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La démarche appliquée pour traiter le style d’attachement :

Entourage : mère Figure 9 :Figure de l’analyse fonctionnelle J.Cottraux (2004:112)

De 8 à 16 séances : Elles ciblent des techniques cognitives, comportementales et émotionnelles

8.2.6. La démarche appliquée pour traiter le style d’attachement :

La douleur chronique est une condition entrainant un stress, élément activateur du système d’attachement. L’élément extincteur du système ou stimulus de l’activation du système est la proximité avec la figure d’attachement ou le contact. Le système d’attachement est d’abord considéré comme un thermostat éteint ou activé selon que l’enfant perçoit la situation comme menaçante ou pas, mais aussi et d’un autre coté si la figure d’attachement est en mesure d’être sensible et de percevoir à son tour le stress de l’enfant et d’y répondre de manière adéquate. Le lien réciproque mère/enfant est source de sécurité extérieure, mais d’abord intérieure. Elle consiste à développer le soutien extérieur qui concerne la figure d’attachement principale qu’est la mère.

Quand la mère est incapable d’être « suffisamment bonne », l’enfant évolue dans un univers instable, il est alors carencé d’un besoin fondamental qui est celui de pouvoir « s’appuyer » sur une présence stable, rassurante, protectrice mais aussi et surtout « contenante ».

Une mère sensible serait disponible et consciente des indices d’émotions les plus subtiles chez son enfant. Elle interpréterait correctement ces indices et éprouverait de l’empathie pour son enfant, ses réponses sont alors appropriées, ce qui reflète dans la qualité de ses interactions avec son enfant.

Sur la base de ces données nous envisageons la démarche thérapeutique pour agir sur le style d’attachement de l’enfant en nous appuyant sur la théorie de J.Bowlby. La notion de base de sécurité signifie la confiance dans l’idée qu’une figure de soutien protectrice, sera réceptive, accessible et disponible. Ces trois notions vont constituer la base de notre action thérapeutique.

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1/ Renforcer les liens d’attachement en intervenant sur les aspects relationnels de la dyade mère/enfant afin de modifier la perception de la douleur. Nous devons cibler et intervenir sur les points suivants :

a) Sensibilité de la mère à la douleur, qui vise :

- la sensibilité aux signaux de détresse et l’amélioration de l’écoute.

- Les réponses doivent en fait être adaptées, en un temps de réaction convenablement différé. - Encourager la verbalisation en évitant certaines expressions « ça va passer », « ce n’est rien » - Son attitude ne doit être ni dans l’amplification ni dans la banalisation mais dans l’écoute empathique qui offre une base de sécurité suffisamment contenante. « L’empathie signifie que quelqu’un comprend votre univers personnel et reconnait la valeur de vos sentiments »J.Young, J. Klosko (2003 :135)

b) L’accessibilité de la mère au mement de la douleur : Il s’agit de maintenir un degré de proximité et de contact sécurisants surtout lorsque l’enfant manifeste de l’inquiétude ou de la détresse. Développer une communication positive avec empathie et authenticité et impliquer la mère dans les interactions réciproques.

c) La disponibilité : « Pour Bowlby, le mot disponibilité veut dire que la figure d’attachement est à la fois accessible et prète à réagir positivement »J.Cottraux (2007 :31)

- Faire preuve de disponibilité pour répondre aux besoins de l’enfant, surtout affectifs. - Donner le temps et favoriser l’expression verbale des affects.

« La croyance du sujet par rapport à la disponibilité de ses figures d’attachement détermine la réaction de ce dernier face aux situations éventuellement dangereuses, tout au long de sa vie(Mehran, 2006) » J.Cottraux (2007 : 37)

2/ La mère doit distinguer sa propre subjectivité de celle de son enfant qu’elle doit reconnaitre comme sujet à part entière. La prise de conscience que la douleur est un symptôme la sensibilise à mobiliser des ressources et d’avoir à son tour un coping actif.

3/ le conditionnement classique et opérant aident au déconditionnement du comportement douloureux.Le protocole de notre étude insiste sur le fait d’apprendre ou réapprendre à l’enfant à adopter un comportement lien avec son organisme quand il est sain. Les stratégies d’intervention sont axées alors sur l’implication de la mère, non pas en tant qu’individu mais comme acteur dans les interactions avec son enfant. Comme comportement adapté, la mère doit éviter de favoriser le conditionnement classique calqué sur le modèle Stimulus(Douleur) /Réponse(Passivité). Elle est invitée à accompgner son enfant à adopter des comportements

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efficaces, adaptés à sa maladie (ex : appliquer des poches de glaces, faire de l’exercice, faire des massages…).

Le programme de conditionnement opérant sera basé sur :

a- la réduction des bénéfices secondaires dont le plus sont l’absentéisme. Il constitue en effet un facteur d’entretien de la douleur. Il s’agit de diminuer les comportements qui interfèrent avec la qualité de vie et d’augmenter les compétences comportementales.

b- les remplacer les bénéfices secodaires par un renforcement positif mais : - qui encourage l’auto-efficacité

- qui encourage un coping actif

c- recommander à la mère d’exercer un renforcement positif verbal ou gestuel (conditionnement opérant) comme récompense affective à l’effort exercé par son enfant tout en verbalisant sa satisfaction.

4/ Déculpabiliser la mère: Il n’y a pas de « mauvaises » mères, il y a de « mauvais » comportements. Il s’agit de reconnaitre l’investissement de la mère ainsi que tout les efforts qu’elle fourni pour la santé de son enfant (déplacements fréquents, frais, attentes prolongées lors des consultations et contrôles médicaux, les séjours à l’hôpital lors de l’hospitalisation…) mais qu’il faut donner de l’importance à la dimension affective. Un travail d’accompagnement, vu que c’est une maladie chronique, elle nécessite de réserver une place capitale à la dimension affective.

5/ Introduire le père dont l’implication doit être protectrice, empathique et efficace. Ilaccompagne et apporte du soutien aussi bien pour son enfant que pour sa femme dont les sacrifices doivent être reconnus.

En fin de cette phase B de la prise en charge, l’application du protocole est suivie d’une réévaluation. Il faut pour cela réévaluer les scores des échelles appliquées en phase pré-test puis comparer les résultats. Cette phase vise la vérification de l’efficacité du protocole thérapeutique. Ce matériel est évalué pour observer l’évolution favorable ou défavorable de la prise en charge.

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8.3.

La phase d’entretien

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