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Évolution des différents types d’unités de production

Les résultats issus de la simulation et les effectifs réels, en ce qui concerne les différents types d´exploitations sont présentés ci-dessous. Pour le bien de l´analyse, nous avons rassemblé les 25 différents types d´unités de production, conformément aux données de la recherche sur le terrain74, en 8 grandes catégories:

a) les exploitations avec des cacaoyers greffés, b) celles avec des cacaoyers greffés et non greffés, c) celles avec des cacaoyers non greffés,

d) celles surtout destinées à l´élevage de bétail, e) les exploitations gérées par des métayers,

f) les exploitations caractérisées par la présence de salariés, g) les unités de production en voie d´abandon, et,

h) celles qui font partie des nouveaux assentamentos ruraux.

De part le manque d’informations, nous avons opté pour réaliser seulement une analyse comparative des données en évitant, ainsi, les analyses statistiques.

Le tableau 4.7 met en évidence l´évolution du pourcentage des unités de production existantes, en considérant les différents types d’activités productives qui y sont mises en œuvre. On peut constater une chute considérable du pourcentage des fazendas qui ne possèdent pas de cacaoyers greffés et l’augmentation des fazendas avec des cacaoyers greffés. En comparaison avec les données réelles, le pourcentage des fazendas avec cacaoyers greffés augmente à un taux plus faible que celui des résultats issus de la simulation.

Plusieurs hypothèses du modèle ont été formulées en tenant compte des informations générales de la région cacaoyère. La recherche sur le terrain a été, par contre, spécifique pour

la micro-région d’Itajuípe. À Itajuípe, comme dans la micro-région de Camacan, la crise du cacao a eu plus d’impact que dans le reste de la région. Ceci parce que les meilleurs sols pour le cacaoyer se trouvaient dans ces localités et que pour ces raisons là, les terres étaient plus convoitées. Ce facteur a peut-être incité les producteurs à investir plus rapidement dans le greffage à Itajuípe, ce qui peut être associé à cette différence des données de la simulation. Une recherche plus approfondie sur le terrain, comprenant d’autres localités, pourrait être menée afin de mieux valider cette supposition. Malgré cette différence, les données réelles et simulées présentent la même tendance, quelle que soit celle des augmentations graduelles du pourcentage des fazendas avec des cacaoyers greffés.

Un autre aspect à souligner est celui de l’augmentation sensible du nombre de

fazendas avec des cacaoyers greffés, en 2004. Pour cette année-là, les données simulées indiquent un total de 40.7% de fazendas possédant des cacaoyers greffés, même si ce n’est que partiellement. Pour l’année 2003, ces fazendas représentaient seulement 15.5% du total. Les données réelles présentent aussi une augmentation importante du greffage en 2004, surtout pour les fazendas dans lesquels toutes les surfaces de cacaoyers le sont avec des cacaoyers greffés. L’augmentation considérable du prix du cacao en 2003 et 2004 a probablement incité les producteurs de cacao de la région à accélérer le taux de présence de cacaoyers greffés.

Tableau 4.7: Pourcentage d’unités de production avec des cacaoyers communs, des cacaoyers communs et greffés et des cacaoyers exclusivement greffés : données réelles et simulées

CACAOYERS COMMUNS CACAOYERS COMMUNS ET GREFFÉS

CACAOYERS EXCLUSIVEMENT GREFFÉS

RÉEL SIMULATION RÉEL SIMULATION RÉEL SIMULATION

1985 97,7 97,7 0,0 0 0,0 0

2001 62,9 76,3 16,0 8,8 2,1 0,4

2002 53,9 72,1 22,1 11,1 4,0 0,8

2003 51,4 67,1 28,1 13,9 5,0 1,6

2004 39,8 38,3 28,7 26,4 16,1 14,3

Du total des unités de production avec des cacaoyers communs non greffés, les

fazendas classifiées comme type 1 et type 2, caractérisées par l’adoption du salariat conventionnel, sont les plus représentées (tableau 4.8). Les fazendas avec métayers, comme le type 5, sont beaucoup moins représentées, aussi bien avec les données réelles qu´avec les simulées. Le pourcentage de ce type de fazenda est beaucoup plus faible si on le compare à celle des fazendas avec salariat.

