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d’habitat groupé et la propension à se faire confiance entre habitants

2.3. L’enquête sur les connaissances et la perception de l’habitat groupé

4.1.1. Classification selon la nationalité

Au total, 581 étudiants de 22 nationalités différentes (algérien, allemand, anglais, belge, burundais, camerounais, chilien, chinois, espagnol, français, grec, indien, irakien, italien, libanais, lithuanien, luxembourgeois, néerlandais, norvégien, turc, ukrainien, vénézuélien) ont répondu à notre session de jeux. Au final nous avons choisi de traiter les résultats relatifs à six nationalités (Tableau 21).

Tableau 21 : Nationalité de notre échantillon

NATIONALITÉ NOMBRE DE QUESTIONNAIRES ALLEMAND 13 ANGLAIS 5 BELGE 390 FRANÇAIS 106 NÉERLANDAIS 17 NORVÉGIEN 21 AUTRES 29 TOTAL 581

Pour les nationalités allemande, anglaise, néerlandaise et norvégienne, en raison des difficultés pour recruter des répondants et de la taille réduite des effectifs, nous avons décidé de les regrouper sous l’appellation « nord de l’Europe » (56 participants).

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Nous estimons que cette agrégation est acceptable car, premièrement, la culture de ces pays est assez similaire en comparaison des pays catholiques européens. Selon la cartographie culturelle d’Inglehart et Welzel (Figure 8), l’Allemagne, la Norvège et les Pays-Bas ont une culture similaire et ils font partie de la zone culturelle des pays protestants, tandis que l’Angleterre fait partie de la zone anglo-saxonne qui se caractérise par une valeur d’auto-expression (sous-section 7.2.2 du chapitre I) similaire à la zone protestante. De plus, si l’on regarde les six dimensions culturelles de Hofstede, trois d’entre elles nous semblent primordiales dans le contexte de l’habitat groupé : la distance hiérarchique, le contrôle de l’incertitude et l’individualisme. Selon deux dimensions (la distance hiérarchique, le contrôle de l’incertitude), on peut observer qu’il y a deux groupes dans les pays choisis : d’un côté, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, la Norvège et les Pays-Bas et, de l’autre, la Belgique et la France (Graphique 19). Pour sa part, la dimension individualisme est relativement similaire au sein des six pays (valeur entre 67 et 80).

Graphique 19 : Relation entre deux dimensions de Hofstede

Source : Hofstede

Au final, nos analyses ont porté sur trois entités régionales distinctes : la Belgique francophone, la France et le nord de l’Europe.

Norvégien Néerlandais Français Belge francophone Belge Anglais Allemand 0 20 40 60 80 100 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 Con trô le d e l’in ce rtit u d e Distance hiérarchique

195 4.1.2. Caractéristiques démographiques

Nous avons caractérisé notre échantillon sur la base de trois variables : le genre, l’âge et le domaine d’étude. Suivant ces caractéristiques, nos sous-échantillons par entités régionales sont différents. Nous devrons donc être vigilante sur l’influence de ces facteurs dans l’analyse des attitudes. Cependant, au vu des analyses de nos premières sessions (voir section 2.5 chapitre III), nous avons constaté que le genre et l’âge avaient peu d’influence. De plus, l’enquête menée par Williams (2008) a montré que l’intérêt porté à l’habitat groupé n’était pas restrictif à un groupe même si, dans les faits, il constate que les habitats groupés sont composés de façon disproportionnée de femmes, de personnes d'âge moyen avec des revenus moyens supérieurs et de blancs présentant un niveau d’instruction élevé.

En ce qui concerne le genre, les sous-échantillons sont significativement différents (p=0,029). En effet, le sous-échantillon français est nettement plus féminin que ceux de la Belgique et du nord de l’Europe (Tableau 22). Pour la Belgique, le taux de femmes est similaire aux taux des étudiantes au sein de ces universités enquêtées puisqu’elles représentaient 56 % des étudiants à l’ULiège (année 2016-2017)42, 57 % à l’UNamur

(année 2016-2017)43 et 54 % à l’UCLouvain (année 2015-2016)44.

