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La création et le fonctionnement de l’unité mobile de transfusion sanguine

CHAPITRE 2 RÔLE MÉDICAL DE NORMAN BETHUNE EN ESPAGNE

2.2 Les innovations médicales et le travail sur le terrain

2.2.2 La création et le fonctionnement de l’unité mobile de transfusion sanguine

Bien qu’étant un médecin chevronné, Bethune n’a que très peu de connaissances sur le procédé et la pratique des transfusions sanguines. De plus, la grande majorité du matériel nécessaire n’est pas disponible ou du moins très difficile à acheter en Espagne au moment de la guerre. Au déclenchement de celle-ci, les besoins matériels sont d’ailleurs plus importants que ceux en hommes tant du côté républicain que fasciste252. De plus, plusieurs pays, dont

l’Angleterre, ont interdit la vente et l’envoi de matériel vers l’Espagne pour des raisons

249 Roderick Stewart, Entrevue avec Hazen Sise, op. cit., p. 19. 250 Ibid., p. 19-20.

251 Norman Bethune, op. cit., p. 146.

61 politiques253. Dans un témoignage écrit à l’hiver 1945, Sorensen semble confirmer le manque

total de ressources dans ce pays. Celui-ci étant arrivé à Madrid le 11 octobre, un peu moins d’un mois avant Bethune, il communiquer avec des représentants de la Croix-Rouge internationale en Espagne qui lui conseillent d’acheminer directement l’argent fourni par le CADE au siège de la Croix-Rouge à Genève en Suisse. Ils affirment alors que ce sont eux qui ont l’expérience et les relations sur le terrain pour utiliser le plus efficacement ces fonds, notamment en achetant de l’équipement indispensable dont les équipes médicales manquent cruellement254. Sorensen écrit à

Graham Spry255 afin de lui indiquer que le CADE devrait envoyer des sérums qui se font très

rares dans le pays plutôt qu’une ambulance comme cela était prévu au départ256. Cela démontre à

la fois le manque de ressources disponibles et la gestion difficile des fonds par les organisations internationales alors présentes dans le pays257.

Bethune doit donc, pour créer son unité mobile de transfusion sanguine, non seulement acquérir les connaissances et la formation sur les techniques de transfusion sanguine, mais également se procurer le matériel et les fournitures nécessaires à une telle entreprise. Il est pratiquement impossible de se procurer de tels équipements en Espagne au moment de la guerre. Il se rend alors à Paris afin d’acheter une voiture et le matériel dont il a besoin, mais le fait qu’il ne parle pas français lui complique les choses. Il décide donc d’aller à Londres afin d’acheter son matériel et d’en apprendre davantage sur le fonctionnement de cette technique médicale qui s’avère particulièrement nouvelle pour lui.

253 Le gouvernement britannique reconnaissait le clan républicain comme gouvernement légitime de l’Espagne, mais

il ne voulait pas, entre autres, soutenir le socialisme ni se retrouver en guerre aux côtés de l’URSS. Il n’était cependant pas interdit à des particuliers, comme Bethune, de se rendre outre-Manche se procurer du matériel. Jean-François Berdah, La démocratie assassinée : la république espagnole et les grandes puissances 1931-1939, Paris, Berg International Éditeurs, 2000, p. 205-211.

254 Henning Sorensen, Fonds Roderick-Stewart, Osler Library of the History of Medicine, P89 637/1/79, 1945. 255 Chef du Comité d’aide à la démocratie espagnole.

256 Henning Sorensen, op. cit.

257 Selon certains historiens, la véritable raison pour les gouvernements occidentaux de ne pas s’impliquer en

Espagne était de circonscrire le conflit à ce pays et d’éviter les débordements outre-frontière. Force est de constater que cette stratégie a fonctionné un certain temps. Les répercussions de la guerre civile espagnole se sont cependant fait sentir en France où elle a eu un impact majeur sur les politiques du gouvernement français. Afin d’éviter que le conflit n’atteigne la France, le gouvernement de l’hexagone a adopté des politiques hostiles à l’égard du gouvernement républicain pour finir par reconnaître le gouvernement de Franco comme interlocuteur officiel en 1939.

