (Glaser, van

Os, Thewissen, & Myin-Germeys, 2010). Les études consacrées à la phénoménologie des

manifestations psychotiques (p. ex., la PL suggèrent

en effet, sinon, une fréquence et une durée comparables à celles des personnes avec schizophrénie (Kingdon et al., 2010), mais notablement différentes de celles rencontrées dans la population tout venant (Slotema et al., 2012). De plus, lorsque des différences sont retrouvées entre les échantillons de patients psychotiques et ceux avec ayant reçu un diagnostic de TPL, elles ne suivent pas forcément la direction attendue. En effet, des

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différences existent dans le degré de négativité du contenu des hallucinations auditivo- verbales (Kingdon et al., 2010) a réponse affective, tous deux accrus chez les patients avec un niveau clinique de symptômes de PL (Hepworth, Ashcroft, & Kingdon, 2013[ Kingdon et al., 2010)

indique que les voix entendues suscitent davantage de détresse (Kingdon et al., 2010) et ont un impact plus négatif chez les personnes qui remplissent les critères pour un TPL que chez celles avec un diagnostic de schizophrénie (Hepworth et al., 2013).

En résumé, ces résultats mettent en évidence la nécessité de reconsidérer le statut des manifestations psychotiques dans la PL (celles-ci ne se distinguant apparemment pas qualitativement de celles rencontrées dans une psychose) et ouvrent à de nouvelles aspects phénoménologiques[ peu de travaux se sont attelés à identifier les mécanismes sous-jacents partagés et/ou distincts qui puissent rendre compte des ressemblances et/ou

environnementaux (p. e

communs à la psychose et à la PL figurent parmi les hypothèses prometteuses, évoquées soit pour spécifier leur lien (Barnow et al., 2010), soit pour distinguer les manifestations observées dans un trouble aigu, telle que la psychose (Gras et al., 2014[ Oliva et al., 2014). Ces hypothèses se limitent néanmoins à des symptômes précis (hallucinations) et demandent encore à être répétées empiriquement. La question des mécanismes psychologiques capables, face à une symptomatologie commune, de rendre compte des recoupements et des spécificités entre les dimensions de la PL et celles psychotiques doit principalement sur des échantillons issus de la population clinique, de nombreux facteurs confondants peuvent biaiser l

les deux ensembles de manifestations[

investigations à des échantillons de la population générale, particulièrement lors des

(22)

1.1.2 Données épidémiologiques

Dans la population générale, 0.5 à 5.9% des individus rempliraient les critères pour un diagnostic de TPL, dont les premières manifestations apparaissent de manière représente le trouble le plus fréquent dans les échantillons cliniques. Sa prévalence touche 10% des patients ambulatoires, de 15 à 25% des patients hospitalisés et atteint 29.5% dans certains échantillons spécifiques

2008). Alors que les études menées dans les services de santé mentale rapportent des point de vue épidémiologique, le ratio homme/femme est de 1:1 (Swartz, Blazer, George,

& Winfield, 1990). Ceci suggère un faible accès des hommes aux structures de soins psychiatriques et psychologiques[ les hommes avec un diagnostic de TPL seraient sans pour autant y être diagnostiqués (Black et al., 2007).

Longtemps considéré comme un trouble chronique et résistant à toute forme de thérapie, un ensemble de travaux rétrospectifs, puis plus récemment longitudinaux nous amènent à reconsidérer ce point de vue. Ces données indiquent en effet, non seulement troubles de la personnalité, mais aussi une amélioration naturelle des symptômes au cours du temps (Biskin & Paris, 2012[ Shea et al., 2009) Zanarini et al. (2007) détaillent la progression de 24 symptômes sur une période de 10 ans et observent,

symptômes affectifs (p. ex., sentiments de vide). Ces résultats véhiculent une conception de la PL comme un trouble hybride, composé de manifestations « aigües/état » (p. ex.,

trait

échouent à retrouver cette distinction et indiquent un déclin similaire des neuf critères diagnostiques (50% sur 10 ans[ Gunderson et al., 2011).

Si le tableau clinique de la PL

convergent également vers un tableau plus sombre quant à la persistance des difficultés fonctionnelles (p. ex., niveau professionnel, vie de couple), imputable en partie aux troubles comorbides (diagnostic supplémentaire à celui du TPL)

le quotidien des patients et le décours naturel du trouble (Zanarini, Frankenburg, Hennen, Reich, & Silk, 2004)

(23)

chronique) que psychopathologiques, qui dépassent le cas de la psychose évoquée précédemment (p. ex., D. M. Johnson et al., 2003). Johnson et collaborateurs (2003) rapportent en effet que 72% des patients avec un TPL souffriraie

la personnalité (p. ex., trouble de la personnalité antisociale, narcissique ou

personnalité (p. ex -traumatique ou

. Les forts taux de comorbidité caractérisent également les échantillons

présentant une symptomatologie de PL en comparaison d

s types de psychopathologie. Ceux-ci rapportent notamment davantage de symptômes internalisés (anxiété ou dépression) ou externalisées (p. ex., trouble du comportement[ Ha, Balderas, Zanarini, Oldham, & Sharp, 2014).