Tableau 22 : Composition des sous-échantillons des trois entités régionales

RÉGIONS POURCENTAGE DE FEMMES BELGIQUE 58,97 % FRANCE 65,69 % NORD DE L’EUROPE 53,57 % TOTAL 59,67 %

Au niveau de l’âge, le sous-échantillon belge est le plus jeune (Graphique 20). Cette différence est significative (p=0,001). Cette différence peut être expliquée par les différentes modalités appliquées pour recruter les populations enquêtées. En effet, en Belgique, les invitations ont été adressées à l’ensemble des étudiants universitaires (bacheliers, étudiants en master et doctorants) alors que, pour le nord de l’Europe et une partie du sous-échantillon français, les invitations ont été distribuées, le plus souvent, à des classes de master.

42https://www.uliege.be/cms/c_9038278/fr/chiffres-cles 43https://www.unamur.be/genre/rapports-genre/2017 44https://uclouvain.be/fr/decouvrir/faits-et-chiffres.html

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Graphique 20 : Âge moyen de nos sous-échantillons (Intervalle de confiance à 95 % pour la moyenne)

Enfin, les domaines d’études sont assez différents entre les trois entités régionales. En Belgique, les étudiants proviennent de nombreuses branches. On trouve principalement des étudiants en sciences appliquées (17,7 %), en sciences humaines et sociales (16,1 %), en santé (15 %), en sciences économiques et de gestion (10 %) et en sciences naturelles et mathématiques (10 %). Chez les participants français, l’on trouve principalement des étudiants en sciences humaines et sociales (45 %), en urbanisme, architecture (15,7 %) et en santé (13,7 %). Enfin dans le nord de l’Europe, les étudiants proviennent des sciences humaines et sociales (26,8 %), des sciences naturelles et mathématiques (19,6 %), de l’urbanisme et de l’architecture (17,9 %) et des sciences économiques et de gestion (10 %).

En raison des différentes modalités de recrutement, les étudiants belges ont des parcours plus variés. Pour les deux autres entités régionales, certains secteurs sont plus dominants, dont l’urbanisme et l’architecture.

Nous avons constaté, pour des étudiants suivant des études similaires, que les réponses à la question concernant le domaine d’études étaient très différentes. Pour valider nos résultats (voir la conclusion de ce chapitre), nous avons envoyé un courrier électronique aux étudiants en sciences géographiques de l’Université de Liège. Nous avons obtenu au moins cinq types de réponse différente à la question concernant le domaine d’étude (géographie, géomatique, sciences humaines, sciences naturelles et mathématiques, droit et sciences politiques). Nous avons donc décidé de ne pas tenir compte de cette

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197 caractéristique même si la formation en urbanisme, architecture ou géographie peut fortement influencer la connaissance du concept. En effet, l’inconsistance des réponses nous semble trop importante pour réaliser des tests statistiques. De plus, dans nos trois sous-échantillons, la formation en urbanisme ou architecture n’est pas la formation dominante.

4.1.3. La confiance

Un dernier paramètre nous semble indispensable pour la caractérisation de notre échantillon, c’est la prise en compte de la question sur la confiance du WVS (« d'une manière générale, peut-on faire confiance à la plupart des gens ou bien n'est-on jamais assez prudent quand on a affaire aux autres ? »). Les répondants font en moyenne plus confiance aux gens que les résultats obtenus lors du WVS. Nous pouvons constater que, principalement pour la France, les moyennes sont très divergentes par rapport aux données du WVS (p=0,00) (Tableau 23). Ceci est certainement dû à notre faible échantillon mais aussi à la manière dont nous avons recruté les participants. En effet, on peut s’attendre à ce que les personnes qui décident librement de participer à une enquête soient plus coopérantes que la majorité de la population. La confiance étant corrélée à la coopération (Gächter et al., 2010 ; Kumar & Paddison, 2000 ; Ostrom & Walker, 2003), nos populations enquêtées ont donc une tendance à être plus confiantes.

Tableau 23 : Pourcentage de personnes estimant que l’on peut faire confiance à la plupart des gens

RÉGIONS NOS SOUS-

ÉCHANTILLONS WVS

BELGIQUE 37,2 % 26 %

FRANCE 56,6 % 27 %

NORD DE L’EUROPE 62,5 % Entre 75 % et 39 %

TOTAL 43,32 %

Sources : Inglehart et al, 2014 et enquête personnelle

Comme pour l’analyse des premiers jeux, nous avons vérifié si les réponses sont dépendantes du niveau de confiance des répondants (tableau 14).

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