Roger Bourderon, La Guerre D’Espagne : L’histoire, les lendemains, la mémoire, Paris, Tallandier, p. 118 et Peter Jackson, « Stratégie et idéologie : Le haut commandement français et la guerre civile espagnole », Guerres

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Il s’y rend avec Sorensen, bien que celui-ci le rejoigne après avoir pris quelques jours de vacances dans sa famille au Danemark258. À Londres, Sise se joint peu après à Bethune et

Sorensen afin d’aller en Espagne aider à la création de l’unité médicale. Bethune n’accepte pas Sise immédiatement dans son équipe, car ce dernier n’a aucune expérience médicale ou militaire. Mais, Bethune se ravise car Sise peut l’aider à conduire le camion jusqu’à Madrid et il pourrait ensuite décider s’il reste ou non. Bethune lui offre ce choix, car il considère la situation madrilène comme très dangereuse et c’est pourquoi il ne veut même pas de femmes sur son unité259. Sise décide finalement de rester avec l’équipe260. L’architecte s’avère finalement très

utile en raison de ses connaissances très élargies et son originalité en matière de techniques médicales. Sa formation et son expérience en architecture y sont certainement pour quelque chose.

Durant ce séjour à Londres, Bethune doit rapidement apprendre à faire des transfusions sanguines et connaître le fonctionnement des départements médicaux pratiquant ce type d’intervention. Pour ce faire, il étudie et lit de nombreux livres de médecine traitant de cette question et y passe de nombreuses heures chaque soir261. Mais, ces connaissances acquises dans

les livres ainsi que les observations qu’il fait de l’unité de transfusion sanguine du Dr Jordas à Barcelone à la fin décembre 1936 ne sont pas suffisantes et il doit trouver le moyen de déplacer le sang d’un endroit à l’autre262. Pour cela, ses collègues et lui doivent innover en raison de la

nouveauté d’une telle entreprise. Ils achètent d’abord, grâce au soutien financier du CADE, des vestes de travail bleues utilisées par les services médicaux et par les ambulanciers, les Blue Monkey Jackets263. Ces vestes sont d’abord destinées à rendre les membres de l’unité facilement

identifiables sur le terrain, mais également à les différencier des autres unités internationales tant sur le plan militaire que médical. Bethune y fait donc apposer le mot « Canada » sur chaque épaule et de grandes croix rouges au niveau de la poitrine. Cependant, ces insignes doivent bientôt être remplacés en raison de la présence de la Croix-Rouge internationale en Espagne. Ils

258 Hening Sorensen profitait de sa présence en Europe pour se rendre visiter sa famille qu’il n’avait pas vue depuis

de nombreuses années.

259 Il finit tout de même par admettre quelques infirmières dans son unité. 260 Roderick Stewart, Entrevue avec Hazen Sise, op. cit., p. 10-11. 261 Ibid., p. 18.

262 Ibid., p. 47.

263 Ces vestes ont été surnommées ainsi quelques années plus tard par Churchill, mais à la fin des années 1930 les

Espagnoles surnommaient déjà cette veste bleue avec zipper el mono azul (le singe bleu) en raison de l’apparence des personnes qui la portaient.

63 n’ont pas le droit légal d’utiliser ce symbole et un représentant de l’organisation leur demande de ne plus l’utiliser. Il s’agit également de s’assurer d’éviter la confusion dans la ville de Madrid entre les différentes organisations présentes sur le terrain. Bethune remplace les croix rouges par des croix maltaises ornées de couronnes de Laurier. Ce symbole appartient alors à un corps des services médicaux de l’armée espagnole bien que l’unité de Bethune ne soit pas intégrée à cette dernière. Aucun représentant de l’armée ne lui demande par la suite de ne pas utiliser leur symbole comme ce fut le cas pour la Croix-Rouge, cette dernière tenant particulièrement à son image et étant beaucoup mieux organisée que l’unité médicale de l’armée républicaine264. Les

choix relatifs à l’utilisation des symboles par l’unité de Bethune sont donc un bon exemple de la confusion qui règne à Madrid durant le conflit en raison de la multitude d’organisations présentes sur le terrain, tant d’origines espagnoles qu’internationales.

