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I. INTRODUCTION THEORIQUE

2.2 D IMENSION EXPLICITE / IMPLICITE

Définition. Cette première dimension différencie deux modes de fonctionnement sur lesquels la mentalisation peut opérer (Fonagy & Luyten, 2009), préalablement esquissé dans le premier chapitre. Alors que le pôle contrôlé engage des processus pôle automatique implique des processus réflexes, rapides et parallèles, peu coûteux en ressources attentionnelles (Satpute & Lieberman, 2006)

se sent en sécurité, la plupart des interactions de la vie quotidienne reposent sur le mode automatique (Beebe, Lachmann, Markese, & Bahrick, 2012). Ces deux types de

tré ci-dessous.

Simon attend Julia, sa meilleure amie. A la seconde où il (explicite).

« Tout va bien. » lui répond-elle. Durant leur café, Simon, peu convaincu par la réponse de son amie, ne cesse de se demander ce qui la pousse à ne pas vouloir se dévoiler (explicite).

Développement typique et bases neuronales. Au cours du développement, le mode implicite précède les capacités explicites (pour une revue, voir Frith & Frith, 2012). En personne que vers trois ou quatre ans (p. ex., pour une revue, voir Wellman, Phillips, &

Rodriguez, 2000) et ces capacités continuent à progresser relativement tardivement (Dumontheil, Apperly, & Blakemore, 2010[ Keysar, Barr, Balin, & Brauner, 2000[ Keysar, Lin, & Barr, 2003)

remières années, voire mois de vie (Kovacs, Teglas, & Endress, 2010). Par exemple, Kovacs et collaborateurs (2010) proposent de placer un bébé face à une scène lui permettant est ensuite déplacé par un tiers, soit en présence (condition vraie croyance) soit en

auteurs mesurent la direction

congruente à sa croyance (indépendamment de ce que le bébé a vu). Ces capacités

systèmes neuraux qui soutiennent les processus réflexes, de ceux engagés dans les processus réflexifs. Les premiers reposent sur des régions reliées au traitement des informations sensorielles (p. ex., amygdale, cortex préfrontal ventro-médian, temporal latéral) alors que les seconds recrutent des régions plus récentes dans la phylogénèse, reliées au traitement du matériel symbolique et linguistique (p. ex., régions latérales et médiales du cortex préfrontal, hippocampe). De plus, les données de neuroimagerie soulignent également le rôle modérateur du niveau

automatique et inhibe les systèmes neuraux associés à la mentalisation contrôlée (Bartels

& Zeki, 2000, 2004[ Mayes, 2006).

Profil clinique caractéristique de la PL. Typiquement, les difficultés de PL ont été associées avec des déficits dans la capacité à interpréter ses propres comportements et pouvant engendrer des difficultés interpersonnelles. En revanche, dans ces mêmes situations, ils peuvent être extrêmement si ceux-ci signalent un possible rejet ou abandon[ phénomène décrit cliniquement comme

le « » (Krohn, 1974). Dans ces moments, le risque de

confusion entre ce qui est ressenti à titre individuel (p. ex., « être quitté ») et ce

qui est inféré (p. ex., « il va me quitter -dessous.

Un psychothérapeute à propos de son patient « Avec Raphaël, je dois toujours être attentif à mes gestes, ma posture, ma façon de parler. Ce jeune homme est étonnant, il est capable de sentir des changements si petits dans mon état (implicite). Parfois, je me dis que : il doit lire dans mon esprit ! (implicite). Par contre, si je lui demande comment sa copine a pu se s

(explicite) »

Evaluation expérimentale. Un exemple typique de mentalisation explicite est représenté par le paradigme « Movie for the Assessment of Social Cognition » (MASC[

Dziobek et al., 2006). Lors de cette tâche, les participants visionnent une courte vidéo un repas, discutant de relations amoureuses ou amicales. La séquence est interrompue à de nombreuses reprises pour interroger le participant à propos des intentions, émotions et de dysfonctions, en termes de « manque « excès » (phénomène qui outrepasse les informations disponibles dans la vignette[ Sharp, 2014).

ex., une intention) sans onsigne explicite de le faire. Ceci permet de mettre en lumière les attributions réalisées hors de la conscience du participant. Les mesures

