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Une optique féministe et postcoloniale

II. De la collecte à l’analyse des données

1. Collecter les données

Ici vont être présentées les techniques de collecte des données, celles que j’ai moi-même générées, à partir des discours et des pratiques des acteurs, à travers des enquêtes, et celles que j’ai constituées en corpus, qui rassemblent des documents d’acteurs relatifs aux projets touristiques patrimoniaux en cours et des brochures touristiques anciennes.

La collecte des données de première main

La majeure partie du « terrain » - entendu dans le sens classique du « temps passé dans les espaces d’étude » – a été réalisé durant plusieurs séjours, entre janvier 2009 et novembre 2013, dévolus à la réalisation d’entretiens (formels et informels, individuels et collectifs) et d’observations. Ces techniques de collecte me semblaient être les plus en adéquation avec un positionnement réflexif, féministe et postcolonial sur le terrain. Entretiens et observations ont été transcrits dans des carnets, supports de collecte des données de première main.

144 Les modalités d'enquête

Les entretiens individuels informels et semi-directifs

Les discours des acteurs touristiques ont principalement été collectés par entretiens, lors d’« interactions discursives délibérément suscitées par le chercheur » (Olivier de Sardan 2008, p. 47). Ils étaient le plus souvent individuels72 et de type semi-directif : ils consistaient en des « interaction[s] verbale[s] animée[s]

de façon souple par le chercheur » (Savoie-Zajc 2003), à partir d’un canevas de situation d'entretien. Elles donnent de la souplesse au chercheur dans la conduite de l’entretien pour être le plus à l’écoute possible de l’interviewé. Elles permettent de vérifier des connaissances factuelles obtenues sur les projets touristiques par les lectures et d’approfondir l’étude du sens que donnent les acteurs à leurs projets.

Un type d’acteurs a particulièrement été ciblé pour ces entretiens. Il s’agit des porteurs des projets touristiques dits alternatifs et de ceux qui interviennent directement dans la conception et la réalisation des projets. Je me suis également efforcée d’interroger : les acteurs jouant un rôle indirect dans ces projets (responsables dans les administrations intervenant, à l’échelle provinciale, régionale et nationale, dans l’activité touristique et dans la protection/valorisation du patrimoine ; voyagistes étrangers et marocains, basés dans les grandes villes ; ONG étrangère finançant le projet) ; les acteurs les plus concernés localement par ces projets, bien que n’étant pas directement partie prenante de ceux-ci (c’est à dire les autres acteurs touristiques de la vallée, les autres acteurs économiques – comme les paysans, qui peuvent voir d’un mauvais œil des projets qui accentuent la pression sur les ressources naturelles ou qui peuvent voir dans ces projets une opportunité pour écouler leurs produits -, les acteurs sociaux - présidents d’associations et d’assemblées villageoises, membres de ces instances - et les acteurs politiques –présidents des communes et membres des conseils municipaux). Dans la grande majorité des cas, j’ai interrogé les acteurs incontournables, les acteurs responsables des projets et ceux concernés directement ou indirectement par ces projets. J'y suis parvenue grâce à

72 Le caractère individuel des entretiens doit être nuancé : bien souvent, d’autres personnes venaient assister ou participer à l’entretien. J’ai analysé leur présence comme un élément de compréhension du positionnement familial, social et politique de l’acteur interrogé initialement.

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l’identification, la rencontre et l’aide de personnes médiatrices, qui m’ont ouvert la voie vers d’autres acteurs-clés. De plus, pour avoir des points de vue les plus variés possibles sur les projets, j’ai interrogé des personnes-ressource (telles que des personnes âgées présentées par les autres comme des sages), aussi bien que des personnes croisées au hasard : des enfants, des conducteurs de taxis, des personnes attablées à un café fréquenté, etc. Ainsi, j’avais accès à l’avis d’acteurs locaux aux identités socioprofessionnelles variées. Afin d’obtenir des échantillons représentatifs des différents groupes de personnes interrogés, j’ai multiplié les entretiens jusqu’à ce que les informations obtenues se répètent. En tout, j’ai réalisé un peu plus de 200 entretiens individuels. Précisons enfin que, dans la thèse, la plupart des personnes qui ont été interrogées ne sont pas anonymes parce qu’elles ont accepté de ne pas l’être.

