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Du pays de l’herbe au pays des arbres : les nouvelles forêts ardéchoises

Chapitre 2 : Boiser pour lutter contre la friche

2.1. Transformation de l’agriculture française et déprise agraire ; le Massif Central, le Morvan et l’Ardèche, des espaces en mutation

2.1.3. La déprise agraire dans le Massif Central : un processus complexe

Après avoir vu les difficultés des exploitations et des hommes desquelles résulte la déprise agraire, il importe maintenant de préciser le contenu et le contour de cette notion.

La diminution de la SAU, caractéristique du phénomène que l’on nomme « déprise », s’explique essentiellement par la prédominance de facteurs anciens qui continuent à jouer : ce sont les difficultés des exploitations et des hommes que nous venons de voir. Pierre DERIOZ (1994)169 explique que « la « déprise », quelle que soit l’échelle à la quelle on s’efforce de la saisir, correspond au relâchement partiel ou complet de la pression qu’exerçaient les agriculteurs sur les terres – toutes les terres, de celles qui composent la SAU aux terres marginales –, et à leur évolution plus ou moins rapide vers une moindre utilité, l’abandon pur et simple, ou vers des formes non agricoles de rentabilité... » À cela s’ajoute un processus de « non-succession » (KAYSER, 1990)170 qui a fortement marqué le monde agricole depuis plus de 50 ans, c’est-à-dire l’inexistence de repreneur potentiel à un moment crucial de la vie d’une exploitation, qui est celui de la passation de témoin entre générations d’agriculteurs.

Jacques BAUDRY et Jean-Pierre DEFFONTAINES (1998)171 se sont intéressés de près à la déprise agricole à la fin des années 1980, alors que ce thème largement débattu dans les médias était devenu un sujet de société. La définition qu’ils donnent de la déprise introduit une dimension dynamique, sociétale et psychologique, qui associe déprise agraire et jugement de valeur. Elle montre aussi qu’il ne peut y avoir déprise agraire sans référence à des « états antérieurs de l’espace, réels ou construits » et sans processus cognitif, individuel ou collectif, de construction d’une image et de représentations associées à la déprise (agraire, mais aussi humaine : l’impression d’un espace qui se vide de ses hommes). C’est en référence à cela qu’une grande importance a été attachée, d’une part à décrire la façon dont les hommes dans les pentes vivaroises avaient construit et aménagé si finement l’espace de génération en génération en y associant un arbre remarquable le châtaignier et d’autre part, à expliquer le fonctionnement du système social de la paysannerie et l’ensemble des ces héritages.

« Le terme de déprise associe l'aspect social et l'aspect territorial. La déprise est le changement d'état d'un complexe liant l'activité à l'espace et ayant des répercussions environnementales visibles. Mais le terme désigne aussi bien la constatation, l'observation, voire l'évaluation de ce changement que l'écart qui se crée avec l'image que l'on a d'un état antérieur de l'espace, image qui est une construction mentale, individuelle ou collective. Ceci nous conduit à proposer la définition suivante du terme déprise : Déprise - une perception de changements de systèmes liant activités et espaces. Ces changements font référence à des états antérieurs de l'espace, réels ou construits. Ces changements sont jugés comme une régression par rapport à une occupation plus complète de l'espace agricole. Cette moindre utilisation résulte d'un laisser-faire et non du choix d'un nouveau mode de gestion. » (Ibid.)

Il est intéressant de souligner que la déprise est une notion assez récente qui désigne un changement d’état complexe de l’espace qui mêle à la fois les choix économiques des exploitations agricoles et les perceptions visibles que l’on se fait de ceux-ci. Les mêmes

169DERIOZ Pierre (1994). Friches et terres marginales en basse et moyenne montagne. Revers sud-oriental du Massif Central. Thèse de doctorat en Géographie. Avignon : Faculté des Lettres et des Sciences Humaines ; Fontenay-Saint-Cloud : École Normale Supérieure, 330 p.

170KAYSER Bernard (1990). La renaissance rurale. Sociologie des campagnes du monde occidental. Paris : Armand Colin, 316 p.

