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1.4 Portrait d’une société

1.4.2 La classe moyenne à Bristol

Pour étudier des rapports de classe à Bristol il est nécessaire de se familiariser avec le profil de sa classe moyenne. De nombreuses indications nous laissent penser que son impact sur la vie sociale et culturelle de la ville était particulièrement important puisque Bristol semble posséder une plus forte proportion d’individus appartenant aux classes moyennes que de nombreux centres industriels. Pour vérifier cette information, l’historien Gorsky s’est intéressé aux « indicateurs de richesse », c'est-à-dire qu’il a comparé le montant des taxes prélevées sur la population. Plus l’indice est élevé, plus le nombre de personnes aisées est important. Ces impôts sur le revenu atteignent à Bristol un montant moyen de £0.30 par personne contre £0.11 à Liverpool, £0.05 à Manchester, £0.13 à Birmingham et £0.04 à Leeds211. Ces chiffres indiquent que proportionnellement à sa population, Bristol possède un nombre conséquent de personnes bénéficiant de revenus élevés.

De plus, si l’on considère les fourchettes d’imposition, on s’aperçoit qu’une plus forte proportion d’individus s’inscrit dans les catégories B, D et E à Bristol que dans les villes précitées212. Ceci implique une fois de plus qu’une plus grande fraction de la population ait jouit d’un certain confort de vie. Pour preuve, il suffit aussi de constater que le nombre de personnes employées en tant que domestiques et serviteurs y est bien supérieur à la norme. Ce phénomène est lui aussi un indice révélateur en ce qu’il démontre qu’il existe une plus forte demande pour ce type d’employés et par conséquent un nombre important de familles pouvant s’offrir les services de domestiques.

211 Le pourcentage de la population entrant dans les fourchettes d’imposition B, D et E en 1849-1860 est de 19 à Bristol, contre 17 à Liverpool, 15 à Manchester, 11 à Leeds et 10 à Sheffield. Martin Gorky,

Patterns of Philanthropy, p.25.

108

Structure de l’emploi pour 1000 personnes à Bristol, Sheffield et Leeds en 1841

Leeds Sheffield Bristol

Persons of independent means

21 20 45

Select professions213 21 21 50

Domestic servants 37 39 69

Source: Martin Gorsky, Patterns of Philanthropy, p.25.

Helen Meller a elle aussi souligné la forte concentration de classes moyennes à Bristol en étudiant la structure de l’emploi au début du XXe siècle. Les recensements font apparaître un taux plus élevé de professions libérales et de personnes travaillant dans le commerce.

Nombre d’individus travaillant dans le commerce ou exerçant une profession libérale en 1901

Professions libérales Classe commerciale

Sheffield 14/1000 19/1000

Bristol 21/1000 25/1000

Bradford 16/1000 20/1000

Source : Helen Meller, Leisure and the Changing City, p.38.

En effet, ces données indiquent que comparée aux deux autres villes, Bristol possède une classe moyenne plus nombreuse. Cette présence plus marquée de la bourgeoisie est tout naturellement liée à la structure économique de la ville.

213

L’appellation renvoie aux domaines suivants : droit, forces armées, clergé, médecine, éducation, finance et comptabilité pour mille personnes actives.

109 Comme nous l’avons déjà explicité, la prospérité de la ville repose en grande partie sur le commerce et le négoce. Ces secteurs ont naturellement favorisé le développement d’une classe moyenne. La présence de ce fort contingent à Bristol fournit une information fondamentale à notre étude. Elle souligne une fois de plus le particularisme de cette ville mais implique surtout que ces classes moyennes ont pu avoir une plus grande incidence sur la vie sociale et culturelle de la cité. D’ailleurs Meller affirme :

One thing stands out, however, about Bristol’s middle classes, and that is they seem to have had a far stronger influence on the civic life of Bristol than was common in other large cities. Of course, political and economic power was largely in the hands of a dominant middle-class elite in all cities at this time. But Bristol’s middle classes appear to have exercised a social influence which was unprecedented. It is possible that this middle-class influence was due to the relative numerical strength of the middle classes in Bristol214.

