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Chapitre I : Mise en perspective historique des pratiques de financement solidaire

2. Brève chronologie des finances solidaires contemporaines

2.3. SIDI et FCP « Faim et développement » : dialogues entre les finances solidaires

2.3.4. Création de la SIDI et du premier fonds solidaire

Le premier produit d'épargne de partage français, le fonds commun de placement « Faim & Développement » a été créé en 1983. Laurent Chereau explique le contexte de la création du premier produit bancaire des finances solidaires contemporaines, qui se confond avec l'origine de la SIDI même.

« Je ne sais pas dans quelle mesure les autres sont nées et quelle est l’histoire qui a présidé à leur création mais l'histoire qui a mené à la création de la SIDI n'est pas inintéressante parce qu'elle est née d’un mouvement complètement extérieur à l'économie sociale et d'ailleurs c'est intéressant qu'on soit pas très proche encore de l'économie sociale. Economie sociale et finances solidaires, on n'est pas vraiment du même monde en fait. (…) Pour moi, c’est complètement différent. Les pouvoirs publics, dans la loi Hamon, la loi ESUS, cherche à nous rapprocher, tant mieux, c’est une excellente d’idée de nous rapprocher, dans la mesure du possible, mais pour moi il y a une différence fondamentale entre l'économie sociale et l'économie solidaire : c'est que l'économie sociale c'est une mécanique de fonctionnement et un statut et l'économie solidaire c'est ce à quoi on veut répondre qui nous intéresse, c’est les besoins non satisfaits qui nous intéressent. L'économie sociale, c'est juste le statut. Je peux demain faire une belle coopérative qui va fabriquer des bombes à sous-munitions, c'est de l'économie sociale. Donc, ça ne suffit pas, quoi. Il faut se poser la question de ce à quoi on sert. Et d’ailleurs l’agrément est mieux qu'avant à ce titre-là, parce qu'avant l'agrément, soit on était de l'économie sociale et tout allait, soit on n’était pas de l'économie sociale et il fallait prouver mille et une choses. Or, les acteurs de la finance solidaire sont plus utiles que beaucoup d'acteurs de l'économie sociale pour répondre à des problèmes de la société, c’est-à- dire que quand je fabrique du vin, je ne réponds pas un problème de la société. » (Laurent Chereau)

Ce témoignage est révélateur de deux idées importantes. La première est la distinction par l'interviewé entre l'économie sociale et l'économie solidaire. L'appartenance au premier champ est déterminée par un statut tandis que l'appartenance au deuxième est basée sur ce « à quoi on sert », ce « à quoi on veut répondre » dans le sens de « besoins non satisfaits », c’est-

à-dire que l’utilité sociale réside dans des initiatives, et plus largement, dans le projet qu’elles servent. La seconde idée que souligne ce témoignage est l'auto revendication du financeur solidaire comme un acteur de l'économie solidaire, et non de l'économie sociale. Laurent Chereau poursuit en expliquant le dialogue établit entre une structure de finance solidaire et un acteur de l'économie sociale, en l'occurrence, le Crédit Coopératif.

