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Chapitre 3. La construction sociale du corps genré

3.1 L’adolescence et les changements corporels à l’épreuve: avoir un corps de femme

3.1.1 Les changements corporels : de la socialité masculine à la corporéité féminine

s’organisent socialement les corps genrés. Il est donc pertinent d’analyser les changements corporels associés à la puberté. Les corps genrés se construisent de façon réciproque à partir à la fois de l’expérience vécue des sujets qui expérimentent ces changements et des interprétations et des attentes sociales que les autres font de ces changements.

De manière générale, les participants masculins de tous âges et milieux, de toutes couches sociales et appartenances ethnoraciales, soulignent comme changements corporels

les plus significatifs l’apparition des premiers poils – dans la région du pubis, sur le visage et sous les bras – la mue de la voix, l’élargissement des épaules et l’augmentation de la taille :

Légende : P =Participant C = Chercheuse

C : Comment est-ce que, vous, les hommes, vivez vos changements corporels? P : Oui, la famille commence à bavarder de ça, quand les changements commencent à arriver et tu commences à avoir des poils, la mue de la voix, tu es en train de te développer, tu n’es plus un petit poulet; tu deviens un coq (Vicente, 33 ans, non- Autochtone, urbain) 36.

***

C : Quels sont les changements corporels les plus significatifs pour vous lors du passage de l’enfance à l’adolescence?

P: […] j'ai remarqué la croissance en général de mon corps, de mes bras on se sent plus fort, et la moustache et la barbe (duvet) et les boutons commencent à pousser (Carlos, 30 ans, Autochtone, urbain) 37 .

Il est important de souligner que la plupart des participants de tous les âges et milieux ont indiqué le changement de la voix comme très significatif dans leur expérience, tandis que chez les femmes, ce changement n’était significatif pour aucune de nos participantes. Dans le cas des hommes, les changements de la voix sont liés à la capacité de se faire écouter par les autres en présumant qu’une voix d’homme grave prend plus « d’espace ». Ceci peut expliquer pourquoi dans certains contextes un homme avec la voix aigüe peut être vu comme efféminé. De plus, les participants soulignent dans presque tous leurs discours (témoignages) la manière dont leurs corps a grandi et comment ils ont acquis

36 I= Investigadora P: participante : ¿Cómo viven los varones sus cambios corporales?, ¿Hablan de sus

cambios?/P: sí, se empieza a manifestar entre los familiares cómo está creciendo el vello, que estás creciendo, que te cambia la voz, ya no eres pollo, eres un gallo.

37 I : ¿Qué cambios corporales fueron más significativos para ti del paso de la niñez a la adolescencia?/ P: (…)

el crecimiento de mi cuerpo, en general, los brazos y se siente uno más fuerte, le empiezan a uno a salir los bigotitos y la barba y los barros.

de la force et de la résistance physiques. Ces images montrent que, chez les hommes, surtout parmi ceux âgés de plus de 40 ans, la force physique et la résistance sont des éléments centraux dans la construction de leur corps, car ils gardent un lien étroit avec la construction et la réaffirmation de la masculinité. Rappelons que le corps est un élément fondamental de classification et de différenciation sociales dans la construction et la régulation des masculinités. En effet, les hommes qui ne remplissent pas les attentes sociales liées au corps masculin hégémonique ont parfois perçu de la part d’autres hommes (surtout de la part de leur père) un rejet :

P : Mon père a rejeté ses fils maigres et minces et j'étais l'un d'entre eux. Il y avait un problème pour lui, car j’étais trop mince. C'est drôle parce que c'était une lutte pour accepter ce qu’était mon corps. […] il (mon père) croyait que les corps minces étaient maladifs (Pedro, 60 ans, non-Autochtone, urbain) 38.

