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La Communauté est-africaine, le Soudan du Sud et le Malawi

La Communauté est-africaine (CEA) a été ressuscitée en l’an 2000 par le Kenya, l’Ouganda et la Tanzanie. Le Burundi et le Rwanda

CHAPITRE 4

V

La nouvelle autoroute de Thika (Kenya). Le bâtiment, les travaux publics et les télécommunications devraient rester les piliers de la croissance du pays. ©Fountain Monthly -www.fountainnews.co.ke

y ont adhéré en 2009; l’adhésion à terme du Soudan du Sud est quasiment tenue pour acquise et celle du Malawi a été envisagée à plusieurs reprises.15 Une tentative antérieure de maintien en activité de cette Communauté avait échoué en 1977, en raison avant tout des rivalités politiques et idéologiques des divers dirigeants ainsi que de déséquilibres économiques. La Communauté d’aujourd’hui s’est avérée plus robuste et plus ambitieuse, la possibilité d’une Fédération est-africaine ayant même été évoquée à un moment, quoique ni le Burundi ni la Tanzanie l’envisagent avec enthousiasme, tandis que dans les autres pays les populations risquent de retrouver des réflexes nationalistes.16

La Communauté se donne pour objectifs une intégration économique, sociale et politique approfondie, en commençant par une union douanière (réalisée en plusieurs étapes entre 2005 et 2010), pour se transformer en un marché commun (lancé en 2010), une union monétaire et, enfin une fédération politique. Le marché commun stimule puissamment l’investissement national et étranger dans le bâtiment et les infrastructures, les capitales administratives et économiques rivalisant pour le rôle de tête de pont d’un grand marché unique en expansion. Cette entreprise communautaire n’a pourtant pas manqué de se heurter à divers obstacles: obstructionnisme institutionnel et politique, barrières douanières non tarifaires, restrictions à la mobilité du capital et de la main d’œuvre, à la liberté d’établissement et de propriété, et absence de centralisation douanière.

La question de la convergence des monnaies va vraisemblablement retarder l’introduction d’une monnaie unique, surtout à partir du moment où l’Ouganda commencera à exporter son pétrole. Se pose aussi la question de l’appartenance à d’autres organisations régionales, problème que connaissent bien toutes les communautés régionales de développement en Afrique.17

Des multiples dimensions du projet CEA, le présent chapitre n’en retiendra qu’une, à savoir le rapprochement, par rapport aux grands marchés mondiaux, des pays enclavés ou des régions excentrées. Trois des cinq Etats membres sont enclavés, et si le Malawi et le Soudan du Sud devaient adhérer cela ferait cinq. Les trois membres aujourd’hui enclavés comptent 40 pour cent de la population de la sous-région et 30 pour cent de son activité économique, mais le manque d’infrastructures de communication renchérit énormément le coût des échanges.18

Les désavantages liés à l’éloignement par rapport à la côte ne se bornent

pas aux pays enclavés puisque Nairobi, l’un des centres industriels les plus importants et les plus denses de la sous-région, est située à 500 km de la mer. Et pourtant, pour des raisons qui tiennent tant à l’histoire qu’au climat, les ports de Dar es Salaam et de Mombasa n’ont guère d’activités industrielles. Selon les prévisions, les taux de croissance de la population devraient être supérieurs à l’intérieur des terres à ceux des peuplements côtiers, d’où un déséquilibre encore plus prononcé de l’économie de la sous-région. Pour compenser les effets néfastes de ce genre d’évolution, on a avancé l’idée de transformer la CEA tout entière en une seule économie côtière.19 Une proposition aussi radicale ne peut, manifestement, que se heurter à d’énormes obstacles d’ordre politique, administratif et financier, tout en transformant entièrement les rapports réciproques entre la sous-région et les Etats-membres, d’une part, et l’économie mondiale d’autre part.20

Au Kenya, on s’attend à ce que les secteurs du bâtiment-travaux publics et des télécommunications restent la colonne vertébrale de la croissance économique, l’immobilier et la construction de routes étant en plein essor. Le rôle de pôle diplomatique de Nairobi, où de nombreuses organisations internationales, gouvernementales et autres, ont leur siège régional ou mondial, va encore contribuer à la croissance, quoique avec des effets de distorsion sur les prix du marché.

