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DANS LE TRAITEMENT DE LA DOULEUR CHRONIQUE

3. Les stratégies thérapeutiques dans une TCC :

Pour la réalisationde notre travail, nous avons empunté certaines techniques et stratégies des thérapies comportementales et cognitives dont les plus importantes sont :

3.1. Les stratégies visant à modifier les réponses physiologiques :

3.1.1. Apprentissage de la relaxation :

La relaxation n’a d’autres effets que le relâchement musculaire et l’évasion mentale par une diminution de l’activité du système nerveux sympathique. Son but est d’apprendre à obtenir un état de détente physique et psychique (contrôle de la respiration, de la fréquence cardiaque) permettant de réduire et de maîtriser les symptômes anxieux. Il existe différentes sortes de relaxation. La relaxation nécessite trois étapes :

1. Reconnaissance et identification d’une contraction puis relâchement musculaire correspondant. Cette prise de conscience s’effectue dans toutes les parties du corps.

2. Relâchement des muscles non concernés par l’effort.

3) Prise de conscience à tout moment de la vie quotidienne de toutes tensions musculaires à un trouble affectif ou émotionnel. Le sujet détend alors les muscles concernés et une répercussion positive se fait aussitôt sentir sur le mental. C’est la détente musculaire qui fait la détente psychique. Elle s’appuie uniquement sur une démarche d’observations objectives concernant le lien entre le tonus musculaire, les émotions et l’activité mentale et ne fait appel à aucune suggestion, ce qui la différencie du training autogène.

3.1.2. Apprentissage des méthodes de contrôle respiratoire :

C’est une méthode qui consiste à prévenir l’hyperventilation (respiration rapide et/ou profonde) qui par une diminution de CO2 sanguin, provoque des symptômes (vertiges, sensation de faiblesse, palpitations, oppressions thoraciques…) pouvant augmenter l’anxiété par une interprétation erronée. D. Servant (2005) décrit la pratique de l’exercice qui se fait en position assise, les consignes sont les suivantes :

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- expliquer le rationnel et l’intérêt de contrôler sa respiration ;

- procéder à l’auto-évaluation (compter le nombre de respirations sur une minute) ;

- contrôler le rythme : appliquer un rythme sur 6 s (3 s pour l’inspiration, 3 s pour l’expiration, puis 1 2 3 pour l’inspiration, puis 1 2 3 pour l’expiration, puis 1 2 3 pour l’inspiration et se dire mentalement « Relaxer ». Le but est d’aboutir à une fréquence de 10 mn ;

- privilégier la respiration abdominale en mettant une main sur la poitrine (qui ne bouge pas, et une main sur le ventre (qui gonfle) ;

-pratiquer une auto-évaluation journalière (grille hebdomadaire) ; - s’entrainer tous les jours matin et soir ;

- utiliser dans la vie de tous les jours une fois la technique acquise.

3.2. Les stratégies visant à modifier les réponses comportementales :

Le conditionnement classique : modification des comportements douloureux en travaillant sur les facteurs de maintien tel que l’anxiété, en travaillant sur la relaxation afin de réduire les tensions musculaires.

Le conditionnement opérant : Le conditionnement opérant ou instrumental est un processus d’apprentissage impliquant le changement de la probabilité d’une réponse par manipulation des conséquences de celle-ci. Il permet une analyse du comportement observable dans ses relations et ses conséquences, et de ce fait, de clarifier toutes les variables en jeu. Le comportement de la douleur peut favoriser des gains secondaires ; la manière de se comporter, en état douloureux, peut elle-même augmenter ou diminuer la perception de la douleur.Le comportement de douleur renforcé positivement peut augmenter la perception de la douleur.

L’assignation de tâches à domicile : « Elles représentent l’occasion pour le patient de transférer les habiletés et les idées de la situation thérapeutique à la vie de tous les jours » L. Vera (2009 :100).

L’autoévaluation : utilisation d’échelles, du tableau de trois (situation, émotion, cognition), puis de quatre colonnes (la quatrième concerne l’idée alternative).