Il nous faut alors maintenant comprendre de quelle manière ces élites pouvaient marquer de leur sceau la vie sociale, politique et culturelle de la ville. Pour ce faire, il faut dans un premier temps revenir sur la composition même des classes moyennes bristoliennes. Par la suite, il nous faudra définir leurs sphères d’influence et montrer les phénomènes d’interaction entre ces différentes sphères.

Historiquement on le sait, cette puissante classe moyenne reposait sur une élite de marchands et de négociants ; phénomène qui semble perdurer au moins jusqu’à la moitié du XIXe siècle. Cette réalité est relayée par les annuaires des commerces et des entreprises de l’époque. En effet, comme stipulé dans l’introduction du « trades directory » celui-ci avait pour vocation d’offrir :

an alphabetical list of the merchants, tradesmen, manufacturers, captains of ships, custom house and excise officers and every other person of note in Bristol and its environs215.

Ce qui frappe donc l’observateur lorsqu’il s’intéresse au profil social de Bristol, c’est qu’au XIXe siècle les élites locales et les personnalités les plus influentes de la cité ne sont pas des industriels à la tête de manufactures et d’usines mais de puissants négociants et marchands. En règle générale, les élites sont

214 Hellen Meller, op cit., p.37.

110 impliquées d’une façon ou d’une autre dans l’activité portuaire et commerciale de la ville. Ces derniers sont rassemblés sous la coupe de la « Society of Merchants Venturers », l’association la plus puissante de Bristol, dont l’histoire est absolument indissociable de celle de la cité portuaire. Son pouvoir, sa richesse et son influence sur le développement de la ville depuis le XVIe siècle sont incontestables. Patrick McGrath a publié un ouvrage détaillé sur cette coterie de négociants et explique :

It was in origin a group of merchants which sought to establish for its members the sole right to handle the foreign trade of Bristol. It eventually failed in its attempt to create a monopoly, but it nevertheless developed into a powerful pressure group which could claim with some justification to speak on the behalf of the merchant community. It also engaged in many other activities216.

Ce sont effectivement toutes ces autres activités qui nous intéressent ici puisqu’elles concourent à démontrer qu’il existait avant la révolution industrielle une oligarchie toute puissante à Bristol qui, non contente de dicter au développement économique de la cité, était aussi responsable de son développement culturel, urbain et architectural, éducatif et récréatif.

Avec la révolution industrielle et l’urbanisation de la ville, les pouvoirs de cette oligarchie se sont tout de même vus diminuer. Le déclin relatif de la puissance de la « Society of Merchant Venturers » est directement lié à la restructuration du gouvernement local. Jusqu’en 1835 la vie de la cité était dirigée par l’ancienne corporation intimement liée aux intérêts des marchands et régie bien souvent par les « Merchants Venturers » eux-mêmes. Quand en 1835 l’ancienne corporation est remplacée par le « Town Council », c'est-à-dire le conseil municipal, qui doit répondre et prendre en compte l’opinion de l’électorat populaire, le règne des négociants est remis en question. Même en s’assurant des places de conseillers municipaux, les grands marchands ne peuvent plus simplement siéger pour représenter leurs intérêts uniques. C’est ainsi qu’au XIXe siècle, la « Society of Merchants Venturers », privée de son ancien pouvoir à dicter la vie économique de Bristol, concentre ses efforts et ses finances sur des projets caritatifs et éducatifs et

216

Patrick McGrath, The Merchant Venturers of Bristol: A History of the Society of Merchant

Venturers of the City of Bristol from its Origin to the Present Day, Bristol: The Society of Merchant Venturers, 1975, introduction, p.x.

111 continue de manière plus implicite cette fois à exercer une influence considérable sur la ville.

Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, alors que l’influence des « Merchant Venturers » s’est un peu érodée, ce sont les grandes familles d’industriels qui à leur tour commencent à s’imposer sur le devant de la scène politique et culturelle locale. Les noms associés aux plus grandes firmes de Bristol, tels les Fry, les Wills ou les Robinson s’impliquent dans tous les aspects de la vie de la cité. Ce désir de régenter, à des degrés plus ou moins forts, la vie de la communauté s’explique à la fois par la puissance économique de ces familles mais se fait aussi l’expression d’un attachement à des valeurs dictées par leurs appartenances religieuses. Contrairement aux « Merchant Venturers » qui s’étaient octroyés le droit de commander à la vie de la cité parce que la prospérité économique de cette dernière reposait en grande partie sur leurs activités, les industriels qui, dans la deuxième moitié du siècle, s’investissent dans la municipalité, les associations caritatives et les institutions culturelles de la ville légitiment leurs actions économiquement et idéologiquement. Pour illustrer ce phénomène, on prendra l’exemple des deux familles les plus célèbres de Bristol, celles qui ont contribué à la façonner et à lui donner son visage actuel.

Les Fry comme les Wills ont fait leur fortune au cours de la deuxième partie du siècle. Commençant leurs affaires dans des ateliers du centre ville, ces dynasties de quakers et de congrégationalistes sont devenues par la suite les familles les plus riches de la ville et aussi les plus puissantes. La croissance de leur fortune se trouve rapidement aller de pair avec le développement de pouvoirs sociaux et politiques. Les quatre frères Fry par exemple, outre leur succès indéniable dans le monde des affaires, s’impliquent tous dans certains aspects de la vie de la cité. Joseph Storrs Fry est à la fois présent à la chambre de commerce mais enseigne également à l’école du dimanche de sa dénomination, devient président de la « Quaker adult school », soutient des opérations de charité à la mission Quaker, dans les hôpitaux et autres associations caritatives médicales avant de devenir président de la YMCA

112 locale217. Investi dans les actions caritatives, il est aussi présent dans les institutions culturelles de la ville puisqu’il fut par exemple trésorier de la « Bristol Museum and Library Society ». Joseph Storrs Fry est décrit en ces termes :

Year in, year out, he went down to the office in Union Street, leaving the house at 8.30 in order to conduct the religious service with the work people with which his business day always began. *…+ He was a leading minister frequently preaching in meetings and for something like twenty years, clerk to yearly meeting, the most important post in that democratic society and all his life he diligently attended to the affairs of the Society in Bristol. He was also chairman of the general hospital to which he gave very generously both of time and money; the joint donor with one of the Wills family of the great convalescent home on Durdham Down. He gave largely to the University and Blind Asylum and took a leading part in a great deal of the religious and philanthropical life of the city218.

Le deuxième frère, Edward Fry, devient quant à lui un avocat réputé, impliqué dans l’entreprise socioreligieuse de la communauté quaker de Bristol. Fervent défenseur de la « Bristol Institution », il y délivre de nombreuses conférences et fait partie de la commission à l’origine de la création de l’Université de Bristol. Lewis Fry, quant à lui devient membre du parlement pour la ville et suit la trace de ses frères dans l’action caritative et religieuse. Il est aussi le premier président du « Bristol School Board », gouverneur de « Clifton College » et président de « Clifton High School for Girls » et l’un des instigateurs de la création de la « Bristol Museum and Library Society » entre autres choses219.

Le profil de la famille Wills est tout aussi remarquable puisque ces congrégationalistes sont tous activement impliqués dans la vie religieuse et culturelle de la ville. Très investis dans la « YMCA » et le « Bristol Athenaeum », ils offrent à la ville à partir des années 1870 certains de ses plus beaux bâtiments. Il existe donc une trace physique et architecturale indélébile de leur grandeur passée et de leur influence sur la ville. Nombre de documents d’archives attestent de leur implication dans divers projets, on retrouve par exemple les traces de « Contributions towards the purchase and putting up of a house in the village of

217

Voir BRL L324, Alfred B. Beaven, Bristol Lists, Municipal and Miscellaneous, Bristol : Taylor, 1899.

