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Les avantages de l'éducation domestique

Dans le document Quelques pensées sur l'éducation. (Page 57-63)

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70. Comme j'ai déjà dit quelle société convenait aux enfants, j'ai presque envie d'en rester là et de ne pas vous importuner plus longtemps sur ce sujet. Puisque l'exemple et la société, en effet, ont plus d'influence que tous les préceptes, que toutes les règles et toutes les instructions, il semble qu'il soit tout à fait superflu de faire un plus long discours et de donner sans utilité d'autres raisons. Mais je vous vois prêt à me dire : « Que ferai-je donc de mon enfant? Si je le garde toujours chez moi, il est à craindre qu'il n'y prenne des airs de maître ; et si je l'envoie au collège, comment faire pour le protéger contre la contagion de la grossièreté et du vice, qui sont partout à la mode? S'il reste à la maison, il sera peut-être plus vertueux, mais en revanche il igno-rera le monde ; accoutumé à ne pas changer de société et à voir toujours les mêmes visages, il sera, lorsqu'il entrera dans le monde, un être timide ou entêté. »

Je l'avoue, il y a de part et d'autre des inconvénients. Élevé hors de chez lui, l'enfant deviendra, il est vrai, plus hardi; il saura se remuer, se tirer d'affaire parmi les enfants de son âge. Ajoutons que l'émulation excitée par la présence des camarades donne souvent plus de vie, plus d'entrain aux jeunes garçons . Mais jusqu'à ce que vous ayez trouvé une école où le maître ait le temps de surveiller les mœurs de ses élèves, et où l'expérience vous prouve qu'il prend autant de soin de leur donner une bonne éducation et de former leur esprit à la vertu, que de former leur langue aux idiomes savants, vous aurez, il faut en convenir, un étrange amour pour les mots, si,

préférant le langage des Grecs et des Romains aux qualités qui faisaient d'eux de si braves gens, vous estimez qu'il vaut la peine, pour un peu de grec et de latin, d'exposer à tous les hasards de la vie commune l'innocence et la vertu de votre fils 1. Quant à la hardiesse et à l'assurance que les enfants peuvent acquérir au collège dans la société de leurs camarades, il s'y mêle ordinairement tant de grossièreté et de sotte présomption, qu'ils sont par la suite obligés de désapprendre toutes ces façons d'agir peu convenables et malséantes. Dès qu'ils entrent dans le monde, les habitudes prises au collège doivent disparaître et faire place à de meilleurs usages, à des manières vraiment dignes d'un homme bien élevé. Si l'on considère combien l'art de vivre et de conduire, comme on le doit, ses affaires dans le monde, est radicalement opposé à ces habitudes d'effronterie, de malice et de violence que l'on prend au collège, on se convaincra que les défauts d'une éducation privée valent infiniment mieux que des qualités de ce genre, et l'on n'hésitera plus à garder son fils à la maison, pour préser-ver son innocence et sa modestie, comme des préser-vertus qui se rapprochent davantage de celles d'un homme utile et capable, et qui y préparent mieux. Personne n'a jamais pensé, ni même soupçonné que la vie timide et retirée, que l'on impose aux jeunes filles, fasse d'elles des femmes moins instruites ou moins capables. Le commerce des hommes donnera bien vite aux jeunes gens, quand ils entreront dans le monde, l'assurance qui sied ; et tout ce que le caractère peut comporter en outre de rude et de violent, il vaudrait autant que les hommes en fussent toujours exempts ; car le courage et la fermeté n'ont jamais consisté, je pense, dans la rudesse et la mauvaise éducation.

La vertu est chose plus difficile à acquérir que la connaissance du monde. Si le jeune homme en a une fois perdu le goût, il est rare qu'il puisse réparer cette perte. La pusillanimité, l'ignorance du monde, qui sont les défauts imputés à l'éducation domestique, ne sont pas les conséquences nécessaires de la vie de famille, et, en tout cas, le seraient-elles, elles ne constitueraient pas des maux incurables. Le vice est un mal autrement opiniâtre et autrement dangereux : c'est le vice, par conséquent, qu'il faut combattre avant tout. S'il convient de prévenir avec soin cette mollesse pusilla-nime, qui énerve souvent le caractère des enfants élevés mignardement à la maison, c'est précisément dans l'intérêt de leur vertu. Il faut craindre, en effet, que ce caractère faible ne soit trop facilement la proie des impressions vicieuses et qu'il n'expose le jeune homme novice aux tentations mauvaises. Il faut qu'un jeune homme, avant de quitter l'abri de la maison paternelle, avant qu'il soit soustrait à la tutelle de son précepteur, ait acquis une certaine fermeté de caractère, qu'il ait été mis en rapport avec les hommes : sans cela, ses vertus ne seront point en sûreté, et l'enfant sera exposé à se lancer dans un train de vie ruineux, à tomber peut-être dans un abîme fatal, avant d'être suffisamment prémuni contre les dangers de la société, avant de