Ainsi, les données actuelles mettent en évidence la déconstruction de certains

« borderline

interpersonnel distinctif et la forte hétérogénéité des échantillons de personnes remplissant les critères pour un diagnostic de TPL.

Les dissemblances entre les individus ayant pourtant tous reçu un même te entité nosographique. Le seuil fixé par les manuels diagnostiques, exigeant la présence de cinq critères parmi neuf autorise en effet pas moins de 151 combinaisons différentes. De ce fait, deux personnes a amené certains professionnels et chercheurs à promouvoir une vision dimensionnelle de la PL, davantage capable de rendre compte des fluctuations développementales (A. L.

Miller, Muehlenkamp, & Jacobson, 2008). En effet, si les catégories diagnostiques ont une synthèse intelligible de traits complexes, elles entrainent également une perte -pathologique. A

-à-dire symptomatique) de traits de

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(Widiger & Samuel, 2005) linique de PL ne se réfère donc pas à un fonctionnement qui diffère qualitativement de la norme, mais davantage à une amplification de traits de personnalité ordinaires sous-tendus par des mécanismes communs (Paris, 1998[ M. L. Schroeder, Wormworth, & Livesley, 1992).

Le nombre de facteurs qui composent la structure latente des manifestations de PL fait

majoritairement entre un et trois facteurs (pour une revue, voir Michonski, 2014). A parcimonieuse) est généralement préférée, notamment en raison de la forte corrélation observée entre les facteurs rapportés par les structures multidimensionnelles (Aggen, Neale, Roysamb, Reichborn- Kjennerud, & Kendler, 2009[ Chabrol, Montovany, Callahan, Chouicha, & Duconge, 2002[ Clifton & Pilkonis, 2007[ Feske, Kirisci, Tarter, & Pilkonis, 2007[ Fossati, Madeddu, & Maffei, 1999[ Johansen, Karterud, Pedersen, Gude, & Falkum, 2004[

Sanislow et al., 2002). Toutefois, bien que le nombre exact de facteurs ne puisse encore dysfonctionnements caractérisent la psychopathologie du TPL: la dysrégulation (Biskin & Paris, 2012). Tous trois origine (p. ex., Linehan, 1993) et le maintien des symptômes (p.

ex., Stepp et al., 2014).

Dans la prochaine section, nous caractérisons brièvement chaque domaine de la psychopathologie de la PL tour à tour, en précisant son expression clinique paradigmatique, et en exposant les résultats empiriques principaux, nécessaires à une meilleure représentation des personnes avec des dysfonctionnements liés à la PL.

1.2

1.2.1 Dysrégulation émotionnelle

La dysrégulation émotionnelle décrit un ensemble de réponses émotionnelles peu modulées (sans nuance) et inadéquates, recouvrant une pluralité de processus intervenant (Beauchaine, Gatzke-Kopp, &

Mead, 2007). Parmi ceux- augmentation des niveaux de sensibilité, de réactivité et de labilité émotionnelles, de même que la durée prolongée des réponses affectives, ont été du tableau clinique de la PL, mais aussi comme déclencheurs de nombre de ses symptômes précis

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(Crowell et al., 2012[ Crowell, Beauchaine, & Linehan, 2009[ Crowell, Kaufman, &

Beauchaine, 2014[ Linehan, 1993). Cliniquement, les accès de colère voire de rage, les comportements inadaptés (p. ex., automutilation, prise de toxique, hyperphagie perturbation des relations interpersonnelles et les conduites impulsives qui peuvent

ivre, témoignent de ce domaine de difficultés (Biskin & Paris, 2012).

Empiriquement, les données comportementales soutiennent majoritairement le profil avancé par Linehan (1993) et ses successeurs (Crowell et al., 2009[ Crowell et al., 2014)

symptomatologie de PL au matériel émotionnel[ ces derniers tendent non seulement à attribuer une valence émotionnelle à un stimulus neutre (pour une revue, voir Mitchell, Dickens, & Picchioni, 2014) mais également à dévoiler des performances cognitives plus lourdement entravées par du matériel émotionnel

de la réponse dominante[ pour une revue, voir Baer, Peters, Eisenlohr-Moul, Geiger, &

Sauer, 2012). Une deuxième propriété du profil émotionnel de la PL réside dans e de leurs réactions affectives (pour une revue, voir Rosenthal et al., 2008). Rétrospectivement, les patients ayant reçu un diagnostic de TPL rapportent des ontrôle (connus pour leur humeur

variable, p. ex., trouble bipolaire (Henry et al.,

2001[ Koenigsberg et al., 2002). Dans ce sens, les travaux basés sur une méthodologie écol

variations affectives (Ebner-Priemer et al., 2005) indiquent des changements émotionnels plus importants, abrupts et durables dans les échantillons de patients ayant reçu un diagnostic de TPL par rapport à la population tout venant (Russell, Moskowitz, Zuroff,

Sookman, & Paris, 2007) (Cowdry,

Gardner, O'Leary, Leibenluft, & Rubinow, 1991[ Nica & Links, 2009[ Stein, 1996). Ces tristesse (Reich, Zanarini, & Fitzmaurice, 2012[ Trull et al., 2008). Concernant enfin le ctives parlent en (R. W. Carpenter & Trull, 2013[ Rosenthal et al., 2008)

(26)

ex., Herpertz et al., 2001[ Herpertz, Kunert, Schwenger, & Sass, 1999[ Herpertz et al., 2000[ Suvak et al., 2012).