Un autre facteur important à noter est la diminution du pourcentage de fazendas avec bétail et cacaoyers communs (type 2). La crise de la production cacaoyère s´est traduit par une diminution considérable du nombre de têtes de bétail dans la région, ce qui révèle que l´activité d´élevage est secondaire dans la région et dépend des revenus issus de la cacaoculture.

Tableau 4.8: Pourcentage des divers types de fazendas avec des cacaoyers communs non greffés sur le total de fazendas de la région cacaoyère, 1985 à 2004

CACAOYERS COMMUNS RÉEL 1985 2001 2002 2003 2004 MOYENNE TYPE 1 48,9 30,0 24,5 21,0 15,0 27,9 TYPE 2 48,9 16,3 13,0 19,0 17,0 22,8 TYPE 5 0,0 9,0 8,0 6,0 5,0 5,6 autres types 0,0 7,6 8,4 5,4 2,8 4,8 SIMULATION TYPE 1 48,8 43,9 41,6 38,8 22,9 39,2 TYPE 2 48,8 21,0 19,3 17,3 6,3 22,6 TYPE 5 0,0 4,8 4,6 4,3 2,6 3,2 autres types 0,0 6,6 6,7 6,7 6,6 5,3

L’augmentation du nombre des fazendas possédant des cacaoyers communs et greffés résulte de la croissance de la proportion des fazendas du type 3 et du type 4 (fazendas avec salariat conventionnel). Les fazendas avec métayers (type 23 et type 25) ont un plus faible pourcentage. De la même façon, les fazendas avec bétail (type 4 et type 23) ont une plus faible proportion que celles sans bétail (tableau 4.9).

Tableau 4.9: Pourcentage des divers types de fazendas avec des cacaoyers communs et greffés sur le total de fazendas de la région cacaoyère, 1985 à 2004

CACAOYERS COMMUNS ET GREFFÉS

RÉEL 1985 2001 2002 2003 2004 MOYENNE TYPE 3 0,0 9,0 12,5 15,0 15,5 10,4 TYPE 4 0,0 4,0 6,5 7,5 7,5 5,1 TYPE 23 0,0 1,0 2,0 2,0 2,0 1,8 TYPE 25 0,0 2,0 1,0 3,0 2,0 2,0 autres types 0,0 0,0 0,1 0,6 1,7 0,6 SIMULATION TYPE 3 0,0 2,1 3,8 6,0 15,7 6,9 TYPE 4 0,0 4,4 5,0 5,4 9,9 6,2 TYPE 23 0,0 0,1 0,2 0,2 0,2 0,2 TYPE 25 0,0 1,8 1,6 1,7 2,2 1,8

Les données réelles et simulées montrent une faible pourcentage de fazendas avec des cacaoyers greffés (tableau 4.10). Malgré le recours croissant au greffage, principalement au cours des années 2003 et 2004, peu de fazendas ont leur surface totalement greffée, ceci étant dû à plusieurs raisons parmi lesquelles nous pouvons citer: a) les coûts élevés d’adoption de cette technologie e; b) l’aversion au risque d’investissement en greffage. Quelques producteurs préfèrent ne pas prendre de risque en réalisant du greffage sur toute la surface avec des ccaoyers à cause des incertitudes liées au rendement physique du cacaoyer greffé. Dans cette dynamique, certains producteurs ont préféré diversifier leurs investissements en plaçant une partie de leurs ressources dans d’autres activités productives comme l´élevage bovin par exemple.