Les parcours et visites commentés

Un type particulier d’entretien individuel, le parcours commenté, a paru intéressant73. Il s’agit pour le chercheur de partager avec un interlocuteur une déambulation suscitée par lui, mais dans des sites touristiques choisi par l'enquêté, et d’écouter ses commentaires. J’emploie le terme de « visite commentée » lorsque j'ai suivi un porteur de projet ou un guide avec le groupe de touristes qu’il accompagne durant la visite d’un lieu. Cette approche méthodologique a le mérite de mieux valoriser la parole de l’informateur, qui devient le guide du chercheur, de susciter une parole plus spontanée et plus incarnée, et de renforcer les liens de confiance avec l'interlocuteur, indispensables pour qu'il livre davantage le sens qu’il donne à ses projets.

Les entretiens collectifs

Deux entretiens collectifs ou focus groups – soit des réunions organisées par des chercheurs avec plusieurs acteurs - ont également été réalisés74. Le premier s’est déroulé à Tighdouine, en avril 2011. Il rassemblait des acteurs touristiques des vallées du Zat et de l’Ourika et des membres du conseil municipal de Tighdouine. Le second s’est déroulé à Marrakech en janvier 2012, avec des représentants d’instances touristiques provinciales ou régionales.

73 L’idée de faire des parcours commentés avec mes interlocuteurs m’a été suggérée par la lecture de l’article de Sophie Mariani-Rousset (2001).

74 En ce qui concerne la méthodologie des entretiens collectifs, je me suis essentiellement basée sur l’ouvrage de Sophie Duchesne et Florence Haegel (2008).

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Figure 16 : focus group à Marrakech (Institut français de Marrakech, janvier 2012).

Ces entretiens collectifs ont été extrêmement utiles car ils ont mis en perspective les premières analyses. Les acteurs ont en effet pu réagir aux analyses des chercheurs, relayées à travers leurs interventions. Ces réactions ont permis de mieux identifier les conceptions différentes qu’ont les acteurs de la mise en tourisme des identités et d’étudier les rapports de pouvoir existant entre les acteurs (en écoutant leurs discours et en observant leurs interactions, leurs gestes et leur plus ou moins grande facilité à prendre la parole). Ces entretiens visaient également à être utiles aux acteurs y participant, en contribuant à la concertation entre eux et en débouchant sur des propositions concrètes pour le développement futur du tourisme dans leur région. L’analyse des discussions et des suites données par les acteurs à celles-ci alimentent ma réflexion sur la recherche-action et sur le chercheur comme acteur indirect du tourisme dans les montagnes marocaines.

Les observations

J’ai également utilisé la méthode de l’« observation directe »75 pour collecter des données. Elle consiste pour le chercheur à regarder une situation, circonscrite dans le temps et dans l’espace, se dérouler en temps réel (Arborio et Fournier 2003, p.

6). Elle lui permet de s’imprégner du contexte, de rendre compte de pratiques sociales, gestuelles, verbales, des acteurs et du contexte dans lequel elles sont réalisées. Son avantage par rapport aux entretiens est qu’elle permet de résister aux discours des acteurs sur leurs pratiques en observant directement celles-ci. Elle permet de plus de glaner des informations en dehors d'une interaction provoquée par le chercheur, qui pourrait placer les acteurs en situation de supériorité.

Durant les séjours que j’ai passés dans les espaces étudiés, j’ai réalisé des observations durant les parcours commentés et les entretiens collectifs, et aussi de

75 Je préfère ce terme, employé par Arborio et Fournier (2003), à celui d’« observation participante », car, pendant les moments d’observation, j’adoptais une posture de recul plus que d’implication, j’observais et prenais des notes à découvert et non incognito.