également la tâche de modulation affective plus complexe et soutiennent de ce fait [ par exemple, les conduites auto-agressives et la prise de substances peuvent servir cette fonction (Biskin

& Paris, 2012). En outre, des difficultés sont également observées dans les mécanismes ionnels, -à-dire au sein des stratégies de régulation émotionnelle cognitive (Thompson, 1991).

Ces dernières sont généralement distinguées selon deux catégories, les stratégies adaptatives ( -à-dire celles contribuant à diminuer

ex., la propension à mett tive) et non adaptatives -à-dire la dramatisation, le blâme de soi[ Garnefski, Kraaij, & Spinhoven, 2001). Cependant, pour certaines stratégies, la dichotomie est moins claire, pouvant par exemple glisser vers de la résignation si elle est utilisée à outrance (van Wijk-Herbrink, Andrea, & Verheul, 2011). Bien que les études dédiées à la facette cognitive de la régulation émotionnelle soient plus rares, elles tendent généralement à relier les difficultés de la PL

ences désagréables (Chapman, Dixon-Gordon, &

Walters, 2011[ Conklin, Bradley, & Westen, 2006[ Rosenthal, Cheavens, Lejuez, & Lynch, 2005[ Selby, Anestis, Bender, & Joiner, 2009[ J. M. Smith, Grandin, Alloy, & Abramson, 2006[ van Wijk-Herbrink et al., 2011), chacune de ces stratégies ayant comme diminuer. Van Wijk-Herbrink et collaborateurs (2001) rapportent également une association entre la sévérité des manifestations de divers troubles de la personnalité et un adaptatives.

Le profil comportemental mis en lumière ci-dessus est en partie médiatisé par des processus neurobiologiques dysfonctionnels, en particulier dans les circuits fronto- limbiques (Friedel, 2004[ Ni, Chan, Chan, McMain, & Kennedy, 2009). Les données de neuroimagerie fonctionnelle mettent généralement en évidence un recrutement moindre

(27)

des régions frontales ainsi que des anomalies dans leurs patterns de connectivité, de une symptomatologie de PL (Herpertz, Jeung, Mancke, & Bertsch, 2014[ Schmahl &

Bremner, 2006). Par ailleurs, les dysfonctions du circuit cortico-limbique dévoilées ici présence de perturbations dans les interactions sociales, fournissant ainsi un lien possible entre les trois caractéristiques distinctives de la psychopathologie de la PL (Krause-Utz, Winter, Niedtfeld, & Schmahl, 2014). Nous présentons ci-dessous les résultats liés au

second domain .

1.2.2 Impulsivité

planifiés[ elle englobe des aspects moteurs (p. ex., incapacité à inhiber une réponse prédominante) et cognitifs (p. ex., prise de décision impulsive telle que la capacité à différer une gratification[ Reynolds, Ortengren, Richards, & de Wit, 2006). La multi-

dimensionnalité du Whiteside et Lynam

(2001) proposent notamment une structure en quatre facettes incl

(tendance à présenter des réactions fortes en contexte émotionnel), le manque de le manque de persévérance (difficulté à rester concentré sur des tâches difficiles) et la recherche de sensations (te

nouvelles expériences et prises de risque).

Dans le tableau clinique

prévalence importante des conduites de mises en danger, en particulier lorsque moins une tentative de suicide passée. Les manifestations agressives, les accès de colère déclenchés par des événements parfois minimes, ou la tendance à jouer excessivement et soi défaillants (Biskin & Paris, 2012).

Les travaux empiriques menés en lien avec la PL esquissent un portrait en deux teintes, modulé par la nature de la mesure (McCloskey et al., 2009). Premièrement, les études basées sur des auto-questionnaires rapportent classiquement de plus hauts niveaux (p. ex., trouble bipolaire, Boen et al.,

(28)

personnalité, McCloskey et al., 2009) et de la population tout venant (Domes et al., 2006[

Dougherty, Bjork, Huckabee, Moeller, & Swann, 1999[ Wilson et al., 2007). En particulier, les personnes ayant reçu un diagnostic de TPL présentent des difficultés aux (Boen et al., 2015[ Lynam, Miller, Miller, Bornovalova, & Lejuez, 2011) contribue également à la propension à rapporter un niveau élevé de manifestations de PL dans la population tout venant (Lynam et al., 2011). Deuxièmement, les travaux incluant des tâches de laboratoire apportent un regard

déficits de planification (Lenzenweger, Clarkin, Fertuck, & Kernberg, 2004)

de la réponse dominante ou motivationnelle, en particulier en réponse à des stimuli associés à une punition (Hochhausen, Lorenz, & Newman, 2002)

groupes cliniques, voire de contrôle sains (Jacob et al., 2010[ Lampe et al., 2007[

McCloskey et al., 2009).

résumées ci-dessus.

