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Le développement de l’apprentissage demeure lié à la conjoncture économique et au nombre de jeunes prêts à s’orienter dans ce dispositif

Soutenabilité financière

1. La réforme portée par la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel devrait permettre une croissance des contrats

1.1. L’évolution des règles de l’apprentissage et de son financement vise à en garantir l’essor

1.1.2. Les dynamiques en œuvre laissent attendre un fort développement des contrats d’apprentissage

1.1.2.5. Le développement de l’apprentissage demeure lié à la conjoncture économique et au nombre de jeunes prêts à s’orienter dans ce dispositif

La conjoncture économique influe nettement sur le nombre d’embauches en apprentissage, comme constaté en 2009 et 2013 :

pour 2009, la Dares en explique la raison par un contexte de recul très prononcé de l’activité économique et de forte contraction de l’emploi salarié à partir de la mi-2008, avec une baisse des entrées plus marquée dans la construction, l’industrie et le commerce67 ;

pour l’année 2013, la Dares note que la baisse des entrées en 2013 affecte presque tous les secteurs et qu’elle concerne plus particulièrement ceux profondément touchés par le ralentissement économique, notamment le bâtiment68.

Les embauches en contrat d’apprentissage dépendent également du nombre de jeunes souhaitant s’y engager.

66 Cereq - Formation Emploi, n° 146, juillet 2019, L'apprentissage en Allemagne face à ses défis.

67 Dares Analyses 2011-010 - L’apprentissage en 2009, baisse des entrées, hausse de la part du secteur tertiaire, février 2011.

68 Dares Analyses 2015-009 - L’apprentissage en 2013, forte baisse des entrées, février 2015.

D’un point de vue démographique, la période 2020-2023 est favorable à un développement de l’apprentissage. Selon la Depp, une augmentation des effectifs de l’ensemble du second degré est à prévoir entre 2020 et 2023 (cf. tableau 8)69. Ces évolutions sont liées à la démographie, les générations nées entre 2008 et 2012 qui entreront dans le second degré étant plus importantes que celles qui les quitteront. Ainsi, une forte augmentation des effectifs en collège se produira dès 2019. Les effectifs des lycées professionnels, tout comme les lycées d’enseignements généraux et technologiques, devraient être relativement stables à la rentrée 2020 puis devraient repartir à la hausse.

Tableau 8 : Effectifs projetés des élèves en lycées généraux, techniques et professionnels à horizon 2023

S’agissant des publics, le développement de l’apprentissage dépend également d’autres facteurs, tels que la perception par les intéressés, par leur famille et par les enseignants eux-mêmes, comparativement à des cursus scolaires classiques dans l’enseignement secondaire général et technologique71. À titre d’exemple, selon la Dares, la baisse de 2013 résultait par son ampleur atypique de la conjonction de plusieurs facteurs, et notamment du fait que les jeunes sortant de classe de troisième s’étaient moins orientés en 2013 vers l’enseignement professionnel, et l’apprentissage en particulier72.

L’Éducation nationale, qui est le principal producteur d’éducation dans l’enseignement secondaire et qui est à ce titre la plus à même d’orienter les jeunes vers ce dispositif, dispose à ce jour d’une offre de formation par apprentissage en établissement public local d’enseignement (EPLE) relativement modeste. Des instructions récentes tendent à la développer (cf. encadré 2).

69 Depp - Prévision des effectifs du second degré pour les années 2019 à 2023, note d’information n° 19.06, mars 2019.

70 Prévisions.

71 Rapport de l’inspection générale de l’éducation nationale (IGEN), l’inspection générale de l’administration de l’éducation nationale et de la recherche (IGAENR), l’inspection générale de l’administration (IGA) et l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS), Les freins non financiers au développement de l'apprentissage, mars 2014.

Selon le rapport, en 2014, l’apprentissage continuait de souffrir, aux yeux des enseignants eux-mêmes, du déficit d’image attaché à la voie professionnelle et aux métiers manuels.

