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Gestes, objets et noms des dieu

2.1 Athéna aux beaux cheveux : expérimenter dans le champ des polythéismes

2.1.3 La déesse au peplos

L'offrande d'un peplos qui est présentée au chant VI constitue également une des particularités de la scène. Elle n'a pas d'équivalent dans l'épopée. Le peplos est une large pièce

45 On pourrait également penser que l'usage de cet épithète qui présente Athéna comme une protectrice des cités est un autre indice de la rédaction pisistratide. Néanmoins la question de la mise par écrit et de l'influence d'Athènes sur le poème est loin d'épuiser la richesse de la scène.

46 En Il. XXI 470, πότνια θηρῶν désigne Artémis.

47 Παλλὰς δὲ παρὰ τὰς παλάμας, ἢ ὅτι εὐκίνητος ὁ νοῦς “ὡσεὶ πτερὸν ἠὲ νόημα”, « Pallas vient des paumes de la main ou parce qu'elle a l'esprit rapide “comme l'aile ou la pensée” », scholie BT ad Il. I 200. Voir également BNP s.v. Pallas, Athena's epithet « its origin and meaning are unknown ».

de tissu qui peut être utilisé comme draps pour recouvrir certains objets48 mais désigne le

plus souvent un vêtement, la deuxième pièce de tissu, plus épaisse, que l'on porte sur la tunique ou, plus généralement toute sorte d'étoffe rectangulaire49.

Pour certains auteurs, cette scène ne peut se comprendre que comme un ajout, dans le contexte de la rédaction pisistratide, ayant pour but d'enter sur le « texte » homérique un épisode qui rappellerait l'offrande du peplos à Athéna lors des Panathénées50. Cette

hypothèse est rapportée par Graziosi et Haubold dans leur commentaire au chant VI de l'Iliade51 qui, loin de la reprendre à leur compte, esquissent une piste de réflexion plus

intéressante concernant la réception possible de cette scène par un public athénien : « The failure of the ritual in book 6 must have seemed particularly interesting, and alarming, to audiences at the Panathenaea. We have already seen that recitations of the Homeric poems featured prominently at that festival. The most important event, however, was a ritual procession, which culminated in the offering of a garment to the goddess Athena. The parallels between the Panathenaea and the ritual in Iliad 6 is so striking that Lorimer considered the entire episode an interpolation. It is ultimately impossible to establish the origins of our text ;but it remains important to ask how the Athenians experienced the similarity between their own ritual and that depicted in Iliad 6. It must have been striking to hear about Athena's rejection of the Trojan robe, at a festival where the Athenians themselves presented the goddess with one »52. Plus généralement, les offrandes d'étoffes

étaient fréquentes dans le monde grec53 et l'on peut penser que tout auditeur grec peut

rapprocher la scène décrite d'un rite qu'il connaît, voire qu'il pratique, et que la scène de refus d'une offrande d'un dieu pouvait avoir une résonance particulière, surtout dans le contexte de la performance épique où l'auditoire est mis en relation avec les puissances divines.

Quant à mettre en rapport cette scène avec d'autres passages des épopées homériques, Kirk propose de la rapprocher du chant XV de l'Odyssée, où Ménélas et Hélène font à Télémaque de très riches présents. Le roi lui offre une double coupe et un cratère d'argent

48 Un char (Il. V 194) et des fauteuils, chez Alkinoos (Od. VII 97). Notons que les peploi se trouvant chez Alkinoos sont eux aussi qualifiés de ἔργα γυναικῶν, sans adjectif, cette fois. Faut-il y voir l'œuvre des servantes du palais, comme la traduction de Bérard l'y invite ? En tout cas ces voiles ne font pas l'objet d'un don.

49 DAGR s.v. peplos et vestis.

50 Voir notamment LORIMER 1950 p.442-449. BOULANGER et GERNET 1970 p.28 : « Hécube, de concert

avec des femmes de bonne naissance, qualifiées de γεραραί comme celles qui assistent la Reine dans un rituel des Anthestéries athéniennes, accomplit sur l'acropole un rituel qui fait penser aux Panathénées ». 51 GRAZIOSI et HAUBOLD 2010 p.27-28.