Le secteur du tourisme a remarquablement résisté, en dépit de la crise dans la zone euro, mais la persistance des difficultés économiques et la crainte de nouvelles représailles en rapport avec l’intervention armée du pays en Somalie pourraient avoir un effet néfaste.21

En Tanzanie aussi, la vigueur du secteur du bâtiment-travaux publics (logements, routes et ponts) a soutenu un taux de croissance très favorable. L’importance accrue que prennent les industries extractives est en train de transformer la structure d’une économie de toujours agricole, et l’exploitation d’importants gisements sous-marins d’hydrocarbures va augmenter les recettes de l’Etat.22 Les découvertes de gisements de pétrole et de gaz au large des côtes pourraient facilement rallumer les tensions entre Zanzibar et le reste du pays, peut-être même jusqu’au point où l’île pourrait à nouveau chercher à faire sécession. Un accord conclu à la fin de 2012 donne au gouvernement de Zanzibar la maîtrise complète de tous les gisements gaziers ou pétroliers découverts sur son territoire. Cet accord n’a toutefois pas encore été ratifié par le parlement tanzanien.23 Le plan quinquennal de développement national, approuvé en septembre 2010, reconnaît le rôle positif du secteur privé dans l’économie, mais

L’ÉTAT DES VILLES D’AFRIQUE DE L’EST ENCADRÉ 4.2: LES PROJETS ROUTIERS ET FERROVIAIRES DE LA CEA

L’aménagement du réseau d’infrastructures au sein de la CEA ouvre la perspective d’immenses avantages économiques et financiers, et elle pourrait aussi favoriser la croissance des villes secondaires. Une étude a montré en 2010 que les coûts de logistique à l’intérieur des terres représentaient 42 pour cent de la valeur totale des importations, un record mondial. Cela reflète en partie l’inefficacité des ports de Dar es Salaam et de Mombasa, mais surtout l’état lamentable des réseaux routiers et ferroviaires. Mombasa, premier port d’Afrique de l’Est, a manipulé près de 23 millions de tonnes en 2012, et Dar es Salaam 12,1 millions de tonnes. En dépit

de coûts plus élevés et de durées d’escale plus longues, le port tanzanien accroît cependant sa part de marché grâce à la réhabilitation du corridor de transport Dar es Salaam-Burundi-Rwanda-Ouganda-Congo, dont 86 pour cent des routes se trouvaient goudronnées en 2012.

Faute de réhabilitation du réseau ferroviaire de la sous-région, toutefois, la dépendance excessive à l’égard des camions va se traduire par une détérioration rapide du réseau routier.

Le Kenya a réagi à la concurrence de Dar es Salaam en investissant lourdement dans les facilités portuaires de Mombasa ainsi que dans la construction d’une voie ferrée vers la ville

occidentale de Malaba, sur la frontière avec l’Ouganda. Cela doit faire partie du projet de liaison ferroviaire (d’un coût de 13 milliards de dollars) reliant Mombasa à Kigali via Kampala. La Tanzanie investit de son côté 10 milliards de dollars dans un nouveau port en eau profonde à Bagamoyo, dont l’entrée en service pourrait intervenir en 2017, avec un embranchement ferroviaire vers la ligne principale en direction de l’Ouganda. Bien qu’un budget de 29 milliards de dollars ait été approuvé pour l’Autorité ferroviaire de la CEA, reste à savoir si celle-ci va pouvoir éviter de s’embourber dans les obstacles politiques et bureaucratiques à l’exécution des décisions.

