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PREMIERE PARTIE Apport théorique

5. CLASSIFICATION ET DIFFERENTS STYLES DE COPING :

La classification des stratégies de coping reste un sujet de controverses.

5.1 La classification de Lazarus et Folkman (1980) :

Ils distinguent deux dimensions de coping :

Le coping centré sur l’émotion

:

(emotion focused coping)

Le coping centré sur l’émotion regroupe les stratégies qui visent à réguler l’émotion associée à l’évènement stressant. « Le coping centré sur l’émotion désigne l’ensemble des efforts visant à atténuer et à supporter les états émotionnels déclenchés par la situation. Il existe de nombreuses expressions pour cette forme de coping : l’évitement (ne plus penser au problème), la

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distraction, le déni, la dramatisation etc. Elles sont, la plupart, des processus orientés vers l’action intra-psychique » G.N. Fischer, G.Tarquino (2006 :122).

Cette stratégie comprend aux efforts que l’individu met en oeuvre pour réguler les tensions émotionnelles induites par la situation. La gestion des émotions peut se faire de diverses façons (émotionnelle, physiologique, cognitive, comportementale) :

- des processus d’ordre cognitif qui peuvent être modulés de différentes manières, destinés à réduire la détresse émotionnelle (évitement, minimisation, adaptation, prise de distance),

- des stratégies qui visent à augmenter la détresse émotionnelle (auto accusation),

- des efforts qui consistent à changer la façon dont la réalité est perçue par l’individu, sans essayer de la modifier : (réévaluation positive),

- des stratégies qui ont pour effet indirect que la situation prennent une nouvelle signification, (exercice physique, recherche de support émotionnel, médiation) : recherche de soutien social, - l’évitement-fuite : (boire, manger, fumer…).

Le coping centré sur le problème (problem focused coping) :

Elles représentent une dimension qui se réfère aux actions qui sont déployées pour changer ou maîtriser quelques aspects d’une situation perçue comme stressante.« Cette stratégie vise à réduire les exigences de la situation et/ou augmenter ses propres ressources pour mieux y faire face ». M. Bruchon-Scheitzer (2002 : 357).

Le coping centré sur le problème comprend deux dimensions :

- La résolution du problème dont l’action consiste à changer directementle terme actuel de la relation du sujet à son environnement et ce, en élaborant un plan d’action et en cherchant des informations.

- L’affrontement de la situation et agir sur la base de celle-ci pour changer la réalité stressante. Les stratégies centrées sur le problème peuvent être dirigées soit vers soi-même en modifiant sa propre implication en agissant par exemple sur un degré cognitif ou motivationnel appelé aussi par certains auteurs, coping vigilent ou encore actifsoit vers l’environnement. « Le coping centré sur le problème implique en revanche, des stratégies orientées vers le ’’management’’ de l’évènement ». Henri Cabrol et Stracey Callahan (2004 : 100).

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L’attention est portée sur la situation même. Il s’agit de la mise en place d’efforts et comportements actifs dans le but de la résoudre qui se traduit par la recherche d’un ensemble de moyens comme la recherche d’informations et d’aide.« Selon Lazarus et Folkman (1984), le coping centré sur le problème serait orienté vers l’action, dans le but de changer la relation entre la personne et la situation par le biais des actions qui auraient du succès ou non ; dans ce cas, c’est le fait d’avoir tenté de faire quelque chose qui compte ». H. Chabrol, S. Callahan (2004 :100).

En somme, la première dimensioncentrée sur l’émotion permet au sujet de gérer les émotions conséquentes au stress.Le but est de diminuer l’impact émotionnel du stress. La seconde dimension se réfère aux actions qui sont déployées pour changer ou maîtriser quelques aspects d’une situation perçue comme stressante. On trouve dans cette catégorie le coping des stratégies spécifiques tel que l’effort accru dans la confrontation de l’évènement qui se traduit par les efforts pour changer la situation, la planification ou l’analyse logique.

« Le coping centré sur l’émotion regroupe des stratégies qui visent à réguler l’émotion associée à l’évènement stressant. Le coping centré sur le problème implique en revanche, des stratégies orientées vers le ‘’ management ‘’ de l’évènement ». H. Chabrol et S. Callahan (2004 : 100).

5.2 Classification de Billig et Moos en 1981 :

Ils optent pour une classification en deux types de méta-stratégies :

- Stratégies d’évitement : (avoidant coping) qui correspond à un mécanisme passif, le sujet cherche à fuir la situation, à s’écarter du problème, à oublier afin de ne plus être affronté par des émotions négatives. Il réoriente son attention vers des aspects extérieurs à la tâche (ex : distraction, répression, faible vigilance, évitement, déni, fuite, fatalisme, la minimisation, la résignation).

- Stratégies d’affrontement ou vigilent : (approach coping) dans lesquelles les individus se mobilisent pour faire face à l’évènement, et pour agir sur celui-ci (je me concentre sur l’évènement plutôt que sur la peur). Elles incluent l’attention, la sensibilité, l’implication, la réévaluation, attitude non défensive, résolution de problème.

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5.3 Classification d’Endler et Parker en 1990 :

ilsproposent une classification de trois dimensions :

- Un coping centré sur la tâche à résoudre : (taskoriented coping) : l’individu confronté à une situation de stress se mobilise par analyser le problème, rechercher des informations supplémentaires et tenter de trouver une solution.

- Un coping centré sur les émotions (émotion oriented coping) : Le plus urgent pour les personnes déployant ces stratégies, serait de trouver des possibilités de modérer l’intensité des émotions négatives. (Ex : je m’isole, je fuis, je cherche à parler à quelqu’un).

- Un coping centré sur l’évitement du problème (avoidance oriented coping) : n’étant pas motivé ou jugeant n’ayant pas les possibilités d’utiliser les autres stratégies, le sujet décide de contourner le problème.

5.4 Classification de Paulhan et Bourgois en 1995 :

Ils distinguent le coping actif du coping passif.

H.Chabrol, S. Callahan (2004), définissent le coping actif comme une action qui consiste à modifier directement les termes de la relation personne-environnement par la mise en place d’efforts comportementaux actifs, consistant ainsi à affronter le problème pour le résoudre. A l’opposé du coping actif, on trouve le coping passif qui correspond au choix de ne rien faire ouvertement. Cette inactivité face à un stresseur est souvent associée à un état émotionnel négatif, tel que la dépression. Elle peut être aussi liée à une attitude de déni.

Nous pouvons conclure à travers les différentes classifications qu’il y a une similitude entre les stratégies évitantes et le coping centré sur l’émotion et les stratégies vigilantes avec le coping centré sur le problème. «Elles aboutissent le plus souvent à deux (voir trois) stratégies globales ou méta-stratégies : coping centré sur le problème (ou actif ou vigilent) et coping centré sur l’émotion (ou passif ou évitant). Dans certaines études, c’est l’évitement qui apparaît comme troisième méta-stratégie (Ender et Parker, 1990), dans d’autres, c’est la recherche du soutien social ». (M. B Schweitzer 2002 : 364).

La recherche de soutien social :

Elle est considérée comme une troisième stratégie. Il s’agit des efforts de la personne pour obtenir la sympathie et l’aide d’autrui. Il peut s’agir d’une recherche de conseils, d’aide matérielle ou d’information, tout comme d’une recherche de soutien moral ou affectif, de