52 GRAZIOSI et HAUBOLD 2010 p.28. Les auteurs prennent le soin de préciser que la différence entre les

deux rituels réside dans le statut de l'objet offert à Athéna sur lequel nous reviendrons.

53 KIRK 1990 ad loc. rappelle « it was a widespread and ancient custom ». Voir à ce sujet SVENBRO et

aux lèvres vermeilles, fait par Héphaïstos. Surtout, c'est le cadeau d'Hélène qui rappelle l'offrande d'Hécube : comme la reine troyenne, elle descend dans le thalamos pour choisir un voile. On note une correspondance vers à vers entre les deux scènes54 pour la description de

la descente dans le thalamos odorant, le fait que l'on y trouve des voiles richement brodés55,

et le choix du voile le plus beau et grand, brillant comme un astre. Contrairement à Athéna, Télémaque reçoit le cadeau avec plaisir, ὁ δ'ἐδέξατο χαίρων (Od. XV 130). Malgré l'opulence des deux palais et l'atmosphère féminine de ces deux scènes, leurs implications sont très différentes : l'une s'inscrit, quoique sous une forme hyperbolique, dans le cadre habituel des dons héroïques, renouvelant et confirmant un lien d'hospitalité entre deux lignées56 tandis

que l'autre s'attache à créer un lien entre la communauté troyenne et la déesse protectrice de Diomède. D'autre part, l'origine du voile d'Hélène est bien différente de celle du voile des Troyennes : alors qu'Hécube descend dans un thalamos empli de voiles fait par des femmes

de Sion (Il. VI 289-292), les voiles du trésor d'Hélène ont été tissés par elle : ἔνθ' ἔσαν οἱ πέπλοι παμποίκιλοι, οὓς κάμεν αὐτή(Od. XV 105). Hélène insiste elle-même sur ce détail lorsqu'elle présente son cadeau à Télémaque : le voile sera pour lui un souvenir des mains d'Hélène, μνῆμ' Ἑλένης χειρῶν (Od. XV 126). Le thème de Sidon au contraire est esquissé à

travers le présent de Ménélas : le cratère fait par Héphaïstos lui a été offert par le roi de Sidon alors qu'il était son hôte (Od. XV 113-119). La Phénicie apparaît donc dans l'épopée comme un lieu pourvoyeur d'objets extraordinaires, particulièrement propices à servir de gages d'hospitalité. Mais plusieurs commentateurs expliquent et justifient l'échec de la prière par la maladresse du choix d'Hécube : choisir un voile fait par les Sidoniennes, c'est rappeler à la déesse l'enlèvement d'Hélène et tout ce qui est à l'origine des malheurs des Troyens57. Plus

généralement, il semble qu'il y ait une valeur particulière à ce que l'étoffe ait été tissée par celle qui l'offre58. De même, le manteau dont se vêt Héra avant d'aller séduire Zeus a été

ouvré, puis donné, même si l'acte du don n'est pas explicitement mentionné, par Athéna (Il. XIV 178-179). Hécube ne peut faire de même puisque, dans son thalamos, il semble que tous les voiles aient été tissés par des Sidoniennes, des étrangères à la communauté. Certes dans l'épopée il est tout à fait possible d'offrir un cadeau qui a été acquis, et non fabriqué à

54 Il. VI 288 = Od. XV 99, Il. VI 289 = Od. XV 105, Il. VI 293-295 = Od. XV 106-108. 55 Παμποίκιλοι Il. VI 289 et Od. XV 105.

56 Tout comme l'échange de dons entre Glaukos et Diomède, qui a précisément lieu au chant VI, juste avant l'épisode troyen (Il. VI 230-236).

57 Voir par exemple ROUSSEAU 1995 p.507 :« le rituel de la supplication est vicié en son centre par la faute

de la reine ». GRAZIOSI et HAUBOLD 2010 p.28 :« Her choice is disastrous ». Pour Paul Wathelet,

Hécube est « mal inspirée » (WATHELET 1995). Nous relevons cette expression métaphorique qui prend

tout son sens dans le contexte particulier de la scène : Hécube n'a pas été inspirée mais enjointe par Hector, qui transmet le conseil d'Hélénos, à faire une offrande. Celui qui aurait dû être inspiré en revanche est bien Hélénos et il ne l'a pas été (voir infra).