Tableau 4.10: Pourcentage des principaux types de fazendas avec des cacaoyers greffés sur le nombre total des fazendas à Bahia, 1985 à 2004

CACAOYERS GREFFÉS RÉEL 1985 2001 2002 2003 2004 MOYENNE TYPE 9 0,0 1,1 3,0 5,0 14,0 4,6 TYPE 14 0,0 0,0 1,0 0,0 1,9 0,6 autres types 0,0 1,0 0,0 0,0 0,2 0,2 SIMULATION TYPE 9 0,0 0,3 0,435 0,9 9,1 2,1 TYPE 14 0,0 0,2 0,371 0,7 4,6 1,2 autres types 0,0 0,0 0,021 0,0 0,6 0,1

Les fazendas d´élevage bovin représentent en moyenne 35,4% et 34,7% du total de

fazendas, données réelles et simulées, respectivement (tableau 4.11). Les données confirment la tendance à la chute de l’activité d’élevage au cours de la période analysée. Au milieu des années 80, presque la moitié des fazendeiros détenaient du bétail. Actuellement, seulement 33% des fazendeiros en possèdent, ce qui montre clairement que l´élevage bovin a toujours constitué une activité économique secondaire dans la région et est intimement lié à l’activité cacaoyère.

Tableau 4.11: Évolution de la proportion des principaux types de fazendas cacaoyères avec du bétail sur le total des fazendas cacaoyères, 1985 à 2004

ÉLEVAGE RÉEL 1985 2001 2002 2003 2004 MOYENNE TYPE 4 0,00 4,00 6,50 7,50 7,50 5,1 TYPE 2 48,85 16,30 13,00 19,00 17,00 22,8 TYPE 11 0,0 5,0 6,0 2,0 1,5 2,9 TYPE 12 0,0 2,1 2,1 3,1 1,0 1,7 autres types 0,0 2,5 3,3 2,8 6,0 2,9 TOTAL 48,85 29,90 30,90 34,40 33,00 35,41 SIMULATION TYPE 4 0,00 4,38 5,04 5,40 9,88 4,9 TYPE 2 48,84 21,03 19,27 17,34 6,29 22,6 TYPE 11 0,0 4,4 4,3 4,1 3,9 3,3 TYPE 12 0,0 2,2 2,4 2,6 2,7 2,0 autres types 0,0 0,6 1,1 1,5 6,0 1,9 TOTAL 48,84 32,65 32,14 30,92 28,74 34,66

Quant au type de main-d’œuvre employé, les données réelles et simulées indiquent une augmentation du nombre de fazendas avec métayers (tableau 4.12). Les fazendas sans cacaoyers greffés sont celles dans lesquelles les fazendeiros adoptent le plus le système de métayage. Cela se vérifie car les cacaoyers greffés, dans la plupart des cas sont encore en phase improductive.Comme il n’existe pas de production à partager entre le propriétaire et le métayer, la présence, dans les fazendas, de métayers qui s´occupent des zones de greffage devient inutile. C’est le cas des fazendas du type 5 et du type 11.

Les fazendas avec cacaoyers greffés et métayers sont celles qui ont une surface avec du cacao commun en production où le métayer travaille. C’est le cas des fazendas du type 23 et du type 25. Bien qu’il y ait une croissance des fazendas avec métayers, principalement en 2001 et 2002 quand le prix du cacao était bas, la proportion de ces fazendas dans le total est plus faible par rapport à celles avec du salariat (tableaux 4.12 et 4.13).

Tableau 4.12: Évolution de la proportion des principaux types de fazendas cacaoyères avec métayers dans la composition totale des fazendas de cacao, 1985 à 2004

MÉTAYERS RÉEL 1985 2001 2002 2003 2004 MOYENNE TYPE 5 0,00 9,00 8,00 6,00 5,00 5,6 TYPE 11 0,00 5,00 6,00 2,00 1,50 2,9 TYPE 23 0,0 1,0 2,0 2,0 2,0 1,4 TYPE 25 0,0 2,0 1,0 3,0 2,0 1,6 autres types 0,0 1,5 0,4 0,9 1,7 0,9 TOTAL 0,00 18,50 17,40 13,90 12,20 12,40 SIMULATION TYPE 5 0,00 4,77 4,55 4,27 2,59 3,2 TYPE 11 0,00 4,42 4,33 4,08 3,87 3,3 TYPE 23 0,0 0,1 0,2 0,2 0,2 0,1 TYPE 25 0,0 1,8 1,6 1,7 2,2 1,5 autres types 0,0 0,0 0,1 0,1 1,1 0,0 TOTAL 0,00 11,10 10,73 10,38 9,94 8,19

