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La conflictualité autour de la filière néo-houblon francaise : la lente restructuration des institutions d’une filière

Le renouveau brassicole, ou les enjeux de la relocalisation d’une agriculture artisanale au sein d’un secteur oligopolistique et

3.3 La conflictualité autour de la filière néo-houblon francaise : la lente restructuration des institutions d’une filière

Le résultat de l’apparition d’une conflictualité administrative et professionnelle générée par l’évolution de la filière houblon française illustre la lente adaptation des institutions face au repli territorial d’une filière économique auparavant concentrée, spatialisée et autonomisée. Cette conflictualité entre néo houblonniers et professionnels des coopératives porte premièrement sur la question des plants. Afin de

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pouvoir vendre sa production de houblon, tout houblonnier doit la faire certifier (Commission des Communautés Européennes, 2006). L’une des obligations pour ce fait est de présenter une preuve de la pureté variétale des plants cultivés. Cette preuve prend la forme d’un document certificatif de la variété cultivée pour les plants achetés en France. Or, en France, seuls les pépiniéristes agréés sont autorisés à en émettre, et l’unique houblonnier pépiniériste est en contrat d’exclusivité avec la coopérative Comptoir Agricole. Ceci a poussé les néo-houblonniers à sortir des circuits nationaux pour se fournir en Europe, notamment chez la Willingham Nurseries proche de Sheffield au Royaume Uni qui fournit un grand nombre de néo-houblonniers. Cette solution de l’obtention d’un certificat phytosanitaire européen, équivalent au certificat national a permis à l’association Houblon de France (2017) de mettre en place un circuit de distribution de rhizomes à travers la France (plus de 3 000 rhizomes en mars 2017). Cette lente évolution des institutions concernant les plants alimente aujourd’hui la conflictualité entre néo houblonniers et professionnels des coopératives.

Une conflictualité entre néo-houblonniers et professionnels des coopératives sur la question de la certification. Si la pureté variétale est un critère de la certification, il en existe 5 autres, source de conflictualité. Le second est le contrôle du poids des balles de houblon, les autres sont une série de tests suite à échantillonnage, afin de vérifier le taux d’humidité (-12%), de feuilles et tiges (-6%), de déchets de houblon (-3%) et graines (-2%) (Parlement Européen et Conseil, 2013). Si ces critères ne sont pas remis en cause, les modalités de contrôles sont, elles, sujettes à conflictualité. Ce contrôle définit par l’UE est délégué à l’État français, qui l’a délégué à l’organisme sous tutelle du ministère de l’agriculture FranceAgriMer, qui l’a lui-même délégué aux deux acteurs historiques de la filière, les coopératives Coopounord et Comptoir Agricole. Or, ces organismes, longtemps seuls producteurs de houblon, ont adapté les modalités de certification à leurs échelles de travail : envoi des balles à la coopérative proche, pesage de balles de 50 kg, puis échantillonnage de 250g à 500g toute les 10 balles de 50 kg, ou de 2 échantillons de 250g pour les lots les plus petits, et réalisation des opérations de contrôle (Martin, 2017). Des échelles intenables pour des néo-houblonniers isolés géographiquement, produisant sur de petites surfaces, et un plus grand nombre de variétés. Cette lente évolution des professionnels historiques concernant les modalités de certification alimente aujourd’hui la conflictualité entre néo-houblonniers et professionnels des coopératives.

Une conflictualité entre néo-houblonniers et institution française sur la question de la certification. Devant le refus des coopératives houblonnières et des néo-houblonniers de prendre à leur charge le transport des productions en vue d’une certification, certains se sont tournés vers France AgriMer en vue de définir une alternative possible, à l’image de M. Cosson, néo-houblonnier implanté en Bretagne : « Moi je n’ai qu’un ha, je n’ai pas le matériel pour faire des balles de 50 kg, et prendre 200g dans de petites variétés autant vous dire que ça va être difficile. […] Du coup, je vais avoir un matériel différent, je n’aurai jamais des presses comme les autres houblonniers de l’Est, donc les solutions je ne les ai pas. […] Demain si je veux vendre mon houblon à des brasseurs qui sont en demande pour sa qualité, sa localité, comment je fais ? »6. Un système pas adapté à la vente de petits volumes, le règlement datant de 2006. Le comptoir agricole a accepté de participer sous la forme de prestation de service. France agrimer déléguerait un contrôleur. Passer par des structures type chambre d’agriculture, et l’habilitation par France AgriMer. L’objectif à terme étant de multiplier les centres de certification dans chaque région à travers des regroupements de néo-houblonniers.

Une conflictualité entre néo-houblonniers et institution française sur la question du contrôle des brasseurs houblonniers. À côté de ces problématiques de certification, la question de la production pour l’autoconsommation en brasserie commence également à être source de conflictualité. La certification n’étant nécessaire que dans le cadre d’un échange commercial entre deux entités juridiques distinctes, aucun contrôle qualitatif n’est effectué sur les houblonniers brasseurs. Une problématique inquiétant les houblonniers des coopératives (Wuchner, 2017) pour qui le risque en cas de problème sanitaire serait une remise en cause de la qualité du houblon français dans son ensemble. Une inadéquation entre législation et pratique de terrain reconnu par les autorités mais lente à évoluer, entraînant une conflictualité entre houblonniers et institution française.