72 Selon la Dares, en 2013, ils étaient ainsi 16 800 élèves de plus par rapport à 2012 à s’orienter vers une seconde générale et technologique, et 8 500 élèves de moins à choisir l’apprentissage.

En 2017, 38 800 apprentis suivaient leur formation en EPLE, chiffre en progression depuis 2015, tout en restant inférieur aux niveaux observés de 2011 à 201373. Les apprentis en EPLE représentaient 9 % des apprentis tous niveaux confondus74. La région académique Grand Est, qui a une longue tradition d’apprentissage public, accueillait à elle seule 23 % des apprentis en EPLE.

Graphique 4 : Évolution des effectifs d'apprentis en EPLE de 2005 à 2017

Source : Depp, Repères et références statistiques sur les enseignements, la formation et la recherche 2019.

Encadré 2 : Le développement de l’apprentissage à l’Éducation nationale

Un vade-mecum publié en juillet 2019 par le ministère de l’Éducation nationale pose les principes du développement de l’apprentissage dans les EPLE. Cette politique s’inscrit dans la transformation de la voie professionnelle entrée en vigueur à la rentrée 2019 qui porte l’ambition de renforcer la complémentarité entre apprentissage et voie scolaire.

Pour le ministère de l’Éducation nationale, il s’agit d’offrir aux jeunes des parcours diversifiés et sécurisés répondant à leurs besoins, à leurs envies et à la diversité de leurs profils, de renforcer la place de l’Éducation nationale dans l’apprentissage, de renforcer la coopération entre les équipes de la formation professionnelle initiale et de la formation professionnelle continue pour créer des synergies de développement.

Le développement de l’apprentissage s’articule autour des modalités suivantes :

une carte des formations par apprentissage établie par le recteur pour ce qui concerne l’apprentissage organisé dans les établissements de l’Education nationale, CFA en EPLE ou en GRETA ;

le développement de la mixité à la fois au niveau des parcours des jeunes (il s’agit pour ces derniers de pouvoir changer de statut entre celui de scolaire, celui d’apprenti et celui de stagiaire de la formation continue au cours d’un même cursus) et des publics (il s’agit d’accueillir simultanément des apprenants de différents statuts au sein d’un même groupe et sur des temps communs de formation).

Le développement des mixités nécessite de mettre en place des organisations pédagogiques différentes de celles existant habituellement dans les formations uniquement sous statut scolaire, sous statut d’apprentissage ou en formation continue.

Source : Éducation nationale.

73 Depp - Repères et références statistiques sur les enseignements, la formation et la recherche 2019.

74 7,1 % des apprentis en certificat d’aptitude professionnelle, 8,8 % de ceux en brevet professionnel, 15,4 % des apprentis en baccalauréat professionnel et surtout 20,3 % de ceux en brevet de technicien supérieur.

0 5 000 10 000 15 000 20 000 25 000 30 000 35 000 40 000 45 000

2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017

Dans l’objectif de développer l’orientation des publics vers l’apprentissage, la loi du 5 septembre 2018 renforce également les dispositifs de découverte de ce dispositif.

En complément des modalités d’accompagnement des jeunes vers le préapprentissage réalisé dans le cadre scolaire75 ou dans des CFA76, elle autorise les personnes éligibles à l’apprentissage à débuter un cycle de formation en apprentissage dans la limite d’une durée de trois mois, sans avoir été engagée par un employeur. La personne bénéficie du statut de stagiaire de la formation professionnelle et d’un appui du CFA dans la recherche d’un employeur. À tout moment, le bénéficiaire peut signer un contrat d’apprentissage, la durée du contrat ou de la période d’apprentissage étant alors réduite du nombre de mois écoulés depuis le début du cycle de formation.

1.2. Le déport d’une partie significative des contrats de professionnalisation

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