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Les r´esultats indiquent une grande variation en termes d’avantages et de d´ esa-vantages pour les diff´erents instruments par rapport aux deux crit`eres. Certains instruments ont donn´e plus d’informations pertinentes sur les comp´etences sociales des deux enfants que d’autres, et en revanche certains instruments ont ´et´e plus pra-tiques et faciles `a utiliser dans les observations que d’autres. Dans ce chapitre, je compare les forces et les faiblesses des diff´erents instruments par rapport aux deux crit`eres et aux quatre sous-cat´egories du deuxi`eme crit`ere, afin de pouvoir distinguer les instruments plus et moins utiles, pratiques et pertinents. A la fin de ce chapitre, je traite en d´etail deux th`emes apparus pendant les observations et les analyses qui me semblent pertinents et int´eressants `a aborder.

9.3.1 La qualit´e et la quantit´e des informations obtenues par les instru-ments

La fonction que chaque instrument devrait accomplir, est d’aider `a analyser des difficult´es et des forces au niveau des comp´etences sociales d’un enfant avec ses pairs, ainsi que de donner des indices sur les domaines d’interventions possibles pour aug-menter ces comp´etences. Les quatre instruments (sauf l’instrument de Boehm et Weinberg (1997)) avec lesquels on observe les interactions entre les enfants ont rem-pli cette fonction dans mes observations. Plus sp´ecifiquement, tous les quatre instru-ments ont donn´e des informations sur les comportements ou les strat´egies de l’enfant, sur les buts qu’il poursuit dans les interactions sociales, et sur le succ`es des strat´egies utilis´ees. Mˆeme avec l’instrument d’Olson, qui n’a pas explicitement mesur´e les buts et les succ`es, et qui a ´et´e, en cons´equence, moins avanc´e au niveau th´eorique, il a

´et´e possible de d´eduire ces deux aspects dans l’analyse suite `a l’observation directe.

En comparant l’instrument SOCSI avec l’instrument de Conroy et Brown, deux instruments qui sont similaires au niveau th´eorique, on peut remarquer que sur le terrain les instruments ont donn´e des informations tr`es diff´erentes. Le SOCSI a donn´e des informations tr`es d´etaill´ees sur les fr´equences de strat´egies, les buts et les succ`es. N´eanmoins, avec ces cat´egories tr`es restreintes et pr´ecises, on a perdu des informations qualitatives sur le contexte, sur les r´eactions des pairs et sur les s´equences des interactions. Avec l’instrument de Conroy et Brown avec ses cat´ ego-ries tr`es globales, par contre, ces informations importantes pour la planification des interventions, n’ont pas ´et´e perdues. Cet instrument a aussi ´et´e le seul qui contenait une cat´egorie du contexte, sous laquelle on a pu noter les pairs avec lesquels l’enfant a jou´e, l’activit´e, les adultes pr´esents et le mat´eriel. Tous les trois autres instruments ont n´eglig´e cet aspect. Comme d´ej`a pr´ecis´e dans le cadre th´eorique, ces informations sont tr`es importantes pour pouvoir planifier des interventions. Pour ne pas perdre

ces informations, j’ai toujours pris des notes sur cet aspect. Ces notes ont ´et´e essen-tielles dans les analyses pour sp´ecifier les difficult´es des enfants et pour trouver des indices pour une intervention au niveau des adaptations du contexte.

L’instrument d’Olson, qui a couvert en pratique les trois cat´egories comme le SOCSI (strat´egies, buts et succ`es), a donn´e un peu plus d’information que ce der-nier, car il a pris aussi en compte les comportements des pairs et la s´equence des interactions. L’instrument de Guralnick a donn´e beaucoup d’informations compl´ e-mentaires aux autres instruments. Premi`erement, sur la r´esolution de l’enfant des tˆaches sociales concr`etes et deuxi`emement, sur les processus d´eveloppementaux li´es aux comp´etences sociales de l’enfant.

L’instrument de Boehm et Weinberg a aid´e `a d´ecrire le contexte physique et social en g´en´eral et a donn´e des indices sur des interventions, au niveau du contexte, qui pourraient augmenter les interactions sociales entre les enfants. Malgr´e cela, pour sp´ecifier les contextes dans lesquels l’enfant a d´emontr´e certaines difficult´es, il n’a pas suffit de d´ecrire le contexte en g´en´eral, mais il a fallu l’analyser pour chaque situation d’observation sp´ecifique et mˆeme les changements de celui-ci pendant l’observation ont ´et´e importants `a noter.