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manière plus systématique: j’ai observé les touristes et les activités qu’ils pratiquent. J’ai participé à des journées de randonnée avec certains groupes. J’ai effectué des visites des projets touristiques. J’ai assisté au déroulement de deux festivals (celui des roses à Kelaat M’Gouna, en mai 2010, et celui du safran à Taliouine, en octobre 2011). J’ai participé, durant ce dernier, aux tables rondes qui rassemblaient tantôt des producteurs de safran, tantôt des acteurs touristiques.

J’ai également assisté à des réunions d’associations. A chaque fois, j’observais les interactions des acteurs touristiques avec les touristes, les commentaires qu’ils faisaient sur les objets patrimoniaux et les identités valorisés, leurs interactions avec les objets et les lieux des projets, leur façon de les mettre en scène pour leur faire raconter des identités, leurs interactions avec les autres acteurs (de façon à décrypter les jeux d’acteurs) et, enfin, la manière avec laquelle les touristes pratiquaient, observaient, commentaient les lieux touristiques.

Les autres techniques de collecte testées mais non retenues

D’autres méthodes de collecte des données – présentées dans l’ouvrage dirigé par Michèle Grosjean et Jean-Paul Thibaud (2001) - ont été testées, pour être finalement écartées. J’ai essayé de faire commenter à mes interlocuteurs des photographies que j’avais prises dans des lieux touristiques. Cela n’a pas bien fonctionné, car ils n’avaient tout simplement pas besoin de celles-ci pour me parler de leurs projets et de ceux des autres. Dès que je le pouvais, je me suis efforcée de recueillir durant l’entretien d’autres matériaux que des matériaux oraux. J’ai essayé de faire dessiner des cartes mentales aux informateurs qui parlaient de lieux que nous n’avions pas sous les yeux. Mais ils étaient mal à l’aise pour dessiner et étaient déçus par leur propre réalisation, estimant qu’elles ne reflétaient pas leur façon de penser. L’utilisation ou la production de médiateurs durant les entretiens ne se sont pas avérées concluantes car il me semble qu’elles avaient tendance à introduire un rapport de pouvoir, en suscitant un sentiment d’infériorité chez les informateurs.

Le carnet de terrain comme support de collecte

Ces données de première main ont été collectées au moyen du « carnet de terrain », que Beaud et Weber (1998) définissent comme « un journal de bord sur lequel sont notés, jour après jour, dans un style télégraphique, les événements de l’enquête et la progression de la recherche » (p. 94). Ma lecture de journaux de terrain réalisés par des anthropologues et des sociologues (Favret-Saada 1981 et Rabinow 1988) m’ont convaincue de la pertinence d’un tel support de collecte.

148 Avantages et limites du carnet de terrain

Premièrement, le carnet de terrain, qui privilégie une collecte des données par l’écriture, m’est apparu comme un moyen de contourner les problèmes posés par l’enregistrement (intimidation des interviewés, méfiance par rapport à l’usage qui pourrait être fait de leur voix et de leurs propos). Au contraire, l’écrit s’est avéré être un moyen de rassurer mes interlocuteurs tout en établissant une relation de confiance avec eux : ils pouvaient contrôler ce que je retenais de leurs propos. Ils étaient souvent fiers de voir que je notais la quasi-totalité de leurs propos et étaient rassurés de voir qu’ils m’intéressaient. L’écriture était parfois être une interface me permettant d’obtenir certaines précisions : mes interlocuteurs pouvaient vérifier que j’orthographiais correctement un mot. J’ai donc préféré l’écrit, n’enregistrant que certains entretiens, réalisés auprès de personnes que j’avais rencontrées plusieurs fois ou qui avaient l’habitude de ce genre de méthode.

Deuxièmement, le carnet de terrain me semblait propice à la collecte de données diverses. Il permet de noter à la fois les discours entendus et les pratiques observées durant les entretiens et les séquences d’observation. Il permet d’écrire des réflexions sur la recherche en train de se faire et de noter de premiers éléments d’analyse. Il est ainsi fait de types de notes disparates. Je préfère utiliser le terme de « carnet » à celui de « journal » car il me semble plus à même de rendre compte de cette disparité. Tandis que le journal raconte la recherche après coup, le carnet en rend compte aussi sur le coup.

