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Les recherches effectuées en amont ainsi que les trois es-sais menés sur les bandes fleuries durant le projet Biophyto nous ont permis de constituer et d’affiner un mélange floral composé de huit espèces relativement bien adaptées aux conditions pédoclimatiques de nos vergers de manguiers à La Réunion. Ces huit espèces réparties en cinq familles botaniques (Apiaceae, Asteraceae, Boraginaceae, Brassi-caceae, Polygonaceae) procurent au mélange une diversité suffisante dans les formes et les couleurs, mais aussi une certaine efficacité agronomique car elles lèvent rapidement (durant le premier mois suivant leur semis), fleurissent rapidement (fin du premier mois) et offrent une succession de floraison étalée dans le temps (plus de cinq mois). Néanmoins, avant de mettre le mélange à disposition des producteurs de mangues, plusieurs aspects sont encore à travailler. En effet, il est encore possible d’affiner le mé-lange et de mieux le maîtriser, tout comme il est possible d’explorer de nouvelles pistes, encore plus en adéquation avec le projet Biophyto. Tout d’abord, il serait judicieux de poursuivre les suivis de l’essai 3 le plus longtemps pos-sible, dans le but d’étudier la qualité et la pérennité du mélange dans le temps. L’aspect fonctionnel du mélange reste également à mieux évaluer. En effet, le mélange sera d’autant plus efficace que le pic de floraison des espèces végétales coïncidera avec le pic d’activités des ravageurs du manguier. Aussi, les études entomologiques permettront de préciser l’importance de chacune des espèces vis à vis des auxiliaires, et nous pourrons alors jouer sur leur importance dans le mélange, ou bien sur leur floraison spécifique. En effet, la complémentarité et la fonction des plantes choisies sont plus importantes que leur nombre. Enfin, il

serait possible à l’avenir de travailler sur un mélange fleuri composé d’espèces retrouvées à l’état spontané dans les vergers de manguiers. Ces espèces n’ont pas les mêmes propriétés ornementales et agronomiques que les variétés horticoles, mais elles seraient mieux adaptées et contribue-raient entièrement au maintien ou au développement de la biodiversité végétale. Notons également qu’il est tout à fait possible de combiner des mélanges horticoles et indigènes pour obtenir des bandes fleuries mixtes.

En plus de ces informations agronomiques, ces essais nous ont également permis d’aborder des sujets plus techniques sur les bandes fleuries, à savoir leur installation et leur gestion. Le bon établissement des bandes fleuries dans l’espace et dans le temps nécessitent de prendre quelques dispositions, car l’objectif à atteindre est que les bandes fleuries se renouvellent un maximum d’elles-mêmes, tout en intervenant le moins possible. Tout d’abord, avant de les installer, nous devons bien définir leur taille et leur locali-sation dans le verger. Ensuite, l’implantation d’une bande fleurie demande au préalable une phase de préparation du sol, étape importante qui a des conséquences directes sur le développement futur des plantes. Lors du semis, ce sont l’hétérogénéité des graines et la faible densité préconisée qui le rende un peu délicat. Une fois les bandes installées, un entretien particulier sera nécessaire au début, puis de manière plus ponctuelle par la suite. Toutes les informa-tions recueillies au sujet de ces différentes étapes dans l’implantation de bandes fleuries servent actuellement à l’élaboration de fiches techniques de préconisations, des-tinées aux agriculteurs souhaitant mettre en place cette méthode alternative, plus respectueuse de l’environnement.

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Questions / Réponses

„L. Le Jeanne : Pourquoi, dans une perspective de durabi-lité, ne pas favoriser des espèces endémiques et réellement adaptées aux conditions pédoclimatiques ? Cas du Sarrasin qui est très sensible à la sécheresse.