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3.3. Les stratégies visant à modifier les réponses cognitives :

3.3.1. La restructuration cognitive :

« La restructuration cognitive permet avant tout de rendre la personne plus consciente de ses pensées et de ses croyances dysfonctionnelles, ce qui l’incitera à commencer à les modifier » L. Chaloult (2008 :299)

Elle comprend plusieurs étapes : Après une démarche d’observation et d’identification, vient celle d’évaluation et enfin celle de modification des pensées dysfonctionnelles et des schémas sous-jacents.

1- Identifier les cognitions en les mettant en relation avec les émotions :

- En utilisant le modèle du tableau de Beck des trois colonnes : situation, émotion, cognition, pensée alternative:nous nous sommes basé sur une Fiche d’autoévaluation des pensées automatiques de Cottraux (2004).En situation de douleur par exemple, les pensées sont perçues comme produit cognitif, ce qui permet une distanciation. Son avantage est de prendre conscience puis réduire, les pensées perturbantes et désorganisatrices qui induisent des émotions négatives pour arriver enfin à favoriser des pensées positives qui incitent l’enfant à l’auto-efficacité et à la valorisation de ses capacités à jouer un rôle actif « qu’est ce que je peux faire ? ».

- Evaluer le niveau de croyance une fois que l’enfant a noté dans sa troisième colonne ses pensées automatiques associées à la douleur ; il associe son niveau de croyance : cette estimation est réalisée en utilisant une échelle en pourcentage de 0 (pour ‘’pas du tout convaincu’’) à 100% (pour ‘’absolument convaincu’’).

- Modifier les cognitions ne veut pas dire leur abolition mais une prise de distance afin de s’en protéger. Il s’agit pour l’enfant de réévaluer de manière plus réaliste et envisager d’autres interprétations possibles, en développant des cognitions alternatives. L’utilisation le modèle du tableau de quatre colonnes de Beck : situation, émotion, cognition, cognition alternative tout en réévaluant le degré de croyance sur un pourcentage de 0 à 100% serait favorable à l’accomplissement de cette tâche.

3.3.2. La méthode des flèches descendantes :

Elle consiste, à partir de monologue intérieur (pensées automatiques) habituel de la patiente, de demander quelle est la pire conséquence ; une fois le matériel verbal obtenu, on demande quelle

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en sera la conséquence. Cette technique permet également de mettre en évidence les idées automatiques et de les mettre en relation avec les émotions éprouvées.« La flèche descendante va dans le sens des pensées automatiques au lieu de les corriger ; ainsi, le postulat est mis à jour »C. Mirabel-Sarron et B.Rivière (1993 : 89).

3.3.3. La méthode socratique :

D’après J.Cottraux (2004) cette méthode consiste à aider le patient à résoudre son problème sans prêcher ni imposer une solution. Il faut donc pratiquer le questionnement (l’ironie socratique : ironie en grec = question) plus que les jugements moraux ou donner des conseils directs. La forme interrogative est donc typique des interventions du thérapeute : » est-il bien toujours vrai que… ? » ; « n’y a t-il pas d’autres solutions ? ; «peut-on dire toujours cela ? » ; « est- ce une règle générale sans exception aucune ? » ; « si on considère le point de vu opposé, qu’est ce qu’on pourrai dire ?…

- Le feed-back : il permet de lever les éventuelles ambigüités et d’éclaircir les attitudes émotionnelles. « Il s’agit par définition, d’une rétroaction opérée par le thérapeute ou par le patient afin d’augmenter la probabilité de mise en œuvre d’un comportement. C’est donc un renforcement positif. Beck, dans son guide thérapeutique, utilise aussi ce terme dans un sens proche de reformulation. Ce feed-back, tel qu’il est défini par Beck, répond à plusieurs objectifs : il permet de s’assurer que thérapeute et patient suivent une même direction ; ils débattent bien le même problème ». C. Mirabel-Sarron et B. Rivière (1993 :54).