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trois ans d’observation participante

2.3. Les classes de bulgare

Au-delà du cursus et des matières, les classes de bulgare s’incarnent dans les personnes qui les composent. Il y a les professeurs et les élèves, et même si au début de cette expérience, la place de chacun était délimitée, les barrières séparant les passeurs des receveurs se sont effacées au fur et à mesure du parcours pour devenir une entité aux contours flous.

Le premier jour de la première année de la licence, à la fin du mois de septembre 2011, a été réalisé un tour de table des étudiants et enseignants de cette nouvelle année. Se trouvaient présents 13 étudiants et 4 professeurs :

Les enseignants sont composés de 2 hommes et 2 femmes :

La responsable des études bulgares, d’origine française, est professeur des universités et s’occupe d’enseigner la langue et la littérature bulgares ainsi que la théorie de la traduction littéraire. C’est avec elle qu’est étudiée l’histoire de la littérature bulgare ainsi que les exercices de traduction de texte littéraire du bulgare au français.

Le responsable de l’enseignement de la grammaire et langue bulgares ainsi que de la linguistique est d’origine bulgare. C’est avec lui principalement que sont apprises les structures grammaticales et le travail de traduction de la presse du bulgare au français.

La responsable chargée d’enseigner la grammaire et la langue bulgares et la linguistique est d’origine bulgare. C’est avec elle que sont travaillées l’expression orale et la traduction du français au bulgare.

Spécialiste des Balkans, un professeur des universités d’origine française enseigne l’histoire et la géographie de la Bulgarie, ainsi que de nombreux cours transversaux tels que les Balkans sous l’Empire ottoman ou l’introduction aux études balkaniques.

Quant aux étudiants, sur les 13 présents la première semaine, 3 ne sont jamais revenus, il s’agissait d’une professeure de littérature de lycée, une jeune femme bulgare vivant en France et une professeure d’espagnol.

Sur les 10 restants :

3 étaient des Bulgares venus étudier en France,

4 avaient une origine bulgare (Anna dont la mère est bulgare ; Nicole dont la mère est bulgare ; Mélanie dont le père est bulgare ; et moi-même dont le père est bulgare),

1 était d’origine française mais avec des attaches en Bulgarie (Christian est en couple avec Valeri, bulgare),

1 était venu par amitié avec un autre étudiant (Colette, amie de Christian),

1 était d’origine grecque mais faisant un doctorat en littérature comparée avec une thématique dans les Balkans (Maria).

Cette année de licence avait un nombre d’étudiants assez important en comparaison avec les autres années. Mais l’exception de cette année ne résidait pas tant dans le nombre d’inscrits, les effectifs demeurant constants d’une année sur l’autre d’une manière administrative, que dans l’assiduité et le suivi des cours par un groupe des 10 étudiants de l’année 2011, exceptionnels dans ce cursus de bulgare à l’Inalco. Si l’on compare notre année aux autres, suivaient d’une

manière assidue 5 étudiants en année supérieure (inscrits en 2010) et 4 étudiants en année inférieure (inscrits en 2012).

Ce groupe s’est retrouvé au cours de la licence enrichi par de nouveaux étudiants soit de l’année supérieure, car le cursus de la licence s’est effectué pour beaucoup en 4 ou 5 ans, soit de l’année inférieure, par manque d’effectifs et commodité des cours.

C’est le cas de Michèle, médecin française à la retraite qui a une belle-fille bulgare, qui nous a retrouvés en deuxième année ; du couple de Nicole et Nicolas, tous les deux aussi à la retraite, Nicolas ayant un père d’origine bulgare ; mais aussi Inana, artiste peintre née en Bulgarie, et ayant grandi depuis l’âge de 4 ans en France et voulant être traductrice ; Caroline, dont le père est bulgare, elle était une année au-dessus de nous, mais s’est arrêtée en deuxième année pour monter une startup de chaussettes en bambou ; Maximilien, étudiant en russe et spécialisé en slavon, il a suivi avec nous toute la deuxième année de licence pour comprendre les mécanismes du slavon ;

Nous ont rejoints aussi, pour quelques cours par commodité car en sous-effectif, des étudiants de l’année inférieure comme Michel, ancien ingénieur nucléaire à la retraite ayant une maison secondaire en Bulgarie ; et Al. qui a un père bulgare et a vécu son enfance en Bulgarie.

Ce groupe dans l’absolu de 18 personnes, avait un noyau dur et quelques électrons libres. Je me permets de définir ce groupe ainsi par les critères de présence, mais aussi d’affinités intérieures et extérieures au cours, et à la motivation et entraide des personnes entre elles.

Lors de la première année, le noyau dur était assez important, seuls les Bulgares pouvaient être considérés comme des électrons libres car ne se mêlant que peu aux conversations et ne restant pas aux temps de pause avec les 7 autres étudiants.

Lors de la deuxième année, le noyau dur de la classe s’est retrouvé à 4 : Mélanie qui faisait un double cursus avec un LEA d’anglais, n’arrivait plus à suivre le rythme et a arrêté de venir aux cours ; Christian est parti vivre en Bulgarie ; et Colette en tant qu’avocate exerçante et mère de famille a espacé de plus en plus ses venues.

Lors de la troisième année Michèle qui était une année au-dessus de nous, nous a rejoints et a fait parti du noyau dur restant, Anna ayant déménagé hors de la région parisienne et ne venant plus qu’aux examens.

On constate donc que lors des deux dernières années de licence, le noyau dur des étudiants de la classe était de 4 personnes : Nicole, Maria, Anna, moi ; puis Nicole, Maria, Michèle, moi.