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Observation et analyse

B- ENJEUX LIES A L’HABITAT A L’ÉCHELLE DE L’AGGLOMÉRATION DE GRANADA

4- Diagnostic de l’habitat : typologies, déficits, état physique, zones à risque

Le dernier recensement national datant de 200551, certains chiffres ne sont certai-

nement plus à jour, notamment dans le cas du quartier de Pantanal, où l’habitat spontané s’est rapidement développé ces dernières années. En outre, d’autres données collectées dans le diagnostique municipal de Granada, les dernières dis- ponibles à ce jour, datent de 2001. Ceci signifie qu’il faut garder une distance vis- à-vis de ces chiffres, lesquels nous servent ici à évaluer les caractéristiques et les tendances des dernières années.

Total des

Habitations Principaux indicateurs de l’Habitat

Ha bi ta tio ns O cc up ée s M ur s i na dé qua ts To its ina dé qu at s So ls e n te rr e H ab ita tio ns i na dé qu ate s Sa ns l um iè re é le ct riq ue Sa ns e au p ot ab le Sa ns t itr e d e p ro pr ié té D is ta nc e d u c en tr e v ill e > 5K m GRANADA 22 565 20 124 5 694 188 6 461 3 866 1 191 2 829 3 623 1 581 El fortin 172 154 55 1 81 51 6 147 14 32 San Ignacio (El Pantanal) 958 865 394 5 532 371 37 104 79 - Santa Rosa (Solidari- dad) 744 664 314 5 324 249 15 33 144 3

De plus, les évaluations qualitatives relatives au logement (approprié, inadéquat, etc.), recueillies dans le recensement 2005, nous informent sur la manière dont sont considérés les matériaux naturels locaux lorsqu’il s’agit d’habitat. En effet, sont définis comme inadéquats, au même titre que les murs construits avec des déchets, les murs construits avec des matériaux «  peu consistants  », les murs d’adobe ou de taquezal, de bois, de bambou et roseaux. Les toits inadéquats font également référence à des couvertures effectuées avec des matériaux naturels (palmes, paille, bambous, cannes, etc.). De même, une « habitation inadéquate » se caractérise par un sol en terre ayant des murs ou une toiture « inadéquats ». Cette étude ne fait état ni de la conception, ni de la qualité des habitations (en termes de confort, de résistance aux sinistres, etc.), mais seulement de leur maté- rialité. Cela dit, nous avons aussi remarqué in situ que les constructions popu- laires en matériaux naturels sont très souvent en mauvais état, en raison d’un manque flagrant d’entretien et d’une méconnaissance des bonnes pratiques 51 Datos del VIII Censo Nacional de Población y IV de Vivienda 2005, Source: http://www.inide.gob.

ni/censos2005/CifrasMun/GranadTPDF/Granada.pdf. Figure 27- Principaux

indicateurs de l’Habitat, VIII recensement de population et IV recensement de l’Habitat 2005 (Source: http://www.inide.gob.ni/ censos2005/CifrasMun/ GranadTPDF/Granada.pdf)

constructives. Le recensement national de 2005 homologue donc d’une certaine manière la stigmatisation négative générale qui est faite de toute construction en matériaux naturels. Département/Région Autonome, Type d’habitat et condition d’occupa- tion Total Habitats Population Urbain Habitats Population Rural Habitats Population Granada 36 449 168 186 23 054 107 574 13 395 60 612 Habitats particuliers 36 381 167 089 23 001 107 171 13 380 59 918 Occupés 32 484 - 20 836 - 11 648 -

Avec des résidents

présents 31 942 167 089 20 408 107 171 11 534 59 918

Avec des résidents

absents 542 - 428 - 114 - Inoccupés 3 897 - 2165 - 1732 - En vente / location 224 - 200 - 24 - Usage temporaire 743 - 259 - 484 - En construction 572 - 405 - 167 - En réparation 43 - 35 - 8 - Désoccupé temporai- rement 1295 - 833 - 462 - Abandonné 600 - 231 - 369 - En ruine ou détruit 420 - 202 - 218 -

Synthèse des déficits quantitatif et qualitatif :

Selon les tableaux n° 27 et n° 28, nous constatons qu’en 2005 pour un total de 168  186 habitants à Granada il existait 22  565 habitations. En considérant en moyenne une occupation de 5 personnes par habitation, le déficit quantitatif s’élevait à 11072 habitats. Quant au déficit qualitatif il s’élevait, d’après le tableau n°, à 3866 habitats. En conséquence en additionnant le déficit qualitatif au défi- cit quantitatif, nous pouvons avancer que le déficit en habitat s’élevait à 14 938 logements. Ainsi, l’habitat populaire est le plus représenté : il constitue 48% des logements. L’habitat résidentiel en représente lui 25%. Les deux types d’habitat jouissent d’un état physique assez bon. Toutefois, 31% des logements classés comme progressif, spontané et cuarterias se trouvent dans un très mauvais état, justifiant un remplacement ou une réhabilitation.

Figure 28- Habitations et populations - types d’habitation et conditions d’occupation (Source : http://www.inide.gob.ni/censos2005/CifrasMun/GranadTPDF/Granada.pdf)

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CHAPITRE II

• Résidentiel :

Résidentiel (1) – colonial tradition- nel et néo-classique : correspond principalement à des quartiers situés dans le centre historique. Ces habitats, d’une surface d’envi- ron 250 m2, ont de larges couloirs

et deux ou trois patios intérieurs. Leur état est très bon étant donné l’entretien constant qui leur est apporté. Ils possèdent tous les services nécessaires.

tout en longueur, sont pourvues des services basiques (eau potable et électricité) et d’un drainage sanitaire.