En effet, comme illustré par Chapman, Walters, et Gordon (2014)

contexte émotionnel dans nce[ les participants avec un haut peur » que

« neutre (p. ex.,

A. Sebastian, Jacob, Lieb, & Tuscher, 2013), ces résultats suggèrent que les comportements impulsifs associés à la PL ne sont pas nécessairement une tendance

« trait

Au niveau neuronal, les échantillons de participants avec un niveau clinique de cognitif des impulsions (p. ex., cortex préfrontal dorso-latéral et médial) face à une provocation (Herpertz et al., 2014). Par exemple, Jacob et collaborateurs (2013)

différences comportementales, dans la condition « colère

vité

(29)

ne sont pas recrutées dans le groupe de patients avec des difficultés de PL (Jacob et al., 2013). Enfin, des anomalies sont aussi retrouvées chez ces patients dans les réseaux du cerveau au repos (Wolf et al., 2012), impliqués dans la gestion de la colère (p. ex., régions latérales et médiales du cortex orbito-frontal[ C. Blair & Raver, 2012).

niveau comportemental, les anomalies dans les processus de traitement émotionnel et le manque de contrôle de soi ont été con

dernière) caractéristique, la plus saillante de la PL, soit la perturbation des relations interpersonnelles (Herpertz et al., 2014).

1.2.3 Dysfonctions sociales

Les dysfonctions sociales, caractérisées par un pattern relationnel excessivement instable, représentent la dimension la plus spécifique de la PL (Herpertz et al., 2014), et peut-être la plus handicapante (p. ex., Gunderson et al., 2011[ Zanarini, Frankenburg, Reich, & Fitzmaurice, 2012). Un quart des individus qui présentent un degré clinique de manifestations de PL maintiennent un niveau de fonctionnement similaire à celui de la population générale. Or, ceux chez qui le trouble induit un handicap fonctionnel ont 80% de risque que celui-ci perdure après la rémission de la symptomatologie impulsive et émotionnelle (Gunderson et al., 2011).

individus avec un symptomatologie marquée de PL, résumé par Gunderson et Lyons- Ruth (2008) comme une combinaison paradoxale de besoins intenses de proximité et part, dans le fait que les conséquences parmi les plus graves des manifestations de PL (conduites auto-dommageable suicidaire ou non) surviennent souvent dans un contexte, ou en réaction à, un évènement interpersonnel (p. ex., Brodsky, Groves, Oquendo, Mann, & Stanley, 2006).

Les travaux empiriques dédiés au domaine social de la psychopathologie de la PL, longtemps parent pauvre de

des adultes avec un diagnostic de TPL (Herpertz et al., 2014). Ces données ont permis (pour une revue, voir Crombie & Fonagy, 2013) et (pour une revue, voir Agrawal, Gunderson,

(30)

(Gunderson, 2009) e ne cesse de

croître, propose on sociale pouvant sous-tendre la

dimension interpersonnelle de la PL (Herpertz et al., 2014).

distingue les patients ayant reçu un diagnostic de TPL, d

cliniques, particulièrement au niveau des abus et négligence de type émotionnel (Crombie

& Fonagy, 2013[ Gratz, Tull, Baruch, Bornovalova, & Lejuez, 2008[ Machizawa- Summers, 2007[ Specht, Chapman, & Cellucci, 2009[ Zhang, Chow, Wang, Dai, & Xiao, 2012) des vécus traumatiques sur le fonctionnement individuel (p.

ex., régulation émotionnelle, représentation de soi) et interpersonnel (p. ex., tion causale des expériences aversives précoces dans la trajectoire (Carlson, Egeland, & Sroufe, 2009[ Crawford, Cohen, Chen, Anglin, & Ehrensaft, 2009[ Ensink, Biberdzic, Normandin, & Clarkin, 2015[ Lyons-Ruth, 2008) .

manifestations de PL chez le jeune adulte. Précisément, cette étude prospective conduite dans un échantillon à risque (référé pour des difficultés parentales), composé de 162

jeunes mères et de leur premier enfant, suivi n

exergue le rôle prédicteur de la maltraitance (mesurée à 12 mois) sur les symptômes de

PL (mesurés à mesuré à 18 mois) et la qualité des

mesurées à s termes,

-à-dire les attentes et attitudes liées à soi dans les relations proches), comme de potentiels médiateurs du lien entre abus et apparition de ma

adulte (Carlson, Egeland, et al., 2009). Dans ce sens, une deuxième étude indique un effet

des séparations )

abus (forts niveaux

PL ultérieure (Crawford et al., 2009)

premières années de vie (p. ex., communication maternelle interrompue[ Lyons-Ruth, 2008) prédiraient le risque de manifestations de PL futures en interaction avec les ant (p. ex., Crowell et al., 2014[ Lyons-Ruth,

(31)

Brumariu, Bureau, Hennighausen, & Holmes, 2014). Crowell et collaborateurs (2014) montrent par exemple que les attitudes parentales qui disqualifient le vécu affectif de présente aussi des vulnérabilités au niveau génétique (difficultés de tempérament).