« La SIDI c'est la filiale d'une ONG de développement qui s'appelle le CCFD-Terre Solidaire (…). Le CCFD est une ONG « catho » donc chrétienne de développement des pays du sud qui fait de la subvention pour appuyer des projets. Ça date de 1961. Il s’est créé des CCFD dans pas mal de pays suite à l’appel du Pape à lutter contre la pauvreté. L'une des originalités du CCFD, c'était d'écouter, d'essayer d'appuyer des demandes locales plutôt que d'arriver lui- même avec ses projets. Ils ont peut-être raison, ça permet de moins se tromper. Du coup, le corollaire, c’est que quand on essaie d'appuyer des projets existants on est obligé à écouter des gens. Donc il y avait cette originalité dans le monde du développement à l'époque d’essayer d'écouter les demandes des gens. Or, une ONG de développement, comment est-ce qu’elle fonctionne ? Elle arrive avec des subventions, ça dure plusieurs années, on finance un, deux ou trois projets mais au bout d'un moment, on arrête. On va aller soutenir quelqu'un d'autre. Et il y a des partenaires qui voyaient bien ce processus se mettre en place, ils voyaient bien l'aide s'arrêter, et ils le comprenaient bien sauf que ça les mettait en difficulté, ou en tout cas ils voyaient ça tristement. Il y a eu des interpellations du CCFD de dire [en disant] : « Merci en gros pour la satisfaction de formation, d'accès à l'eau ou peu importe, on comprend bien que la subvention s'arrête mais est-ce que vous ne pourriez pas nous prêter de l'argent et du coup on ferait non pas des projets primaires non rentables mais des projets d'économie pour nous aider à vivre et du coup comme c'est rentable on vous rembourserait ». C’était une interpellation très étonnante pour le CCFD qui se lançait un tout petit peu dans le financement de l'économie parce qu'ils sont plutôt droits primaires, droits fondamentaux. Deuxième interpellation, et ça c'est un mouvement qui était plus vaste (...). Il y a eu une campagne mondiale de lutte contre l'apartheid de l'Afrique du Sud qui s'est intitulée en France « Votre banque et l'apartheid » puisque l'Afrique du Sud, c'est un grand centre financier et elle s’était connectée à tous les pays du monde. » (Laurent Chereau)

Comme l'explique Laurent Chereau, le FCP « Faim et Développement » résulte de la rencontre entre deux problématiques. La première est le financement de projets économiques en vue du développement de territoires appauvris. La deuxième est le débat né au sein des

communautés religieuses autour de l'utilisation de l'épargne, qui donne origine à la finance éthique.

Vigier (2003) explique comment de la rencontre entre l'initiative d'économies des congrégations féminines catholiques inspirées par le débat sur la finance éthique et des interpellations des acteurs économiques dans des pays où le CCFD intervenait, nait le premier produit financier solidaire, le FCP « Faim et Développement ».

« Soixante économes des congrégations féminines font part à G. Marc de leur intention de participer à la création d'outils financiers qui leur permettraient de placer leurs capitaux disponibles sans perte de pouvoir d'achat et de réaliser en même temps une action de solidarité en faveur du tiers-monde. Le CCFD, pour sa part, se trouvait en présence de demandes venant de ses partenaires qui souhaitaient démarrer des activités productives et cherchaient des moyens de financement autres que les dons. » (Vigier, 2003, p. 27)

Laurent Chereau raconte quelques détails autour de cette rencontre :

« Une série de congrégations de femmes avait invité le président du CCFD à l'époque à les accompagner dans cette réflexion. C'était le bon moment parce qu'il y avait cette question du CCFD, sur comment on peut financer des projets économiques, et puis il [le président du CCFD] était interpelé par des sœurs et lui, il a relayé fortement cet appel en disant, mais nous, les Chrétiens, on est très fort pour parler de ce qui se passe dans notre chambre à coucher ou je ne sais quoi, mais on ne parle pas de l'argent. Or, là, on a un rôle éthique à jouer pour parler de ce qu’on (…) Bref tout ça a monté entre des congrégations de CCFD pour dire effectivement notre argent a un rôle, qui peut être négatif. Comment est-ce qu'on pourrait le rendre utile et positif ? Et donc, l’une des premières manifestations françaises de ce type de question a été, on va créer un outil qui va collecter cet argent pour l’investir dans des projets économiques. Et cet outil est devenu la SIDI, dans une histoire un peu particulière puisqu'on est né comme une entreprise plutôt que d’être un projet de l’ONG. » (Laurent Chereau)

La SIDI intervient aujourd'hui notamment dans des pays du Sud en Afrique et en Amérique Latine. Mais le contexte de sa création ramène à la Pologne. Vigier (2003) explique que la SIDI a été créée d'abord pour répondre à un mouvement international de solidarité en réaction à l'état de guerre décrété en 1981 par le général Jarizelski. Le témoignage de Laurent Chereau raconte les détails de cette démarche :

