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Le troisième élément de notre analyse du contexte national concerne les principaux enjeux de la finance solidaire. L'objectif du chapitre est de souligner les principaux défis et enjeux du développement de la finance solidaire en France.

Nous pouvons souligner quelques défis auxquels la finance solidaire doit faire face en vue de son développement : augmentation de la collecte d'épargne, vulgarisation de l'épargne solidaire, vulgarisation des outils de financement solidaire, reconnaissance institutionnelle, mise en commun de grilles d'évaluation et de mesures d'impact des financeurs solidaires, entre autres. Pour répondre à ces défis, il est nécessaire de prendre en compte deux enjeux majeurs.

L'analyse historique a permis de dégager au moins deux enjeux importants des finances solidaires contemporaines. Le premier enjeu est la transformation de la finance. Ayant comme point de départ l’envie des citoyens de décider de l’orientation de leur épargne, voire de participer à sa gestion, les financeurs solidaires ont développé des outils financiers permettant de répondre à cet enjeu. Ce point rejoint le débat posé par la finance éthique. Comme nous l'avons expliqué, les placements éthiques ou socialement responsables ou de développement durable permettent à l'épargnant d'avoir une transparence de son investissement afin qu’il puisse choisir d'investir en cohérence avec ses valeurs. Si l'épargnant s'interroge sur l’orientation de son épargne (« À quoi sert mon argent ? »), il ne met pas forcément en cause la génération du profit. L'épargnant peut trouver dans les fonds éthiques des produits permettant une rémunération équivalente à celle du marché financier tandis que la rémunération proposée par les placements solidaires (de partage et d’investissement solidaire) est nécessairement limitée, voire nulle. Les débats sur la transparence financière, la finance éthique, l'investissement socialement responsable et la finance solidaire peuvent se rejoindre, en proposant d'autres approches de l'activité financière. Mais parmi ces différentes approches, seule la finance solidaire propose des outils en vue de transformer la finance par l'engagement citoyen.

Le deuxième enjeu est celui de la transformation de l'économie par le soutien à des projets relevant d'une économie alternative et solidaire ou d’une l'économie locale répondant à des besoins sociaux. Dans ce sens, certains acteurs ont créé des outils de financement solidaire spécifiquement dédiés à ces initiatives. Cependant le rapport entre épargnant et emprunteur n'est pas toujours interrogé. Pour soutenir le développement de l'économie solidaire, ces acteurs peuvent mobiliser l'épargne solidaire parmi d'autres ressources. Cet enjeu peut rejoindre le premier dans la mesure où ces projets bénéficieront des placements solidaires d'épargnants se souciant du rôle de leur argent et étant prêts à sacrifier une partie de leur rendement.

Envisager la transformation de l'économie par la construction d'un nouveau rapport entre emprunteur et financeur ou par le soutien à des projets à forte utilité sociale implique une manière différente de penser l'économie. Dans les deux cas, le rôle de la finance est mis en question; elle est pensée comme un outil et non comme une fin.

Néanmoins, d'une part, les finances solidaires ne peuvent pas répondre à l’ensemble des besoins de financement des initiatives économiques solidaires, qui ont notamment recours au crédit bancaire et à des ressources publiques. D'autre part, les fonds solidaires ne financent pas que des projets d'économie solidaire, mais des projets à forte utilité sociale. Dans cette perspective, les finances solidaires soutiennent des initiatives qui cherchent à répondre à des besoins socioéconomiques sans forcément mettre en cause le modèle hégémonique de production, consommation et distribution.

La mise en commun de grilles d'évaluation et de mesures d'impact des financeurs solidaires, par exemple, permettrait de renforcer la transparence et la crédibilité du secteur et de développer des circuits de finance solidaire. Les critères d'évaluation peuvent ne rendre compte que des rapports créés entre épargnants et emprunteurs ainsi que de la transparence, sans se soucier de l'utilité sociale des projets financés. Autrement, les réponses aux défis auxquels la finance solidaire doit faire face pourraient rendre compte des enjeux ci-dessus soulignés. Toutefois les positionnements différents des acteurs de la finance solidaire face à ces enjeux impliquent des divergences quant aux stratégies à adopter pour développer le secteur.

