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La première à voir le jour le jour fut l’organisation de la partie autrichienne de l’ancienne République des Deux Nations : le Comité général national. Ce Comité, après l’unification de toutes les organisations politiques et militaires du territoire sous le

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gouvernement autrichien, fut créé le 16 août 1914 à Cracovie.2 Cette création si rapide peut s'expliquer par le fait d'une relative autonomie politique régnant sous le gouvernement autrichien, chose que la Russie ou l'Allemagne rendaient plus difficile sur leurs territoires. Le Comité général national, qui représentait au départ une politique visant à davantage d'autonomie au sein même de l’union avec l’Autriche, commença avec le temps à être gagnée par l’idée politique polonaise et revêtit un caractère indépendantiste. Depuis sa création, le Comité avait fondé un organe qui joua un rôle important dans la guidance de son action étrangère : le Bureau de presse du Département militaire du Comité. Parmi les personnages actifs de ce Bureau, il faut mentionner surtout Stanisław Kot, futur professeur de l’Université cracovienne, alors organisateur très habile du premier réseau de bureaux à l’étranger. L’orientation du Comité fut fortement déterminée par la vision de Kot et perdura même après la suppression du Bureau et la reprise directe des auspices de l’action étrangère par le secrétaire général du Comité Michał Sokolnicki.

Le but primordial du Comité fut de propager une opinion positive concernant la reconstruction de l’État polonais en Europe occidentale, ce qu'il réalisa en utilisant l’influence de la presse et d'éminentes personnes des différents pays. Ayant formé ses premières structures organisationnelles, le Comité commença aussitôt à créer des postes étrangers permanents. Pressentant que la conférence de paix aurait lieu à Berlin, il planifia en premier lieu d’y envoyer le représentant du Comité. En plus de Berlin, les intentions étaient de créer des bureaux à Budapest, Constantinople et Londres, mais priorité fut donnée à la représentation du Comité en Suisse. Les membres de l’organisation étaient persuadés que le statut neutre du pays, situé au centre de l’Europe, faisait de lui un pays important dans la politique diplomatique européenne. La bonne réputation des Suisses et de leur presse laissait espérer un regard véridique sur la cause polonaise, non teinté des intérêts des puissances occupantes. La Suisse joua un rôle important dans les manœuvres des Cracoviens, ce que les deux visites du secrétaire général Michał Sokolnicki prouvent. En avril 1915, il rendit en effet visite à Stanisław Zieliński, bibliothécaire du Musée polonais à Rapperswil. La ville abritait le musée depuis la fin du XIXème siècle et attirait en quelque sorte naturellement les activistes politiques et indépendantistes polonais.3 Zieliński était justement très actif depuis

2 Srokowski, Konstanty, Naczelny Komitet Narodowy. Zarys historii Naczelnego Komitetu Narodowego,

Kraków, 1923.

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l’éclatement de la guerre : il représentait une organisation de moindre importance, le Conseil national de Galicie et était le chef de son Bureau de presse et d’information. Il fut plus tard emprisonné pour avoir violé la neutralité suisse en organisant des départs de volontaires polonais pour les Légions militaires qui étaient en train d’être formées. La peine ne fut pas trop sévère et Zieliński fut relaxé deux semaines plus tard ; la sentence du jugement l'acquitta d'ailleurs de toutes les accusations dont il faisait l'objet.4 Le terrain était alors favorable et en juin 1915, le Comité général national ouvrit le Bureau central polonais de presse avec Karol Bader à sa tête.5