Le témoignage de Pedro indique comment les générations précédentes au Mexique avaient tendance à penser que les corps charnus (masculins et féminins) étaient un synonyme de santé et de force. Ceci s’appliquait spécialement dans le cas du corps des hommes, car un corps d’homme mince est contraire non seulement à l’idée que l’on se fait de la santé, mais aussi celle de la force. Ceci remet en question l’imaginaire du corps masculin hégémonique comme fort et avec des muscles, ce qui s’éloigne de la norme et peut être vu même comme un corps efféminé. Notons que la plupart des témoignages où la force des corps masculins a été soulignée provenaient des hommes issus des milieux tant ruraux qu’urbains, mais rappelons que les participants de cette étude provenaient de la classe moyenne (majoritairement inférieure) et d’une classe sociale à très faible revenu. Cependant, nous devons souligner que l’importance accordée aux corps masculins « forts » était plus fréquente chez les témoignages des hommes âgés de plus de 40 ans. De nos jours, la valorisation des corps masculins (mais aussi des corps féminins) forts et résistants est encore présente dans les milieux ruraux (surtout paysans) et dans les classes populaires urbaines où la survie de la famille se construit en fonction de la force et de la résistance physique de ses membres (à cause des exigences et des caractéristiques du travail). Par

38 P : Mi padre había renegado de sus hijos flacos y delgados y yo era uno de ellos. Y sí había una cierta

bronca por ser tan delgado. Fue curioso, porque fue una lucha de empezar a aceptar lo que era mi cuerpo. Y bueno (…) era el estereotipo de mi padre que los flacos eran enfermizos.

exemple, un des participants a souligné la « perte de force » des corps des hommes comme étant une des caractéristiques contemporaines du corps des hommes :

P : J’ai encore des forces pour charger un sac de ciment de 52 kg, parfois il y a des jeunes de 15 ou 20 ans qui sont incapables de le faire.

C : Pourquoi pensez-vous que cela arrive?

P : Parce que ce n’est pas pareil, avant les pères nous emmenaient chercher du bois, transporter de l’eau. De nos jours, les enfants ne veulent rien faire, et le corps perd de sa force […] maintenant il y a beaucoup de jeunes, par exemple mon fils, il ne peut rien charger, il dit qu’il ne peut pas, leurs corps sont différents, maintenant ils sont plus faibles (Beto, 47 ans, non-Autochtone, rural) 39.

Remarquons que Beto résidait dans un milieu rural où les corps forts des hommes étaient (et sont encore dans certains contextes) très valorisés. Il provient d’une classe socialement défavorisée et il est un paysan (ce qui peut expliquer l’importance qu’il accorde à la force du corps). De même, son témoignage fait référence à un changement dans les significations des enfants qui permet dans certains contextes un épanouissement des jeunes. Notamment, nous devons souligner que, pour Beto, la cause de cette faiblesse des corps masculins est le résultat des changements dans l’éducation et la socialisation des jeunes.

Par ailleurs, un autre changement corporel que la plupart des participants de tous les âges et milieux, de toutes les classes sociales et appartenances ethnoraciales ont indiqué comme très significatif est l’augmentation de la taille des testicules et des organes génitaux :

P : Pour moi, l’attention était portée sur la taille des organes génitaux et l’apparition de poils sur le corps (Cristian, 36 ans, non-Autochtone, urbain) 40.

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P : Je me souviens de la poussée des poils et l’augmentation de la taille de nos parties (génitales) (Antonio, 25 ans, Autochtone, rural) 41.

39 P : Yo todavía me levanto un bulto de cemento que son 52 kg hasta arriba y luego hay jóvenes de 15 o 20

años y ya ni el bulto aguantan. / I: ¿Por qué será eso?/P: Me he fijado porque los papás antes los llevaban a rajar leña, a cargar leña, a acarrear agua, ahora la juventud los niños ya no quieren hacer nada y se debilita el cuerpo. (…) ahora hay mucha juventud por ejemplo mi hijo no puede traer agua con botes grandes a la mitad dice que no lo aguanta, sus cuerpos pues ya vienen diferentes, como más débiles.