Quant au défi d’augmentation de la collecte d’épargne solidaire, à court terme, elle passe inévitablement par la multiplication de déclinaisons solidaires de produits d’épargne « grand

public ». Parmi ceux-ci, le principal est l’assurance-vie, qui est en France le principal support de collecte d’épargne. L’assurance-vie solidaire pourrait ainsi fortement accroître la collecte d’épargne solidaire. Les compagnies d’assurance sont interpelées par Finansol qui propose, dans son Livre blanc publié en février 2017, la création de produits d’assurance-vie dont 1% de l’encours serait investi dans des entreprises solidaires. Néanmoins, la possibilité d’appeler « solidaire » un produit dont seulement 1% de la collecte est investie de manière solidaire divise les membres de Finansol. Si ces produits pourraient permettre d’augmenter le volume de ressources consacré au financement des entreprises de l'économie solidaire, le message envoyé par une labellisation de ces produits pourrait avoir un impact négatif sur le discours porté par le collectif Finansol et son label, comme l'explique Guillaume Viandier :

« Au sein de Finansol, on peut sentir la tension entre ces différentes logiques. Notamment dans la manière dont on définit par exemple les critères du label. Il y a eu un débat ces dernières années sur les produits d’assurance vie solidaire. En France, c’est le produit d’épargne où il y a le plus de ressources, beaucoup plus que l’épargne salariale. Il y a beaucoup d’argent, donc, la question est : comment est-ce qu’on fait pour en orienter une partie vers le financement de l’économie solidaire ? Dans les différentes réflexions et échanges qu’on a eu avec les acteurs de ce marché-là, on se rend compte que les critères qui marchent pour les fonds 90/10 dans l’épargne salariale solidaire ne marcheront pas pour l’assurance vie. Et pour que les acteurs de l’assurance vie commencent à faire du financement solidaire, il faudrait qu’ils puissent avoir des fonds à 1 % solidaire. Ça serait 99/1. Pour différentes raisons techniques, avant tout liées à la rentabilité du produit, ils disent qu’il ne serait pas possible d’être à 5 %. Sauf que 1 % de ces fonds-là, en quantité, pour le financement de l’ESS, ça serait énorme. Et donc, là il peut y avoir une tension entre les acteurs à Finansol. D’un côté les acteurs qui disent qu’en acceptant qu’il y ait un produit avec le label Finansol à 1 % solidaire, c’est terrible en termes de message et on n’est pas du tout dans une démarche de transformation de la finance. Et de l’autre côté, il y a des acteurs qui disent que c’est 1 % pour le financement de l’ESS, c’est génial. (…) À Finansol, il y a deux collèges parmi les membres. Il y a le collège des établissements financiers et le collège des entreprises et financeurs solidaires. Et dans ce type de discussion, ce n’est pas nécessairement les banques qui disent, oui, il faut des produits à 1 % solidaires et les entreprises et financeurs solidaires qui disent, non, il faut 5 %. Parmi les entreprises et financeurs solidaires, il y a des acteurs qui n’ont pas d’objectif de transformation de la finance et qui considèrent la finance

solidaire uniquement comme une possibilité d’avoir accès à des ressources. Pour ceux-là l’idée d’une assurance-vie à 1% solidaire est tout à fait positive. » (Guillaume Viandier) Éric Larpin signale que la création des nouveaux produits bancaires solidaires créé une pression sur Finansol pour adapter son label. En l’absence de reconnaissance par Finansol de ces produits, d'autres structures pourraient émerger en vue de la normalisation de ces produits, ce qui pourrait affaiblir le label Finansol. De cette manière, au-delà du soutien au développement des nouveaux produits bancaires, l'association doit suivre ces actions afin d'assurer son label comme le seul instrument à attester du caractère solidaire et transparent des produits solidaires.