Le Comité gagna quelqu'un d'important à sa cause en la personne de Gabriel Narutowicz qui en devint membre. Celui-ci était l’un des plus intimes collaborateurs de Sokolnicki qui avait de son côté joué un rôle important dans l’activité du comité cracovien en Suisse. Narutowicz s’occupait des transferts de l’argent provenant de la forte communauté polonaise présente en Amérique du Nord et collecté par le Comité de la défense nationale.6 Sa mission était double. À cause de sa position sociale et de la grande autorité dont il jouissait, Narutowicz avait dû réunir et consolider en une seule toutes les actions politiques polonaises en Suisse : il était non seulement membre du Comité national mais également du Conseil exécutif du Comité créé à Vevey. Cette organisation constituée pour aider les victimes de la guerre était en concurrence avec le Comité de Cracovie en raison de préférences politiques différentes ; Narutowicz réduisit dans ce domaine ses ambitions politiques pour assurer la cohérence des actions politiques polonaises en Suisse. Les partisans du Comité de Vevey représentaient l’option basée sur une alliance avec les Alliés et la Russie. Les différends entre les membres du Comité national et du Comité de Vevey, secondés par l’Agence centrale polonaise créée à Lausanne en septembre 1915, durèrent pendant toute la période de l’activité du Comité général national.7

Les conflits étaient si ardents que pour neutraliser l’activité de l’Agence de Lausanne, le Comité de Cracovie avait décidé d’ouvrir une filiale à Genève. Władysław Baranowski fut nommé à sa tête. Malgré sa dépendance formelle à Rapperswil, Baranowski pouvait diriger son bureau avec une

4 Zieliński, Stanisław, Do Legionów Polskich w Szwajcarii i przez Szwajcarię (1914-1915), in :

Niepodległość, T. V, 1931-1932.

5 Florkowska-Frančić, Halina, « Od akcji propagandowej do dyplomatycznej. Zabiegi o uznanie przez

Szwajcarię państwa polskiego w latach 1918-1919 », in : Ślusarek, Krzysztof (dir.), Polska i Polacy w

XIX-XX wieku, Kraków, 2002, p.19.

6 Kubiatowski, Jerzy, Landau, Zbigniew, « Gabriel Narutowicz », in : Polski Słownik Biograficzny, T.

XXII, Wrocław, Warszawa, Kraków, Gdańsk, Zakład Narodowy im. Ossolińskich, 1977, pp. 574-577.

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grande liberté. Afin de gagner le soutien des Romands, il développa un discours politique adapté au contexte : si la Suisse alémanique était proche des pays centraux, la Suisse romande était quant à elle favorable aux pays de l'Entente. La conception du Comité de Cracovie de guider l’action polonaise en se basant sur l’appui des pays centraux se heurtait donc là à des difficultés. Le problème principal de Baranowski résidait en la manifestation du dualisme, du manque de consensus des Polonais eux- mêmes, concernant leur stratégie. Il informait quotidiennement la presse suisse des événements de la situation sur le territoire polonais durant la guerre, y compris de ceux peu favorables envers les Allemands. Il travailla pendant tout son mandat à gagner une réputation d'auteur objectif. Étant allié à l'option germanique, l’accès à la presse germanophone était plus facile à concrétiser pour le bureau de Rapperswil. Pendant les trois mois d’activité de la filiale genevoise, Baranowski parvint tout de même à toucher la presse suisse, mais aussi la presse française, qui profiteront de ses services à 145 reprises.8

Les jalons envoyés aux délégués de presse par le Comité de Cracovie, édités au début de février 1915 sous le titre : La Circulaire No. 1 pour les délégués de presse à

l’étranger constitua une sorte de règlement qui témoigne de l'importance que le Comité

accordait à un fonctionnement efficace des bureaux. D’après ce document, le but principal était la reconnaissance de l'unité nationale par les Polonais à l’étranger, malgré leurs différentes orientations politiques. La circulaire suggérait de nouer des contacts avec les personnalités polonaises importantes, indépendamment de leurs convictions politiques. La volonté d’unifier et de parvenir à une cohésion des aspirations indépendantistes était donc bien visible. La circulaire rappelait également que le délégué de presse n’avait pas de statut diplomatique et n’était pas autorisé à mener des pourparlers politiques, à signer des traités ou d'autres engagements quelconques sans avoir obtenu au préalable l'accord du Comité général.9