Source des cartes: CPCS Transcom (2009) East African Railways Master Plan Study. Available at: www.eac.int/infrastructure

Sources de l’Encadré: EAC (2011) 4th EAC Development Strategy (2011/12-2015/16): Deepening and Accelerating Integration (Arusha, EAC); CPCS Transcom (2009). East African Railways Master Plan Study: Final Report (Bridgetown Barbados, CPCS Transcom); Economist Intelligence Unit (2013). “East Africa’s next gateway”, 23 August 2013.

Kigali

Mombasa - Malaba - Katuna corridor (avec les propositions)

Tunduma - Iringa - Dodoma - Arusha - Namanga - Moyale corridor (avec les propositions) Dar es Salaam - Dodoma - Isaka - Mutukula - Masaka corridor (avec les propositions) Nyakanazi - Kasulu - Sumbawanga - Tunduma corridor

Biharamulo - Mwanza - Musoma - Sirari - Lodwar - Lokichogio corridor Sections/liens avec pays voisins d’Afrique de l’Est; liens inter-régionaux L a k e

Réseau ferré actuel de la CEA et lignes à l’étude Réseau routier actuel CEA et liaisons à l’étude

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les obstacles institutionnels et les coupures de courant posent toujours des problèmes majeurs. Des coûts d’exploitation élevés se conjuguent à de mauvaises infrastructures portuaires et de mauvaises liaisons pour empêcher Dar es Salaam d’exploiter pleinement sa position stratégique sur la côte de la sous-région.24 L’autorité portuaire du pays a en projet un grand plan pour moderniser les installations, mais il ne semble pas faire partie du schéma directeur de Dar es Salaam (récemment publié) pour la période 2012-2032.25

En Ouganda, la croissance a été affectée en 2011 par le ralentissement économique en Europe et aux Etats-Unis. L’avenir devrait s’éclairer avec la perspective d’une production de 200 000 barils/jour de pétrole à partir 2015/16, d’où un surcroît de recettes de quelque deux milliards de dollars par an pour l’Etat.26 La question des permis de prospection et des contrats d’exploitation pétroliers a d’ores et déjà donné lieu à d’intenses débats parlementaires, et même à des frictions au sein du parti au pouvoir dont certains membres résistent aux pressions émanant de la présidence par des moyens qui menacent de déstabiliser le système politique.27

En Ouganda, une bonne part des gisements pétroliers ont été découverts le long des frontières avec la République démocratique du Congo, ce qui complique les relations avec ce pays qui contrôle très mal la partie orientale de son territoire. Certains observateurs s’attendent à ce que le Soudan du Sud cherche à lier son propre secteur pétrolier à ceux de l’Ouganda et du Kenya. L’Ouganda devrait aussi bénéficier du processus de construction de l’Etat au Soudan du Sud, où ses entrepreneurs sont déjà en concurrence avec ceux du Kenya pour le partage du commerce de détail. En 2011, le gouvernement du Soudan du Sud estimait que l’Ouganda tirait quelque 200 millions de dollars par an de ses relations avec son voisin septentrional, et qu’environ 150 000 commerçants ougandais étaient actifs dans le pays.28

Le Burundi, le Rwanda et l’Ouganda se sont trouvés profondément engagés dans les affaires du Congo ces 20 dernières années, tout particulièrement dans la partie orientale où des groupes armés contestent non sans succès l’autorité de Kinshasa. L’implication de Kigali a semblé être assez importante pour que des donateurs étrangers suspendent d’importants montants d’aide à un pays qu’ils avaient pourtant choyé depuis le génocide de 1994. Le conflit continue dans l’Est du Congo et la façon dont il sera résolu sera d’une grande importance pour le Rwanda. Du point de vue interne, le gouvernement rwandais se sert des menaces sur la sécurité du pays pour maintenir fermement son emprise sur la vie politique, et l’économie est soumise à un régime dirigiste centralisé, quoiqu’efficace. Le pays a, en 2009, adopté un plan quinquennal pour l’environnement et les ressources naturelles qui s’appuie sur une gestion « durable » de ces dernières pour une bonne planification environnementale, changement climatique compris.29 La suspension d’une partie de l’aide a incité le gouvernement à émettre pour 400 millions d’euros d’obligations en avril 2013 afin de financer ses infrastructures. Les émissions souveraines africaines exercent un certain attrait auprès des investisseurs internationaux, puisqu’elles offrent des rendements plus intéressants que celles des pays européens ou d’Amérique du Nord. La Tanzanie a pour sa part levé 600 millions de dollars par le canal d’un placement obligataire privé.30