préc

élégamment illustrée par les travaux longitudinaux ci-dessus, est également soutenue par ulte présentant une symptomatologie de PL (pour une revue, voir Agrawal et al., 2004). Ces travaux illustrent que les individus avec des manifestations cliniques de PL présentent un é important (p. ex., crainte simultanée 2011)

psycho

par contre spécifique à la problématique de PL (Choi-Kain, Fitzmaurice, Zanarini, Laverdiere, & Gunderson, 2009) été lié à la relation a été également associé avec les deux autres dimensions clefs de la psychopathologie de PL. Scott, Levy et Pincus (2009) proposent, en effet, une modélisation structurale des liens entre ative et les symptômes de PL. Les indices anxieux exerce une influence sur le niveau de symptômes de PL via son effet sur termes, le lien entre attachement anxieux : celui-

point de vue développemental,

prédit des altérations au sein des circuits cérébraux fondamentaux pour la régulation émotionnelle, observées à 22 ans et retrouvées aux niveaux morphologique et fonctionnel (Moutsiana et al., 2014).

Ainsi, les résultats présentés ci- de

(32)

dans la PL des stratégies qui privilégient, en cas de détresse, une activation du système à rechercher la proximité des personnes proches) et chronique (p. ex., besoin de réassurance constant).

Ces études relèvent de plus le manque de régulation efficace face à une situation de stress cherche de proximité relationnelle) comme aspect distinctif de la PL.

Par ailleurs, bien que les travaux scientifiques sur la dysrégulation émotionnelle et publications consacrées aux mécanismes sociocognitifs associés aux dysfonctions sociales (pour revues, voir Herpertz et al., 2014[ Lazarus, Cheavens, Festa, & Rosenthal, 2014[ Sharp, 2014). Ces travaux révèlent des difficultés au sein des processus de cognition sociale, par exemple une forte réactivité au stress interpersonnel, particulièrement aux expériences de rejet[ des difficultés dans les capacités de mentalisation[ et un manque de confiance et de coopération (Herpertz et al., 2014). Nous synthétisons ci-dessous brièvement les résultats liés au premier point (réactivité au stress/sensibilité au rejet), alors que les deux derniers (mentalisation et confiance) qui sont au ur de notre cadre théorique seront exposés dans la section suivante.

Concernant la sensibilité au stress interpersonnel, les patients avec un diagnostic de TPL réagissent émotionnellement plus intensément aux stimuli sociaux que non sociaux (p. ex., performance académique[ Chapman et al., 2011). Ils se caractérisent par une crainte, des perceptions et des réactions excessives aux indices, même minimes, de rejet social (p. ex., Ayduk et al., 2008[ Berenson, Downey, Rafaeli, Coifman, & Paquin, 2011[ Renneberg et al., 2012). Ceci se manifeste également au niveau expérimental, dans des paradigmes qui miment un processus ostracisant tel que le cyberball (Eisenberger, Jarcho, Lieberman, & Naliboff, 2006). Ce dernier consiste en un jeu de balles informatisé entre le participant et deux partenaires en ligne (confédérés). Au fil des échanges de balles, le participant est soit inclus, soit exclu du jeu par les deux confédérés (Eisenberger et al., 2006). Typiquement, la problématique de PL a été associée à un inclusion » de la tâche (Staebler, Helbing, Rosenbach, & Renneberg, 2011)

vouées à caractériser les événements et les émotions vécues, dans le quotidien, par les personnes avec des difficultés de PL indique que les sentiments de rejet précipiteraient

(33)

également les conduites auto- ou hétéro-agressives typique de la symptomatologie de PL (Staebler et al., 2011).

En résumé, à partir des travaux consacrés aux dysfonctionnements émotionnels, cliniques, nous pouvons mettre en exergue, chez les adultes avec une problématique de PL, les spécificités suivantes: 1) un profil de réponses émotionnelles de caractère excessivement durable et variable qui favorise 2) un engagement dans des stratégies de régulation émotionnelle cognitive et comportementale non adaptatives[ 3) une impulsivité auto-reportée « trait » qui se manifeste au niveau comportemental en [ 4) une forte prévalence ce[ 5) un fonctionnement interpersonnel adulte, révélateur de la prévalence des relations [ 6) une hyperréactivité aux stimuli interpersonnels, en particulier aux indices et expériences de rejet

Ce dernier point révèle

PL qui, en plus de considérer chacune des trois dimensions de la PL puisse dans un même temps rendre compte de leurs interactions. Trois courants conceptuels principaux coexistent pour rendre compte des trajectoires développementales pouvant mener à : le modèle biosocial (Crowell et al., 2014), les (Gunderson & Lyons-Ruth, 2008[ K. N. Levy, 2005) et le modèle basé sur la mentalisation (Fonagy & Luyten, 2009) des difficultés de PL.

constitutionnels (p. ex., vulnérabilité génétique favorisant de faibles capacités de

régulation émotionnelle de

se différencie cependant selon la dimension de la PL qui est privilégiée et, donc, la place accordée à la nature, au contexte et aux répercussions interpersonnelles. Marsha Linehan a essentiellement porté son attention sur les processus de dysrégulation émotionnelle.