« Est-ce que Finansol va être amené à labelliser ces produits, enfin en labelliser une partie ? on ne sait pas bien. Donc là aussi il y a un gros enjeu derrière ça. Et Finansol, si ce n’est pas eux qui le font… (il ne finit pas sa phrase) » (Éric Larpin).

Pour Éric Larpin, un vrai enjeu pour les finances solidaires est d’augmenter la collecte et l'investissement sans perdre de vue le projet politique. Il inscrit sa réflexion à la fois dans l'engagement citoyen et dans le soutien à des entreprises à forte utilité sociale. D'après lui, « l’enjeu est de taille, sans pour autant perdre son âme. Je suis plus sensible aux petites initiatives citoyennes entre guillemets, aux petites structures solidaires donc si c’est effectivement pour qu’il y ait que de l’épargne solidaire bancaire, moi je ne trouve pas ça très intéressant. Et d’autant qu’Habitat et Humanisme ils ont réussi à prouver qu’ils pouvaient drainer de l’épargne solidaire avec plus de 10 000 épargnants solidaires. Terre de Liens c’est plus de 8 000 épargnants solidaires ou quelque chose comme ça. Energie partagée ça commence à devenir significatif aussi. Faim et Développement, le FCP du CCFD c’est aussi un bon nombre d’épargnants solidaires. Je suis assez sensible à l’épargne militante plutôt qu’à l’épargne qui est juste fléchée solidaire. Mais c’est toujours la même chose pour beaucoup de secteurs. C’est arriver à grandir sans perdre son âme, les motivations premières qui sont de soutenir des petits projets, des projets portés par des personnes en difficultés (...) » (Éric Larpin)

Lors de la création de Finansol, ses fondateurs ont fait le choix d'impliquer les établissements bancaires. Cette stratégie de vulgarisation et d'augmentation de la collecte d'épargne ne permet pas de voir dans la finance solidaire une solution alternative au système financier. Un administrateur de Finansol explique dans le témoignage suivant son point de vue sur des

questions d'ordre politique et économique qui peuvent avoir une influence sur le secteur : l'alternance politique et la baisse des taux d'intérêts. Derrière ces réflexions, le vrai enjeu est l'appartenance de la finance solidaire au système financier traditionnel. Transformer l'économie à l'intérieur de l'économie, est-ce possible ?

Laurent Chereau souligne ainsi des enjeux à court terme et à long terme :

« Il y a des enjeux à long terme et à court terme. Si on s’intéresse à la manière dont les pouvoirs publics peuvent nous soutenir, une fois qu’ils nous soutiennent, on est tributaire du soutien. Un enjeu à court terme, c’est l’alternance qui arrive. Aux régions, on a déjà vu passer et au niveau de l’État, il va falloir la gérer et Finansol se prépare déjà parce qu'on est appuyé par des lois, des réductions d’impôt qui permettent au secteur de grandir. C’est intéressant d’ailleurs de voir que quand on se met avec les pouvoirs publics, ça donne des ouvertures fabuleuses mais après quand ça se referme, on était habitué, ça c’est un enjeu à court terme. C’est un vrai enjeu, parce qu’on est de plus en plus nombreux à bénéficier de l’épargne salariale, de réductions d’impôt qui n’existaient pas avant, on se débrouillait dans notre petit coin, mais maintenant… À court ou moyen terme je vois un autre enjeu qui est important et qui n’est pas du tout lié à nous, c’est la faiblesse des taux d’intérêts. Elle est structurelle depuis la crise de 2008, or, avec des taux faibles, on a des rendements faibles où qu’on aille. Et donc la finance solidaire là-dedans a un peu plus de mal... Alors l’épargne de partage ça marche plus vraiment parce qu’on ne partage plus rien, parce que les taux sont très faibles, et l’investissement solidaire paradoxalement se porte plutôt bien puisque les taux sont très faibles pourquoi pas aller financer une SIDI ou Oikocrédit. Mais en tout cas, on est tributaire de la manière dont les marchés fonctionnent. Et même à plus long terme ça pose une vraie question, que plusieurs militants nous posent, c’est qu’est-ce qu’on fait encore dans le secteur classique si on veut inventer un autre système : « pourquoi vous avez votre truc « 90-10 » ? Pourquoi pas faire du 100 ?», on n’a pas le droit, il y a un enjeu réglementaire qui est intéressant à penser pour l’avenir. Mais effectivement, si on continue à être tributaire de la manière dont la bourse monte ou baisse pour nos affaires alors qu’on veut justement construire une alternative, on n’est pas allés au bout de l’alternative en fait. Mais il y a des freins réglementaires, le grand public n’ira jamais sur des produits 100 % solidaires s’il n’y a pas un peu de monétaire ou d’obligation dedans… » (Laurent Chereau).

