• Aucun résultat trouvé

Une consommation énergétique sans grande différence avec la moyenne nationale

Les freins et les leviers au développement des EnR en Pays de la Loire

CHAPITRE 4 Situation énergétique : bouquet et consommations énergétiques en Pays de la Loire

4.1. L’offre énergétique

4.2.1. Une consommation énergétique sans grande différence avec la moyenne nationale

En 2004, la consommation énergétique régionale est évaluée à 7 996 Ktep, ce qui correspond à environ 5 % de la consommation nationale279. A cela s’ajoute la consommation d’EnR, principalement en bois de chauffage, estimée à 500 Ktep. Rappelons que les statistiques correspondantes sont lacunaires voire inexistantes puisque les ventes de bois énergie ne sont pas toutes connues et la production des EnR est très variable.

Comme pour les autres régions françaises, la consommation des Pays de la Loire est en augmentation entre 1985 et 2006 nonobstant un ralentissement voire une stabilisation à partir de 2003 (Graphique n° 10).

278

Etude accessible à l’adresse suivante : http://www.drire.gouv.fr/pays-de-la-loire/energie/ANNEE %202004.pdf

279

0 1000 2000 3000 4000 5000 6000 7000 8000 9000 1985 1990 1995 2000 2003 2004 2006

Source : DRIRE Pays de la Loire, octobre 2005 Graphique n° 10 : Evolution de la consommation énergétique finale en Pays de la Loire (Ktep)

Nous remarquons que la consommation régionale est passée d’environ 5 125 Ktep en 1985 à 8 000 Ktep en 2004, soit un taux de croissance annuel moyen de plus de 2 %. Néanmoins, entre 2003 et 2004, le taux d’accroissement a été de 1.43 %. La consommation en 2006 (7 766 Ktep) est une estimation du bureau d’études EXPLICIT (EXPLICIT, 2009). Elle montre une légère inflexion de la consommation. Mais tous les paramètres ont-ils été pris en compte ? EXPLICIT indique par ailleurs que les consommations d’énergie ont augmenté de 32 % entre 1990 et 2006 alors que la population ligérienne a cru de 12 % dans le même temps. La croissance de la consommation est attribuée principalement au secteur de l’habitat et aux transports. Dès lors, plus de 34 millions de tonnes équivalent CO2 semblent avoir été émises en 2006 en Pays de la Loire. Le niveau d’émissions par habitant atteint par conséquent 10 tonnes équivalent CO2 par an280 (Ibidem).

Les départements n’ont pas le même poids dans cette consommation. La demande départementale est notamment corrélée au nombre d’habitants et au nombre d’entreprises : la Loire Atlantique par exemple, possède une consommation plus de cinq fois supérieure à celle de la Mayenne.

Tableau n° 8 : Répartition de la consommation énergétique régionale, par département, en 2004

Loire Atlantique Maine et Loire Mayenne Sarthe Vendée Consommation totale (Ktep) 3 342 1 292 698 1 302 1 332

Part dans la consommation régionale (%)

41,96 16,22 8,76 16,34 16,72

Part de la population régionale (%) 36.06 22.66 8.26 15.35 17.67

Part du nombre d’entreprises 50.44 19.79 8.51 10.10 11.15 Source : DRIRE Pays de la Loire, octobre 2005/INSEE/Société Elyxyr

Réalisation : Vaché I., 2007

280 En France, le niveau d’émissions de CO2 par habitant et par an est d’environ 8.6 tonnes. Il faudrait atteindre 2 tonnes par habitant et par an pour satisfaire l’objectif du Facteur 4.

Le Maine et Loire, la Sarthe et la Vendée ont le même poids dans la consommation énergétique régionale (Tableau n° 8). Toutefois la Sarthe possède moins d’entreprises et d’habitants que les deux autres départements ; la nature de ses entreprises et la configuration du territoire peuvent expliquer un poids départemental équivalent. D’autres paramètres complexifient notre analyse comme le taux d’isolation des logements, le comportement des populations, etc.