Selon elle, le profil émotionnel des patients qui reçoivent un diagnostic de TPL découle -à-dire qui inhibe les possibilités de régulation adaptative) et des difficultés de (hypersensibilité émotionnelle trait[ Linehan, 1993)[ les travaux de Linehan sont poursuivis et complétés par ses successeurs qui y ajoutent la dimension

(34)

Gunderson et Lyons-Ruth (2008)

dysrégulations de la PL dans la ligné Ces derniers vers un pattern interpersonnel typique de la PL. Ils étudient comment une prédisposition

qui cherchent à contrôler l

ionnement social, mais prend le parti de privilégier une facette de la psychopathologie de la PL. En revanche, au

ne rend compte des mécanismes développementaux qui sous-tendent les interactions basée sur la mentalisation de la PL (Fonagy & Luyten, 2009). Celle-ci propose en effet -clinique qui puisse rendre compte des interrelations entre les dimensions clefs de la psychopathologie de la PL (au niveau de leur développement et dans le fonctionnement adulte), et susciter des interventions qui répondent aux besoins cliniques des patients.

1.3.

de la personnalité limite

Nous abordons ci-dessous la seconde partie de ce chapitre, dédiée à la présentation des aspects fondamentaux de notre cadre conceptuel. Etant donné que le lien entre mentalisation et attachement y occupe une place centrale, nous commençons sur les éléments théoriques saillants liés aux particularités du développement et du fonctionnement des capacités de mentalisation. Ces dernières sont conceptualisées comme enchevêtrées dans un réseau de processus plus large (agentivité, régulation de soi, lié au du (Mikulincer & Shaver, 2007).

(35)

1.3.1 Attachement : généralités

de maintenir (ou retrouver) la proximité et la protection du pourvoyeur de soins (ou et à regagner un sentiment de sécurité (Sroufe

& Waters, 1977). La recherche de la proximité représente la stratégie primaire mise en (Bowlby, 1969/1982).

activités (p. ex., exploration[ Bowlby, 1969/1982)

(p. ex., en cas de besoin[ Bowlby, 1969/1982)

un cercle vertueux qui promeut le développement des capacités de régulation -même) et ouvre vers des relations proches satisfaisantes (Fredrickson, 2001).

Au contraire

ionnellement) et/ou insensible à sa recherche de sécurité (Bowlby, 1973)

il répond aux situations de menace par des stratégies « secondaires » qui entrainent, soit

une hyperactivation, soit une désac (p. ex., Cassidy &

Kobak, 1988), (p. ex., Mikulincer & Shaver,

2007).

préoccupé » et « craintif » (Bartholomew & Horowitz, 1991). Elles se révèlent par exemple dans des demandes de réassurance constantes ou dans des comportements « adhésifs/collants » (recherche de proximité continue). Elles impliquent des modèles internes opérants de soi négatif (Mikulincer & Shaver, 2007).

(36)

e à un stimulus menaçant, soutenant une hypervigilance aux indices indiquant une menace potentielle (Vrticka, Andersson, Grandjean, Sander, &

Vuilleumier, 2008).

En miroir, les stratégies secondaires de désactivation sous-tendent la dimension les patterns du même nom, ou « détaché » (Bartholomew

& Horowitz, 1991)

associées à des modèles internes (Mikulincer & Shaver, 2007).

Au niveau neuronal, elles pourraient être reliées à une hypo-activation des zones impliquées dans la récompense sociale (désactivation des zones striatales et tegmentum ventral en réponse à un visage souriant[ Vrticka et al., 2008).

type de stratégie et oscille entre une hyper-activation et une désactivation du système, de m

craintif- évitant» (également référé en tant que « non résolu », Bartholomew & Horowitz, 1991[

-Ruth, 2008). Ce dans un style relationnel perturbé et instable passant de la fusion à une mise à distance de (Mikulincer & Shaver, 2007).

succédé,

(Fonagy, Gergely, Jurist, & Target, 2002[

Gergely & Watson, 1996[ Meins, 1997[ Slade, Grienenberger, Bernbach, Levy, & Locker, 2005)

ensemble de fonctions, soit la régulation de soi, les capacités de mentalisation et un sentiment de soi comme agent/agentivité (Fonagy et al., 2002[ Fonagy, Gergely, &

Target, 2007[ Fonagy & Target, 1996, 1997, 1998a[ Fonagy, Target, Gergely, Allen, &

Bateman, 2003[ Gergely & Watson, 1996).

(37)

1.3.2 Attachement sécure, développement de la mentalisation et régulation de soi

ent et précise en (Fonagy et al., 2002[ Gergely & Watson, 1996[ Meins, 1997[ Slade, Sadler, et al., 2005). La figure s tentatives répétées de saisir et de mettre en mots les signaux émis comprendre que les personnes avec qui il interagit et lui-même, sont des agents motivés par des états mentaux intentionnels -à-dire conscients et délibérés, p. ex., pensées, désirs[ pour une revue, voir Sharp & Fonagy, 2008) ction suivante propose une illustration concrète de ce processus.