C. Schmitt : Cette perspective pourra probablement être

étudiée à l’avenir. Le projet durant seulement trois ans, la définition d’un mélange spontané n’aurait certainement pas pu être finalisée avant la fin du projet. Il faudrait observer toutes les espèces présentes dans les différents vergers, ce qui prend beaucoup de temps. Les espèces spontanées n’ont pas forcément de semences disponibles à La Réunion, ce qui ajoute une difficulté supplémentaire. Les plantes que nous avons choisies sont souvent utilisées en mélange ailleurs dans le monde et nous avons déjà des données concernant leur attractivité sur les auxiliaires.

„M. Ly : Quel est l’apport des suivis entomologiques dans la sélection des plantes ?

C. Schmitt : Les résultats des suivis entomologiques sur

les bandes fleuries seront présentés dans un exposé dédié présenté par le Cirad. L’étude des bandes fleuries ayant été scindée en deux : le suivi agronomique par l’Armeflhor et le FARRE Réunion et le suivi entomologique par le Cirad.

> Insertion de plantes pièges, refuges ou réservoirs

d’arthropodes en vergers de manguiers

à La Réunion

T. SCHMITT1 | D. MURU1 | M. JACQUOT1 | M. ATIAMA1 | C. AJAGUIN SOLEYEN1 | M.-L. MOUTOUSSAMY1 |

J.-P. DEGUINE1

jean-philippe.deguine@cirad.fr

Résumé

Une des modalités de gestion des habitats dans le cadre de la lutte biologique de conservation dans les vergers de manguiers à La Réunion concerne la recherche de plantes-pièges, refuges, réservoirs pour favoriser les populations d’arthropodes utiles ou pour défavoriser les populations d’arthropodes nuisibles. L’objectif de l’étude vise à tester l’intérêt de quelques plantes candidates, à la fois dans les vergers et au laboratoire : le maïs (Zea mays) pour piéger les mouches des fruits, le Pois d’Angole (Cajanus cajan) comme plante réservoir d’auxiliaires et d’autres plantes pour

piéger la Punaise du manguier (Orthops palus) : Cotonnier (Gossypium sp.), Alysse (Lobularia maritima), Haricot (Pha-seolus vulgaris). Les études se poursuivent pour confirmer ou infirmer certains résultats obtenus de 2012 à 2014 sur les autres plantes.

Mots-clés : lutte biologique de conservation, manguier,

La Réunion, plantes-pièges, mouches des fruits, Orthops palus

Introduction

À La Réunion, la culture de la mangue joue un rôle impor-tant dans l’économie de l’île à la fois sur un plan local et en matière d’exportation. Toutefois, celle-ci est contrainte par divers bioagresseurs – principalement des ravageurs arthropodes – qui peuvent interférer à différents stades. La Punaise du manguier, Orthops palus, cause des dégâts à la fois en suçant la sève des inflorescences, ce qui provoque leur dessèchement, et en y pondant ses œufs (Atiama M., communication personnelle). Elle impacte ainsi la production des fruits. Les Tephritidae, dont Bactrocera zonata, Cerati-tis capitata et CeratiCerati-tis rosa, quant à elles, pondent leurs œufs dans les fruits mûrs puis leurs larves s’en nourrissent (Quilici et al., 2001). La perte se faisant ici à la fin de la fructification. La seule méthode de lutte actuelle est l’utilisation de pro-duits phytosanitaires. Ces dernières années, le mot d’ordre dans le domaine de l’agriculture est de diminuer le plus possible l’utilisation de tels produits. À La Réunion, différents partenaires se sont réunis pour mettre en œuvre un projet visant à cultiver durablement de la mangue sans insecticide : Biophyto. Ce dernier prône la mise en place de mesures agroécologiques en favorisant la biodiversité animale et végétale dans les agrosystèmes.

Ainsi, pour répondre aux problèmes causés par les principaux ravageurs (Miridae et Tephritidae), plusieurs essais sont réalisés depuis 2012. Dans le cadre du projet GAMOUR, le maïs (Zea mays) a fait ses preuves en tant que plante-piège sur les mouches des légumes en agroécosystème maraîcher (Atiama-Nurbel et al., 2012).Une nouvelle étude a eu pour objectif d’estimer le potentiel attractif de cette plante, cette fois, sur les Mouches des fruits in situ.