171BAUDRY Jacques, DEFFONTAINES Jean-Pierre (1988). Réflexions autour de la notion de déprise agricole [en ligne]. Le Courrier de l’environnement, n°4. Disponible sur : <http://www.inra.fr/dpenv/deffoc04.htm> (Consulté le 05/01/2006).

auteurs notent que l’apparition de cette notion date de la fin des années 1970, « fin 1979 dans les comptes rendus du comité Écologie et Aménagement Rural (ECAR) de la Direction Générale de la Recherche Scientifique et Technique (DGRST) du Ministère de l’Industrie, par exemple » et qu’elle est essentiellement liée à des connotations négatives (désertification, retour oppressant de la friche, menace...). C’est aussi à partir de cette époque que la sphère de la recherche agronomique commence à s’intéresser à des

« préoccupations liées au territoire, notamment à sa fermeture, avec l’extension de la forêt et des friches »172. Cet intervalle de temps entre la fin des années 1970 et le début des années 1980 (Voir doc. n°52) se situe encore dans le creux de la vague du déclin démographique des communes du Massif Central. Par contre, au niveau national, cette période marque plutôt le début d’un regain d’intérêt pour les espaces ruraux, après le recensement général de la population de 1975. Celui-ci avait en effet montré des espaces ruraux presque vides, désertés par leur population. Les enfants du baby boom étaient partis trouver ailleurs, hors du monde agricole, des perspectives plus heureuses. La France sort aussi de trois décennies de reforestation intense. La forêt conquérante et les résineux commencent à marquer visuellement les paysages. C’est à partir de cette époque que l’on se rend compte dans les territoires qu’un point de non retour a été franchi et que l’ordre éternel des champs est rompu. En Ardèche, les constats se multiplient à propos des terrasses et des châtaigneraies qui ne sont plus entretenues. Au mieux les enfants du pays reviennent-ils pour s’installer dans une résidence secondaire, mais ils ne participent plus aux travaux agricoles ancestraux. Ils constatent les mutations à l’œuvre, les transformations du paysage et leur impuissance face à la forêt et à la friche conquérantes. C’est tout un pays qui s’est progressivement transformé, tant sur le plan démographique, qu’économique ; la référence à un passé glorieux est devenue un mythe.

À présent, les aspects sociaux et psychologiques de la déprise agricole vont être laissés temporairement de côté. Ils seront plus amplement développés dans la partie 2.3. lorsque la friche sera mobilisée pour expliquer les conséquences de la déprise agraire sur l’évolution de l’usage et de l’occupation des sols qui ne sont plus utilisés. Ce sera aussi l’occasion de tenter de quantifier l’importance actuelle du processus de déprise agraire.

172INRA. Deffontaine[en ligne]. Archorale-INRA. Cassettes DAT 27-1 et 27-2, propos recueillis par D. Poupardin. Disponible sur : <http://www.inra.fr/archorales/t10-11DeffontainesJP.pdf> (consulté le 11/07/2008).

> De la déprise agricole à la forêt.

Dans un article qui fait suite à la réforme de la PAC173 en 1992, Jean CAVAILHES et Dominique NORMANDIN (1993) appréhendent la déprise agricole et les boisements, sur la période 1982-1990, à partir d’une analyse fine des différents échanges entre les principales catégories d’usage et d’occupation du sol en France. Utilisant les résultats de l'enquête TERUTI du SCEES et plus particulièrement les « matrices d’évolution »174 (Doc. n°34), ils livrent une explication générale des échanges permanents (sur la base des soldes nets annuels ou la différence entre flux brut sortant et flux brut entrant) qui existent entre les différentes catégories de sols ruraux (la SAU, les friches, les landes, les bosquets et les forêts). Ce sont précisément ceux-ci qui nous intéressent pour comprendre le processus de reforestation.