En se basant sur cette comparaison, on peut conclure, que les instruments les plus complets au niveau des informations qu’ils ont donn´ees, ont ´et´e l’instrument de Conroy et Brown et l’instrument de Guralnick. L’´etendue des informations que les instruments d’Olson, le SOCSI et l’instrument de Boehm et Weinberg ont donn´e,

´etait plus restreinte et sp´ecifique et moins exhaustive que celle des deux autres instruments.

9.3.2 La praticabilit´e des instruments et la faisabilit´e de la proc´edure impliqu´ee

Est-ce que les instruments ont ´et´e tr`es exigeants au niveau de l’attention, de l’investissement en temps et en savoirs th´eoriques ?

Dans la comparaison des instruments selon ce crit`ere, j’ai constat´e de grandes diff´erences. Les instruments dans lesquels j’ai du noter seulement ce que j’ai observ´e directement, par exemple la description du contexte avec l’instrument de Boehm et Weinberg ou les comportements de l’enfant et des pairs avec l’instrument d’Olson, ne m’ont pas surcharg´e au niveau de l’attention, au niveau de l’investissement en temps et en connaissances th´eoriques. Il a ´et´e possible de suivre les interactions et de remplir en mˆeme temps toutes les cat´egories de l’instrument. Par contre, en utilisant les instruments avec lesquels j’ai mesur´e non seulement les comportements observables, mais aussi les buts et le succ`es de l’enfant, desquels il a fallu d´eduire des

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comportements et le contexte observable, j’ai eu de la peine `a suivre les interactions.

Dans les observations faites `a l’aide de l’instrument de Conroy et Brown et du SOCSI, je ne suis pas arriv´ee `a remplir toutes les cat´egories pendant l’observation.

Ainsi, je n’ai rempli que les cat´egories du comportement et du contexte et les autres cat´egories ont ´et´e remplies directement apr`es les observations.

En comparant ces deux derniers instruments, l’instrument de Conroy et Brown a

´et´e beaucoup plus difficile `a utiliser que le SOCSI. Ceci, parce que les cat´egories tr`es globales de Conroy et Brown n’ont pas aid´e `a cibler l’attention ni `a s´electionner les aspects pertinents. Les cat´egories tr`es pr´ecises du SOCSI, par contre, ont guid´e mon attention et m’ont aid´e `a noter les diff´erents comportements de mani`ere synth´etique.

Malgr´e cet avantage, il a ´et´e plus pratique de remplir seulement la premi`ere cat´egorie, les strat´egies de l’enfant, pendant l’observation et d’ajouter les autres cat´egories plus tard, car les derni`eres ont demand´e d´ej`a une interpr´etation. Ceci a ´et´e trop exigeant au niveau du temps et de l’attention, ce qui m’a souvent fait rater les interactions suivantes.

Comme d´ecrit dans les r´esultats, l’instrument de Guralnick a consist´e en une

´evaluation de plusieurs observations et, en cons´equence, il a ´et´e impossible de le remplir pendant les observations directes. Il a ´et´e n´ecessaire de prendre des notes et de remplir les diff´erentes parties de l’instrument apr`es quelques observations.

N´eanmoins, les cat´egories pr´ecises de chaque partie de l’instrument ont aid´e `a cibler l’attention sur certains aspects en question pendant les observations.

Par rapport `a l’investissement en temps, seule l’instrument de Guralnick a ´et´e beaucoup plus exigeant que les autres instruments. Avec les autres instruments, il a ´et´e possible d’obtenir d´ej`a apr`es deux observations de 15 `a 30 minutes des in-formations pertinentes sur les difficult´es et forces de l’enfant et sur les buts d’une intervention possible, alors que l’instrument de Guralnick a demand´e huit observa-tions de 15 `a 30 minutes.

Au niveau des connaissances th´eoriques n´ecessaires pour remplir les diff´erentes grilles d’observation, les instruments qui ont inclu des interpr´etations pendant l’ob-servation ou des jugements des comp´etences, ont ´et´e les plus exigeants. Pour pouvoir noter, par exemple, les buts de l’enfant, j’ai dˆu connaˆıtre les buts possibles et j’ai dˆu appliquer ces connaissances pendant les observations. Ceci a demand´e une grande flexibilit´e dans l’utilisation de mes savoirs th´eoriques et une concentration soutenue.