Le Pois d’Angole (Cajanus cajan) est décrit avec intérêt dans la littérature tant pour son aspect alimentaire que pour ses services en agroécologie. Cette légumineuse fertilise le sol (Chirwa et al., 2004) – fixation du diazote et de divers nutri-ments – et est utilisée au Mexique comme culture intercalaire durable en vergers de manguiers (Agreda et al., 2006). Elle contribue indirectement à une meilleure pollinisation des fleurs grâce à sa force d’attraction d’insectes (Agreda et al., 2006). Shanower et al. (1999) précisent que plus de 200 espèces d’insectes, utiles comme ravageurs, peuvent s’y nourrir. Son statut potentiel d’attractif d’auxiliaire (plante-re-fuge) et/ou de plante-piège a été testé dans la présente étude. D’autres plantes-pièges ont été prises en compte durant ce projet tel le Cotonnier (Gossypium sp.), car il s’avère être une espèce végétale sensible à divers ravageurs dont des mirides (Cadou, 1994). L’Alysse (Lobularia maritima), une variété végétale intégrée dans les essais de bandes fleuries pour favoriser l’entomofaune, pour laquelle des prélèvements ont signalé la présence de punaises vertes dont Orthops palus. Enfin, le Haricot vert (Phaseolus vulgaris) car il est la cible d’attaques de certaines mirides (Portilla et al., 2011) et utilisé pour leur élevage (Feng et al., 2012).

1. CIRAD

UMR C-53 PVBMT

Matériel et Méthodes

‚ LE MAÏS COMME PLANTE-PIÈGE DES MOUCHES

DES FRUITS

Depuis 2012, du maïs est planté dans les parcelles « Bio-phyto » de certains producteurs faisant parties du réseau. Les semis sont réalisés afin que le maïs soit en floraison/ fructification lors de la période propice aux mouches des fruits, c’est-à-dire durant la production de mangues. Le but est de dénombrer et d’identifier les Tephritidae se trouvant sur cette plante. Un effort de détermination est porté sur trois espèces d’intérêt, à savoir : la Mouche du Natal, Ceratitis rosa ; la Mouche méditerranéenne des fruits, Ceratitis capi-tata ; la Mouche de la pêche, Bactrocera zonata. De même, trois espèces de Mouches des légumes sont dénombrées : la Mouche du melon, Bactrocera cucurbitae ; la Mouche éthiopienne des cucurbitacées, Dacus ciliatus ; la Mouche des cucurbitacées de l’Océan Indien, Dacus demmerezi. En 2012, 4 parcelles sont suivies. La parcelle I, située à Saint-Paul, se compose de deux répétitions de maïs (une de 29 m de long et l’autre de 32 m) en bordure de verger. La K, située à Saint-Gilles, a aussi deux répétitions (une de 29 m l’autre de 32 m). Pour ces deux exploitations, les observations sont réalisées sur 4 patchs d’une surface de 4 m2 comportant

9 plants. Les parcelles B et M, situées à Saint-Pierre, pré-sentent du maïs planté dans le cadre des essais de bandes fleuries. Deux patchs, de 1 m2 comportant une vingtaine de plants chacun, sont analysés.

Lors de cet essai, plusieurs méthodes d’identification et de dénombrement sont mises en pratique. La première se fait simplement à la vue (méthode d’observation dite « visuelle »). La deuxième à l’aide d’un aspirateur électrique le DVac (Die-trick VACum) qui permet de collecter des échantillons dans une bonnette de mousseline fine puis de les ramener aux la-boratoires où ils sont placés au congélateur quelques heures avant l’analyse de leur contenu. Il sera précisé si cette mé-thode a été effectuée sur les maïs des bordures des vergers (DVac) ou ceux des bandes fleuries (DVac sur bandes fleuries). Enfin, des pièges à mouches des fruits de deux types : l’un au Méthyl-eugénol (pour la capture de Bactrocera zonata) l’autre avec de l’huile de gingembre (pour les deux autres espèces), sont installés dans un rayon de 200 mètres autour des parcelles. Ils sont récupérés au bout d’une semaine et leur contenu analysé au laboratoire. Deux installations sont faites. Un récapitulatif des caractéristiques des observations est donné au Tableau 1. Un cyclone tardif a limité la prise de données car il a détruit les plants au début de l’année 2013.