Au Burundi, le gouvernement est aux prises avec un certain nombre de problèmes tant internes qu’externes. La transition au sommet de l’Etat va vraisemblablement causer des tensions au sein du parti au pouvoir alors que les mouvements d’opposition se trouvent

marginalisés dans un environnement politique restrictif et dangereux.

Les principaux produits d’exportation – le thé et le café – sont exposés aux aléas tant de la météorologie que de la conjoncture économique de l’Union européenne, principal partenaire commercial (et fournisseur d’aide) du pays.31

Au Soudan du Sud, l’économie est fragile et sous-développée. De plus, le gouvernement manque d’expérience et se trouve quelque peu dépassé par l’afflux des conseillers étrangers. Le pays a exporté du pétrole depuis les années 1980, et la lutte pour la maîtrise des champs pétrolifères a figuré au premier plan des causes de la récente guerre de sécession qui a connu son aboutissement avec l’indépendance en 2011. Les litiges avec Khartoum n’en ont pas pour autant disparu, qu’il s’agisse de la sécurité au sens large ou du tracé de la frontière, si bien qu’en janvier 2012 le gouvernement de Juba a interrompu la production de pétrole. Les conséquences de cette décision ont été particulièrement sérieuses pour le Soudan du Sud lui-même, dont au moins 95 pour cent des recettes internes dépendent du pétrole.

Au Soudan, la baisse concomitante de l’activité économique a suscité à Khartoum le spectre de troubles urbains comparables à ceux de l’Afrique du Nord. Pour le moment, on semble avoir évité le pire grâce à un compromis sous l’égide de l’Union africaine aux termes duquel le Soudan du Sud allait reprendre sa production de pétrole moyennant certaines concessions de la part du Soudan en matière de sécurité. Il n’en reste pas moins qu’au Soudan du Sud, une bonne partie des projets du gouvernement escompte la découverte de nouveaux gisements pétroliers, qui n’est d’aucune manière assurée. Ces projets incluent la construction d’une nouvelle capitale administrative, à Ramciel, dans l’Etat des Lacs, qui devrait à terme remplacer Juba, jugée trop excentrée (Encadré 4.3). Dans ce tout nouveau pays, c’est l’évolution du secteur des hydrocarbures qui va jouer un rôle déterminant dans la reconstruction, y compris les projets de construction d’oléoducs à travers l’Afrique de l’Est afin de réduire ou même d’éliminer la dépendance à l’égard de Port-Soudan.

Pour ses liens économiques, le Soudan du Sud se tourne en effet vers le sud et vers l’est – la Communauté est-africaine et l’Ethiopie.

La coopération avec le Nord, c’est-à-dire le Soudan, ne va pas sans réticences vu les relations passées. Avec sa décision, en janvier 2012, d’interrompre la production de pétrole, le Soudan du Sud s’est retrouvé au bord du gouffre, financièrement parlant, mais cela a souligné toute l’influence des grands principes et de la fierté nationale dans les décisions politiques majeures, comme aussi la structure très centralisée de ces décisions. Le danger est que le gouvernement du pays soit trop optimiste dans ses estimations des richesses pétrolières, et que du coup il s’engage dans des projets aussi dispendieux qu’improductifs.32 Les informations en avril 2012 selon lesquelles la Chine aurait offert un prêt au développement de huit milliards de dollars ont été par la suite démenties par Pékin.33