J’ai rencontré certaines difficultés dans la pratique du carnet de terrain. La première réside dans le fait qu’elle demande un important travail de mémoire. A la fin de la journée, il me fallait compléter mes notes, particulièrement lorsqu’un interlocuteur m’avait parlé d’une question sensible, et que j’avais préféré concentrer mon attention sur son propos et ne noter que certains termes clés. Le décalage entre le moment de l’observation et de l’entretien, et le moment de l’écriture, ne pouvait qu’induire la perte de certaines informations.

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Figure 17 : entretien informel avec Khalid Ben Youssef à l’Ecomusée berbère de l’Ourika (G. Lecloirec, mars 2010).

Figure 18 : écriture du carnet de terrain dans l’Ourika (S. Varacca Oiry, mai 2010).

La seconde difficulté réside dans le fait que la parole des acteurs n’est pas restituée par l’écriture avec autant d’exactitude qu’elle ne le serait si elle avait été enregistrée, puis transcrite. Cela pose un problème important pour l’écriture d’une thèse qui entend faire entendre la voix des acteurs.

Les carnets dans le carnet

J’ai considéré le carnet de terrain à la fois comme un carnet d’enquête, un carnet de terrain et un carnet de recherche. Dans les parties « carnet d’enquête », je regroupais deux types de notes. D’une part, des notes repères qui permettent de se rappeler du contexte de l'enquête. Sont notés : l’événement observé, les personne(s) interrogée(s) ou observée(s), le lieu et le moment de l’observation, ma relation avec les personnes. D’autre part, des notes de voyage, soit des impressions personnelles sur la situation observée ou la personne interrogée. Elles constituent des éléments d’objectivation de la position de chercheur. Le « carnet de terrain » représente la majeure partie des notes. Elles contiennent : les thèmes abordés pendant l’entretien, les mots clés employés par l’interlocuteur, des citations entre guillemets, des paragraphes qui paraphrasent ses propos, des descriptions rédigées pendant les séquences d’observation, des fiches biographiques des enquêtés et des fiches descriptives des projets étudiés, rédigés après coup. Ces notes constituent les matériaux de base pour l'analyse. Le « carnet de recherche » contient quant à lui des notes d’analyse, soit les premières analyses. Elles s’avèrent très précieuses lorsqu’il s’agit de réaliser une analyse plus poussée. Il contient également des notes prospectives (entretiens à conduire plus tard, autres pistes de recherche à suivre, etc.), utiles pour faire avancer la recherche.

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Les carnets contiennent également des documents, réalisés par mes soins - des croquis (plan d’un musée, circuit emprunté par les touristes, etc.), des schémas destinés à clarifier des éléments d’analyse – et des documents fournis par les acteurs. Ces documents ont été tantôt réalisés dans le carnet, tantôt collés dedans, de façon à ce qu’ils soient associés à tel entretien ou à telle séquence d’observation. Leur visée est pratique et mémorielle (les croquis permettent de se rappeler de la configuration d'un lieu), documentaire (les documents des acteurs apportent des informations supplémentaires sur leurs projets) et analytique (les schémas fournissent une première analyse).

La gestion formelle des carnets et des notes

Sur le plan formel, certaines règles de conservation, transcription, organisation et présentation des notes ont été observées. Les 19 carnets ont été étiquetés, par dates et par lieux. Les notes ont été transcrites à l’ordinateur, à chaque retour du terrain durant les premiers mois et à l’automne 2011. Les derniers carnets ne l’ont pas été, faute de temps. Mais ils ont tous été analysés avec le même système de codage thématique.

En ce qui concerne la présentation formelle des notes, un code de couleurs a été mis en place, pour dissocier les différents types de notes. En bleu apparaissent les notes repères, en vert les impressions personnelles, en noir les notes prises pendant ou après l’entretien ou l’observation, en rouge les notes d’analyse et en violet les notes prospectives (voir page suivante).