« On est né comme entreprise pour deux raisons. Un, ça permettait de capter des capitaux différents. Quand on va voir l'union européenne, la CEE à l’époque, quand on est une association, on a des fonds de tel type, et quand on est une entreprise on a peut-être d'autres aides, ça permettait ça. Et deux, ça permettait de démarrer le premier projet de la SIDI à l'époque en Pologne parce qu'il y avait eu l'état d'urgence de Wojciech Jaruzelsky, l'ouverture à des capitaux de l'Europe pour y aller, parce qu'il y a eu une grave crise en Pologne et puis (...) il y avait l'appel à aider les petites entreprises pour aider les Polonais (en 1981). Et donc le CCFD a trouvé la matière pour répondre à ce test « on va aider la petite économie ». Or, arriver avec l’étiquette catholique en Pologne en 1983, c’était pas bon, Jean-Paul II était l’ennemi juré du régime (...). Tout ça pour dire quoi, c'est un peu par hasard qu’est née cette expérience. C'est un peu par hasard qu'on est devenu une entreprise privée. Encore que les capitaux de l'Europe, on pourrait mieux les capter comme ça, mais c'est comme ça qu’on est né. » (Laurent Chereau)

Chargé au sein du CCFD de coordonner l'aide de la Communauté européenne, Vigier a été interpellé par ces interlocuteurs qui signalent le besoin de soutenir l'activité économique locale, au-delà des convois des camions de nourriture dont il était chargé. Une intervention internationale devrait permettre de :

« Créer de petites entreprises qui répondent aux besoins immédiats de la population en proie aux restrictions, élargir l'espace de l'économie privée et, enfin, donner du travail aux personnes licenciées pour raisons politiques. Une autre raison implicite : créer des ressources clandestines pour financer l'opposition au régime. » (Vigier, 2003, p. 28)

Le CCFD n'ayant pas vocation à répondre à une telle demande, la SIDI a été créée comme une structure commerciale ou financière qui pourrait intervenir en favorisant les investissements étrangers en Pologne. En fonction des besoins et de la conjoncture, l'initiative est créée sous la forme d'une société d'investissement (Vigier, 2003).

Face au défi de financer cette nouvelle structure, le fond « Faim et Développement » a été créé. Il se présente comme la solution pour concilier le placement éthique et l'investissement sans prise de risque pour les épargnants. Vigier (2003) explique ces enjeux :

« Deux difficultés restent à résoudre : d'une part, les congrégations ou les personnes qui veulent mettre leurs capitaux à la disposition du CCFD dans de nouveaux outils financiers acceptent bien volontiers d'abandonner tout ou partie des revenus mais entendent conserver

intact leur capital. Il est donc impossible de prêter celui-ci à des partenaires éloignés et pour des opérations à haut risque. D'autre part, l'endettement du tiers-monde, et bien sûr celui de la Pologne, commencent, au début des années quatre-vingt, à préoccuper sérieusement les observateurs et les organisations de développement. La hausse du cours du dollar rend en même temps « irremboursables » des prêts consentis dans cette monnaie. Il ne peut être question d'augmenter si peu que ce soit la dette de certains pays déjà lourdement endettés. Prêter de l'argent n'apparaît donc pas la meilleure formule. Comment concilier la sauvegarde des capitaux et l'investissement ? » (Vigier, 2003, p. 29)

La crise en Pologne interpelle les acteurs associatifs tels que le CCFD à surpasser la philanthropie pour intervenir dans la sphère économique. Le témoignage de Paul Vigier révèle que cette intervention économique avait aussi une dimension sociale et politique. Et c'est à ce moment que nous pouvons distinguer une articulation, comme dans le cas de l'Oïkocrédit, entre l'épargne et le financement de projets économiques orientés par/vers un projet sociopolitique.