En effet, le développement de la finance solidaire en France est dû à la création des fonds pour capter de l’épargne salariale solidaire. Cette stratégie a eu, à notre avis, au moins deux

implications. La première a été d'accepter une intermédiation importante entre épargnant et porteur de projet car dans le modèle d'épargne salariale solidaire, les ressources passent par une société de gestion qui gère le fonds et l'investit dans des structures comme Habitat et Humanisme, la SIDI, France Active, la Nef et l'ADIE. Ces derniers financent des entreprises solidaires, en informant les épargnants au sujet de la liste d'entreprises financées et du résultat de leur investissement. La création de lien social entre épargnant et entrepreneur dans ce modèle nous semble très faible.

L'étude Finansol sur le profil des épargnants solidaires réalisée en 2014 montre que les souscripteurs via l’épargne salariale sont devenus les épargnants les plus nombreux tandis que les deux autres profils (souscripteur via établissement bancaire ou via actionnariat d'entreprise solidaire) sont identifiés comme plus militants. De cette manière, le développement de la finance solidaire par une telle voie n'a pas impliqué un rapport plus étroit entre épargne et financement, ce qui va davantage à l'encontre de la problématique de la finance éthique que de la finance solidaire.

En outre, les souscripteurs de l'épargne salariale solidaire sont devenus les plus importants parce qu'ils apportent 55 % des encours totaux, selon l'étude Finansol sur le profil des épargnants solidaires. Certes, les ressources provenant de l'épargne salariale solidaire représentent la partie la plus importante de l'épargne totale collectée, mais il faut la relativiser en prenant en compte le pourcentage effectivement investi dans les entreprises solidaires qui doit varier entre 5 % et 10 %. De cette manière, développer la finance solidaire par l'épargne salariale solidaire a eu une deuxième implication concernant le rapport avec la finance classique.

Les 90 % des fonds d'épargne salariale solidaire sont investis en ISR de manière classique, sur des titres cotés en bourse. Ainsi, le développement de la finance solidaire s’est attaché à la croissance de la finance classique qui, d’une certaine manière, la subventionne. Nous reprendrons cet aspect pour mieux analyser les enjeux du secteur.