218 BRO SF/X/16, p.35.

113 Watton near Clevedon for divine worship and preaching the gospel »220. Les subventions pour l’université sont nombreuses ; la tour qui domine la ville en haut de Park Street est un don de Sir G. Wills. Ils offrent aussi des terres à la communauté. Leigh Woods et Nightingale Valley sont des sites encore aujourd’hui protégés et aménagés pour les plaisir des promeneurs. Les Wills financent aussi des hôpitaux comme le « Homeopathic Hospital », la liste est presque sans fin221. Les Wills participent également à quasiment toutes les associations caritatives de Bristol, siègent à tous les comités et conseils d’administration s’assurant ainsi qu’aucun aspect de la vie civique et de la communauté ne reste intouchée par leur pouvoir et leurs actions222.

Leur puissance est telle que l’on découvre même à la lecture des comptes-rendus des conseils d’administration de la firme que les Wills prêtent même de l’argent à la ville. Dans le rapport du 12 août 1892 on lit:

It was resolved that Mr W.H. Wills see the city treasurer as to lending the city £10 000 for three months223.

Si bien qu’au fil des années les Wills financent l’université à hauteur de plus de deux millions de livres.

There can be few charities or welfare or educational organisation in the city that have not benefited from Wills family munificence, well over of a hundred bodies ranging from youth clubs and discharged prisoners’ aid societies to Bristol university and the theatre Royal have come within its orbits224.

Cependant, Meller nous rappelle que tous ces dons et ces investissements n’ont pas pour fonction de faire étalage d’une puissance puisque les préceptes

220

BRO 38169/HAF/16/3, W D & H O Wills Limited, Contributions towards a house for divine worship in Walton near Clevedon, 1871.

221

BRO 38169/HAF/16/6, Wills family : benefactions and offices ; notes, press cuttings, letters, photographs and acknowledgements, 1879-1980. On pourra ainsi noter le don l’orgue de Colston Hall, la statue de Berkeley, l’extension du musée, le Eye Hospital, la Bristol Children’s Help Society, The Brave Poor Thing Guild ou encore Park Row Asylum.

222

Id.

223 BRO 38169/M/1/7, Board Minutes : W D & H O Wills, 1898 - 1901.

114 religieux des deux familles et les valeurs non-conformistes qu’ils défendent si ardemment leur interdisent un tel comportement. On a d’ailleurs écrit des Wills que leurs principales caractéristiques étaient « sobriety and distaste for personal extravagance »225. Les membres de la « Society of Merchant Venturers » et les familles des Fry et des Wills ne sont bien sûr pas les seuls à avoir exercé une influence notoire sur la vie de la cité. Cependant, ils permettent d’illustrer la manière dont les membres influents des élites locales pouvaient grâce à leur suprématie économique ensuite exercer leur autorité dans d’autres sphères de pouvoir et constituaient ainsi une oligarchie toute puissante commandant à la vie de la cité.

Il est en effet naturel au XIXe siècle de voir la classe moyenne régenter la politique des villes. A Bristol, les différents types constitutifs des classes moyennes sont représentés au conseil municipal dans des proportions qui reflètent fidèlement la place qu’ils occupent dans l’économie locale. A partir de la deuxième moitié du siècle, on remarque que ce sont les négociants et les industriels qui commandent l’économie locale et on peut noter que ce sont exactement ces deux mêmes catégories qui occupent le plus de sièges de conseillers municipaux.