Un bébé de 6 mois pleure au milieu de la nuit, réveillant ses parents. Le père encore au lit, se tourne vers sa partenaire e lui dit : « O

toi juste là. Tu es mouillée...tu as trop chaud...ou tu as fait un cauchemar

peut-être ? bras, la réconforte et fait

le nécessaire. Quelques minutes plus tard, toute la famille a retrouvé le sommeil2.

-à-

congruente (la tonalité de la réponse affective du père était cohérente avec les signaux

(fonction miroir parentale[ Gergely & Watson, 1995). Ceci a permis une ible.

Lorsque ces échanges se répètent, la capacité du pourvoyeur de soins à

(38)

itre et ainsi, à progressivement créer un système de représentations symboliques de ses états internes (accès à la représentation de ses expériences viscérales, p. ex., battements de » (p. ex., Gergely & Watson, 1996, 1999[ Leslie, 1994) . Il peut alors commencer à utiliser ce système de représentation mentaux -à-dire commencer à « mentaliser » ses actions[ Fonagy & Target, 1997). La

-à-

(agentivité[ Fonagy & Target, 1997)

développement sociocognitif, révélant que les réponses apportées par le pourvoyeur de soins étaient majoritairement contingentes, congruentes et marquées aux signaux émis (Fonagy et al., 2002[ pour un résumé de la séquence développementale présentée ci-dessus, voir figure 1). Toutefois, les capacités parentales ne représentent pas ex., pleurs abondant et impossible à calmer) ne pouvant en effet être ignorée.

un ensemble de travaux relativement anciens qui montrent une association entre la

relation mère- (capacité de représenter une

chose par une autre, p. ex., le jeu de faire semblant[ Bretherton, Bates, Benigni, Camaioni,

& Volterra, 1979[ Vygotsky, 1978[ Werner & Kaplan, 1963). Plus récemment, les liens entre attachement et mentalisation. Celles-ci évaluent la capacité d

des comportements3

sécure réussissent ce type de tâche plus précocement que les enfants avec un attachement

3 Un exemple typique de paradigme de fausse croyance utilisé en psychologie développementale est celui

« Maxi et le chocolat » (Wimmer & Perner, 1983) et sa maman sont dans la cuisine, ils rangent le chocolat dans le réfrigérateur. Maxi part rejoindre ses amis pour jouer. Pendant son absence, sa maman décide de préparer un gâteau. Elle prend le chocolat dans le réfrigérateur, en utilise une partie et range le reste du chocolat dans le placard. Plus tard, Maxi revient, il veut manger du chocolat. Où Maxi va-t-il chercher le chocolat ?"

(39)

insécure (de Rosnay & Harris, 2002[ Fonagy, Steel, Steele, & Holder, 1997[ Fonagy &

Target, 1997[ Harris, 1999[ Meins, Fernyhough, Russel, & Clark-Carter, 1998[ Ontai &

Thompson, 2002[ Raikes & Thompson, 2006[ Steele, Steele, Croft, & Fonagy, 1999[

Symons, 2004[ Thompson, 2000). Cependant, les corrélations observées entre systématiquement reproduites, suggérant la présence de facteurs médiateurs (Meins et al., 2002[ Oppenheim, Koren-Karie, Etzion-Carasso, & Sagi-Schwartz, 2005[ Raikes &

Thompson, 2006[ Sharp & Fonagy, 2008).

Le niveau des capacités réflexives pare -à-

attribuer une signification mentale (p. ex., Meins, Fernyhough, Fradley, & Tuckey, 2001[ Meins et al., 2003[ Meins et al., 2002[

Sharp & Fonagy, 2008[ Slade, Sadler, et al., 2005), a notamment été associé aussi bien à (pour une revue, voir Sharp & Fonagy, 2008) Fonagy, Steele, Steele, Moran, et Higgitt (1991) évaluent les capacités réflexives de 100 pères et 100 mères avant la naissance de leur premier enfant, à partir du nombre de références aux états mentaux du futur nourrisson présentes dans les narrations parentales[ ce score est és réflexives parentales contribue à

le niveau de réflexivité des commentaires maternels dans les premiers mois du nourrisson

de manière bidirectionnelle par les caractéristiques des deux partenaires, soutiennent le

me agent et de régulation de soi (y compris émotionnel). Le mécanisme promoteur de cette séquence développementale ne -même, mais davantage les caractéristiques parentales

inverse, il en découle logiquement que des erreurs récurrentes dans

(40)

psychopathologie, capacités réflexives basses), peuvent entraver le développement (Meins et al., 2001[ Meins et al., 2002[ Sharp, 2006[ Sharp &

Fonagy, 2008)

manifestations psychopathologiques (Sharp & Fonagy, 2008), en particulier celles caractéristiques de la PL (Carlson, Egeland, et al., 2009).

Figure 1.

sentiment de soi et développement de la mentalisation (et des fonctions reliées).

sécure suggère que le pourvoyeur de soin tingente, peut progressivement accéder à des représentations de ses états internes ( passage de sensations viscérales aux représentations de second-ordre) et internaliser ces reflets, constitutifs de la base du sentiment de soi. Ce promeut le développement des dotés s

régulation de soi.