Tableau 1 Récapitulatif des données récoltées durant l’année 2012.

* Les prélèvements ne signalaient qu’une D. ciliatus femelle. ** Les prélèvements ne signalaient aucune mouche. Ces deux cas ne sont pas présentés dans le reste de l’étude.

Méthodes d’observation de parcelleNombre Parcelles Périodes étudiés par parcelleNombre de plants Nombre de relevés par parcelles

Visuelle 2 I et K* 30 janvier – 20 février 9 3

Pièges à phéromones 4 B, I, K et M 13 février – 22 février 2

DVAC 2 I et K* 30 janvier – 20 février 9 3

DVAC sur bandes fleuries 2 B et M** 17 janvier – 14 février 40 5

En 2013, 7 parcelles sont suivies. Elles font toutes parties du réseau « Biophyto ». Cinq d’entre elles sont situées sur la commune de Paul : C, F, K, L et N, et deux à Saint-Pierre : A et M. Cette fois, les semences sont confiées aux agriculteurs afin qu’ils puissent installer à leur convenance une bande de maïs. Les observations se sont faites unique-ment à vue en examinant 30 plants de maïs lorsque cela a été possible. Une seule récolte de données est analysée car un cyclone a de nouveau détruit précocement les semis. Aussi, certaines exploitations ne sont pas observées pour diverses raisons : soit les plantes ne se sont pas développées suffisamment (comme sur K et M), soit les pièges à Mouches des fruits ont été changés la veille du passage de l’expéri-mentateur (sur F), ou encore une forte présence d’autres diptères, sur N, rend les données inexploitables. Seules les données récoltées sur B et C sont présentées.

‚ LE POIS D’ANGOLE, UNE PLANTE-PIÈGE OU REFUGE ? Dans le cadre de ce projet, 7 producteurs ont planté du pois d’Angole sur leurs parcelles. Préalablement, certaines ob-servations ont révélé la présence d’Orthops palus sur cette plante (Béziat, 2014). Un suivi entomologique est réalisé sur ces parcelles afin de définir le statut potentiel de Cajanus cajan. Il s’est déroulé du 08 juillet au 02 septembre 2014 pour couvrir intégralement le premier flush de floraison (c’est-à-dire de la post-floraison jusqu’à l’apparition des premiers fruits).

Cinq parcelles sont étudiées : A, B, C, F et L. D’abord, un état général des plants est dressé afin de n’examiner que ceux comportant des fleurs bien développées. Cinq battages sont ensuite réalisés afin d’apprécier la présence ou non

d’insectes. Si ces battages reviennent positifs une aspiration au DVac (à puissance moyenne durant quelques secondes) est effectuée sur des fleurs de plusieurs arbustes (4 fleurs/ arbuste et 5 arbustes minimum). L’échantillon, récolté dans une bonnette de mousseline fine, est ramené au laboratoire, placé au congélateur quelques heures puis son contenu est analysé. Les recherches se focalisent sur les mirides – avec une attention supplémentaire pour la Punaise du manguier – les parasitoïdes, les araignées et tout autre auxiliaire. En parallèle de ce suivi, des observations sont effectuées toute l’année afin d’identifier les plantes-hôtes d’Orthops palus en dehors de la période de floraison du manguier. Les végétaux environnants des vergers sont inspectés avec un effort particulier. Dès qu’une plante est en floraison, plusieurs inflorescences sont aspirées au DVac. Le contenu des bonnettes est analysé afin de dénombrer les différentes mirides et les Punaises du manguier. Les larves de cette famille d’insecte étant difficilement différentiables, des ana-lyses génétiques par barcoding sont nécessaires pour déter-miner l’espèce. Cette technique consiste, chez les animaux, à séquencer une partie de l’ADN – le Cytochrome c Oxidase I mitochondrial qui varie peu au sein d’une même espèce – des individus provenant de l’échantillonnage.

