• Aucun résultat trouvé

PREMIERE PARTIE Apport théorique

7. Les facteurs déterminants du coping :

Dans les stratégies de coping interviennent un certain nombre de facteurs qui s’influencent mutuellement pour déterminer la façon dont le sujet va affronter la situation stressante.

Les auteurs ont des tendances différentes ; certains accordent l’importance aux déterminants dispositionnels reliés aux dimensions de la personnalité (caractéristiques cognitives et émotionnelles de l’individu), d’autres impliquent les caractéristiques situationnelles ou contextuels comme facteurs déterminants du coping.

7.1. Les facteurs contextuels ou situationnels :

Ils sont rattachés aux caractéristiques et particularités de la situation stressantequ’elles soient réelles ou perçues de l’environnement comme : le degré et la nature de la menace, la temporalité, la contrôlabilité, le contexte personnel et interpersonnel, (qualité du soutien social et disponibilité), la prédictibilité, l’ambigüité et l’incertitude du problème.Par ailleurs, ces facteurs pris en considération dans le coping ne se limitent pas seulement aux caractéristiques objectives de la situation, mais ils sont liés aux caractéristiques subjectives telle que la situation est perçue. « Les facteurs environnementaux ont un impact non négligeable sur l’évaluation que l’individu fait de ses capacités de contrôle, ce qui oriente le choix des stratégies de coping pour faire face à la situation. C’est pour cette raison que le coping est un processus changeant, momentané et qu’il est donc difficile de l’envisager comme un trait stable de personnalité » I. Paulhan (1992 :550).

7.2. Les facteurs dispositionnels :

Les auteurs qui prévalent les aspects de la personnalité montrent qu’il existe des styles de coping relativement stables qui déterminent les choix préférentiels des individus qui fait leurs différences individuelles. Chez l’adulte, les traits de personnalité orientent vers le mode de choix du coping.

Dans notre étude, vue que le processus maturatif n’est pas encore achevé et que la personnalité n’est pas encore structurée; le style d’attachement de l’enfant serait un facteur dispositionnel qui

68

déterminerait les choix préférentiels des stratégies de coping mises en œuvres par l’enfant face à une douleur chronique qui est considérée comme facteur stressant interne.En effet, comme nous l’avons déduit de notre étude précédente, un enfant ayant un style d’attachement sécure, a un coping actif, centré sur le problème ; par contre un enfant présentant un style d’attachement insécure ou ambivalent, a un coping passif, centré sur l’émotion.

« Il a été montré en effet que ce ne sont pas les caractéristiques « objectives » des évènements qui affectent l’individu, mais la façon dont celui-ci perçoit et les interprète, qui dépend des caractéristiques cognitives et conatives de chaque personne, ainsi que de son histoire (Cohen et al ,1983) » M.B. Schweitzer (2002 :361).Parmi les facteurs dispositionnels, on trouve :

Les facteurs cognitifs : dont les croyances de la personne (sur soi, ses capacités, ses ressources,

le monde, ..), ses motivations générales, (valeurs, objectifs, intérêts), sa perception du lieu de contrôle (internalité/externalité) et plus généralement toutes les perceptions (auto-efficacité, optimisme, attributions). « Les croyances tels que les croyances religieuses (l’évènement revêt le sens d’une épreuve imposée par Dieu et que l’on doit accepter) ou encore la croyance par l’individu en sa propre capacité de contrôle des évènements, ce que Rotter (1966) a appelé le « lieu de contrôle interne.» I. Paulhan , M.Bourgois (2008 :47).

Les facteurs cognitifs englobent un ensemble de processus à partir et à travers lesquels on affronte un problème, un évènement, une situation difficile en fonction de la manière dont on les interprète, dont on les pense, dont on les perçoit, dont on les ressent.