58 Valeur qui est peut-être celle exploitée lors des Panathénées où ce sont les femmes de la communauté, les Athéniennes qui tissent le voile offert chaque année à la déesse – sauf tous les quatre ans, lors des Grandes Panathénées, où la confection est confiée à des professionnels du tissage (SCHEID et SVENBRO 1994).

l'intérieur du palais, comme le fait Ménélas à Télémaque ou Priam à Achille pour la rançon d'Hector. Néanmoins, alors que la prière qui va être faite à Athéna émane de la communauté des femmes, pour la protection de l'ensemble des Troyens, la mention de l'origine sidonienne du voile semble être un premier indice de l'échec à venir59. Cette origine

étrangère n'est pas seulement un mauvais souvenir pour les Troyens et Achéens. C'est ce qui ressort clairement du parallèle établi par John Scheid et Jesper Svenbro entre l'offrande des Troyennes et celles qui pouvaient avoir lieu, par exemple, lors des Panathénées : le tissu offert par les Troyennes n'est pas d'origine « indigène ». Or, les deux auteurs voient dans la métaphore du tissage le symbole de « la réconciliation politique après une période de guerre »60. Ici l'offrande intervient dans un contexte guerrier, mais il ne s'agit pas tant de

tisser et de restaurer un lien entre les différents éléments de la cité, comme lors des festivals de l'époque classique, que de tenter de réactiver un lien avec la déesse que la ville de Troie semble avoir perdu. Dans le contexte de l'Iliade, ce lien ne semble déjà pas aller de soi mais le fait qu'Hécube ne choisisse pas un tissu fait par la communauté rend la restauration de cette relation impossible.

D'autre part, le choix même d'une pièce telle que le peplos comme offrande à Athéna peut être une mauvaise stratégie de la part d'Hélénos. Certes, le peplos et les vêtements en général font l'objet d'une circulation, ils font partie des supports privilégiés du système du don, notamment à destination des femmes61. Il en est ainsi du peplos destiné par Hélène à

l'épouse de Télémaque, du manteau d'Héra fait par Athéna, de la rançon de Priam, mais aussi du κρήδεμνoν, voile de tête, donné à Andromaque par Aphrodite le jour de son mariage (Il. XXII 470), et du peplos ouvragé offert par Antinoos à Pénélope (Od. XVIII 292). Pensons également aux Heures qui offrent à Aphrodite ses vêtements immortels, ἄμβροτα εἵματα, dans l'Hymne homérique à Aphrodite (II 6). Mais Athéna, déesse à l'égide, possède déjà un peplos, qu'elle a quitté au chant précédent (Il. V 733-735), avant d'entrer sur le champ de bataille. Pour reprendre les termes de Michel Briand, on pourrait expliquer l'échec de l'offrande par le fait qu'Athéna a déjà quitté sa tenue civile pour revêtir sa tenue guerrière, mais on ne peut se satisfaire de cette explication. La plupart des commentateurs ont bien plutôt considéré cette offrande comme tout à fait appropriée dans la mesure où les

59 Dans l'épopée, il semble que l'acte de fabrication est valorisé quand il s'agit d'un présent fait par une femme.

60 SCHEID et SVENBRO 1994 p.27.

61 Voir SCHEID-TISSINIER 1994 p.58-59. Elle établit une différence entre le peplos offert par Hélène à

Télémaque, à destination de sa future femme et celui offert par les Troyennes à Athéna. Pour elle, le premier objet a un statut particulier en ce qu'il « suit un circuit exclusivement féminin », de femme à femme, alors que le peplos offert à Athéna passe par l'intermédiaire de Paris. Toutefois on peut objecter que de même le cadeau d'Hélène passe par l'intermédiaire de Télémaque.

