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En Calabre et à Crotone : beauté du passé, misère du présent

La route entre Reggio de Calabre et Naples est, aujourd’hui encore, probablement la plus pénible d’Italie

prises, je n’ai aucun mal à imaginer les réticences de la force des tempêtes hivernales dans la mer Tyrrhénienne, on pourrait s’étonner qu’il ait pu envisager – et les matelots messinais avec lui – de naviguer jusqu’à Naples, en janvier, avec une aussi peu sûre, il fallait qu’il désirât éviter à tout supposer qu’ils étaient motivés par un excellent burne, qui plus est père de famille, ni la longueur du trajet, ni même la perspective de routes ennei

traversée de la mer Tyrrhénienne lui faisait moins peur que les «robbers

pas surprenant?

Il est vrai que les routes de Calabre avaient la

mois plus tôt, du nord au sud, sans rencontrer ni

SWINBURNE

sible que, soit en Calabre même, soit lors de son retour à Naples, on lui ait rapporté des histoires laisse entendre lorsqu’il évoque les «idées si nistres qui ont été mises dans ma tête au sujet des routes et des voleurs

ment pas la lettre où il raconte à son frère son premier périple calabrais

d’éléments d’ordre personnel, alors que cette lettre aurait pu nous éclairer, non seulement sur la question des bandits, mais aussi sur les aspects quotidiens de ce voyage, ainsi que sur les im Revenons maintenant sur ce premier voyage ca

air de mi sère et de saleté

poursuivre jusqu’à Roseto, où un ami de son cuté avec son hôte jusqu’à tard dans la nuit, il se lève avant l’aube pour avoir le temps de visiter vera sur place des pans de murailles, les restes d’un aqueduc, ainsi que deux tombeaux que, dix ans plus tôt, ce dernier avait commencé à faire fouiller avec l’aide du seigneur local, le duc de

tefois, alors que Riedesel avait écrit que les restes de murailles «paroissent avoir fait partie des murs de la ville» , son analyse est différente :

restent encore remonte au temps de l’ancienne répu notent plutôt l’ouvrage des Romains que celui des

: ni en ce qui concerne les fouilles des deux tombeaux, ni en ce qui concerne son opinion quant à la nature des ves parente, et elle n’aura probablement pas échappé à nombre de ceux qui, parmi ses lecteurs de l’époque, avaient également lu l’ouvrage du baron Après s’être longuement promené sur le site de

chemin, il est conquis par la beauté des collines couvertes d’arbres fruitiers: «

un des plus beaux coups d’œil que j’aie vus, même en Italie où les paysages sont presque par tout enchanteurs: ce bel aspect me ravit et m’eni vra presque»

savait dès le départ qu’il aurait dû s’arrêter à Corigliano , il avait négligé à Naples de deman supra mauvaise odeur» et l’aspect misé rable de l’unique auberge de la ville l’ayant fait fuir, il tente malgré tout sa chance auprès du pa

si mal

qu’il se lève à nouveau à l’aurore pour se remettre Il y a du point de vue des étapes nocturnes un net contraste entre la partie calabraise et la partie apu avait non seulement réussi à suivre la «route» établie depuis Naples, mais il avait été également soit dans des demeures princières ou dans des couvents: à Francavilla, mais aussi à Bari, Tarente

RIEDESEL

SWINBURNE

qu’il savait à l’avance qu’il n’y avait pas d’autre «gîte passable» sur la route entre Roseto e Corigliano et que sa «route» ne désignait pas Corigliano comme

ou presque ne se passe comme prévu: ni à Monte l’un des chevaux s’étant mis à boiter, il est contraint de renoncer à rejoindre Cariati, et doit s’arrêter en pleine campagne, à Mirto, dans un isolé qui se révèle néanmoins moins terrible que ce qu’il une étape à Cirò, petite ville surplombant le cap Alice; cependant, il apprend en chemin qu’il n’y Il décide par conséquent de dormir dans la plaine, à nouveau dans une simple ferme, et remarque philosophiquement: «je ne trouvai qu’un bien médiocre gîte; mais j’en avais eu de plus mauvais encore, et l’honnêteté de mes hôtes m’en dédom

»

de très bonne heure; il chemine le long de la route côtière à travers landes, prairies et marais,

que celui de Riedesel , et il ne pense pas qu’elle est la plus affreuse des villes d’Italie , mais il ne peut pas s’empêcher de comparer la Crotone mo derne au souvenir mythique de la cité antique, et cette comparaison est entièrement défavorable à la première :

: ses murs renfermoient un es pace de douze milles; et de toutes les colonies grecques elle fut la seule qui donna des secours à la

La ville qui se présente à ses yeux le frappe au contraire par son étroitesse, sa langueur et sa pauvreté :

L’Esaro, qui couloit au milieu de l’ancienne ville, coule maintenant sur un lit de cailloux peu profonds

Les maisons y sont mesquines, les rues étroites et

Plus grave encore, il a l’impression que la déca dence de la cité a entraîné au cours des siècles une décadence physique et morale de ses habi tants: la force exceptionnelle des hommes, la beauté des femmes, le bonheur et la vertu de tous, les sages institutions héritées de Pythagore,

faisoient l’admiration de la Grèce» – ne sont plus qu’un humanité bienheureuse, les Crotoniates du pré signale presque partout en Calabre la pauvreté et même la misère des populations, seulement à Crotone il déclare: «j’ai trouvé l’humeur, la mi

» Et cette décadence ne concerne pas seulement

:

«

sain en été; ce qui ne doit pas venir d’une cause salubrité de Crotone était passée en proverbe

»

puisé dans les vestiges archéologiques – avec pierres nécessaires à la construction d’un port, de surcroît mal conçu et pratiquement inutili sable car exposé aux vents dominants:

fournir des matériaux aux môles et aux autres ou vrages

entreprise de cette importance; elle pourroit paraître même une barbarie de la part des ministres qui se sont vantés des excavations qu’ils ont fait faire à Her culanum et des soins qu’ils se sont donnés pour

A en juger par son emploi du temps du 11 mai,

rente le titre de «plus affreuse habitation de l’Eu rope»: SWINBURNE

ibid

de ses hommes à Catanzaro, il loue un bateau et rejoint par la mer Capo della Colonna où il visite

; puis, il

Contrairement à Riedesel, il ne pense pas que les vestiges archéologiques soient grecs, et il conteste l’idée selon laquelle l’ancienne cité de

:

A une pointe qui avance sur la mer, on voit quelques pierres éparses et quelques couches de pierres d’un ancien bâtiment, qu’on dit être les ruines de l’école de environ quarante ans qu’il existoit encore deux co l’autre existe sur une base de grandes et larges pierres celles de Métaponte; mais quelques lits de briques, que l’on voit entremêlées avec les pierres de taille, me font douter que ces débris remontent à l’ancien temps bâti ce temple, et qu’ils se soient servis des anciennes ruines faisoient partie de l’ancienne Crotone; mais ce n’est pas possible, puisqu’elles se trouvent à sept milles de l’Esaro, que nous savons avoir coulé au milieu de

étables qui servoient aux nombreux troupeaux qui

Il passe la nuit sur la plage de Capo Rizzuto, dor mant sous une hutte préparée par les matelots, à

se rend sur un îlot – indiqué sur les cartes comme étant l’île de Calypso – où il ne trouve rien d’in téressant, si ce n’est des coquillages, ramassés vigue ensuite le long de la côte jusqu’à la plage Renonçant à parcourir dans l’obscurité les deux heures et plus de marche qui le séparent de la

plus tard, après avoir visité au passage le site de

Conclusion : les mondanités