L’aspect central des organes génitaux (l’augmentation de leur taille) peut s’expliquer par le phallocentrisme et par l’important rôle du pénis en tant que symbole par excellence de la masculinité et de la virilité. Ainsi, certains participants ont indiqué une préoccupation (lors du passage à l‘adolescence) à l’égard de la taille de leur pénis et de leurs organes génitaux :

P: Moi, j'avais un ami qui avait été emmené chez le médecin. Il avait des problèmes, car il disait que son pénis était trop petit (Arturo, 41 ans, non-Autochtone, urbain) 42. En outre, bien que « grandir » implique des sentiments d’incertitude chez la plupart des participants, notons que presque tous les hommes ont indiqué avoir vécu ces changements avec des émotions positives, joyeusement, avec de l’anxiété, en ayant hâte d’avoir plus de libertés, de pouvoir sortir plus, d’avoir plus de voix, d’avoir plus d’expériences :

C : Comment vous, les hommes, viviez vos changements corporels à l’adolescence? P: Je crois que je les ai vécus normalement et très joyeusement, cela ne m’a pas causé beaucoup de conflits (Cristian, 36 ans, non-Autochtone, urbain) 43.

***

C : Comment as-tu vécu ces processus de changements corporels?

P : Avec de l’anxiété. J’avais hâte. C’était bizarre, parce qu’on idéalise l'âge adulte. Je pense que c'est ce qui m'est arrivé. (J’avais hâte) d’avoir accès à d'autres genres d'expérience, pas seulement sexuels, mais un autre genre d'expérience pour bien se débrouiller en société (Carlos, 30 ans, Autochtone, urbain) 44.

En effet, le témoignage de Carlos nous montre comment les changements corporels étaient accompagnés de beaucoup d’attentes sociales et, dans le cas de la plupart des hommes, ces attentes signifiaient l’acquisition d’un « savoir-faire » pour bien se débrouiller en société. Ceci nous permet d’affirmer qu’un corps d’homme adulte est accompagné de la capacité de « bien se débrouiller en société », ce qui fait référence à l’importance de la sociabilité (sociability) comme un des éléments identitaires

41 P: Es el crecimiento del vello y de nuestras partes (…).

42 P: Tenía un amigo que lo llevaron al médico porque tenía problemas, decía que su pene era muy pequeño. 43 I: ¿Cómo viven los varones los cambios corporales en la adolescencia? /P: Creo que muy normalmente,

muy dichosamente , creo que no me h causado mucho conflicto.

44 I: ¿Cómo viviste estos procesos de cambio corporal? /P: Con ansiedad. Una ansiedad de espera. Muy

extraño, porque creo que uno idealiza la adultez. Tener acceso a otro tipo de experiencias, no exclusivamente sexuales, sino otro tipo de experiencias, de formas de desenvolverse en la sociedad.

fondamentaux des masculinités et des hommes. Cette sociabilité signifie en termes généraux l’acquisition de plus d’espace et de voix dans la sphère publique. Cela ne veut pas dire que tous les hommes vont gagner plus de voix et d’espace dans la sphère publique, mais que la sociabilité est un élément fondamental de la masculinité hégémonique, ce qui n’est pas le cas dans les constructions identitaires des femmes. D’ailleurs, l’idéalisation de l’âge adulte dans le témoignage précédent peut être en lien avec la position de pouvoir occupé par les hommes dans les sociétés hautement hiérarchisées selon les rapports de sexe. De surcroît, il est important de noter que, dans notre échantillon, ce sont les hommes plus jeunes (âgés de moins de 35 ans) qui indiquent avoir vécu leurs changements corporels avec de la peur :

C : Comment as-tu vécu ces processus de changements corporels?

P : D’abord, j’ai senti de l’angoisse, car si tu es un des premiers à expérimenter ces changements, ça te gêne quand ta voix commence à changer […] je crois que tous nous avons peur dans cette étape (Juan, 22 ans, non-Autochtone, urbain) 45.

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P : Moi, j’ai senti un peu de peur, car grandir impliquait plus de responsabilités (Carlos, 30 ans, Autochtone, urbain) 46.

En regard des témoignages précédents, cette peur peut-être expliquée de deux manières.