Afin d’être en mesure de transporter le sang d’un hôpital à l’autre à Madrid, il leur faut également un véhicule. Bethune se procure alors à Londres une Ford familiale en bois265. Il s’agit

d’un petit camion permettant de loger une bonne quantité de matériel ainsi qu’au moins trois personnes. Il est complètement rempli lorsqu’ils quittent la capitale britannique, au point de devoir empiler une grande quantité de matériel sur le toit. Ils se procurent également un réfrigérateur fonctionnant au kérosène. En plus des vêtements, du véhicule et du réfrigérateur, l’équipe achète de nombreuses fournitures médicales et des médicaments à très bon prix avant de retourner rapidement à Madrid266. Bethune est en mesure de payer tous ces achats, en particulier

le véhicule Ford qui est très dispendieux, grâce aux fonds considérables lui provenant du CADE267.

L’unité médicale, désormais composée de Bethune, Sise et Sorensen, prend donc la route de Madrid. Cependant, Bethune est le seul membre médicalement qualifié. Il est la seule personne de l’unité à être autorisée à pratiquer des actes médicaux, notamment les transfusions sanguines268. Bethune ajoute donc des membres à l’unité mobile canadienne de transfusion

sanguine afin d’être le plus opérationnel possible. Sise est en effet très intéressé par les techniques médicales et très habile en raison de sa formation d’architecte, mais il ne peut pas être

264 Ibid., p. 14-15.

265 La carrosserie du véhicule était majoritairement construite en véritable bois comme cela se faisait régulièrement à

l’époque.

266 Roderick Stewart, Entrevue avec Hazen Sise, op. cit., p. 18-19. 267 Ibid., p. 18.

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plus qu’un simple assistant de Bethune. Ils sont donc rejoints par deux médecins espagnols nommés Vincente Goyanez et Antonio Calaybras ainsi que quelques autres Espagnols devant leur servir de personnel de soutien, dont un gérant administratif et trois jeunes infirmières, bien que celles-ci manquent d’expérience et de qualifications. Ils ont aussi des cuisinières et une femme de ménage pour l’appartement qui leur a été fourni à Madrid afin de leur permettre de se concentrer sur leur travail269.

Mais, bien que Bethune ait désormais une unité médicale complète, le fait de devoir rendre son unité mobile comporte de grandes difficultés pour l’époque. Le transport du sang est l’une des premières difficultés à laquelle Bethune et son équipe doivent faire face. Ils ont effectivement un réfrigérateur fonctionnant au kérosène que Bethune s’est procuré à Londres. Ce type d’équipement n’est cependant pas du tout adéquat puisqu’il est très risqué de voir la température descendre sous le point de congélation et ainsi de geler le sang. C’est Sise qui convainc Bethune qu’il est tout à fait dangereux d’utiliser cet appareil lorsqu’il affirme ceci : « Well for God’s sake we can’t use this thing […] if we freeze the red blood cells we disrupt them and you have destroyed blood, emolosis270 ». En apparence anodin, ce fait met un

autre point majeur en lumière : la difficulté d’améliorer, voire d’innover, une technique médicale particulièrement complexe en zone de guerre. Mais, cela nous montre aussi que, malgré la grande réputation d’inventeur de Bethune, ce dernier ne crée pas tous ses appareils et toutes ses techniques seul et qu’il a grandement besoin de soutien technique sur le terrain.