1.3.3 Attachement insécure, capacités fragiles de mentalisation et émergence des dimensions de la personnalité limite

Un raisonnement en miroir de celui conduit pour les relations sécures permet pleinement déployer ses facultés à mentaliser et les fonctions de régulation de soi et

(41)

(Fonagy et al., 2002). Comme illustration, nous proposons de reprendre la vignette présentée ci-dessus en y apportant de légères modifications.

Un bébé de 6 mois pleure au milieu de la nuit, réveillant ses parents. Le père encore au lit, dit à sa partenaire « Elle le fait exprès, elle sait que je dois me lever demain ». Il se rend ensuite vers son enfant : « Toi petit monstre... tu te réveilles seulement pour -tu me réveiller comme ça... tu crois vraiment que je ne comprends pas...maintenant rendors toi. ». Il retourne se coucher et se rendort malgré la persistance des pleurs.

[ celle-ci reste non régulée, empêchant le bébé de regagner un sentiment de sécurité, de

réaction aux pleurs), ses propos et attitudes manquent en revanche de congruence et de

un processus normal, les parents ne pouvant être sensibles à (p. ex., Fonagy et al., 2003). Or si ce schéma interactif -tendent ses expériences physiques (puisque les reflets parentaux manque de congruence, de contingence et/ou de marquage), perturbant le développement de ses capacités de

- même (alien self, parties étrangères de soi/aspects de soi étranger[ Fonagy, Leigh, et al., 1995[ Fonagy & Target, 2000[ voir figure 2).

nt celles de PL.

En effet, au fil des interactions associées aux environnement insécures, la construction de

(42)

sont fragilisées, ce qui peut conduire par exemple

(p. ex., Fonagy & Luyten, 2009[

Fonagy et al., 2003).

Figure 2.

étrangers de soi, et fragilisation de la mentalisation (et des fonctions reliées). Cette suggère que le pourvoyeur de état mental non contingent, non congruent et/ou non

marqué. Ainsi, entations de ses états

internes et en internalise des reflets déformés, ce qui participe à la formatio sentiment de soi fragile. Certains aspects de soi sont alors comme étrangers. Ce

et des fonctions associées

prospective de Carlson et collaborateurs (2009), préalablement présentée, soutient empiriquement la pertinence de cette trajectoire développementale. Les auteurs observent en effet une association entre les difficultés de PL à 28 ans. Ainsi, les difficultés qui interviennent alors que les bases de la

situation stressante.

(43)

simple » ensemble de fo

pourquoi en de

de la s

- construisent de la manière la plus optimale au travers les interactions se déroulant dans un environnements sécure[ en retour, les relations insécures signent le risque de

ne se limi la mentalisation lors des premières années de vie varie chez un même individu selon les moments,

-dessous les données qui relient les réflexive/contrôlé) des capacités de mentalisation.

1.3.4 Nature fluctuante des capacités de mentalisation : attachement comme modérateur de leur fonctionnement

Les capacités de mentalisation requièrent un ensemble de processus complexes et contrôlés, liés aux capacités exécutives et principalement dépendants du fonctionnement relation en U-inversé est observée entre le degré de stress et le niveau de performance lié aux capacités cognitives de haut niveau[ celui-ci

certain seuil (Arnsten, Mathew, Ubriani, Taylor, & Li, 1999[ Mayes, 2000, 2006). Au-delà de ce seuil, le système neurochimique qui administre le cortex préfrontal se met en veille.

Les zones corticales postérieures et sous-corticales qui régissent des processus relativement automatiques, dépendant des systèmes motivationnels (p. ex., recherche de utenant

(44)

2006).

En ce qui concerne la mentalisation, la désactivation des mécanismes contrôlés se -à-dire une tentative coûteuse cognitivement et délibérée de comprendre ses réactions, son esprit et ceux

plutôt que de tire -à-dire des

prendre des décisions rapidement, basées sur des caractéristiques visibles, par exemple pour décider de

processus -à-

termes abstraits, les comportements ne sont interprété

des éléments concrets uniquement[ Fonagy & Luyten, 2009[ Fonagy & Luyten, 2014). Ce mécanisme, décrit en termes de « bascule neurochimique » (voir figure 3 pour une illustration), au seuil variable (Arnsten et al., 1999),

extrêmes (p. ex., la rencontre avec un ours), où les réactions lentes et réflexives (réfléchir complexité des échanges interpersonnels implique que la perte de ses capacités réflexives face à un stress social (p. ex., une dispute avec son/sa conjoint/e) représente un inconvénient majeur, pouvant mener à difficultés relationnelles (p. ex., chacun des deux le conflit ne se résout pas[ Mayes, 2000, 2006). Cependant, bien que la résolution -à-dire celles risque

vers un mode de fonctionnement automatique. Deux études neurobiologiques soutiennent en effet une relation mutuellement exclusive entre attachement et circuit de récompense dopaminergique, méso-cortico-

(p. ex., pôles temporaux, jonction temporo-pariétal[ Bartels & Zeki, 2000, 2004).

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