Profil expérimental de la PL: dimension explicite. Considérant les capacités explicites, les données peuvent être regroupées, selon la méthodologie utilisée, en trois lignes de (Fonagy et al., 1998), codée à partir des narrations (Fischer-Kern et al., 2010[ Fonagy et al., 1996[ Gullestad et al., 2012). Par exemple, dans leur étude princeps, Fonagy et hospitalisés pour des difficultés non psychotiques. Ces auteurs observent trois caractéristiques distinctives des 40% de patients qui remplissent les critères pour un TPL:

bas et davantage relèvent un effet

et une fonction réflexive basse ont le plus de risque de e PL. En revanche, ceux avec un abus mais un bon fonctionnement réflexif semble davantage protégés des issues négatives (groupe « résilient »). Ces résultats suggèrent que les enfants victimes la réflexivité sur leur

Une seconde ligne de recherche repose sur des mesures expérimentales destinées à évaluer la capacité à inférer des états mentaux cognitifs ou affectifs à autrui (p. ex., de réussite moindre (Harari, Shamay-Tsoory, Ravid, & Levkovitz, 2010[ Preissler, Dziobek, Ritter, Heekeren, & Roepke, 2010[ Ritter et al., 2011), comparable (Ghiassi, Dimaggio, & Brune, 2010[ Mier et al., 2013), voire augmentée (Arntz, Bernstein, Oorschot, & Schobre, 2009[ Fertuck et al., 2009) par rapport à la population générale.

En détail, les patients ayant reçu un diagnostic de TPL présentent généralement des compétences déficitaires, principalement lor

écologiques et un contexte interpersonnel, notamment à la tâche du MASC[ ces (Preissler et al., 2010)

échantillons de participants qui remplissent les critères pour un diagnostic de TPL obtiennent des résultats comparables aux tâches « classiques (c'est-à-dire évaluant les capacités de mentalisation dans un faible état de stress (Arntz et al., 2009[ Preissler et al., 2010). Ces individus peuvent apparemment performer relativement bien dans des tâches de laboratoire au

bas. Par contre, ils rencontreraient des difficultés marquées lorsque ces compétences inhérente aux interactions sociales peut mettre en échec des capacités contrôlées fragiles (Arntz et al., 2009).

Les données de neuroimagerie corroborent les difficultés comportementales

illustrées ci- errants de réponses neurales

dans le réseau de mentalisation explicite (p. ex., régions du cortex préfrontal et du sulcus temporal supérieur postérieur[ Dziobek et al., 2011[ Koenigsberg, Siever, et al., 2009[

Mier et al., 2013[ New et al., 2012[ Ruocco, Medaglia, Ayaz, & Chute, 2010[ Ruocco, Medaglia, Tinker, et al., 2010)

activation des régions reliées aux aspects implicites et automatiques de la mentalisation.

Par exemple, lorsque les patients avec un diagnostic de TPL sont confrontés à des stimuli émotionnels positifs et négatifs (Hazlett et al., 2012)

réaction à des indices négatifs (Koenigsberg, Fan, et al., 2009), ceux-ci activent davantage que les groupes de contrôle le circuit de peur (relié à la mentalisation implicite), entravant

en situation affectivement chargée.

Profil expérimental de PL : dimension implicite. Concernant les aspects de mentalisation implicite, un ensemble de données comportementales et cérébrales convergent vers un ns comparable chez les patients avec un TPL et la population générale. Dinsdale et Crespi (2013) ont révisé 23 études comportementales répertoriées selon la nature de la tâche (p. ex., auto-questionnaire versus mesure expérimentale) et ont analysé une quanti

lumière un niveau de fonctionnement implicite inférieur, comparable ou supérieur aux groupes de contrôle. Or, leur analyse détaillée suggère que, comme pour la facette rôle modérateur crucial sur ces capacités. En effet, les trois études dont les paradigmes mettent directement en jeu une interaction sociale, indiquent des capacités accrues chez les patients avec un diagnostic de TPL à percevoir et répondre à des indices sociaux minimes (Flury, Ickes, & Schweinle, 2008[ Franzen et al., 2011[ Ladisich & Feil, 1988). Par exemple, Franzen et collaborateurs joueur en

trui, mesurées via leur tendance à ajuster leur comportement à celui du joueur en ligne (p. ex., si le joueur lui ). Leurs résultats suggèrent des résultats comparables entre les groupes, ne permettant pas de mettre en lumière de déficits particuliers en lien avec la symptomatologie de PL (Franzen et al., 2011).

Les données d

chez les participants avec des difficultés de PL. Par exemple, Frick et collaborateurs (2012) examinent les capa

(le regard). En comparaison du groupe de contrôle tout venant, le groupe clinique est à la positif. De plus, les auteurs observent une activation plus forte dans le réseau qui sous-tend la dimension implicite de la mentalisation (p. ex., amygdale, pôle temporal gauche).

et al., 2009[ Minzenberg, Fan, New, Tang, & Siever, 2007) mais pas systématiquement répliqués (Lang et al., 2012).