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Cacaoyers en cours de renouvellement (greffage et replantage)

2.4. Systèmes de culture et d’élevage

2.4.1. Systèmes de culture

2.4.1.2. Cacaoyers en cours de renouvellement (greffage et replantage)

Certaines cacaoyères sont en phase de greffage et de densification du nombre de plants par ha (rénovation). Les décisions de greffage et de densification dans installation de nouveaux plants dans les plantations existantes ou de création d´une jeune cacaoyère sont fortement conditionnés par la présence de la CEPLAC qui ouvre des lignes de crédit pour le greffage et

les replantations. Parmi les fazendeiros, certains ont choisi d´avoir recours aux prêts du

Dans la plupart des cas, les travaux sont encore très peu avancés. Les montants alloués à l’hectare sont en effet jugés très insuffisants (ce qui justifie l’emploi d’ouvriers temporaires). Le greffage est souvent réalisé le samedi et le dimanche par des techniciens de la CEPLAC (payés à la journée) ou par des ouvriers « qualifiés». Le désherbage des zones greffées (deux à trois fois par an) ainsi que l’apport d’engrais sont réalisés par des ouvriers temporaires payés à la tâche.

La méthode de greffage la plus commune est le greffage d’un rameau tolérant à la maladie sur un drageon d’un vieux cacaoyer. Pour faire pousser des drageons à la base des vieux troncs, on peut apporter de l’engrais. Cependant, cela n’est généralement pas nécessaire puisque les cacaoyères ne sont plus entretenues depuis plusieurs années. Avant greffage, le rameau est trempé dans une solution de fongicide et le greffon est ensuite protégé par un sac plastique transparent jusqu’à la prise de la greffe pour éviter les contaminations extérieures.

Les ouvriers qui font le greffage peuvent être payés à la journée de travail ou à la tâche. Ce mode de paiement dépend de la vitesse et de la quantité de pieds greffés. L´alternative la plus utilisée dans la région est le paiement fondé sur le nombre de pieds greffés avec succès. Dans ce dernier cas, le paiement est effectué quelques jours après le greffage, une fois

l´exploitant assuré de la prise de la greffe. En général, le payement n’excède pas 0,07 €/greffe

ayant pris.

Pour les ouvriers qui sont payés à la tâche, la quantité de pieds greffée par journée est d´environ 120 pieds par journée. Dans ce cas, le taux de prise n’est pas supérieur à 60%. Dans le cas de figure où l’ouvrier est payé à la journée, il greffe environ 80 pieds par jour avec des taux de prise de 90%, en moyenne.

Les branches du porte-greffe ne sont pas coupées immédiatement après greffage (ce qui permettrait portant un bon développement du greffon), mais on attend en général de cueillir les fruits qu’il porte avant de le couper. Ainsi, quelques propriétaires coupent les vieux cacaoyers après 90 jours, d’autres attendent environ 8 mois ou encore plus.

Le greffon produit ses premiers fruits dès l’année suivant la greffe et atteint une

production « de croisière » à partir de la 3 ème année. Les rameaux résistants utilisés comme

greffons pour les greffes proviennent en général d’un jardin de bois de greffe installé dans la fazenda (où les cacaoyers ont été eux-mêmes greffés à partir de matériels tolérants achetés).

Le renouvellement consiste aussi à remplacer les cacaoyers morts et à densifier la cacaoyère en plantant de jeunes cacaoyers. L’espacement conseillé par la Ceplac est désormais inférieur à 3*3 mètres. Deux techniques sont disponibles :

a) planter directement des plants tolérants. Ces derniers proviennent de la Biofábrica

(un organisme privé qui fournit le matériel tolérant) où ils sont obtenus par bouturage de rameaux de plants résistants. Il est très fréquent pour les propriétaires d´acquérir des plants tolérants auprès de leurs voisins, en diversifiant le matériel. En tout cas, ce type de plantules ne possède pas de système radiculaire pivotant, ce qui peut parfois poser des problèmes selon la nature du terrain ;

b) planter des plants obtenus à partir de graines de cacaoyers tolérants. La tolérance n’est pas un caractère totalement héritable mais des plants issus de plantes tolérantes ont tout de même plus de chances d’être tolérants que les autres (ceci étant important pour la croissance des jeunes plantules dans les champs où la maladie est présente). La plantule peut se développer durant 6 mois environ dans une pépinière et peut être ensuite transférée sur le terrain. Ces plantules seront ensuite greffées, après environ 7 mois sur le terrain. Certains exploitants plantent aussi directement des graines de cacao en terre ce qui diminue les coûts, mais aussi la réussite.

La plantation de jeunes cacaoyers peut aussi nécessiter l’apport de calcaire, pour corriger l’acidité du sol, et d’engrais chimiques ou organiques. Dans tous les cas, il est nécessaire de mettre en place un ombrage temporaire de bananiers. Avant toutes ces opérations, il est souvent nécessaire de remettre préalablement en état les cacaoyères, c’est-à- dire de couper tous les arbres, arbustes et adventices, qui s’y sont développés, afin de dégager les cacaoyers.

Peu de petits producteurs se sont lancés dans le greffage car le niveau de contamination de leur cacaoyère ne justifie pas un tel investissement et parce qu’ils n’ont pas accès facilement aux crédits et à l’assistance technique de la CEPLAC.

Certains fazendeiros alternent donc, sur leur surface en cours de greffage et

renouvellement, des métayers (chargés de ramasser le cacao et du désherbage) et des ouvriers temporaires (qui réalisent toutes les autres opérations du greffage). Les cacaoyèrs greffées sont, en général, localisés plus proches des habitations pour minimiser les déplacements et faciliter leur entretien. Les jardins de bois de greffe sont placés à proximité des points d'eau.