Les facteurs conatifs : font référence aux traits de la personnalité plutôt stables dans le temps,

ce qui expliquerait une certaine consistance des réponses de coping chez certaines personnes d’une situation à une autre. « Ainsi, l’anxiété, le névrosisme et l’hostilité prédiraient des évaluations particulières (stress perçu, faible auto-efficacité perçue et des stratégies centrées sur l’émotion ». M.B. Schweidzer (2002 :360).

« Les personnes ayant une anxiété- trait faible perçoivent les évènements stressants comme moins menaçants et ont une plus grande prévision de contrôle que celles qui ont une anxiété-trait élevée »I. Paulhan , M.Bourgois (2008 :47).

- Par ailleurs, les sujets endurants pensent qu’ils sont capables d’agir sur le cours de leur vie, de surmonter les épreuves difficiles et de multiplier leur niveau de compétence dans la confrontation des évènements. « L’endurance (hardiness) est un trait de personnalité caractérisé par la capacité de résistance d’un individu face à des situations particulièrement stressantes.

69

Elle se traduit par des stratégies de coping actif basé sur la croyance dans sa capacité à maîtriser les évènements. Ce trait de personnalité, décrit par Kobasa (1982), comporte trois aspects : l’engagement, le contrôle et le défi ». G.N. Fischer (2006 :121).

ANTECEDANTS TRANSACTIONS CRITERES

(Interactions) ISSUES

Réévaluations

8. Conclusion :

Le répertoire de coping s’acquière chez l’enfant de manière progressive. Ses réponses aux situations générant du stress diffèrent de celles de l’adulte. Les comportements du processus de coping des enfants sont particulièrement liés à leur adaptation psychologique.Notre étude porte sur l’enfant dont la personnalité n’est pas encore structurée. Les facteurs dispositionnels se réfèrent dans ce cas aux déterminants psychoaffectifs, cognitifs et conatifs (croyances, motivations…) qui doivent être pris en considération.« Les croyances auxquelles adhèrent les patients douloureux chroniquespeuvent avoir une incidence sur leur préférence de coping, et,

Déterminants cognitifs et conatifs (croyances, motivations, traits de personnalité, etc…)

Déterminants cognitifs et conatifs (croyances, motivations, traits de personnalité, etc…)

Déterminants environnementaux et situationnels

. Caractéristiques de . Caractéristiques la situation stressante du réseau social (nombre

(contrôlabilité, gravité, de liens, stabilité, récipro-ambiguité, cité, type de liens, type de durée, soutien émis, etc…)

type, etc…)

Figure 8 Les stratégies de coping, aspects processuels et déterminantsDéterminants environnementaux et situationnels . Caractéristiques de . Caractéristiques la situation stressante du réseau social (nombre

(contrôlabilité, gravité, de liens, stabilité, récipro-ambiguité, cité, type de liens, type de durée, soutien émis, etc…)

type, etc…) Evaluations Primaire Secondaire . Stress . Contrôle perçu

- Perte . Soutien social perçu - Menace - Disponibilité - Défi - Satisfaction

- Adéquation

Evaluations Primaire Secondaire . Stress . Contrôle perçu

- Perte . Soutien social perçu - Menace - Disponibilité - Défi - Satisfaction

- Adéquation

Stratégies de coping - centrée sur le problème - centrée sur l’émotion - recherche de soutien

social

Stratégies de coping - centrée sur le problème - centrée sur l’émotion - recherche de soutien

social

70

par voie de conséquence, leur vécu douloureux.A titre d’illustration, les personnes qui pensent que leurs douleurs sont mystérieuses et permanentes utilisent très peu de stratégies cognitives de « faire face » à la douleur efficaces (comme la distraction). Elles sont plutôt enclines à dramatiser, partant du principe que ce style de coping est inopérant. A contrario, les personnes qui croient que leurs douleurs chroniques sont compréhensibles et transitoires se sentent davantage capables de les gérer et tirent davantage profit des prises en charge cognitivo-comportementales qui leur sont proposées ».F.Laroche, P.Roussel(35 :2012)

III. LES THERAPIES COMPORTEMENTALES ET COGNITIVES