C’est dans ce contexte, de démarche d'aide internationale à la Pologne, que Jean-Paul Vigier rencontre Karol Sachs, afin qu’ils réfléchissent ensemble à cette question. En 1983, Karol Sachs intègre le Crédit Coopératif, chargé des relations avec les associations, comme le raconte Vigier (2003). C'est la rencontre entre ces structures qui permet la création du premier FCP.

« Donc, le CCFD décide de créer un outil, une petite entreprise qui va avoir un capital et elle va l’investir dans des projets. Donc, on va faire un appel à actionnaires pour financer cet aspect-là. Mais comment faire pour financer les frais de fonctionnement parce que si on veut aider des petites entreprises fragiles en Pologne et ailleurs bien sûr, parce que le but n'a jamais été d’être qu’en Pologne, il faut bien appuyer. En tout cas le CCFD avec son expérience, savait bien qu'on ne pourrait pas se contenter à mettre du blé et d’attendre que ça marche. Ça ne marche pas. Donc, comment appuyer durablement… des entreprises qui ne peuvent pas payer un service d'appui. Et là, c'est les congrégations, les sœurs, qui ont trouvé l'idée. Elles ont eu l’idée de créer un fond qui allait couvrir l'inflation. On avait une grosse inflation à l'époque en France, c'était presque à deux chiffres, c'était entre 8 et 15, je ne sais pas, c'était pas 0,1 comme aujourd'hui. Donc, un fond qui allait couvrir l’inflation, donc, elles allaient garder leur capital, et elles avaient envie de donner tout ce qui dépassait l'inflation. Le CCFD accepte de mettre l'argent dedans, et plusieurs congrégations acceptent en disant, si vous

arrivez à créer ça, on le fait. Le CCFD va faire le tour des banques pour accepter de fabriquer ce produit parce qu’évidemment on ne peut pas le faire soi-même, il faut bien une banque. Elles sont allées voir toutes les grandes banques de Paris. Alors, elles ont écouté poliment. À l'époque, la BNP, la Société Générale, le Crédit Lyonnais, toutes les grandes banques de Paris, qui ont toutes poliment refusé, en pensant « quelle idée complètement farfelue ce truc ». » (Laurent Chereau)

Vigier (2003) souligne que la solution technique pour mettre en place ce produit financier a été proposée par Karol Sachs au sein du Crédit Coopératif :

« Il propose d'associer un outil de placement (fonds commun de placement) dont les souscripteurs ne recevraient que la part de revenu excédant l'inflation de l'année et une société d'investissement. Le premier collecte les ressources et la seconde les investit dans des entreprises du tiers-monde. Nous allions enfin sortir de la contradiction… La différence entre les résultats du Fonds et le niveau de l'inflation, si elle est positive, est versée au CCFD qui lui-même l'investit dans le capital de la SIDI (Société d'investissement et de développement international). Ce mécanisme permet de prétendre à une action plus large continuant dans le domaine économique l'action de solidarité du CCFD. C'est ainsi que fut créé le fonds « Faim et Développement », premier fonds de partage mis en œuvre dans notre pays. » (Vigier, 2003, p. 30)

La Commission des opérations de Bourse (COP) approuve la création du fonds en 1983. L'histoire de la SIDI, affirme Laurent Chereau, est très importante pour comprendre les finances solidaires contemporaines parce qu'elle

« fait partie des acteurs qui ont structuré, en restant modeste, le type de produits qu'on propose aujourd'hui aux Français. Étant entendu qu’évidemment ça s’inscrivait dans ce qui était légal à l’époque. » (Laurent Chereau)

Nous pouvons constater que le premier produit d'épargne de partage français est le résultat d'un partenariat entre un acteur du milieu associatif, le CCFD et le Crédit Coopératif. Le Groupe Crédit Coopératif, l'acteur pionnier de la fin du XIXème siècle, est une société coopérative qui est née du rassemblement de deux structures : la Banque coopérative des associations ouvrières créée en 1893 et la Caisse centrale de crédit coopératif créée en 1938. Du partenariat entre cet acteur et le CCFD est né le premier produit bancaire des finances

solidaires contemporaines. Ce dernier est devenu, ainsi, le premier acteur de l'économie sociale à s'investir dans les finances solidaires (Vigier, 2002). Laurent Chereau souligne que le Crédit Coopératif devient, de cette manière, un acteur pionnier des finances solidaires contemporaines :