La consommation énergétique finale est en augmentation depuis 1985. Mais la situation est différente selon l’énergie considérée :

0 2000 4000 6000 8000 10000 1985 1990 1995 2000 2003 2004

Charbon et coke de houille Produits pétroliers Gaz naturel Electricité

Source : DRIRE Pays de la Loire, octobre 2005 Réalisation : Vaché I., 2007 Graphique n° 11 : Evolution de la consommation des différentes énergies entre 1985 et 2004 (Ktep) Le graphique n° 11 montre que la consommation régionale, toutes énergies confondues, a augmenté d’environ 45 % entre 1985 et 2004. Sur cette période, la population régionale s’est renforcée de 10 % (INSEE). Nous constatons plus particulièrement que :

la consommation de gaz s’est accrue de 107 %

la demande électrique a augmenté de 93 %

les produits pétroliers sont concernés par une croissance de 38 %

les consommations du charbon et du coke de houille sont en revanche en diminution de 84 %. Ces évolutions n’ont rien de surprenant :

L’augmentation de la consommation de gaz s’explique par la politique d’extension du réseau mise en place dans les années 1990, qui a conduit à la croissance des communes raccordées. Par ailleurs, certains acteurs ont opéré un changement d’énergie.

L’augmentation de la consommation électrique est principalement imputable aux nouveaux usages, aux nouveaux équipements et à la croissance démographique. Il est à noter que la croissance de la consommation électrique, entre 1990 et 2004, a été plus forte en Pays de la Loire

qu’au niveau national : 3.1 % contre 2 %. Ceci peut être lié à l’engouement démographique pour la région. Les conditions climatiques influencent aussi ces consommations. Par exemple, la consommation régionale a cru de 5 % pendant l’été 2003 marqué par la canicule (utilisation de la climatisation, etc.).

La hausse de la demande en produits pétroliers est attribuée au diesel et au bitume. Elle s’explique principalement par l’augmentation du nombre de voitures, par les aspirations des ménages à un retour à la campagne (la distance moyenne des déplacements pendulaires est de plus en plus élevée) et par la création de nouvelles routes.

Le charbon et la houille sont moins consommés en raison des pollutions associées et en réponse aux engagements climatiques internationaux.

En 2004, les produits pétroliers sont l’énergie la plus consommée (55.5 %), suivie de l’électricité (23.8 %) et du gaz naturel (20.3 %). Le charbon et la coke de houille ne représentent qu’une part dérisoire (0.4 %). Le graphique n° 12 fait état de cette situation :

4 436 1 907 1 623 30 0 2 000 4 000 6 000

Produits pétroliers Electricité Gaz naturel Charbon et coke de houille

Source : DRIRE, octobre 2005 Réalisation : Vaché I., 2007 Graphique n° 12 : Consommation par type d’énergie en 2004 (Ktep)

La consommation en produits pétroliers est, à l’évidence, associée au secteur des transports, principalement gasoil et essence. Alors que la consommation de gasoil a augmenté de plus de 227 % depuis 1985, celle de l’essence a diminué de 31 % (instauration de taxes). Le fioul domestique représente 27 % et le GPL une faible proportion de la consommation de produits pétroliers. La part du fioul lourd, principalement utilisé dans l’industrie, tend à diminuer (substitution). En outre, l’électricité est principalement consommée dans les secteurs résidentiel (40 %) et industriel (31 %) et le gaz naturel dans le secteur tertiaire (625 Ktep en 2004), les secteurs domestique et agricole (560 Ktep en 2004).

