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Observation et analyse

B- LES POLITIQUES DE FINANCEMENT DU LOGEMENT AU NICARAGUA ET LEURS PROBLÈMES

II- DESCRIPTION ET ANALYSE DU CONTEXTE LOCAL : DIAGNOSTIC DE LA SITUATION DU LOGEMENT DANS LE DÉPARTEMENT ET

L’AGGLOMÉRATION DE GRANADA

L’analyse effectuée à l’échelle du pays peut s’appliquer aussi - en toutes propor- tions gardées - au département et à la ville de Granada. De la même manière que l’Etat à l’échelle nationale, la Casa de la Mujer fait face aux coûts élevés de la construction « conventionnelle ». Comme nous l’avons vu dans les parties pré- cédentes, la dépendance du Nicaragua44 aux importations et le manque de co-

hérence de ses propres stratégies et programmes de financement en fragilisent d’autant plus la gestion de ses politiques45 de logements sociaux.

C’est dans ce contexte que la Casa de la Mujer « AMNLAE Granada », un acteur fondamental de la sphère civile depuis près de trente ans, œuvre activement à son échelle afin de répondre au déficit en logements qui touche la population.

La suite de notre étude tentera d’apporter un autre regard sur le problème du logement dans le département et la ville de Granada. Nous orienterons pour cela notre réflexion selon différents points de vues en matière de développement ter- ritorial :

• géographiques et urbains, • sociaux et économiques, • environnementaux, • culturels et identitaires.

44 Energie, matériaux de construction, ADP et autres bailleurs de fonds étrangers, etc.

45 Deux transnationales étrangères ont ainsi établi un monopole sur les filières des matériaux de construction  ciments et similis (extraction, transformation / production, commercialisation) : CEMEX (Compagnie Mexicaine) et HOLCIM (Compagnie Suisse).

Figure 22- Épicentres des séismes, zone de Granada (Source : http ://webserver2.ineter.gob.ni/ geofisica/sis/sismos-mana-sm.gif)

Nous présenterons tout d’abord un diagnostic synthétique de la municipalité et de la ville de Granada et examinerons ensuite certains des problèmes que ren- contre la Casa de la Mujer dans l’accomplissement de ses projets d’habitat social. L’objectif de cette partie n’est pas de présenter une analyse exhaustive de la ville de Granada ou du fonctionnement de la Casa de la Mujer, mais bien de cibler :

• les enjeux auxquels les projets d’habitation de la Casa de la Mujer répondent

à l’échelle du territoire,

• les demandes réelles exprimées (membres de l’équipe de projet de la CdM,

constructeurs, bénéficiaires passées et présentes),

• les problèmes internes et externes à ces projets pouvant éventuellement

être considérés comme des opportunités à examiner pour initier une nou- velle réflexion (notamment sur l’amélioration des modèles d’habitation pro- posés jusqu’ici),

• les potentiels locaux que nous avons pu identifier à travers nos recherches

(techniques constructives ; matériaux locaux naturels ; savoir-faire).

A- CARACTÉRISTIQUES GÉNÉRALES DE LA MICRO RÉGION

1- Évolution récente

Le tissu urbain de Granada à doublé de superficie entre 1990 et 2000 passant de 645 ha à 1404 ha, cela sans l’utilisation de véritables outils de gestion et sans planification urbaine. Parallèlement, entre 1980 à 2000 la population à presque doublé, passant de 63 000 à 108 000 habitants. La ville actuelle de Granada s’est formée à partir de deux noyaux urbains :

• la place centrale du village indigène originel (aujourd’hui la place Xalteva), • la place centrale construite par les espagnols (El parque central).

2- Aspects physico-naturels 

La principale caractéristique physique de la ville réside dans son positionnement sur une fosse étroite, de 7km, délimitée par le lac Cocibolca à l’Est et la lagune Apoyo à l’Ouest (cratère volcanique). Il existe une forte différence de hauteur entre ces derniers. Celle-ci se traduit par des pentes très escarpées, de plus de 30% sur les flancs de la lagune d’Apoyo, qui se prolongent jusqu’aux pieds du lac et de Granada. Ce relief particulier provoque de sérieux problèmes de drai- nage pluvial dans toute la zone. Ces problèmes s’aggravent dans la ville car elle se situe sur la partie la plus basse du bassin. De plus, la majorité des quartiers de Granada est dotée d’un système de drainage insuffisant et mal conçu (superficiel, discontinu et sous-dimensionné). En certains endroits, il est même totalement inexistant. Ce problème est un facteur aggravant lors des inondations qui ont lieu pendant la saison des pluies. Enfin, Granada est construite en zone sismique et volcanique. L’expansion urbaine n’est possible de ce fait seulement vers le nord et le nord-ouest, le sud étant également une zone fortement touchée par les

Principaux indicateurs de pauvreté

Quartier Non pauvre Pauvreté Pauvreté extrême Total

GRANADA 42.3 31.8 25.9 100.0 El fortin 25.4 38.7 35.8 100.0 San Ignacio (El Pantanal) 16.0 34.2 49.8 100.0 Santa Rosa (dont Solidaridad) 27.6 32.2 40.2 100.0

Principaux indicateurs de pauvreté

Quartiers Surpopu-Indice de lation Indice de Services Insuffi- sants Indice d’habita- tions ina- déquates Indice de faible Edu- cation Indice de Dépen- dance GRANADA 29,2 10,6 13,8 14,8 33,8 El fortin 17,3 20,8 13,9 40,7 49,1 San Ignacio (El Panta- nal) 46.6 14.5 42.7 23.8 49.2 Santa Rosa (dont Soli- daridad) 44,3 10,8 38,0 17,8 32,2

• Granada comprend 33 914 personnes (5 621 foyers) en situation de pauvreté extrême, soit 25,9% de la population,

El fortin comprend 392 personnes (62 foyers) en situation de pauvreté extrême, soit 35,8% de

la population,

A Santa Rosa (dont Solidaridad), 1607 personnes (286 foyers) sont en situation de pauvreté extrême, ce qui représente 40,2% de la population,

A San Ignacio (El Pantanal), 2491 personnes (453 foyers) sont en situation de pauvreté ex- trême, soit 49,8% de la population.

Figure 23- (Source : réalisation propre d’après Datos del VIII Censo Nacional de Población y IV de Vivienda 2005, http://www.inide.gob.ni/censos2005/CifrasMun/GranadTPDF/Granada.pdf)

Figure 24- Source : réalisation propre d’après Datos del VIII Censo Nacional de Población y IV de Vivienda 2005, http://www.inide.gob.ni/censos2005/CifrasMun/GranadTPDF/Granada.pdf.

inondations. Le tremblement de terre de 1972 qui a détruit presque totalement Managua alimente une méfiance des systèmes constructifs traditionnels dans le reste du pays et notamment à Granada.

Liste des séismes les plus importants ces dernières décennies dans les alen- tours de GRANADA :

1968 : le 04 janvier, magnitude 4.8 (Richter) à 7 km au sud est de Managua46

1972 : le 23 décembre, magnitude 6.5 (Richter) à Managua47.

2000 : le 6 juillet, magnitude 5.4 (Richter), avec un épicentre dans le secteur de la

Laguna de Apoyo48.

2010 : le 21 janvier, magnitude 5.1 (Richter) avec un épicentre à 45km de Granada

vers le sud sur les côtes pacifiques49.

2011 : le 07 novembre, magnitude 6 (Richter), épicentre à Rivas, 42.2km de Gra-

nada50.

B- ENJEUX LIES A L’HABITAT A L’ÉCHELLE DE