Après quelques mois de pratique, on apporta encore des corrections nécessaires au bon fonctionnement des postes de délégués de presse. Pour ce faire, une conférence des chefs des bureaux eut lieu le 28 mars 1915 à Fribourg. Les collaborateurs du Comité général des États-Unis, de Paris et de Rapperswil se déplacèrent. L'élargissement de la sphère d’activité des délégués en fut le fruit. À partir de cette conférence fribourgeoise,

8 Sprawozdanie filii Agencji Rapperswilskiej, AP Kraków, Archiwum NKN, sygn. 54, k. 328. 9

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les délégués devinrent responsables de la propagande en faveur de l'État polonais au sein de la communauté polonaise et de la société du pays en question. Il est utile de souligner que l’agence suisse occupait la position principale : c’est par elle que les décisions du Comité de Cracovie étaient communiquées aux autres délégations.10

L'évolution de la guerre et une certaine renaissance pour la cause polonaise qui était de plus en plus comprise comme un problème relevant de la politique internationale, encouragèrent les espoirs des Polonais et le Comité général de Cracovie à élargir son action à l'étranger. Son secrétaire général soutint la création d’un département étranger du Comité général, ainsi que la formation en Suisse d’un bureau de presse centralisé muni d’un personnel renforcé possédant de larges compétences. Berne fut choisie pour recevoir cette centrale parce qu'elle commençait à représenter le théâtre de l’activité diplomatique internationale et que l'on pensait maintenant que c'était Berne qui allait accueillir la future conférence de paix universelle. Le 1er novembre 1915, le bureau de presse fut ouvert sous le commandement de Bader, que l'on a déjà rencontré précédemment, qui se déplaça de Rapperswil. 3 mois plus tard, le 1er janvier 1916, la délégation genevoise avait déménagé aussi, même si elle garda une certaine autonomie par rapport à la centrale. Quelques mois plus tard seulement, le partage des compétences formelles et la rationalisation de l'organisation commença. Le secteur issu du département genevois maintenait les contacts avec la presse romande et celui provenant de Rapperswil se chargeait de la presse alémanique, mais aussi des représentations diplomatiques des Pays centraux et des autorités suisses.11

Que l'éminent Michał Rostworowski, professeur de l’Université Jagellonne de Cracovie, fût nommé au poste de responsable du bureau en avril 1916 démontre l’importance de Berne pour les dirigeants du comité et l’importance croissante de son rôle au niveau international. Suivant les directives de Cracovie, Rostworowski réorganisa le bureau et étoffa son personnel. L’importance croissante de l'activité internationale à Berne incita la centrale cracovienne à nommer un personnage à la hauteur en la personne du professeur, expert du droit international et des relations internationales connaissant à merveille les méandres de la diplomatie européenne, dont la présence même renforça encore ce pôle bernois. Il ne se limita pas à s'occuper des

10 Memoriał Konferencji pracowników zagranicznych NKN i kierowników biur prasowych, AP Kraków,

Archiwum NKN, sygn. 17, k. 169.

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relations publiques avec la presse : on constate que pendant son engagement, le Bureau de presse de Berne prit le caractère d’un poste quasi-diplomatique.12

Cette action des activistes cracoviens, bien réfléchie, bien organisée avec des ambitions plus larges utilisant la presse dans une optique diplomatique, courait cependant à l’échec, vu l'évolution des fronts et les défaites militaires des pays centraux qui constituaient alors leur soutien. En été 1916, il devint évident que la politique polonaise menée au côté de l’Autriche constituait un fiasco. Pour remédier à cette situation, on commença à libérer progressivement les bureaux étrangers de la dépendance à la centrale cracovienne ; ces bureaux étrangers plus à même de sentir l'évolution globale au niveau diplomatique devaient ainsi devenir dans un avenir proche la base de la politique étrangère polonaise. Sokolnicki avait déjà exprimé de telles conceptions en automne 1915, mais elles étaient alors restées lettre morte. La tentative de laisser les bureaux étrangers plus autonomes échoua. Le Comité général national cessa d'exister le 15 octobre 1917, ce qui ne simplifia pas la situation, loin d’être claire, des représentations du Comité à l'étranger qui perduraient encore. Il était nécessaire de trouver une solution pour faire fructifier le capital important que représentaient les agences de presse existantes en Bulgarie, au Danemark, en France, Hollande, Allemagne, aux États-Unis, en Suisse, Suède, Turquie et Hongrie.13

