développement et d’attractivité à Antaninandro
1. L’approche du tourisme durable de façon globale
1.2. Le développement durable : une notion primordiale dans la gestion de l’environnement des territoires en développement
Comme il a été vu auparavant, le développement durable a connu une vitesse importante dans les pays du monde entier. En effet, depuis Rio, le développement durable est le symbole du changement dans la gestion durable du patrimoine local (MANCEBO, 2008, p. 19). La transversalité du développement durable par le regroupement des trois dimensions (économique, sociale et environnementale) permet de couvrir les enjeux du développement durable non seulement pour les ressources naturelles mais aussi pour la prospérité économique, l’éducation, l’agriculture ainsi que la pauvreté. En effet, en 2015, un Programme de développement durable à l’horizon 2030 a été adopté, une feuille de route universelle sur le développement durable mise en place par l’ONU19. En outre, les territoires
se doivent être compétents dans toutes les thématiques conduisant à un développement plus juste et plus durable. D’ailleurs, un des points importants concernant cette feuille de route est de « créer une dynamique d’appropriation des objectifs de développement durable par les territoires, la société civile, le secteur privé et les citoyens »20. Autrement, le développement durable constitue un objectif. D’ailleurs, comme il a été souligné dans le chapitre précédent, c’est une démarche qui vise au progrès social et à la qualité de vie dans le respect des générations futures et des contraintes économiques.
Comme le souligne François Mancebo, « le développement durable ne peut contribuer à améliorer simultanément environnement et qualité de vie qu’à travers l’appropriation que les sociétés font des espaces qu’elles habitent » (MANCEBO, 2008). En d’autres termes, l’association des individus natifs de la ville, des personnes originaires de milieux ruraux et ceux d’autres cultures apportent de points de vue différents sur l’usage de l’espace.
Face à un tel foisonnement, en France par exemple a été mis en place, l’Agenda 21 Local21. Il a pour finalité de « mettre en application la notion de développement durable et
19Cette feuille de route est un agenda pour les populations, pour la planète, pour la prospérité, pour la paix et par les
partenariats. Il porte une vision permettant de transformer notre monde en éradiquant la pauvreté et en assurant sa transition vers un développement durable(ONU).
20 Site du Ministère de la Transition écologique et solidaire sur les Objectifs du développement durable (ODD). {En
ligne}. Disponible sur https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/ODD. (Consulté le 14/05/18).
21 Un Agenda 21 Local est un projet politique de développement durable pour le 21ème siècle qui comprend un
44 ses principes dans tous les aspects de la réalité d’un territoire : comportements, vie sociale et culturelle, environnement, économie, relations avec les territoires proches et lointains »22.
Source : Territoires Durables, Plateforme Territoires et Développement Durable en Occitanie, 2014
Cette approche interdisciplinaire nécessite une organisation fonctionnelle des acteurs du territoire, des collectivités territoriales aux entreprises en passant par les citoyens. Face à de telles perspectives, l’aménagement durable des territoires développe une démarche participative au regard de l’attractivité des territoires. Ainsi, comme se fait déjà à Madagascar, ces démarches territoriales de développement durable accompagnent les associations locales ainsi que les populations locales dans la mise en œuvre des projets durables à l’échelle des arrondissements et les quartiers.
En guise de conclusion sur ce point, cet outil par sa complexité, notamment dans sa mise en place peut servir à mieux appréhender, comprendre et agir sur les enjeux locaux de développement durable et viable.
22 Territoires Durables, Plateforme Territoires et Développement Durable en Occitanie. Agenda 21 Local. Disponible
sur : https://www.territoires-durables.fr/l-agenda-21-local. (Consulté le 14/05/18).
45 1.2.1. L’éducation à l’environnement et au développement durable
Dans les démarches écologiques, telle que la protection de l’environnement, l’éducation à l’environnement contribue au rayonnement d’un territoire. En effet, elle est un levier important dans le sens où elle permet de déterminer la responsabilisation de chaque citoyen au sein de son territoire.
En 1977, la conférence organisée par l’UNESCO à Tbilissi a proposé cette définition à l’éducation à l’environnement : « L’éducation à l’environnement est une éducation civique qui a pour but "d’amener les individus et les collectivités à saisir la complexité de l’environnement tant naturel que créé par l’homme, complexité due par l’interactivité de ses aspects biologiques, physiques, sociaux, économiques et culturels ». Cette éducation à l’environnement vise aussi " à acquérir les connaissances, les valeurs, les comportements et les compétences pratiques nécessaires pour participer de façon responsable et efficace à la prévention, à la solution des problèmes de l’environnement, et à la gestion de la qualité de l’environnement " 23.
23 La conférence intergouvernementale sur l’éducation relative à l‘environnement, organisée par l’UNESCO en
1977 à Tbilissi. Cette conférence a été organisée pour apporter des solutions aux grands problèmes de l’environnement dans la société contemporaine. [En ligne]. Disponible sur : http://unesdoc.unesco.org/images/0003/000327/032763fo.pdf. (Consulté le 17/05/18)
Source : ISMAEL, 2018
Figure 7 : Action de sensibilisation et éducation à l'environnement
46 1.2.2. Le concept d’éducation à l’environnement
L’éducation à l’environnement est l’une des réflexions que l’association essaye à travers plusieurs actions de sensibiliser au développement durable. Ce concept a permis à l’association de sensibiliser les jeunes aux enjeux de l’environnement, de responsabiliser chaque habitant aux problématiques environnementales dans l’optique de conscientiser tous les acteurs au respect de l’environnement.
C’est un concept qui a pris énormément d’ampleur ces dernières années. En effet, depuis la conférence de Tbilissi en en 1977, il a permis à nombreux pays d’élaborer des projets relatifs à l’environnement. Dans notre territoire d’étude, il a été essentiel pour l’association de s’appuyer sur les nouveaux de l’éducation à l’environnement et au développement durable. Cette thématique nécessite de prendre en considération les spécificités des territoires. Dans notre exemple, Madagascar, par sa riche biodiversité et une pauvreté croissante qui a impacté une partie de la population, cela a été nécessaire, dans un contexte et culturel difficile, de mener des actions concrètes dans l’optique d’éradiquer les conséquences néfastes qui touchent le territoire.
Ainsi, en matière d’éducation environnementale, Madagascar est beaucoup plus en retard contrairement à d’autres pays en développement comme l’Inde. Les contextes socio- économiques et culturels ne permettent pas de converger cette thématique dans l’ensemble du territoire national. Dès lors, nous verrons dans la partie suivante que la mise en place des formations d’éducation à l’environnement et au développement durable est primordiale. En outre, le tourisme durable nécessite la maîtrise du territoire, la prise en compte des particularités du territoire à savoir les conditions socio-économiques, pour assurer un développement plus équitable et durable.