‚ DES PLANTES-PIÈGES POUR ATTIRER

ORTHOPS PALUS : L’ALYSSE, LE HARICOT …

La recherche de plante-pièges pour attirer Orthops palus fait partie des études entreprises dans le projet Biophyto. Des candidats potentiels sont testés : l’Alysse et deux types de haricots (la variété « Coco nain précoce » (Haricot coco nain) et le Haricot vert « Delinel » (Haricot vert)). Les essais se sont déroulés sur deux parcelles : B à Saint-Pierre et C à Saint-Paul, en septembre 2014 durant la période de pleine floraison du manguier.

Dans l’exploitation C, les différentes plantes sont semées en pleine terre. La bande mesure 18 m de long pour un mètre de large et est divisée en deux. Chaque moitié de bande comporte les trois variétés végétales semées en patch de 3 m2 (ce qui fait un total de six patchs à raison de deux

patchs pour une variété végétale). Lobularia maritima, ou Alysse, est semée avec une densité de 5 g de graines/m2. Les deux variétés de haricots sont semées, sur deux lignes, en poquets de 4-5 graines espacés les uns des autres de 40 cm (14 poquets au total). Afin d’éviter la prolifération des mauvaises herbes, une bâche plastique recouvre la partie de bande comportant les haricots. Deux lignes de goutte-à-goutte, au centre de la bande, assurent l’arrosage. Dans l’exploitation B, les plants sont mis à germer en serre. Les haricots sont plantés en poquets (4-5 graines) dans des pots de 20 cm de diamètre (2,5 L) et l’Alysse en barquette de 32 cm x 43 cm (densité de 7 g de graine/barquette). Sur le terrain, deux lignes sont créées de part et d’autre de l’arrosage par goutte-à-goutte. Les espèces végétales sont regroupées en patch de 12 pots (soit 6 par lignes) pour les haricots verts et de 6 barquettes (soit 3 par lignes) pour l’Alysse. Un total de 6 patchs est obtenu, à raison de deux par espèces végétales. Des battages au parapluie japonais sont réalisés, si pos-sible, une fois par semaine sur chaque patch. Si les battages comportent une forte quantité de punaises, une aspiration au DVac est faite sur l’ensemble de la bande à raison d’une bonnette par patch (6 bonnettes au total pour une bande). Les bonnettes récupérées sont placées quelques heures au congélateur avant d’être analysées pour dénombrer et identifier les mirides. Un échantillon de plusieurs larves est ramené au laboratoire afin de les laisser atteindre le stade adulte. Ceci permet de connaître la proportion de chaque espèce au sein de la population de larves. Les individus sont placés dans des petites boîtes de pétri (50 mm de diamètre) et alimentés avec de jeunes gousses de haricots verts. ‚ … ET LE COTONNIER

Le Cotonnier est souvent cité comme plante sensible aux ravageurs, particulièrement les variétés sans glandes à gos-sypol (Deguine et al., 2008). Une de celles-ci, la Gossypium hirsutum a voulu être importée pour la tester en tant que plante-piège de mirides car elle est très attaquée par celles-ci (Cadou, 1994). Cet essai n’a pu être réalisé car la DEAL a émis un avis défavorable compte-tenu de son « potentiel risque invasif ».

Résultats

‚ LE MAÏS COMME PLANTE-PIÈGE DES MOUCHES DES FRUITS Les deux séries de piégeages sexuels réalisés en 2012, (Fi-gure 1) prouvent la présence des trois espèces de mouches des fruits dans les différentes exploitations durant la période d’essai.

Figure 1 Nombre de mouches des fruits piégées chez

les quatre agriculteurs (deux piégeages d’une semaine : le 13 et le 22 Février 2012.

Batrocera zonata Ceratitis capitata Ceratitis rosa

Les trois relevés d’observations visuelles et celles d’aspi-ration au DVac mettent en évidence que des mouches sont sur les plants de maïs, mais uniquement deux espèces de