Est-ce que les cat´egories des instruments ont ´et´e utiles, exhaustives et pertinentes pour observer les interactions sociales entre les enfants ?

Les cinq instruments ont inclu des cat´egories pertinentes pour analyser les comp´ e-tences sociales des enfants. Les instruments avec des cat´egories plus globales, comme

celui de Conroy et Brown, ont couvert plus d’aspects pertinents et ont ´et´e alors plus exhaustifs. N´eanmoins, en pratique, ces cat´egories ont ´et´e tr`es difficiles `a utiliser, car elles n’ont pas ´et´e tr`es concr`etes et pr´ecises. Par contre les instruments avec des ca-t´egories plus concr`etes et pr´ecises (par exemple le SOCSI ou l’instrument d’Olson) ont couvert moins d’aspects. Par exemple, des fois ils ont manqu´e des cat´egories pour d´ecrire certaines comportements. N´eanmoins, ils ont ´et´e plus utiles en pratique pour donner des codes aux comportements qui apparaissaient. Parfois, les cat´ ego-ries de ces instruments n’ont pas ´et´e exclusives, c’est-`a-dire qu’il y a eu plusieurs codes auxquels je pouvais attribuer un comportement. L’instrument de Guralnick a consist´e en un syst`eme cat´egoriel plus exhaustif et des cat´egories tr`es pertinentes.

Malgr´e cela, en pratique la notation dans ce syst`eme a pos´e des probl`emes. Il a

´et´e difficile d’utiliser l’´echelle pour indiquer les fr´equences des comportements que l’enfant d´emontre normalement.

Est-ce que les instruments ont n´ecessit´e beaucoup d’interpr´etations par l’observateur pendant l’observation ?

Comme d´ej`a vu sous la premi`ere sous-cat´egorie, les instruments avec lesquels on mesure seulement les comportements ou le contexte observable n’ont pas n´ecessit´e d’interpr´etations par l’observateur pendant l’observation, sauf une attribution ad´ e-quate des codes aux comportements. Ceci a ´et´e seulement le cas pour les instruments de Boehm et Weinberg et d’Olson. En utilisant les trois autres instruments, j’ai dˆu inf´erer des concepts abstraits, qui n’ont pas ´et´e directement observables. Le SOCSI a demand´e une interpr´etation des buts que l’enfant poursuit avec les comportements observables, ainsi que son succ`es d’atteindre ce but. J’ai dˆu faire les mˆemes inter-pr´etations en utilisant l’instrument de Conroy et Brown, et de plus j’ai dˆu juger pendant l’observation, si les comportements de l’enfant ont ´et´e appropri´es ou pas.

Comme d´ej`a mentionn´e, l’instrument de Guralnick n’a pas ´et´e une grille d’observa-tion directe, mais un r´esum´e et une ´evaluation des diff´erents aspects des comp´etences sociales d´emontr´es dans une s´erie d’observations. Cet instrument a demand´e beau-coup d’interpr´etations : dans la d´efinition des buts, dans la d´efinition des raisons pour des ´echecs ou des succ`es dans des tˆaches sociales et finalement dans la mise sur une ´echelle des fr´equences des comportements que l’enfant d´emontre normalement.

Au niveau pratique ces interpr´etations pendant les observations ont pos´e quelques probl`emes. Souvent, je n’ai pas eu assez de temps pour faire ces interpr´etations pen-dant les observations. De plus, faire des interpr´etations m’a surcharg´e au niveau attentionnel et a demand´e une utilisation des connaissances th´eoriques de mani`ere flexible. Finalement, ceci a ´et´e une grande source d’erreurs, car souvent plusieurs interpr´etations ont ´et´e possibles et les interpr´etations que j’ai fait manquaient pro-bablement d’objectivit´e. Ceci, parce que j’ai dˆu les faire dans un temps tr`es restreint

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et sans pouvoir r´efl´echir aux alternatives. Selon mes exp´eriences, ces interpr´etations devraient plutˆot faire partie des analyses des observations et pas des observations directes.