Des matrices du même genre ont aussi été construites à partir des données des inventaires forestiers départementaux. Elles figurent dans certaines publications de l’IFN. Mais, les chiffres bruts et les soldes nets entre catégories sont difficilement comparables d’une enquête statistique à une autre. Malgré tout, ces matrices ont plusieurs intérêts. En premier lieu, elles montrent clairement, à ce niveau d’agrégation, les catégories d’usage et d’occupation des sols, gagnantes et perdantes. La déprise nette des sols agricoles à l’échelle nationale alimente en tout premier lieu l’artificialisation des sols, les sols sans usage (landes, friches) et les sols boisés. Les sols sans usage alimentent à leur tour les sols boisés, dans un décalage qui s’opère dans le temps. Elles attestent deuxièmement de l’importance des mouvements réciproques d’échanges entre catégories d’usage et d’occupation des sols. Toutefois, ces modèles généraux ne font pas état des différences qui existent à l’échelle des départements ou bien même à celle de petite région (Voir doc. n°36). Outre, l’analyse de Jean CAVAILHES et Dominique NORMANDIN (1993) et pour la période 1992-2003, il est possible de se référer, pour la période 1992-2003, aux matrices d'évolution des surfaces du SCEES, publiées dans l’étude sur l’utilisation du territoire en 2004175.

173« La réforme de la politique agricole commune (PAC) de la CEE, amorcée en 1984 par l'instauration des quotas laitiers, poursuivie en 1988 par la réforme des organisations communautaires de marché (OCM) pour les céréales (quantités maximales garanties, taxes de coresponsabilité, gel des terres), a abouti en 1992 à des transformations encore plus radicales : baisses substantielles des prix, aides directes compensatrices sous réserve de gel des terres (15% de la sole céréalière sauf pour les plus petits producteurs). »

174 Matrices des flux d'entrée et de sortie de chacune des catégories par rapport aux autres permettant d'apprécier la dynamique de ces modes d'usage et d’occupation des sols au cours d'une période.

175SERVICE CENTRAL DES ENQUETES ET ETUDES STATISTIQUES (2004). L’utilisation du territoire en 2004. Agreste – Chiffres et Données – Série Agriculture, n°169, 83 p.

Doc. n°34 : Des matrices d’évolution pour montrer les échanges gagnants et perdants dans le temps, entre catégories d’usage et d’occupation du sol en France.

Ainsi, hors échanges avec les sols artificialisés, la déprise agraire (diminution de la SAU) alimente prioritairement les friches, qui à leur tour viennent remplir le réservoir des landes. Ce passage de la SAU à la lande peut ne prendre que quelques années, alors que l’évolution d’une lande vers un véritable couvert forestier est beaucoup plus longue (15 à 40 ans). Bien que la présomption d'usage soit de mise (il ne peut pas toujours se déduire de l’aspect physique), comme le montre Pierre DERIOZ (Ibid.) dans ses travaux de thèse au sujet de la définition des friches176 et des landes177, l’existence de 5,5 millions d’hectares de friches et de landes en 1950178 atteste de l’ancienneté du processus d’abandon des sols agricoles. Déjà au XIXe siècle les landes peu productives existaient, mais elles étaient appropriées, utilisées de façon extensives. La transformation de l’agriculture française libère définitivement ces « tiers espaces »179 qui pourront être boisés. Ce processus concernera avant tout la montagne, haute et moyenne, les terrains en pente qui ne supportent pas la mécanisation et le remembrement. Couvrant 3 millions d'hectares en 1970 et encore plus de 2,5 millions d'hectares aujourd'hui, les friches et les landes constituent donc le réservoir de la reforestation. Largement alimenté par le passé, ce réservoir tend progressivement à se vider principalement par le passage des surfaces considérées à l’état de forêt. Les sols agricoles abandonnés donnent naissance à des friches qui elles-mêmes se transforment en landes. À leur tour, les landes entretiennent le flot continu de la reforestation spontanée ou naturelle.