Au Malawi, une situation économique précaire laisse une faible marge de manœuvre aux politiques publiques. La nouvelle présidente, Joyce Banda, a pris des mesures draconiennes face aux conséquences désastreuses des politiques suivies par son prédécesseur. Elle a renoué de bonnes relations avec les donateurs et les organisations financières internationales, mais au prix de mesures d’austérité et d’une dévaluation de la kwacha qui ne peuvent qu’appauvrir encore un peu plus la population à court comme à moyen terme.35 L’exploitation des gisements d’uranium a encouragé la recherche d’autres richesses

L’ÉTAT DES VILLES D’AFRIQUE DE L’EST ENCADRÉ 4.3: RAMCIEL, UNE NOUVELLE CAPITALE POUR LE SOUDAN DU SUD

En dépit des aléas financiers, le gouvernement du Soudan du Sud semble déterminé à faire avancer le projet de construction de la nouvelle capitale à Ramciel, à 200 km au nord de Juba, située trop au sud. Depuis la fin de la guerre civile en 2005, la population de Juba a doublé pour friser les 400 000 habitants. L’ethnie locale, les Bari, s’est opposée à une extension qui aurait englobé un certain nombre de villages, alors que par ailleurs ses manques de qualifications l’empêchait de profiter directement des perspectives économiques qui se multipliaient dans leur propre ville. De plus, des conflits de juridiction entre le gouvernement, le pouvoir régional et la municipalité ont rendu impossibles les adaptations qui auraient permis de faire face aux exigences d’une expansion rapide de Juba.

Autres facteurs ayant pesé en faveur d’une

nouvelle capitale : les procédures d’expropriation pour la construction des bâtiments administratifs, avec les indemnisations et les contentieux qui y sont associés.

En 2003, John Garang, alors chef du Mouvement populaire de libération du Soudan, avait déjà défendu l’idée d’une nouvelle capitale du côté de Ramciel au cas où le Sud du pays accèderait à l’indépendance. Il s’agissait de renforcer par là le sens de l’identité nationale d’un pays ethniquement très diversifié. Un site dans cette région a été rejeté, une expertise ayant jugé le terrain peu propice. Celui qui a depuis été retenu se trouve de part et d’autre du Nil, sur une surface de l’ordre de 19 000 km² où les 500 000 habitants sont issus de diverses ethnies.

Cet ambitieux projet a pour justification

officielle l’attrait qu’il devrait exercer sur l’investissement étranger, dont une contribution massive est attendue pour nourrir un programme de développement économique s’étendant sur 20 ans. Le passé militaire de la plupart des membres du gouvernement était bien manifeste lors de la présentation officielle du projet en 2011. La volonté politique et la capacité du gouvernement à attirer les investissements sont considérés comme les deux dynamiques fondamentales du développement du pays.

C’est à une entreprise sud-coréenne qu’a été adjugé le contrat pour la cartographie et l’arpentage du nouveau site. Le ministre responsable a assuré que le programme d’austérité allait bientôt prendre fin et que Ramciel allait se déployer dans une zone, celle du Grand Yirol, qui pour le moment est particulièrement pauvre en infrastructures.

Source: www.gurtong.net34

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Copiant la « Little Ben » de Londres, la célèbre Tour de l’horloge à Victoria (Seychelles) a été construite en 1903 en mémoire de la reine Victoria. ©18042011/Shutterstock

minérales, mais les contrats de prospection pétrolière octroyés pour les concessions du lac Malawi ont ravivé des litiges latents avec la Tanzanie concernant le tracé de la frontière à travers le lac. Pour le moment, le bon sens a prévalu et les deux gouvernements ont confié le litige à une instance régionale de médiation, même s’il pourrait en fin de compte être porté devant la Cour internationale de justice.