Est-ce que les analyses des observations avec les instruments ont ´et´e com-pliqu´ees ?

Pour les cinq instruments il n’existait pas de consignes pr´ecises sur la proc´edure d’analyse des informations. J’ai dˆu alors chercher des m´ethodes adapt´ees aux ins-truments et au but de la recherche pour r´esumer les informations obtenues afin de faire un profil des comp´etences sociales des deux enfants. Les analyses ont ´et´e plus compliqu´ees et ont demand´e plus de temps pour les instruments avec des cat´egories plus globales et couvrant plus d’aspects des comp´etences sociales, par exemple les instruments de Conroy et Brown et de Guralnick. Pour ces deux instruments les informations `a r´esumer ont ´et´e tr`es vastes et il a fallu cr´eer des cat´egories qui ont r´epr´esent´e tout ce mat´eriel. Par contre, les informations obtenues `a l’aide des instru-ments avec des cat´egories plus concr`etes et pr´ecises ont ´et´e plus faciles `a analyser, par exemple avec l’instrument SOCSI et l’instrument d’Olson. Ceci parce que les cat´egories ont d´ej`a comprim´e les informations pertinentes. Dans l’analyse j’ai pu me focaliser sur les s´equences ou les fr´equences des diff´erentes cat´egories. Une premi`ere s´election et r´eduction du mat´eriel ont ´et´e d´ej`a faites pendant l’observation, ce qui n’a pas ´et´e le cas pour les deux premiers instruments.

Pour toutes les analyses j’ai eu besoin de connaissances th´eoriques sur les com-p´etences sociales des enfants avec leurs pairs, afin de pouvoir interpr´eter les informa-tions par rapport aux difficult´es et forces de l’enfant dans des interactions sociales avec ses pairs. Pour l’instrument de Guralnick j’ai eu besoin en priorit´e de savoirs th´eoriques, parce que j’ai dˆu juger quels aspects de la grande vari´et´e des informations ont ´et´e les plus pertinents.

Par rapport au deuxi`eme crit`ere, la praticabilit´e des instruments et la faisabilit´e de la proc´edure impliqu´ee, la comparaison des instruments a d´emontr´e que les ins-truments les plus faciles `a utiliser ont ´et´e celui d’Olson et de Boehm et Weinberg.

Par contre les deux instruments les plus pertinents et complets au niveau des infor-mations qu’ils donnent, l’instrument de Conroy et Brown et de Guralnick, ont pos´e le plus de probl`emes au niveau de la praticabilit´e et de la faisabilit´e.

9.3.3 Le rˆole de l’observateur

Durant les deux mois d’observation des deux enfants en interaction avec leurs pairs, j’ai rencontr´e plusieurs difficult´es, d´ej`a mentionn´ee dans la litt´erature par des chercheurs (par exemple par Boehm & Weinberg, 1997). Ces difficult´es me semblaient importantes `a mentionner compte tenu de l’objectif de ma recherche : donner des aides aux praticiens pour analyser des difficult´es au niveau des comp´etences sociales d’un enfant en interaction avec leurs pairs, en utilisant des observations directes.

Cette discussion se base sur mes exp´eriences faites et not´ees dans le « Journal de terrain» (cf. annexe C), ainsi que dans le «Carnet des analyses» (cf. annexe D).

La premi`ere difficult´e rencontr´e a ´et´e la r´eactivit´e des enfants `a la pr´esence d’un observateur. Lors des observations, il a ´et´e relativement difficile d’ˆetre assez proche des enfants pour pouvoir entendre les conversations et pour voir toutes les interactions, et en mˆeme temps de ne pas ˆetre trop proche pour ´eviter d’influencer trop les interactions par ma pr´esence. Au d´ebut de mes observations, nous avons dit aux enfants que j’´etais l`a pour regarder et ´ecrire, mais qu’ils devaient aller vers une

´educatrice s’ils ont besoin de quelque chose. Malgr´e cela, les enfants sont souvent venus vers moi pour me raconter ou montrer des choses et pour chercher de l’aide.