Dans un second temps, après l’installation du couvert forestier des dynamiques végétales internes au peuplement peuvent conduire celui-ci à évoluer vers d’autres stades forestiers (HOTYAT, 1999)180. En 40 ans, 3 millions d’hectares de friches et de landes sont passées spontanément à l’état boisé en France. Entre 1992 et 2004, les friches ont décru légèrement plus rapidement que les landes avec respectivement -1,60% et -1,19% par an181. Ainsi le réservoir que constituent les friches et les landes est encore relativement conséquent bien qu’il continue de diminuer, passant de 2,562 millions d’hectares en 1992182 à 2,165 millions d’hectares en 2004. Tout laisse à penser que la tendance à une reforestation relativement soutenue ne s’arrêtera pas dans la décennie à venir. Le modèle théorique qui vient d’être décrit explique de façon simplifiée la part spontanée du processus de reforestation à l’œuvre en France dans la seconde moitié du XXe siècle. La part qui incombe à l’homme (boisements du FFN principalement) sera abordée dans le chapitre 3. Localement, il y a pu avoir une combinaison des deux processus de reforestation (naturels ou anthropiques) dans des proportions variables ou bien la prédominance de l’un sur l’autre. Par exemple, dans les

176 « sols incultes présentant des traces évidentes d'anciennes cultures ou d'ancienne exploitation ou complètement entourés de terres labourables » (Source : TERUTI).

177 Y compris maquis et garrigues : « sols non utilisés, naturellement enherbés ou non, dont 25% au moins sont occupés par des plantes ligneuses ou semi-ligneuses (bruyères, genêts, ajoncs,...) et dont le couvert boisé représente moins de 10% » (Ibid.).

178 Nous citons CAVAILHES Jean, NORMANDIN Dominique (1993). Déprise agricole et boisement : état des lieux, enjeux et perspectives dans le cadre de la PAC. Revue Forestière Française, Tome XLV-4, pp. 465-482., qui eux même citent comme source la Statistique agricole annuelle.

179CLEMENT Gilles (1991). Le jardin en mouvement. Paris : Pandora, 101 p.

180HOTYAT Micheline (1999). Dynamiques internes et externes des forêts de résineux de RTM. Annales de Géographie, n° 609-610, pp. 583-594. L’observation de ces dynamiques végétales naturelles est à l’origine de nouvelles conceptions en matière forestière. En bibliographie, Micheline HOTYAT cite notamment à ce sujet Hans-Jürgen OTTO auquel nous ajoutons Jean-Philippe SCHÜTZ. Ces deux personnages sont les grands penseurs européens du modèle de gestion des forêts continu, irrégulier et proche de la nature (Pro Sylva). Le premier est co-fondateur et premier Président de Pro Sylva Europe, il a enseigné l’écologie forestière à l’Université de Göttingen et de Tharandt ; le second est l’actuel Président de Pro Sylva Europe, ancien titulaire de la chaire de sylviculture à l’École Polytechnique Fédérale de Zurich.

181 SCEES (2005). L'occupation physique du territoire de 1992 à 2004 [en ligne]. Disponible sur : <http://agreste.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/teruti2005T1-2.pdf> (consulté le 16/010/2008).

182 À titre de comparaison, en 1996 (par comparaison d’inventaires, année moyenne pour l’ensemble des départements français), l’IFN totalisait 2,754 millions d’hectares de landes.

Monts du Beaujolais le passage des terres agricoles aux boisements de conifères a été direct, sans transition par la friche : « Tout c’est boisé. On boisait avant de partir en ville »183.

Considérant d’une part, qu’il existe réellement un réservoir de landes sans usage agricole récent, et d’autre part, que selon la définition des termes de l’enquête statistique TERUTI, la friche évolue vers la lande avec le temps, nous avons choisi de représenter le passage des terres à usages agricoles à la forêt de la façon suivante (Doc. n°35) :

Doc. n°35 : De la terre à la forêt : un passage obligé par la friche et la lande.

Ne disposant pas des données TERUTI concernant les échanges entre les catégories de sols ruraux citées précédemment, seuls les soldes nets concernant les évolutions des surfaces des zones agricoles et des forêts à l’échelle du Massif Central et de l’Ardèche seront pris en comppte. Cela suffit très clairement à révéler l’existence d’une déprise agraire et d’une emprise forestière, toutes deux encore actives à l’échelle du Massif Central et de l’Ardèche. Malgré tout, la carte des surfaces en « landes et broussailles » en Ardèche, réalisée grâce aux données CORINE Land Cover 2000 permet d’apprécier l’importance et la localisation de ce réservoir majeur à la reforestation (Voir doc. n°42).