« Je crois fermement, c’est mon avis, qu’il faut achever la fabrication d’une gamme solidaire au niveau de tout le monde, au niveau de Finansol (il parle des membres de l'association). Il y a des produits bancaires. Maintenant il faut aller plus loin dans les produits simples comme le LDD, le livret développement durable solidaire, qui arrive et c’est une très bonne nouvelle, demain il faut des livrets A solidaires, l’assurance vie solidaire, parce que l’assurance vie c’est

le premier produit des français, on y est d’ailleurs très intéressés à Finansol, on se pose plein de questions là-dessus, il va falloir trouver plein de mécanismes pour le créer, pour créer toute la gamme, je relie à ça pour Finansol qui va être capable de peu à peu imaginer de pouvoir labelliser ou en tout cas de reconnaître les produits solidaires qui ne sont pas des produits d’épargne, genre carte bleue solidaire… ça aussi, c’est un enjeu (…) À long terme, si on veut sortir du système, en tout cas il faut inventer une autre manière d’envisager notre participation dans le système classique. Je prendrai Éthique et Partage comme exemple qui est un produit d’épargne du CCFD. C’est un produit d’épargne 100 % actions et il est sur les 500 plus grosses entreprises européennes, ça c’est l’indice… le SBS 500 je crois qu’il s’appelle … mais il fait un filtre éthique très fort sur ce SBS 500 ; donc c’est l'un des produits bancaires les plus éthiques de France (…) Ensuite, ils ont enlevé tout le charbon et ensuite c’est un fonds d’influence, c’est-à-dire que c’est un fonds qui, quand il achète des actions Danone par exemple, va essayer d’être présent aux assemblées générales et ils vont essayer de poser des questions qui fâchent. Donc, à moyen terme, il y a peut-être une forme d’aboutissement de notre logique solidaire dans la participation à la finance classique par ce type d’activité-là mais c’est un tout petit fond qui n’a pas beaucoup de succès et sa démarche est trop atypique pour le grand public mais de tout façon, le questionnement, c’est quand est-ce que tous les Français auront un produit solidaire, mais on en est très loin. » (Laurent Chereau).

Nous avons interrogé nos interviewés sur la manière dont Finansol pourrait contribuer au développement de la finance solidaire et répondre aux défis auxquels elle est confrontée. Pour Laurent Chereau, l'association fait avancer le secteur tout en gardant une « position neutre ». « Ils y répondent déjà parce que, l’élargissement de la gamme, ils sont déjà dessus avec tous les conseils qu’ils donnent pour essayer de développer par exemple l’assurance vie, on est déjà dessus parce qu’on se demande comment encadrer et accompagner la création de ces produits qui ne sont pas d’épargne mais qui sont des produits bancaires. Avec les pouvoirs publics, il y a un dialogue surtout du point de vue d’abord politique, faire avancer de manière neutre et avec des mesures d’impact et de coût de la réussite de nos affaires. Après, fatalement, je crois que Finansol ne peut pas être aussi jusqu’au-boutiste dans son analyse du marché financier classique. À la limite, c’est même pas leur question. » (Laurent Chereau). Contrairement à ce qu’affirme cet administrateur de Finansol, il nous semble important de souligner que le choix des stratégies pour répondre aux défis du développement de la finance solidaire renforce un projet politique. Du fait d'avoir nié ce projet politique dès sa

constitution, Finansol a essayé de réunir ses différents enjeux au sein de l'association, ce qui n'est pas toujours possible sans tensions.

Finalement, nous devrons aborder un enjeu important : la reconnaissance des finances solidaires. La question de la reconnaissance peut se poser à deux niveaux. La reconnaissance d'un ensemble vis-à-vis des institutions du système financier traditionnel et des institutions publiques correspond au niveau externe de la reconnaissance. Et quant au niveau interne, il s'agit de l'identification des initiatives et la reconnaissance par les pairs en tant que pratiques de finances solidaires.

En ce qui concerne le niveau externe, nous observons que la reconnaissance institutionnelle reste un enjeu important pour les initiatives de finances solidaires en France. Elles sont soumises aux régimes légaux propres à leurs statuts juridiques (association, société coopérative, etc.) et à la nature de leurs activités (banques coopératives, épargne, capital risque etc.). Mais on observe que le cadre juridique n’est pas toujours cohérent par rapport au projet politique de ces initiatives.

Le livre blanc de la finance solidaire publié en février 2017 par l'association Finansol présente