Occupations des conseillers municipaux de 1851 à 1897

1851 1861 1871 1881 1891 1897 Nombre de conseillers 48 48 48 48 50 64 Industriel 11 12 11 13 12 10 Marchand 11 15 21 15 7 11 Profession libérale 12 11 5 8 12 12 Commerce (variés) 5 6 8 11 23

115 Gentlemen 2 7 3 2 3 Armateur ou courtier maritime 3 2 1 1 2 Classe ouvrière 1 5 Inconnu 2 1 1

Source : David Large, The Municipal Government of Bristol 1851-1901, p.12.

Parmi ces conseillers municipaux on retrouve donc les grands industriels de Bristol à l’exemple des membres des dynasties Wills, Fry et Robinson226. De plus, depuis 1848 et la reprise de la gestion du port par la municipalité, de nombreux membres de la « Society of Merchant Venturers » rejoignent les bancs du conseil municipal afin de tenter de continuer à veiller sur leurs intérêts. De nombreux marchands tels que W.K. Wait ou C. Nash se retrouvent donc à la municipalité227. Cet effet de calque entre la composition du conseil municipal et les activités économiques de la ville se perpétue tout au long du siècle. La contribution de ces différents secteurs économiques à la vie politique de Bristol est d’ailleurs mise en relief dans les Bristol Lists qui recensent tous les individus ayant participé à la vie politique, sociale et culturelle de la ville.

Three Bristol firms of world-wide fame have contributed to the council *…+ Other industries which have been conspicuously represented in the Bristol Corporation are :

-Sugar by Aldermen Stock and Vining, Messrs. Finzel, Savage, *…+ -Iron by Aldermen Harley, Winwood, Butterworth *…+

-Soap by Aldermen Fripp *…+

-Timber by Aldermen F.K and T. Barnes, C. Nash *…+ -Corn by Aldermen Baker, Adams and W.K. Wait *…]

-Leather manufacture by Aldermen Davies, Messrs Hassell, N. Moore *…+228

226

« Of the well known Bristol families, that of Hare has contributed 6 members to the council, those of Castle and Lucas 5 each, those of Bush, Ricketts, Terrell and Wills 4 each; those of Fripp, Fry, George, King, Miles, Nash, Vining and Wait, 3 each. » BRL L324, Bristol Lists, p.59.

227 David Large, The Municipal Government of Bristol, Bristol : Bristol Record Society, 1999, p.13.

116 La liste exhaustive s’étale ainsi sur trois pages. On notera aussi que tous ces notables étaient pour la plupart également impliqués dans des associations caritatives, culturelles ou éducatives. En dehors de la politique municipale, ces membres de la classe moyenne dirigeaient et commandaient toutes les institutions qui pouvaient exercer une influence sur la population locale. Entre 1851 et 1897, dix-huit des conseillers municipaux vont aussi siéger à la chambre de commerce, sept seront « Poor Law Guardians » et neuf deviendront membres du « School Board » par exemple. Il suffit pour constater cette tendance de consulter une fois de plus les Bristol Lists :

Of the members elected [entre 1835 et 1898], 118 have been Justices of the Peace for the city, 41 have served the office of mayor, *…+ 43 have been Masters of the Society of Merchant Venturers, *…+ 38 have been presidents of the Dolphin Society, 35 of the Anchor, 42 of the Grateful, 12 have been charity trustees, 10 have held seats in the House of Commons229.

De telles données permettent de réaliser que les classes moyennes de Bristol, ses grands industriels et ses négociants, dirigeaient non seulement son économie mais supervisaient toute sa vie politique et culturelle. Il n’est pas une institution qui n’ait eu à son conseil d’administration des membres des grandes firmes locales. Le conseil municipal, les bibliothèques, les associations caritatives, le conseil scolaire, les hôpitaux, les musées, tout est régi par cette puissante bourgeoisie. Les classes moyennes semblent dominer totalement la vie de la cité et par conséquent celle de ses habitants, phénomène qui s’inscrit ici dans une véritable tradition.

Effectivement, depuis plusieurs siècles, la vie politique, culturelle et