Populaire individuel (1) : correspond au type d’habitation qui se situe au nord de la ville. Elles n’ont pas conservé le style colonial ou alors seulement la façade et ont une superficie d’environ 100 m2. Elles sont en général en bon état. Les

services d’infrastructure se limitent au nécessaire : eau potable et électricité ; les rues ne sont en général pas pavées.

Populaire individuel (2) : se trouvent dans les quartiers périphériques ; les ter- rains sont en cours de légalisation. L’habitation à une surface moyenne de 60 m2 et est construite de divers matériaux allant des matériaux de récupération à

des briques sommaires de terre crue. Les services d’infrastructures sont basiques (eau potable et électricité) et ils sont parfois obtenus de manière illégale. Les rues ne sont pas pavées et se trouvent en très mauvais état.

• Populaire :

représente en majorité les constructions les plus récentes, situées dans le secteur périphérique du nord-est de la ville,

Populaire en série : se trouve dans le secteur du nord-est de la ville. Habitations construites dans les années 70, 80 avec une surface d’environ 80 m2. Elles sont

Résidentiel (2)  – correspond à la majorité des quartiers situés dans la périphérie du centre. Ses ca- ractéristiques sont de type colo- nial mais avec des éléments plus simples. Leur surface moyenne est de 200 m2. En général, ces habita-

tions sont en bon état. Elles sont pourvues des infrastructures né- cessaires, néanmoins le drainage sanitaire est souvent déficient. Figure 29- Habitation à Granada (Source : Suilan Hau)

1 Source : « Plan Maestro », Mai 1999, Diagnostico Municipal de Granada, 2001.

• Progressif :

correspond à un nombre réduit de quartiers situés en périphérie de ville. Un minimum de planification est réalisée afin de tracer des rues et apporter les services basiques (eaux potable et électricité) avec la perspective que les habitants apporteront eux-mêmes les amé- liorations nécessaires. Les maté- riaux utilisés sont des matériaux de récupération. Les rues sont gé- néralement en très mauvais état.

• Spontané :

correspond à des habitations précaires construites avec des planches de bois, du plastique, etc. et implantées « illégalement » en différents lieux de la ville, sans tracé urbain adéquat et sur des zones souvent à risques.

• « Cuarterias » :

habitations (souvent de type colonial) subdivisées en plusieurs habitations. Les familles s’y entassent dans des conditions très précaires, se partageant les es- paces servants et les sanitaires.

Figure 31- Habitation à Granada (Source : photographie personnelle)

Figure 32- Habitation à Granada quartier Pantanal (Source : photographie personnelle)

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CHAPITRE II

Granada est une ville compacte avec un faible pourcentage de réserves foncières accessible, ce qui explique l’apparition d’habitats spontanés situés sur les berges des ruisseaux et du lac et renforce encore l’argument de la densification de son tissu urbain et de la récupération de ses friches urbaines et industrielles. Ces habitats spontanés représentaient 5% de la typologie des habitations en 2001. Aujourd’hui, les habitats formels et informels ne sont pas forcément dissociés, malgré l’existence ponctuelle de quelques zones où s’agglomèrent des construc- tions très précaires fabriquées avec des matériaux de récupération. L’imbrication des habitats formels et informels rend plus difficile l’évaluation du déficit de lo- gements. En 2001, il y a avait un total de 1325 habitations construites en zone à risque (dont 63% situées aux bords des ruisseaux et 28% en zone inondable).

Etat Physique

de l’habitat Typologie Nombre d’habi-tats Pourcentage

Bon Résidentiel 1Résidentiel 2

Populaire en série 3967 32

Normal Populaire 1Populaire 2

Centre historique 5338 42

Mauvais ProgressifCuarteria

Centre historique 2623 21

En ruine Habitat spontanéCentre historique 691 5

TOTAL 12619 100

Principales causes du déficit de logements :

Cause Indicateur Nombre d’uni-tés

Surpeuplement des habi-

tats 6 habitants/habitat 732

Etat physique Habitat en mauvais étatHabitat en ruine 3314

Mauvaise situation

Zones inondables Berges des ruisseaux Berges du lac

Zones de glissement de ter- rain

Proximité aux lignes de haute tension

1325

Croissance de la population +2361 hab/annuel (TAC=2.9%) 393 annuel

Habitat et équipement social : En 2001, il y avait un total de 4281 logements

dans la zone rurale de la commune, répartis sur différentes communautés. L’habi- tat rural se caractérise par son implantation dispersée, diffuse, le long des voies de circulation. Il est principalement constitué de fermes, d’abris précaires et de maisons en parpaings, dont la surface ne dépasse que très rarement les 50 m2. L’état physique de ces édifices est souvent déplorable. Ils sont non seule- ment construits avec des matériaux de récupération peu pérennes, mais ils ne respectent pas non plus les normes de construction antisismiques ou anticyclo- niques. Le problème de surpopulation et d’insalubrité des habitations est égale- ment considérable. On compte en moyenne 6,42 hab/logement. Les déficits de services, d’infrastructures et d’équipements sociaux sont flagrants. Ils aggravent encore davantage les conditions de vie des populations.