Dans l’annexe 1, j’ai listé les différents types de séquences compris dans les carnets: entretiens (E), focus group (FG), parcours commentés (P), visites commentées (V) et séquences d’observation (0). Ils sont classés non par carnet, dans l’ordre chronologique, mais par espace d’étude, pour donner une vision plus claire des acteurs interrogés dans chaque espace. Un code permet d’identifier la séquence. Par exemple, C5E14 signifie que l’on a affaire au 14e entretien dont il est rendu compte dans le 5e carnet. Ces codes seront utilisés dans les chapitres suivants pour renvoyer aux séquences.

151 Extrait d’un carnet de terrain transcrit :

Rencontre avec Lounes BELKACEM, président du Congrès Mondial Amazigh.

Charbonnières (69), au Conseil régional Rhône Alpes, à Charbonnières mercredi 15 décembre, entre 10 et 13h

Après un rendez-vous manqué à Grenoble, nous réussissons à nous retrouver au Conseil régional à midi, car LB y travaille ce jour-là. Nous discutons durant deux heures, d’abord en tête à tête, puis autour d’un repas avec d’autres élus. Durant la deuxième partie de l’entretien, il était plus difficile de poser les questions les plus sensibles.

Pourquoi vous êtes-vous investi personnellement dans cette association ? Et quel y est votre rôle ? Un investissement dans le mouvement amazigh ancien. Il est né en Kabylie et a vécu l’indépendance, le remplacement de l’armée et la langue française par l’armée et la langue arabe.

« Et quand on te traite de bledard quand tu arrives en ville pour tes études, tu comprends bien qu’on cherche à te marginaliser pas seulement parce que tu viens de la campagne mais parce que tu parles Kabyle ». […]

C’est à 20 ans qu’il est allé en France poursuivre ses études, à Grenoble. Il y rencontre d’autres étudiants kabyles. La parole est plus libre pour eux en France qu’en Algérie. Il participe avec d’autres étudiants à des associations militantes et rencontre des militants du mouvement breton.

Parcours du militant. Construction des revendications et du militantisme dans l’émigration et rôle des réseaux militants d’émigrés transnationaux et des réseaux régionalistes en Europe. […] J’ai eu l’impression d’un homme politique qui met en scène et sait dramatiser son engagement pour la cause amazighe. Il faudrait recouper les informations qu’il me donne avec celles d’autres militants du même mouvement mais d’autres pays et autres branches idéologiques, et avec des militants d’autres associations. A prévoir pour ce printemps.

La collecte des autres types de sources

Présentons maintenant la façon dont les documents d’acteurs relatifs aux projets touristiques en cours et les brochures touristiques récentes et anciennes ont été collectés et constitués en corpus. Ils sont classés dans la seconde partie de l’annexe 1, dans l’inventaire des sources documentaires.

Le corpus de documents d'acteurs

Les documents relatifs aux projets touristiques ont été collectés avant et après les séjours dans les Atlas, sur Internet, et pendant, quand ils m’étaient fournis directement par eux. Certains sont des documents internes : conventions de partenariats, notes de synthèse, comptes rendus de réunions et de missions, rapports d'études, etc. Ils ont pour objectif d’informer les parties prenantes du projet sur son avancée et de coordonner leurs actions. Leur intérêt est qu’ils

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apportent des informations supplémentaires aux enquêtes sur l’historique des projets, la biographie de leurs porteurs, le sens qu’ils accordent aux projets et les débats qui peuvent exister entre les acteurs d’un même projet. D’autres sont des documents externes : dossiers de presse, catalogues d'expositions, sites Internet, bulletins d'informations, chartes, déclarations et manifestes, programme de journées d'études, brochures touristiques. Ils ont pour vocation de faire connaitre et de promouvoir un projet, notamment auprès des bailleurs de fonds et des touristes. Ils constituent des sources précieuses pour analyser comment les acteurs entendent présenter leurs projets, quels objets patrimoniaux et quelles identités ils entendent mettre en avant, et l’attention de quels acteurs ils entendent susciter.

Le corpus de documents publicitaires touristiques

Il a paru indispensable de se pencher sur les documents publicitaires destinés à des

Il a paru indispensable de se pencher sur les documents publicitaires destinés à des