Une conflictualité par la mise en illégalité des filières alternatives et privées du houblon français. Devant les retards de la législation française sur l’évolution des méthodes de production et de commercialisation du houblon, certaines houblonnières font le choix de l’illégalité. Une illégalité prenant la forme de brasseries houblonnières mettant en vente du houblon sans fournir de garanti de pureté variétale ou de certificat phytosanitaire européen. Ainsi devant l’absence d’houblonnière agrémentée pépiniériste, quelques brasseurs houblonniers vendent des plants de houblon en fonction de variété dont la preuve

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n’est pas apportée. Un commerce légal dans un cadre d’utilisation récréative de la plante, mais qui place l’acheteur dans l’illégalité si celui-ci compte en faire un usage alimentaire ou économique. Afin de palier cette absence de réseau de vente officiel du houblon en France et constatant les dérives occasionnées, le Comptoir agricole a ouvert ses plants au commerce, par un système de royalties (Heitz, 2017). Une conflictualité tenant à la mise en illégalité de la filière de vente privée du houblon.

Une illégalité prenant la forme de houblonnières indépendantes vendant du houblon sans l’avoir au préalable fait certifier. En effet, devant la difficulté croissante de la certification du houblon, certains néo- houblonniers s’orientent vers la vente sans certification, et donc illégale. Une démarche qui est aujourd’hui selon le juriste P. Galmiche tentante pour les néo-houblonniers : « La difficulté de la sanction est qu’il n’y en a pas de posée par le règlement européen. […] Après c’est aux états membres de se charger de l’application du règlement en droit interne. Donc, à mon sens, le risque qu’une petite houblonnière prend à titre transitoire de vendre sans certification est léger. La seule vraie difficulté est de porter atteinte à la marque houblon français si un problème sanitaire se pose » (Cosson et al., 2017). Une illégalité qui pourrait tendre à disparaître devant l’ouverture d’une prestation de service de la coopérative Comptoir Agricole sur la certification de houblon. Mais une conflictualité latente devant la mise en illégalité de la filière néo-houblon.

CONCLUSION

Finalement, cette transition d’un modèle unique industriel à celui « artisanal » s’est opérée au sein de la filière oligopolistique et centralisée du houblon brassicole français par une redéfinition typologique des néo-houblonniers autour des paradigmes microbrassicoles de la localité, de la naturalité et de la patrimonialité, associés aujourd’hui au produit houblon. Cette transition, opérant un véritable schisme au sein de la profession, entre houblonniers coopératifs et néo-houblonniers indépendants, se réalise à travers la création d’une nouvelle base commune aux néo houblonniers, d’informations et de formation diffusées par un réseau maillé via les réseaux sociaux. Une transition assumée chez les acteurs, mais qui marque l’apparition d’une conflictualité administrative et professionnelle encore d’actualité au sein de la filière du houblon français, devant la lente acclimatation des institutions à ces nouveaux acteurs que sont les néo- brasseurs. « De ce fait, après tant d’autres, disparaîtrait une relation, créée au cours du XIXe siècle, celle qui a uni la récolte du paysan et l’industrie urbaine qui l’utilisait ». C’est sur cette phrase de R. Zeyl que se concluait en 1930 l’article sur La culture du houblon en Alsace, l’un des derniers sur le sujet en France. Et c’est sur cette phrase remaniée que nous conclurons en 2017 cet article sur la culture du houblon en France : « De ce fait, après tant d’autres, renaîtrait une relation, créée au cours du XIXe siècle, celle qui unit la récolte du houblonnier et l’artisan microbrassicole qui l’utilise. »

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DABAN A., Observation participante au Salon du Brasseur de Saint Nicolas de Port, Fonds Antoine Daban, 15-17 avril 2016. DABAN A., Observation participante au Salon des Bières Bretonne de Landrévarzec, Fonds Antoine Daban, 16-17 janvier

2017.

DABAN A., Observation participante au Comice du Houblon, Fonds Antoine Daban, 2 février 2017.

DABAN A., Observation participante au chantier de montage de la houblonnière E. Roussez, Fonds Antoine Daban, 1-14 avril 2017.

DABAN A., Observation participante au Lyon Beer Festival, Fonds Antoine Daban, 14-15 avril 2017.

DABAN A., Observation participante au Salon du Brasseur de Saint Nicolas de Port, Fonds Antoine Daban, 21-23 avril 2017. DABAN A., Retranscription d’entretien avec David Prudenzano, Fonds Antoine Daban, 15 janvier 2017.