Troyennes s'adresseraient à Athéna en tant que déesse protectrice de l'artisanat et en particulier du tissage. En effet, le peplos qu'elle quitte au chant V, elle l'a fait de ses propres mains. Mais Nicole Loraux a très justement fait remarquer que ce qui est souligné par l'expression insistante ποικίλον, ὅν ῥ' αὐτὴ ποιήσατο καὶ κάμε χερσίν (Il. V 735), n'est pas tant

l'habileté bien connue d'Athéna à l'ouvrage, que le fait que son peplos ne fasse pas l'objet d'une circulation, d'un échange comme c'est normalement le cas62. Le voile d'Athéna qui lui

est intimement lié, jusqu'à constituer, selon Loraux, un deuxième corps, ne peut donc faire l'objet d'un échange, d'une offrande et l'initiative des Troyennes est donc vouée à l'échec. L'usage du verbe τιθέναι qui est employé à plusieurs reprises pour désigner le geste fait par les Troyennes (Il. VI 92, 274, 303) vient souligner l'impossible appropriation de l'étoffe par la déesse. La déesse ne revêt pas le peplos mais le reçoit sur ses genoux. Il ne devient pas à proprement parler son peplos. Le verbe désigne un geste à sens unique, un dépôt plus qu'un

don. Alors que διδόναι est le verbe du don par excellence, Évelyne Scheid-Tissinier a montré que le verbe τιθέναι pouvait fonctionner de la même manière dans le cas d'une intervention divine sur les hommes, par exemple quand un dieu « donne » des malheurs à tel héros. En revanche, dans le cas d'un objet donné, ce sont toujours des composés de τιθέναι tels que ἐπιτιθέναι, παρατιθέναι ou ἐν χερσί/χερί τιθέναι qui sont utilisés. On trouve le verbe simple seul dans un contexte très particulier, celui des Jeux Funéraires. C'est au moment de la mise en jeu du prix que le verbe est utilisé et non quand le vainqueur le reçoit63. Louis Gernet a

analysé avec précision cet usage. Le héros vainqueur s'empare de l'objet qui a été déposé au centre de l'assemblée. Il ne le reçoit pas des mains d'Achille et ainsi n'entre pas en relation contractuelle avec lui64. Si le geste des Troyennes est du même ordre, on ne peut le considérer

comme une offrande à proprement parler, il ne saurait faire l'objet d'un contre-don.

Mais la véritable erreur des Troyennes est ailleurs. Hécube n'a pas su choisir le voile destiné à Athéna, comme le souligne le décalage entre la prescription d'Hélénos, répétée par Hector, et la réalisation effective du rite65. En effet, la femme de Priam choisit le voile le plus

beau, κάλλιστος (Il. VI 294), alors que son fils lui avait demandé de choisir le plus charmant,

χαριέστατος (Il. VI 90 et 271), ou plus exactement celui qui avait le plus de kharis, c'est-à-dire qui serait le plus destiné à plaire à la déesse, à établir une relation privilégiée avec celle-ci66. La

62 LORAUX 1989 p.264-270.

63 SCHEID-TISSINIER 1994 p.21-26.

64 GERNET 1955 p.11

65 Pour GRAZIOSI et HAUBOLD 2010, il n'y a pas d'incohérences entre les prescriptions d'Hélénos et ce que

fait Hécube mais plutôt un décalage dû au fait qu'Hélénos et Hector connaissent mal le monde des femmes et sa répartition des tâches. L'explication est insuffisante et nous verrons que ce décalage est bien plus riche de sens qu'il ne peut le sembler.

66 Gregory Nagy est le seul auteur à s'arrêter en détail sur ces deux adjectifs κάλλιστος et χαριέστατος, mais sans les opposer. Pour lui, en effet, les différences entre les trois passages (prescription d'Hélénos, message

kharis en effet est un élément déterminant des relations entre hommes et dieux. Le plaisir

partagé par l'intermédiaire d'une offrande permet à celle-ci d'être efficace. C'est ce plaisir que ressent la même Athéna lorsque Nestor lui offre une génisse aux cornes dorées : ἵν' ἄγαλμα θεὰ κεχάροιτο ἰδοῦσα, « afin que la déesse se réjouisse à la vue de cet agalma » (Od. III 438).