Depuis un temps considérable, le Comité général et ses bureaux de presse étaient en pourparlers avec une autre organisation qui avait pour ambition de jouer un rôle de modérateur des structures de l’administration polonaise future : le Conseil provisoire de l’État. Alors que le Comité général était en difficulté, ce dernier se proposait de reprendre l'activité des bureaux de presse étrangers. Deuxième organisation orientée sur les pays centraux, elle fut créée après l’acte des Empereurs allemand et autrichien, édité le 5 novembre 1916. Wilhelm II et François-Joseph se disaient prêts à soutenir la constitution de l’État polonais sur les territoires d'obédience russe de l’ancienne République des Deux Nations. En se basant sur ce document, deux généraux gouverneurs, un autrichien et un allemand, nommèrent à Varsovie le Conseil provisoire

12 Rostworowski fut accepté au poste de délégué du Comité en Suisse en juillet 1916 déjà, et en juin 1918

le Conseil de régence l’avait accepté au poste de représentant à Berne, où il travailla jusqu’en novembre 1918 et où il établit de bonnes relations avec les diplomates des pays de l’Entente. Nahlik, Stanisław, «Michał Rostworowski », in : Polski Słownik Biograficzny, T. XXXII, Warszawa, Wrocław, Kraków, Gdańsk, Łódź, Zakład Narodowy im. Ossolińskich, 1988-1989, pp. 221-224.

13 Sibora, Janusz, Narodziny polskiej dyplomacji u progu niepodległości, Warszawa, Wydawnictwo

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de l’État, dont la tâche principale était de préparer l’administration du nouveau pays. De ce Conseil dépendait aussi le Département des Affaires politiques, responsable en particulier de l’assistance consulaire des Polonais, de l’information et de l’établissement des germes du futur ministère des affaires étrangères et de ses délégations à l’étranger.14

Cette idée de reprendre les bureaux de presse du Comité général rencontra une forte résonance parmi les politiciens de Varsovie. Les premières discussions en la matière, menées par le vice-directeur du Département des Affaires politiques du Conseil, Witold Kamieniecki, avaient commencé début octobre 1917 déjà. Provisoirement, les frais de gouvernance de certaines actions à l’ouest furent partagés, mais le Comité général était d’avis que les bureaux de presse ne devaient être légués qu'au moment où le futur gouvernement de Varsovie aurait tous les moyens techniques et financiers de les guider complètement. Pour l'heure, d’après le président du Comité général Władysław Leopold Jaworski, le Conseil provisoire n’était pas encore prêt à prendre toute la responsabilité de l’action étrangère. De plus, sa dépendance totale aux instances allemandes pouvait l’influencer, voire même détruire l’indépendance des agences de presse. La situation semblait sans issue. Le manque de directives quant à la politique à suivre à l'avenir avait des répercussions sur l’action actuelle. Cette affaire de soumission des bureaux du Comité général fut l’objet de consultations interminables pour la Commission exécutive du Comité cracovien. Le gouvernement autrichien s'opposait à la reprise des bureaux de presse par Varsovie, compliquant ainsi ce processus. Le Comité général n’était pas sans importance parce que les contacts entre le Comité et les agences avaient souvent lieu au travers de relations privées et ne résultaient pas forcément d’une hiérarchie formelle. Déplacer le centre décisionnel des bureaux de presse pouvait faire perdre de précieuses relations nouées à l'étranger. L’affaire resta en suspens jusqu’au début de 1918. Finalement, un accord fut signé le 11 février. Le Comité général avait légué, au 1er janvier 1918, tous les droits des représentations étrangères et bureaux de presse à Berne, Stockholm, Hague, Constantinople, Budapest et Berlin au Département d’État de Varsovie (ancien Département des affaires politiques). Les représentants de l'ancien Comité s'étaient tout de même engagés à continuer de faciliter les échanges d'informations et de contacts.15