D’abord, cela peut indiquer que, parmi les hommes plus jeunes, le fait d’exprimer la peur et même d’indiquer avoir été gêné lors du passage de l’enfance à l’adolescence est moins stigmatisé, ce qui peut exprimer un changement significatif dans la construction des masculinités. Ensuite, cela nous montre que chez les hommes, les libertés viennent de pair avec des responsabilités qui génèrent de la peur chez les jeunes hommes. Cependant, certains participants provenant des milieux ruraux et souvent provenant de foyers autochtones, ont indiqué n’avoir pas vécu de différences concernant les obligations et les responsabilités qui leur ont été attribuées par leurs parents dès l’enfance :

45 I: ¿Cómo viviste estos cambios corporales?/P: Bueno pues primero con angustia, porque si eres de los

primeros pues te da pena, te empieza a cambiar la voz y se escucha raro (…) sí creo que todos sentimos miedo en esa etapa.

C : Avez-vous perçu des changements dans la façon de vous traiter lors du passage de l’enfance à l’adolescence?

P : Pas vraiment, car moi j’ai commencé à travailler quand j’avais 5 ans. Là-bas, dans le ranch, ils exigeaient toujours qu’on travaille et mon père était très strict à cet égard. Dans mon village, ils croyaient que l’homme devait travailler, être le maître de la maison, ils nous ont appris cela (Carlos, 30 ans, Autochtone, urbain) 47.

Bien que les différences entre les milieux urbains et ruraux se sont rétrécies significativement et que l’adolescence comme phénomène historique et social s’est répandue au Mexique, le témoignage précédent nous montre que, dans certains contextes sociaux défavorisés, les enfants continuent à être vus comme une force travail importante des unités domestiques. Carlos n’a pas perçu un changement significatif de rôles depuis son enfance. Il a travaillé dans le champ de sa famille jusqu’au moment où il a décidé d’immigrer à Cuernavaca. Ce témoignage met en lumière que, dans les contextes socialement démunis, les enfants peuvent travailler de façon rémunérée ou non, à temps partiel ou à temps plein, contribuant de cette façon à la survivance de la famille.

En outre, la plupart des participants âgés de moins de 40 ans provenant de milieux urbains, de classes sociales peu marginalisées et très scolarisés ont indiqué avoir partagé de façon indirecte leurs changements corporels avec d’autres hommes (et parfois avec d’autres femmes telles les amies ou les sœurs) :

C : Est-ce qu’on parle de ces changements avec d’autres personnes, avec les amis? P : Oui, bien sûr, on parlait avec les amis au moyen de jeux verbaux et physiques, on parle de ces changements (Eduardo, 32 ans, non-Autochtone, urbain) 48.

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C : Est-ce qu’on parlait de ces changements, par exemple avec les amis?

P : Je crois qu’on ne parle pas de ça d’une manière directe. Il y a une tendance à remarquer les changements au moyen de la raillerie ou de la plaisanterie. On arrivait à obtenir un peu d’information à cet égard quand quelqu’un lâchait un peu d’info.

47 I: ¿Te tratan diferente una vez que se deja de ser niño?/P: híjole creo que en mi no hubo mucha diferencia

porque desde los 5 años que ya uno más o menos camina bien y todo. Pues nos ponían a trabajar allá en el rancho y siempre mi papá es muy estricto pues como somos varios hermanos nos ponían a trabajar duro, su idea allá es que el hombre tiene que hacer todo, es el jefe de la casa, nos lo recalcaban.

48 I : ¿Se hablaba con otra gente, con los amigos de estos cambios? / P: claro, entre compañeros sí, entre

Mais on n’avait pas vraiment une communication ouverte sur ça (Pedro, 60 ans, non-Autochtone, urbain) 49.