DABAN A., Retranscription d’entretien avec Romain Chemain, Fonds Antoine Daban, 11 avril 2017. DABAN A., Retranscription d’entretien avec Edouard Roussez, Fonds Antoine Daban, 14 avril 2017. ANNEXE

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Les Cahiers de l’Association Tiers-Monde n°33-2018 Annexe 2 graphique 1 Annexe 3 carte 2 0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 4000 4500 5000 1900 1905 1910 1915 1920 1925 1930 1935 1940 1945 1950 1955 1960 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 H ec tar e d e h ou bl on c ul ti Année Surface de houblon cultivée dans les principaux départements houblonniers français (1900 - 2017) Bas Rhin Nord Cote d'or

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Les Cahiers de l’Association Tiers-Monde n°33-2018 Annexe 4 carte 3

Annexe 5 tableau 1

Analyse des discours de néo-houblonniers sur la conflictualité administrative et professionnelle générée par l’évolution de la filière houblon brassicole française

Se p ro cur er le s pl an ts (A pp ar itio n da ns le s Pr is es de N ot es 9/ 10 – Ap pa ri tio n da ns le s ent re tie ns s em i dir ec tif s 2 /2 )

Monopole des coopératives sur les plants français (PN 3/10 – ESD 2/2)

Une unique pépinière de houblon en France, sous exclusivité avec le Comptoir Agricole. (PN 1/10 – ESD 2/2)

La protection variétale du houblon, 25 ans de monopole pour l’inventeur. (PN 3/10 – ESD 2/2) L’ouverture de variétés par la royalties, méthodologie de contrôle du marché. (PN 1/10 – ESD 2/2)

La tentation européenne (PN 6/10 – ESD 2/2)

L’obtention de plants à l’étranger, le permis phytosanitaire européen. (PN 5/10 – ESD 2/2) La circulation du houblon, ou l’angoisse des maladies. (PN 2/10 – ESD 2/2)

La question du biologique. (PN 6/10 – ESD 2/2) L’apparition de réseaux

annexes plus ou moins légaux (PN 5/10 – ESD 2/2)

L’apparition d’un marché noir, le système D des brasseurs houblonnier. (PN 2/10 – ESD 2/2) Le développement d’un circuit européen, la légalisation des houblonniers indépendants. (PN 3/10 – ESD 2/2)

L’accès aux variétés des coopératives, la reprise en main des coopératives. (PN 1/10 – ESD 2/2)

De la p ro du ct io n à la tr an sf or m atio n (P N 7 /1 0 – ES D 2 /2 ) La formation du houblonnier (PN 7/10 – ESD 2/2)

L’empirisme des néo-houblonniers, la constitution d’un retour d’expérience. (PN 4/10 – ESD 2/2) Le réveil des consciences houblonnières locales, la transmission des anciens houblonniers. (PN 2/10 – ESD 2/2)

L’ouverture de formation houblonnière, les coopératives se mobilisent. (PN 6/10 – ESD 2/2) L’implantation d’une

exploitation (PN 6/10 – ESD 2/2)

La question de l’accès à la terre, un facteur limitant. (PN 1/10 – ESD 2/2)

La houblonnière comme gouffre financier, une rentabilité sur la durée. (PN 5/10 – ESD 2/2) De la plantation à la cueillette, une mécanisation indispensable ? (PN 4/10 – ESD 2/2) La transformation du houblon

(PN 3/10 – ESD 2/2)

Aucun outil de pelletisation en France, le rôle de l’international. (PN 3/10 – ESD 2/2) Le pellet utilisé par 70% des brasseurs, une obligation pour les houblonniers indépendants ? (PN 2/10 – ESD 2/2)

Une pelletisation en prestation de service, l’étude des coopératives et des indépendants. (PN 1/10 – ESD 2/2) Fa ir e cert ifi er sa p ro du ct io n (P N 1 0/ 10 – ES D 2 /2 )

Les critères de certification (Poids, pureté variétale, % humidité, déchets, graines) (PN 7/10 – ESD 2/2)

La question de la mise au norme du matériel, un cout industriel. (PN 2/10 – ESD 2/2) Question de l’échelle des prélèvements, non raccord avec l’évolution de la filière.

(PN 5/10 – ESD 2/2)

L’intervention des chambres de l’agriculture locales ? (PN 4/10 – ESD 2/2) Les centres de certifications

(PN 5/10 – ESD 2/2)

Le monopole historique des coopératives, un frein au développement des néo-houblonniers. (PN 4/10 – ESD 2/2)

Question spatiale, refus de prendre en charge le renouveau de la filière. (PN 2/10 – ESD 2/2) L’ouverture à la certification par les coopératives, réservées aux néo-houblonniers partenaire. (PN 2/10 – ESD 2/2)

Quelles solutions ? (PN 6/10 – ESD 2/2)

Les brasseurs houblonniers, quand l’autoconsommation court-circuite la certification. (PN 6/10 – ESD 2/2)

Vendre sans tenir compte de la certification, un risque à prendre? (PN 5/10 – ESD 2/2)

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