> Quantifier la déprise agraire aujourd’hui dans le Massif Central.

En fonction des données qui étaient à notre disposition, nous avons cherché à quantifier sur la période 1993-2003 pour les 22 départements qui englobent le Massif Central (Voir la liste dans le doc. n°37) les points suivants :

1. L’évolution en surface des « zones agricoles »184 d’après les données de l’enquête TERUTI dans leur ensemble (Doc. n°37). La diminution de la SAU est en effet le premier marqueur de la déprise agricole.

2. L’évolution des surfaces forestières d’après les données de l’enquête TERUTI (Doc. n°37). Les données CORINE Land Cover ne permettent pas de suivre sur une décennie des évolutions fines, ce que l’enquête TERUTI permet par contre185. L’augmentation actuelle des surfaces forestières est en effet le corollaire d’une

183 Propos recueillis auprès d’un Technicien du CRPF d’Ardèche qui avait précédemment été en poste dans le Beaujolais (Rhône).

184 C’est le terme utilisé dans l’enquête TERUTI.

185 Il importe aussi de préciser que les données TERUTI et CLC ne sont pas strictement comparables du fait de différences méthodologiques, mais aussi dans la définition des objets observés.

déprise agricole passée186 (l’extension forestière directe à partir de sols agricoles est beaucoup moins importante qu’elle ne le fut dans les premières décennies qui suivirent la Seconde Guerre mondiale consécutivement aux boisements aidés par le FFN).

Sur la durée de la série statistique citée précédemment (enquête TERUTI de 1993 à 2003), l’occupation des sols a évolué de manière similaire. Les sols boisés et les « zones artificielles » (infrastructure, habitat, économie) sont ceux qui se sont le plus étendus au détriment principalement des surfaces en herbe, des landes et des friches. La superficie des « zones agricoles »187 passe de 6 944 100 à 6 807 800 hectares de 1993 à 2003, soit une diminution de plus de 136 000 hectares (- 2% de la surface totale en 10 ans). Les forêts croissent de 4 117 600 à 4236 700 hectares de 1993 à 2003, soit un peu plus de 119 000 hectares (+ 2,9% de leur surface totale en 10 ans). Ces moyennes cachent des différences importantes aux causes diverses (Doc n°36). Par exemple en Ardèche le processus de reforestation est encore plus marqué que dans l’ensemble des départements qui englobent le Massif Central.

Doc. n°36 : Flux et reflux entre zones agricoles et forêts : un signe de déprise ou d’emprise agraire.

En Ardèche, la majeure partie des surfaces agricoles qui disparaissent est consommée par l’urbanisation, alors que la diminution des surfaces en « landes, alpages et pâturages » se fait au profit de la « forêt ».

Dans la Creuse, l’augmentation de la surface des « zones agricoles » est à mettre en parallèle à une forte réduction des surfaces en « landes, alpages et pâturages » et des « cultures annuelles ». Ce sont elles qui alimentent la progression des surfaces en « prairies » et dans une moindre mesure la « forêt ».

186 Plusieurs auteurs ont traité des processus de flux et de reflux, de reprise et de régression entre forêt et espace cultivé. Voir Jean-Robert PITTE (1986) pour la châtaigneraie et Paul ARNOULD (In : MONZA (DE) Jean-Pierre (1991). L’atlas des forêts de France. Poitiers : Éditions Ligugé Poitiers, 240 p.) pour une représentation graphique de 15 000 ans d’histoire forestière.

187 Les termes qui suivent entre guillemets correspondent aux noms des postes de la nomenclature TERUTI. Ces données sont celles de la série : Utilisation du territoire (TERUTI), n°OC01, de 1993 à 2004 ; Disponible sur : <http://eider.ifen.fr/Eider/tables.do> (Consulté le 21/07/2008).

Doc. n°37 : Quantifier la déprise agricole et le passage à la forêt dans le Massif Central : moins de zones agricoles, plus de forêts.