Le fait que ce soit au moyen de jeux (d’une façon indirecte) que les hommes partagent leurs expériences concernant leurs changements corporels montre la persistance des tabous autour de ce sujet ainsi que la difficulté des hommes de parler directement de leur corps avec d’autres personnes et de partager des inquiétudes à l’égard de celui-ci (par exemple, de leur santé). Notamment tous les hommes participants ont eu tendance à parler « du corps » et rarement de « mon corps ». Ceci reflète aussi la distanciation des hommes à l’égard de leur corps. Notons que grâce à ces jeux et cet humour (la raillerie et la plaisanterie), chez les hommes peuvent aborder ces sujets. Cependant, chez les hommes plus jeunes (âgés de 25 ans ou moins), nous pouvons noter qu’ils commencent à parler plus souvent de leurs changements corporels. Ceci peut exprimer une transformation de la masculinité qui donne lieu à une ouverture plus grande pour poser des questions à cet égard. De surcroît, les participants âgés de moins de 35 ans qui habitaient en zones urbaines et non autochtones ont indiqué avoir reçu de l’information sur ces changements de la part de leur propre famille, ce qui les a aidés à traverser ce stade avec moins d’angoisse :

P : Ma famille me disait « ne t’inquiètes pas si tu te rends compte que ton corps commence à grandir, et que tu grandis par ici et que tu as des poils par là » (Vicente, 33 ans, non-Autochtone, urbain) 50.

Le fait de parler des changements corporels dans la famille représente un changement significatif car, traditionnellement au Mexique, ce sujet était considéré comme un sujet tabou et il était presque interdit ou plutôt inapproprié d’en parler au sein des familles mexicaines. Par contre, les hommes de tous les âges qui habitaient en régions rurales ou urbaines d’origine autochtone ainsi que les hommes urbains âgés de plus de 45 ans n’ont pas reçu des renseignements importants concernant leurs changements corporels. :

P : Je me suis rendu compte de ces changements tout seul, car personne ne m’avait parlé de ça (Antonio, 25 ans, Autochtone, rural) 51.

49 I : ¿Hablabas con alguien de esos cambios?/ P: generalmente, no se trata de forma directa, hay más bien un

señalamiento de los cambios, en el escarnio en la burla y te enteras un poquito, pequeñas dosis que alguien te suelta, realmente no había ninguna comunicación abierta de porqué te sucedían esos cambios.

Notamment, presque tous les hommes participants utilisent deux sources importantes d’information à propos de leurs changements corporels : les moyens de communication et le groupe d’amis 52 :

C: Est-ce qu’on parle de ces changements avec d'autres hommes?

P : Oui, bien sûr, même quand on va aux toilettes, on voyait qui pouvait pisser plus loin. Oui, on parlait avec d’autres hommes de ces changements et quand on commençait à expérimenter les changements, on demandait « As-tu déjà vécu ça? » ou quand tu commences à avoir des rêves mouillés et tu te demandes ce qui se passe » (Antonio, 25 ans, Autochtone, rural) 53.

Remarquons que les moyens de communication sont souvent mentionnés comme étant une des sources principales d’information dans les témoignages des participants provenant de milieux urbains et âgés de moins de 40 ans. D’ailleurs, les jeux verbaux et physiques entourant le développement physique prennent souvent la forme de compétitions à propos des sujets concernés. Ces compétitions et jeux physiques chez les hommes ont souvent comme noyau central le pénis masculin, ce qui montre la tendance à mettre l’accent sur la génitalisation des identités masculines :

P : Il y avait tout à coup ce genre de compétitions « Moi, j’ai une grosse bite » ou « Moi, je suis bien équipé » comment est-ce qu’on dit? Le poulet a finalement des plumes (Arturo, 41 ans, non-Autochtone, urbain) 54.

Ces compétitions chez les hommes mettent en jeu plus que le corps, et incluent ce que les hommes peuvent faire avec ce corps : pisser plus loin, acquérir plus de libertés, bien se débrouiller en société.

Il est aussi important de souligner que tous les hommes participants perçoivent leurs changements corporels comme moins rapides, moins évidents que les changements des femmes :

51 P : Es el crecimiento del vello y de nuestras partes (…) conmigo nadie habló de eso, entonces yo sólo me

fui dando cuenta poco a poco, cómo iban siendo todos esos cambios.

52 Le groupe d’amis se compose de gens ayant les mêmes champs d’intérêts et environ le même âge.