Les fazendas des types 1 et 2 sont celles dans lesquelles le recours au salariat est le plus fréquent. Cela apparaît aussi bien avec les données issues de la réalité qu’avec celles issues de la simulation. Le pourcentage de ces exploitations diminue au fil des ans au profit de celui des exploitations dans lesquelles on a recours au salariat et au greffage des cacaoyers. C’est le cas des fazendas des types 3, 4 et 9 qui ont vu leur proportion augmenter par rapport au total des fazendas avec salariat (Tableau 4.13)

Tableau 4.13: Évolution de la proportion des principaux types de fazendas cacaoyères avec salariat dans la composition totale des fazendas de cacao, 1985 à 2004

SALARIAT RÉEL 1985 2001 2002 2003 2004 MOYENNE TYPE 1 48,85 30,00 24,50 21,00 15,00 27,9 TYPE 2 48,85 16,30 13,00 19,00 17,00 22,8 TYPE 3 0,00 9,00 12,50 15,00 15,50 10,4 TYPE 4 0,00 4,00 6,50 7,50 7,50 5,1 TYPE 9 0,00 1,10 3,00 5,00 14,00 4,6 autres types 0,0 3,1 5,1 5,1 5,4 3,7 TOTAL 97,70 63,50 64,60 72,60 74,40 74,6 SIMULATION TYPE 1 48,84 43,91 41,57 38,80 22,86 39,2 TYPE 2 48,84 21,03 19,27 17,34 6,29 22,6 TYPE 3 0,00 2,13 3,79 6,04 15,66 5,5 TYPE 4 0,00 4,38 5,04 5,40 9,88 4,9 TYPE 9 0,00 0,26 0,43 0,86 9,10 2,1 autres types 0,0 2,8 3,4 4,0 8,4 3,7 TOTAL 97,67 74,49 73,52 72,43 72,22 78,07

Ce qui attire l’attention est la croissance du pourcentage des assentamentos dans le total des exploitations, aussi bien avec les données réelles que pour les simulées (tableau 4.14). Le pourcentage des fazendas abandonnées a aussi augmenté, dans la période analysée, avec les données réelles et simulées. Il convient de souligner que le modèle prend en compte comme fazendas abandonnées celles qui ne possèdent aucun travailleur (métayer, salarié ou gérant). La caractéristique de la crise cacaoyère est la présence des grandes fazendas avec un seul travailleur, en général le gérant. Si l’on considérait ces fazendas en état d´abandon, le pourcentage de fazendas abandonnées augmenterait considérablement pour la période de 2001 à 2004.

Tableau 4.14: Évolution de la proportion des fazendas abandonnées et des

assentamentos ruraux dans la composition totale des exploitations de cacao, 1985 à 2004 ABANDONNÉE RÉEL 1985 2001 2002 2003 2004 MOYENNE TYPE 19ª 0,0 4,0 4,0 3,5 3,5 3,0 SIMULATION TYPE 19ª 0,0 1,58 1,54 1,16 0,61 1,0 ASSENTAMENTOS 1985 2001 2002 2003 2004 MOYENNE RÉEL 2,3 15,0 16,0 12,0 12,0 11,5 SIMULATION 2,3 11,8 13,2 14,7 16,2 11,7

En général, la modélisation met bien en évidence les grandes tendances observées dans la réalité : la réduction très sensible, depuis 2001, du pourcentage des exploitations n´ayant que des cacaoyers communs non greffés; l´augmentation progressive du pourcentage des exploitations associant cacaoyers communs et greffés et, l´augmentation plus lente du pourcentage d´exploitations n´ayant que des cacaoyers greffés. De même, le modèle montre bien la proportion croissante des fazendas abandonnées; l´augmentation du pourcentage de

fazendeiros ayant recours au métayage, le maintien d´une prépondérance de fazendas dans lesquelles prédomine la main-d´œuvre salariée. En définitive, les fazendas les plus représentées sont aujourd´hui celles dans lesquelles coexistent des cacaoyers greffés et des cacaoyers communs non greffés.