Il a ´et´e difficile pour moi de ne pas interagir avec eux. Souvent, j’ai ignor´e l’enfant ou je l’ai envoy´e vers une ´educatrice. Mais d´ej`a ces petites interventions de ma part ont pu avoir une influence sur les comportements et les apprentissages des enfants :

« Il (Julian) me regarde et vient souvent. Mes r´eactions ont d´ej`a une influence : il n’a pas de succ`es avec sa strat´egie de demander aux adultes, ce qui fonctionne normalement. Ou j’ai dit qu’il doit demander `a l’enfant directement quand il voulait quelque chose. C’est d´ej`a une intervention» (Journal de terrain, 13.10.2010).

Alex a souvent r´ealis´e que j’´etais pr´esente. Le fait que je ne sois pas intervenue a pos´e un dilemme pour moi. Quand Alex a d´emontr´e des comportements violents envers ses pairs et a su que je le voyais mais que je n’intervenais pas, ¸ca pu renforcer ses comportements :«Il sait bien que c’est trop violent et me regarde souvent. C’est un rˆole difficile pour moi» (Journal de terrain, 4.11.2010). La neutralit´e de l’obser-vateur, comme les instruments l’ont pr´esuppos´e, a alors ´et´e difficile `a atteindre ; elle est d’ailleurs questionnable.

Une deuxi`eme difficult´e a ´et´e leschangements et des contraintes pratiques impr´ e-vues pendant les observations. Les observations directes dans des situations natu-relles et non standardis´ees ont demand´e une grande flexibilit´e de ma part. Il a ´et´e, par exemple, difficile de suivre les enfants et de prendre des notes en mˆeme temps dans des situations de jeu libre en dehors : « Il est difficile d’observer les enfants quand ils courent loin et quand il y a beaucoup de bruit et de mouvement, mais ce sont des moments importants»(Journal de terrain, 14.10.2010). De plus, des contraintes

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pratiques impr´evues sont souvent apparues. Une fois, l’enfant a fait, par exemple, une longue sieste et il a rest´e peu de temps jusqu’au repas pour une observation.

Une autre fois, l’enfant a ´et´e malade, ou la situation n´ecessaire pour remplir une partie d’une grille n’est pas apparue :« Je voulais remplir la partie de« peer group entry», mais c’est toujours lui (Alex) qui initie le jeu, il n’y a pas eu cette situation.

J’ai dˆu rester flexible et attentive. Finalement, l’´educatrice m’a aid´ee»(Journal de terrain, 11.11.2010). Souvent, j’ai du adapter mon plan aux circonstances qui ont chang´e. La collaboration avec les ´educatrices a ´et´e tr`es importante. Elles m’ont aid´e en cr´eant certains groupes ou situations et en faisant certaines activit´es.

Un troisi`eme th`eme important et li´e au premier ph´enom`ene, estla participation de l’observateur aux situations observ´ees. Comme d´ecrit plus haut, au d´ebut j’ai es-say´e de ne pas intervenir, mais d’observer les enfants de mani`ere non-participative.

Apr`es quelques observations, j’ai commenc´e de petites interventions, comme encou-rager un pair `a laisser l’enfant cible jouer avec eux, calmer un jeu de bagarre, stopper des violences ou dire `a l’enfant de demander au pair directement s’il veut quelque chose de lui. Pour donner un exemple :« Je suis intervenue quand un pair n’a pas laiss´e Julian joindre le jeu. J’ai dit au pair qu’ils pouvaient jouer ensemble et par-tager, ils l’ont fait. Il est important d’encourager les pairs `a l’int´egrer, il n’y arrive pas tout seul» (Journal de terrain, 10.11.2010).

J’ai fait ces petites interventions pas seulement `a cause des difficult´es de rester neutre, mentionn´ees plus haut, mais surtout parce qu’il m’a sembl´e important d’ex-p´erimenter l’efficacit´e de certaines petites aides, afin de trouver des pistes pour des interventions `a formuler apr`es les observations. Souvent, j’ai cr´e´e, par exemple, le groupe de pairs ou j’ai choisi l’activit´e dans laquelle je voulais observer l’enfant cible,

J’ai fait ces petites interventions pas seulement `a cause des difficult´es de rester neutre, mentionn´ees plus haut, mais surtout parce qu’il m’a sembl´e important d’ex-p´erimenter l’efficacit´e de certaines petites aides, afin de trouver des pistes pour des interventions `a formuler apr`es les observations. Souvent, j’ai cr´e´e, par exemple, le groupe de pairs ou j’ai choisi l’activit´e dans laquelle je voulais observer l’enfant cible,