Le choix d'Hécube semble surtout s'appuyer sur la dimension visuelle de l'objet, comme le montre la comparaison ἀστὴρ δ᾽ ὣς ἀπέλαμπεν67. Cette comparaison peut renvoyer à la

sphère d'Athéna dans la mesure où celle-ci est comparée à un astre au chant IV (Il. IV 73-78). Mais plus que sa brillance, c'est alors la vitesse d'Athéna qui est soulignée par la comparaison, un véritable chatoiement lié à son ardeur (μεμαυῖαν, ἀΐξασα, ἤϊξεν). Mais la suite du vers 295 du chant VI, ἔκειτο δὲ νείατος ἄλλων, dénote au contraire le caractère statique de la scène, dans l'accumulation des trésors royaux. Le voile choisi par Hécube est certes un bel objet, mais il n'est pas un agalma, il n'est pas propre à établir un lien avec la

déesse68.

Pour la même raison, dans la prescription d'Hélénos, le superlatif μέγιστος ne saurait être réduit à une question de taille. Il s'agit de choisir une étoffe « importante », par sa valeur et par la capacité qu'elle pourrait avoir à faire lien avec la déesse. Si le peplos choisi par

la mère d'Hector est bien qualifié de μέγιστος, on peut soupçonner qu'elle s'attache à ses dimensions plus qu'à son importance. Enfin un dernier qualificatif est donné par Hélénos, qui ne sera pas répété dans la scène d'offrande. Il doit être φίλτατος. Nous avons proposé de traduire « le plus cher à ses yeux », mais cela signifie, plus exactement, qu'il doit relever de la sphère de la φιλία69. Cette φιλία est un des éléments déterminants des rapports entre hommes

et dieux70, elle n'est pas un sentiment mais relève d'un « engagement mutuel de nature

contraignante »71, ce qu'est une offrande aux dieux. C'est le cas, comme le souligne

Benveniste, des φίλα δώρα offerts par Hector à Zeus (Il. XXIV 68) qui font de lui « le plus

cher pour les dieux, parmi les mortels, φίλτατος θεοῖσι βροτῶν (Il. XXIV 67).

L'étoffe choisie est donc impropre à plaire à Athéna mais surtout à permettre une mise en relation entre la déesse et la communauté des Troyennes, ce qui est pourtant le but du

d'Hector, réalisation du rite) sont à mettre sur le compte de l'esthétique de la variation, thème qui est souligné par l'usage des mots ποίκιλμα et παμποίκιλος. Pour lui, la beauté et la grâce du peplos sont deux thèmes qui permettent de rapprocher de manière encore plus étroite cette scène avec les Panathénées. La kharis qu'il traduit par l'expression « pleasurable beauty » ajoute un élément supplémentaire en ce qu'il fait référence à la poésie épique même, qui est également dotée de kharis (NAGY 2010 p.266-272).

67 Sont également comparés à un astre Astyanax (Il. VI 401), le bouclier de Diomède (Il. V 5), Hector (Il. XI 62) et le casque d'Achille (Il. XIX 381, XXII 317). Enfin, le peplos offert par Hélène à Télémaque brille lui aussi comme un astre (Od. XV 108).

68 Sur la kharis et l'agalma voir chapitre 5 (5.3.1). 69 BENVENISTE 1969 I chapitre 4 « Philos » p.335-353.

70 BENVENISTE 1969 I p. 342 : « Les dieux sont dits souvent phileîn les mortels, c'est-à-dire qu'ils leur

témoignent les égards et le faveurs dues aux phíloi. C'est pourquoi on dit en retour d'un homme qu'il est phílos thoîsin “phílos aux dieux” ».

rite. Ainsi, après avoir choisi une image qui ne correspond pas à l'Athéna de l'Iliade, les Troyens choisissent de faire offrande d'un objet, qui pour de multiples raisons qui sont mentionnées mais ne sont pas explicitement développées dans le récit, n'est pas propre à établir un lien entre Athéna et Troie.