La complexité de fonder une unité médicale si innovatrice en zone de conflit ne tient cependant pas qu’au fait de créer de nouveaux appareils médicaux. Sise, dans une note médicale simplement intitulée « Blood transfusion », décrit quatre problèmes principaux auxquels l’équipe canadienne doit faire face. Ces quatre principaux problèmes consistent à trouver suffisamment de donneurs sanguins en bonne santé, à trouver une technique efficace pour extraire et préserver le sang sous forme liquide, à préserver le sang pendant et après la distribution et, enfin, à améliorer les méthodes et les appareils de transfusion. Dans l’énumération des principaux problèmes auxquels ils doivent trouver une solution, Sise aborde également le fait qu’il faut une organisation de distribution très flexible afin de garantir une augmentation rapide des quantités

269 Ibid.

65 de sang aux endroits où cela est requis271. Afin de surmonter ces difficultés et de devenir le plus

opérationnels et efficaces possible, Bethune et son équipe doivent prendre des décisions particulièrement difficiles ainsi que faire preuve d’une grande originalité.

Il faut donc d’abord trouver des donneurs sanguins en bonne santé afin de constituer une banque de sang. Dans le cas de l’Espagne, il est plutôt facile de trouver des gens prêts à donner leur sang pour sauver d’autres combattants. L’équipe médicale diffuse des appels au peuple espagnol. Ceux-ci, de nature particulièrement émotionnelle, se font sous forme d’affiches et de messages publicitaires transmis par la radio ou la presse272. Cela est très efficace et les premiers

matins des centaines d’Espagnols font la file afin d’offrir leur sang totalement gratuitement dans le simple but de sauver leurs compatriotes et de contribuer à la victoire républicaine contre Franco. Cependant, dans un souci de transparence de la part de Bethune, il faut expliquer aux donneurs que leur sang ne servirait pas seulement à soigner des républicains, mais également des fascistes blessés au combat273. Cela ne semble pas déranger outre mesure les Espagnols venus

offrir leur sang pour la cause, ceux-ci considérant sans doute que d’une façon ou d’une autre ils doivent sauver le plus d’Espagnols possible incluant ceux qu’ils combattent. L’énorme quantité de sang distribuée par l’unité mobile témoigne d’ailleurs de la facilité d’attirer les donneurs. Pour donner une idée du volume de sang utilisé, Joaquin d’Harcourt, un collaborateur de l’unité, affirme que huit tonnes de sang préservé sont utilisées uniquement lors de la bataille d’Ebro274.

Dans le rapport de Sise, on peut lire que la santé des donneurs est sous la responsabilité de l’unité mobile de transfusion sanguine. C’est pourquoi, malgré la pénurie de nourriture et le rationnement alimentaire, l’équipe de Bethune offre des rations supplémentaires aux donneurs pour qu’ils puissent reprendre des forces et pour les inciter à venir donner leur sang. Cependant, cela amène d’autres problèmes tel le fait que plusieurs Espagnols peuvent venir donner du sang simplement pour avoir des rations supplémentaires pour leur famille. Ces rations ne sont pas toujours disponibles, alors l’équipe doit trouver des solutions puisqu’elle a besoin de sang et

271 Hazen Sise, Blood Transfusion, Bibliothèque et Archives Canada, MG30 D187, 43, p. 1. 272 Ibid.

273 Roderick Stewart, Entrevue avec Hazen Sise, op. cit., p. 31.

274 La bataille d’Ebro, ou bataille de l’Èbre, eut lieu dans la vallée de l’Èbre entre les forces républicaines et

nationalistes et dura du 25 juillet au 16 novembre 1938. Cette bataille fut un échec pour le camp républicain bien que c’est lui qui était à l’origine de l’attaque. Cet épisode de la guerre civile espagnole est considéré comme décisif dans la victoire des troupes de Franco quelques mois plus tard.

