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Chapitre 3 : Méthodologie

3.4 Le corpus de données disponibles

3.4.3 Caractéristiques générales des entretiens

Nous allons présenter dans le Tableau 5 les caractéristiques principales de l’échantillon que nous avons interrogé pour notre recherche.

Police de Lausanne (n=10)81 Police cantonale (n=11)

Répondants Hommes : 90% Femmes : 10% Hommes : 100% Femmes : 0% Enregistrement Oui : 11 Non : 0 Oui : 9 Non : 2 Durée de l’entretien Min : 52 min Max : 1H 34 min Moyenne : 1H 08 min Min : 53 min Max : 1H 22 min Moyenne : 1H 10 min

Répartition des grades

Off : 2 Sousoffsup : 3 Offsup : 3 Nongr : 2 Off : 0 Sousoffsup : 7 Offsup : 3 Nongr : 1

Ancienneté dans la police Minimum : 8 ans Minimum : 10 ans

81 Même si nous n’avons pas effectué d’analyse quantitative, nous souhaitions insister sur le nombre de

personnes interrogées dans chaque corps de police et, donc, pouvoir justifier la comparaison entre les deux corps de police par un nombre de répondants pratiquement équivalent.

Maximum : 29 ans Moyenne : 18, 4 ans

Maximum : 29 ans Moyenne : 19, 2 ans

Carrière exclusivement dans le canton de Vaud Oui : 8 Non : 2 Oui : 9 Non : 1 Autres activités professionnelles avant d’entrer dans la police

 Dessinateur  Électrotechnicien

 Garde Frontière  Mécanicien

Tableau 5 Présentation des répondants ayant participé à la recherche

Cette présentation de notre échantillon appelle trois remarques principales.

Tout d’abord, plus de 95% de notre échantillon est composé d’hommes ayant en moyenne plus de 18 années d’expérience. Pour compenser cette limite, nous avons cherché à avoir une diversité maximale pour que la compréhension des pratiques de proximité soit envisagée sous les angles les plus variés et avec la profondeur requise. Cette relative homogénéité n’est pas nécessairement un obstacle à une compréhension fine et approfondie des pratiques de police de proximité. En effet, nous avons réussi à interroger des policiers qui ont vécu des expériences variées, qui travaillent en milieu rural ou urbain et dont les responsabilités varient aussi en fonction du poste, des attributions ou de la répartition entre collègues. À la différence des échantillons quantitatifs, l’échantillon qualitatif ne cherche pas à être représentatif, c'est-à-dire qu’il ne cherche pas à être un microcosme de la société. Au contraire, lorsqu’on cherche à comprendre les pratiques d’un groupe relativement homogène, l’échantillon qualitatif tend vers la diversification interne et la saturation (Glaser & Strauss, 1967). La saturation est le fait de ne plus obtenir de nouvelles informations lors des entretiens et on ne peut préjuger à l’avance du nombre de personnes qui seront nécessaires. En outre, l’homogénéité du groupe (ici les policiers vaudois qui mettent en œuvre la police de proximité) est incompatible avec la définition de la représentativité.

Faire une étude de terrain avec des policiers est un défi en soi, tant pour l’accès au terrain que pour gagner et maintenir un certain niveau de confiance entre les répondants et le chercheur. Compte tenu de la solidité relative des liens tissés durant le recueil des

données, la conservation de l’anonymat et la confidentialité sont des éléments incontournables de la recherche. En l’occurrence, il est apparu durant l’analyse que les policiers vaudois (peu importe leur corps de police) adhérent largement aux principes de la police de proximité; ce qui ne les empêche pas de formuler des réflexions sur l’organisation, les contraintes, les limites ou les évolutions souhaitables. Cette adhésion policière semble être le reflet des choix personnels des répondants de s’investir dans une démarche plus proche de la population. Peut-être pourrions nous parler d’exception vaudoise quant à l’implication volontaire des policiers dans la police de proximité; des recherches supplémentaires sur cet aspect seraient vraisemblablement souhaitables.

Ensuite, trois remarques additionnelles peuvent être faites. La première tient à l’âge des répondants : seul un répondant avait moins de 30 ans au moment de l’entrevue. Il semblerait donc que la police de proximité soit davantage mise en œuvre par des policiers ayant de l’expérience, qui ont choisi d’intégrer cette police pour des raisons de qualité de vie ou de famille. La deuxième est liée à l’unique entrevue réalisée avec une femme. Le fait de ne pas avoir plusieurs points de vue féminins est une limite dont il faudrait tenir compte dans nos chapitres d’analyse. Il est possible que la police de proximité ne soit pas perçue exactement de la même manière par les policiers féminins ou masculins. La troisième repose sur les activités professionnelles non policières que plusieurs répondants ont pratiquées avant de changer de carrière. Dans cinq cas, les répondants ont exercé des métiers n’ayant aucun lien avec la police, ce qui leur permet de fournir des réponses particulièrement intéressantes sur les besoins de chacun en matière de proximité, car leur expérience hors du milieu policier leur permet d’avoir une vision différente de leurs collègues dont l’ensemble de la carrière se déroule dans la police.

Enfin, nous pouvons apporter quelques précisions concernant les enregistrements. Deux entretiens avec des membres de la police cantonale n’ont pas pu être enregistrés. Dans le premier cas, le répondant n’a pas souhaité que ses dires soient conservés sur un support électronique. Dans le second cas, les locaux ne permettaient pas de nous isoler et la mise en œuvre d’une procédure pénale simultanément nous a contraints à ne pas allumer

notre enregistreuse. L’officier chargé d’interroger la personne mise en cause ne souhaitait pas porter atteinte à la structuration de la preuve.

Nous terminons ce chapitre en présentant les stratégies de traitement et d’analyse que nous avons suivies.