« Le Crédit Coopératif a accepté avec son historique d'une banque qui sait écouter les associations et les congrégations, parce que c'était historiquement la banque de beaucoup de grosses associations et des congrégations religieuses et ils y sont allés d'ailleurs peut-être pour se dire, je ne veux pas perdre mes clients historiques, mais en tout cas, ils y sont allés. Et c’est la raison pour laquelle le Crédit Coopératif aujourd'hui est leader en finances solidaires, c'est à cause de ça, parce qu'ils ont accepté de créer un produit inventé par des sœurs. C’est « Faim et Développement », le premier produit de partage, c'est celui-là et donc ça a rapporté d'ailleurs beaucoup à l'époque. Il fallait je crois pour ouvrir quelques centaines de milliers de francs, le succès a été phénoménal, beaucoup de congrégations ont mis de l'argent, tout de suite il y a eu plusieurs millions de francs, donc, ça a marché et comme il y avait un gros différentiel entre l'inflation et ce que ça rapportait, ça marchait très bien et c'est comme ça que la SIDI a pu démarrer. C'est une épargne de partage. Donc, les souscripteurs donnent la moitié mais c'est un don et donc ça paye les frais de fonctionnement et à l'époque la SIDI pouvait couvrir plus ce qu'elle dépensait avec ça. » (Laurent Chereau)

La création du FCP « Faim et développement » et de la SIDI démontre le dialogue entre le secteur associatif et le coopératisme de crédit face aux enjeux de la crise économique, du développement et de la finance éthique.

« Donc, comment est-ce que je peux résumer ? Un des tout premiers acteurs français c'est cette histoire-là, c’est très lié à la réflexion catholique sur l'argent mais une réflexion qui s'est mise en action très vite parce qu'il y a eu cette ONG, le CCFD, qui a décidé de rassembler les forces des autres et d’y aller. C'était un test. Personne ne savait que ça marcherait comme ça. » (Laurent Cherau)

Cette initiative a été créée comme un outil financier pour répondre à deux demandes : le besoin des épargnants d'orienter leurs fonds selon leur éthique et le besoin de financement des projets économiques.

« La finance solidaire répond d’une part à une demande de financement d’agents rationnés par l’offre de financement bancaire, et d’autre part, à la volonté de certains épargnants de

transformer la relation de prêt/emprunt selon des principes de solidarité financière qui sont différents des principes du don, de la philanthropie et de la charité. » (Artis, 2011, p.11) Les projets économiques soutenus dans la première intervention de la SIDI en Pologne devaient générer des ressources pour permettre l'émancipation socioéconomique et pour financer un mouvement politique de résistance à un régime oppresseur. L'activité financière est, ainsi, subordonnée aux dimensions socioéconomique et sociopolitique.

En outre, la création du FCP « Faim et développement » illustre bien la manière dont les acteurs émergeant d'une économie solidaire ont interpellé les acteurs historiques de l'économie sociale (Laville, 2013).

De cette manière, nous pouvons distinguer parmi les finances solidaires contemporaines en France des acteurs historiques, qui étaient déjà présents dans le système financier et qui participent au renouveau de la finance solidaire. Il s'agit de coopératives d'épargne et de crédit identifiées dans l'économie sociale à la fin du XIXème siècle. Comme le Crédit Coopératif, le Crédit Mutuel s'engage dans les années 1990 dans la finance solidaire. Nous pouvons également identifier dans ce groupe d'acteurs historiques la MAIF (Mutuelle d'assurance des instituteurs de France) et la MACIF (Mutuelle d’assurance des commerçants et industriels de