14 Czubiński, Antoni, op. cit., p. 67. 15

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Les événements survenant sur les fronts, l'entrée en guerre des États-Unis, mais aussi les changements dans les Pays centraux eux-mêmes, permettaient de supposer que ces derniers seraient prêts à certaines concessions dans l’affaire polonaise. L’Allemagne se dit prête à construire la Pologne sur les territoires de partages russes en leur donnant une certaine autonomie par rapport à Berlin. Ceci ne constituait toutefois qu'une intention, prononcée sans même avoir consulté ses alliés et n'était accompagnée d'aucun acte concret. Cette proposition n'avait bien entendu aucune chance de se réaliser, vu l'opposition de l’Autriche, en possession de la seconde partie importante de l’ancien État polonais. L’Autriche avait de son côté ses propres plans, qui prévoyaient l’union de la future Pologne avec la maison royale des Habsbourg, union personnelle avec le monarque, mais aussi militaire, douanière et diplomatique. Cette option avait elle aussi peu de chances, à cause de l’opposition des Hongrois cette fois-ci, qui craignaient d'être supplantés dans l'empire austro-hongrois par la place dominante que pouvait gagner les Polonais au sein de la monarchie autrichienne.

La question de l'indépendance de la Pologne devint enfin « l’affaire polonaise », ce que démontrent les rapports envoyés de Vienne au Département politique de la Confédération suisse à Berne.16 Des événements militaires exigeaient une prise de position très ferme et concrète de la part du Conseil provisoire de l’État.17

Ils découlaient du refus du général Józef Piłsudski de s'engager militairement aux côtés des Pays centraux. Refusant de combattre auprès d’eux avec ses Légions, il commençait ainsi à mener sa propre politique indépendantiste. Cet épisode fut appelé la « crise du serment ». Le Conseil provisoire se trouva ainsi pris dans un dilemme dont il ne sortit pas indemne : ne pouvant prendre position pour Piłsudski sans perdre l'appui des Allemands, il ne prit aucune décision claire et perdit la confiance de la société polonaise. Le Conseil finit même par être dissout le 25 août 1917.18

Les pays centraux qui contrôlaient sans relâche la plupart des territoires polonais essayèrent encore de gagner l'opinion de la société polonaise. Les Allemands furent les instigateurs de l’acte de la constitution du Conseil de régence, organe suprême du Royaume de Pologne alors encore inexistant, qui fut signé le 12 septembre 1917. Son

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Le ministre suisse à Vienne, Ch. Bourcart au chef du Département politique Gustave Ador, Vienne, 7.11.1917, AFB, E 2300, Wien, Archiv Nr. 32.

17 Jędrzejewicz, Wacław, Kronika życia Józefa Piłsudskiego 1867-1935. Tom Pierwszy 1867-1920,

Londyn, Polska Fundacja Kulturalna, 1977, p. 362.

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pouvoir se limitait aux tâches administratives sur les terres polonaises sous contrôle allemand. L’article 5 de l'acte lui refusait toute possibilité de mener sa propre politique étrangère. Cette affaire aurait dû être négociée à la fin du conflit armé. Pour donner quand même l'illusion de l’autonomie, Jan Kucharzewski fut nommé premier ministre le 26 novembre.19 Un des seuls changements importants – probablement à cause du manque de prérogatives plus importantes – fut la réorganisation du Département des Affaires politiques de l’ancien Conseil provisoire de l’État, dont les compétences concernaient tant les affaires étrangères que la politique intérieure. À partir du 23 janvier 1918, cet organe prit le nom de Département de l’État et devint responsable uniquement de la politique étrangère. Il fut divisé en deux sections. La première, générale, s’occupait des affaires consulaires, des prisonniers de guerre, mais aussi de préparer les informations pour la future conférence de paix et d'organiser les analyses statistiques concernant les populations sur les territoires lituaniens, biélorusses et de Volhynie. La seconde section, quant à elle diplomatique, avait pour but de garder la