Joaquin d’Harcourt, Lettre à Roderick Stewart, Fonds Roderick-Stewart, Osler Library of the History of Medicine, P89 637/1/79, 1er avril 1971. Pour en connaître davantage sur cet épisode décisif de la guerre d’Espagne, consulter :

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qu’une personne qui fait don du sien doit récupérer des forces notamment en absorbant du sucre. L’équipe canadienne évalue alors deux possibilités à cette situation. La première consiste à rationner les rations supplémentaires par patient et à donner le strict minimum en termes de premières nécessités comme le lait, le sucre ou les gras. Cela empêcherait ainsi les donneurs d’obtenir des rations supplémentaires pour le reste de leur famille. La deuxième solution envisagée consiste à séparer les donneurs par catégories de population. L’équipe médicale pourrait ainsi leur donner des rations selon leurs besoins spécifiques en fonction de leur métier, selon qu’ils ont besoin de reprendre plus ou moins de forces. Cela pourrait fonctionner par billets de rationnement échangeables dans les hôpitaux de la ville. Cette dernière solution est cependant très impopulaire et ils décident de donner des rations en fonction des situations individuelles de chaque donneur275.

Mais, si la santé des donneurs est une priorité pour l’unité, en était-il de même pour celle des receveurs? Il est permis de se poser cette question compte tenu des affirmations que l’on retrouve dans d’autres documents selon lesquelles les donneurs ne sont pas testés contre la malaria et la syphilis qui sont pourtant endémiques en Espagne dans les années 1930. Pour ce qui est de la malaria, elle peut être neutralisée si le sang est conservé durant deux jours au réfrigérateur à une température bien précise276. Quant à la syphilis, la technique est beaucoup

plus complexe et moins éprouvée que dans le cas de la malaria. Il faut conserver le sang durant quatre jours et l’extraire des patients plusieurs heures après leur dernier repas afin de réduire la teneur en protéines277. Cette technique semble cependant relativement hasardeuse et difficile à

contrôler. Cela se ressent à la lecture des notes médicales de Sise. Il explique notamment que Judine, une collègue, affirmerait que quatre jours suffiraient à traiter la syphilis. Il ajoute que, si cela est possible, l’extraction du sang devrait être faite plusieurs heures après le dernier repas du donneur278. Lorsque l’on se penche sur d’autres documents, on se rend compte que la situation a

tout de même été analysée et réfléchie par les membres de l’unité. Ils n’ont cependant pas l’équipement pour faire les tests de syphilis et de malaria. La question se pose alors à savoir s’ils doivent pratiquer les transfusions sanguines malgré le fait que ces deux maladies sont très fréquentes dans le pays. Ils en viennent à la conclusion qu’il faut accepter de courir certains

275 Hazen Sise, Blood Transfusion, op. cit., p. 1. 276 Ibid., p. 2.

277 Ibid., p. 2. 278 Ibid.

67 risques, surtout en temps de guerre. De toute façon, les blessés préfèrent avoir la vie sauve avec une dose de syphilis plutôt que de perdre la vie et auront ensuite la possibilité de faire soigner cette maladie plus tard. Les membres de l’unité vérifient tout de même l’état général de santé du donneur279. Nous pouvons donc constater ici que Bethune doit, par nécessité, courir certains

risques puisqu’en temps de guerre il est difficile de prendre toutes les précautions qui sont normalement de mise dans la pratique médicale de l’époque.

Lorsque Bethune eut trouvé comment attirer le plus de donneurs sanguins possible et pris des décisions difficiles pouvant mener à controverse sur leur état de santé et celui des receveurs, il développe une technique d’extraction du sang grâce aux équipements qu’il se procure en Espagne et à Londres. La technique utilisée est particulièrement efficace lorsque le sang est extrait du donneur puis embouteillé. Les membres de l’unité mobile l’analysent ensuite afin de connaître le groupe sanguin puis inscrivent sur la bouteille la date d’extraction puisqu’ils ne peuvent conserver le sang plus de deux semaines, mais qu’ils doivent attendre au minimum deux jours afin de tuer les risques de malaria. Ils y notent ensuite le numéro du donneur, le numéro de l’échantillon de sang, la quantité contenue dans la bouteille, la date de péremption ainsi que le groupe sanguin. Le sang est conservé au réfrigérateur à une température d’environ cinq degrés Celsius280. D’apparence simple, la conservation du sang à une température précise devant se

situer au-dessus du point de congélation se révèle pourtant l’une des opérations les plus complexes de tout le processus. Il ne faut absolument pas que le sang gèle et, pourtant, le premier