Par rapport à la moyenne française, la part du gaz naturel et de l’électricité dans la consommation finale des Pays de la Loire est sensiblement la même, alors que pour le charbon et les produits pétroliers la situation est quelque peu différente :

23,8% 20,3% 55,5% 0,4% 22,4% 21,8% 45,4% 3,9% 0 10 20 30 40 50 60

Charbon et coke de houille Produits pétroliers Gaz naturel Electricité

Pays de la Loire France

Source : DRIRE, octobre 2005 Réalisation : Vaché I., 2007 Graphique n° 13 : Part des différentes énergies dans la consommation finale en 2004 : comparaison Pays

de la Loire / France (%)

Le caractère rural de la région Pays de la Loire explique notamment une consommation en produits pétroliers plus importante qu’à l’échelle française. Le terminal charbonnier de Montoir de Bretagne justifie aussi la différence.

Les données de consommation les plus récentes par secteurs remontent à 2002 (Graphique n° 14). Depuis, la répartition des consommations est sensiblement la même bien que la demande ait augmenté notamment dans le secteur de l’habitat (EXPLICIT, 2009). Les secteurs transport et résidentiel sont les plus forts consommateurs.

0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500

Industrie Résidentiel Tertiaire Agriculture Transport

Charbon Produits pétroliers Gaz Electricité Bois

Source : Bernard Breux, conseiller régional, entretien du 06/12/2006, selon l’Etat des lieux régional. Réalisation : Vaché I., 2007 Graphique n° 14 : Consommations par type d’énergie et par secteur en 2002 (Ktep)

Le graphique n° 14 indique que les transports et l’agriculture consomment majoritairement des produits pétroliers alors que la nature des consommations des secteurs résidentiel et industriel est plus variée. Il montre l’importance d'entreprendre des actions d’efficacité énergétique dans le secteur résidentiel et dans les transports. La Région confirme que « le poids de la consommation énergétique dans l’habitat et les transports en Pays de la Loire en font, à l’évidence, et sans ignorer pour autant les autres secteurs, des cœurs de cible à privilégier pour obtenir rapidement une diminution importante des consommations énergétiques »281. Le secteur industriel est le troisième poste de consommation, il équivaut à 19 % de la consommation régionale ; l’énergie la plus consommée par ce secteur est l’électricité. Précisons que les données de consommations électriques ne sont plus transmises par la DRIRE depuis 2003, «probablement en raison de l’ouverture à la concurrence des marchés de l’énergie » (CESR, novembre 2004)282.

Bien que la consommation énergétique régionale soit sans grande différence avec la moyenne nationale, nous avons relevé quelques particularités. Si les consommations régionales dans les transports, le résidentiel et l’agriculture sont supérieures à la moyenne nationale, la consommation de l’industrie est en revanche inférieure. Il est possible d’avancer plusieurs explications :

la proportion de maisons individuelles dans la région est supérieure à la moyenne nationale, d’où une plus forte consommation du secteur résidentiel, la densité bâtie permettant de limiter les pertes énergétiques.

en Pays de la Loire, les distances domicile - travail sont plus importantes et la part du rail dans les transports de marchandises est en baisse. Malgré l’amélioration des performances des véhicules, ces éléments engendrent une augmentation de la consommation dans les transports.

la région bénéficie d’un caractère rural. L’importance de son agriculture et le nombre de fermes expliquent une consommation associée plus importante qu’au niveau national (deuxième région agricole de France).

Dès lors, les EnR sont peu consommées dans les Pays de la Loire au regard des autres énergies. Pourtant, le secteur tertiaire et le monde agricole sont favorables à la diffusion des chaudières fonctionnant au bois énergie par exemple, car ils nécessitent des besoins importants et permanents sur une année. Par ailleurs, les espaces ruraux disposent de ressources comme le bois et de surfaces adaptées pour l’implantation de panneaux solaires et/ou d’éoliennes. En fait, en 2004, seuls les

281

Bernard Breux, conseiller régional, entretien du 06/12/2006, selon l’Etat des lieux régional.

282

secteurs résidentiel et industriel utilisent le bois énergie. Aujourd’hui, les EnR sont mieux représentées dans les différents secteurs. Les données sur lesquelles nous nous sommes appuyées sont en effet anciennes compte tenu de la rapidité de développement des EnR. Quelles sont les prévisions d’évolution de la consommation ?