1 La position de Locke est singulière, et peu de pédagogues le suivent en cette voie, même parmi ceux qui adressent les plus dures critiques aux établissements d'éducation de leur temps. C'est ainsi que Montaigne, après avoir fait le procès des pédagogues de son époque, finit par se prononcer pour la fréquentation du collège, tempérée par une éducation familiale. Rousseau, est certes très sévère, dans l’Émile, contre ces risibles établissements qu'on appelle collèges», mais dans le Gou-vernement de Pologne et l’Économie Politique, il prône une éducation publique très stricte, mon-trant par là que sa position dans l’Émile ne se justifie que par le malheur des temps, et qu'elle ne se justifiait point à Sparte et ne se justifierait point dans une république bien organisée. Chez les auteurs classiques. la louange de l'éducation publique avait été faite par Quintilien (Institution oratoire, I, II). Rollin y insistera (Traité des études, IV, 411). De même Bernardin de Saint Pierre, et Mme Necker de Saussure, qui écrira : «L'éducation publique où l'on gouverne par des lois immuables est plus favorable au développement de l'énergie que l'éducation domestique ».

Sur les raisons pour lesquelles la famille élève mal, voir Montaigne (par exemple dans notre ouvrage déjà cité, pp. 215-216) et surtout Alain.

posséder la force nécessaire pour ne pas céder à toutes les tentations. S'il n'y avait pas ce péril à redouter, il ne serait pas si nécessaire de combattre de bonne heure chez l'enfant la timidité et l'ignorance du monde. Ces défauts, en effet, la fréquentation des hommes les corrige en grande partie, et si elle ne doit pas y réussir assez vite, c'est une raison de plus pour donner à l'enfant un bon précepteur à la maison. Si l'on doit, en effet, se donner du mal pour faire acquérir à l'enfant un air viril et une assurance convenable, c'est, je le répète, afin que ces qualités soient comme le rempart de sa vertu, quand il sera appelé à se diriger lui-même dans le monde.

Il est donc absurde de sacrifier son innocence à l'assurance et à l'adresse qu'on acquiert dans la compagnie d'enfants mal élevés et vicieux ; alors que le but principal qu'on poursuit, en lui apprenant à être ferme et, si je puis dire, à se tenir sur ses jambes, est seulement de conserver sa vertu. Car s'il en vient une fois à joindre à ses vices la confiance et la finesse, et à se servir de ces qualités pour couvrir ses torts, il n'en est que plus sûrement perdu ; de sorte qu'il vous faudra ou bien défaire toutes les habitudes qu'il aura prises avec ses camarades, et l'en débarrasser au plus vite, ou bien le laisser courir à sa perte. Les jeunes gens ne sauraient manquer d'acquérir de l'assu-rance, grâce au commerce des hommes, quand ils vivront avec eux, et ce sera assez tôt. Jusque là, la modestie, la soumission, sont des qualités qui les préparent mieux à l'instruction ; et, par conséquent, il n'est pas nécessaire, tant qu'ils sont jeunes, de se mettre en peine de leur donner de l'assurance. Ce qui réclame le plus notre temps et nos soins assidus, c'est d'établir dans leur esprit les principes et la pratique de la vertu, de la bonne éducation, Voilà la culture qui leur convient, et qu'il faut rendre telle que les impressions reçues ne puissent plus aisément s'effacer. C'est de ces qualités-là qu'ils doivent être richement pourvus. Le commerce des hommes, en effet, lorsqu'ils arriveront dans le monde, ajoutera certainement à leur savoir et à leur assurance, mais il n'est que trop à craindre qu'il diminue leur vertu. Il faut donc qu'ils en aient une abondante provision, et que leur esprit en soit profondément pénétré.

Comment ils peuvent être préparés à la vie sociale, et disposés à faire leur entrée dans le Inonde, lorsqu'ils seront mûrs pour cela, c'est ce que nous examinerons plus tard 1. Mais qu'un enfant puisse acquérir le talent de la conversation, l'art de faire ses affaires dans le monde, pour avoir été placé au milieu d'une troupe d'enfants dissipés, de camarades de toute espèce, pour y avoir appris à se quereller à propos de toupies, et à tricher au jeu pour un liard, c'est ce qu'il m'est impossible de comprendre. Il m'est difficile de deviner quelles sont les qualités si enviables qu'un père compte voir acquérir à son fils dans la société de ces enfants de toute condition que l'école assemble d'ordinaire. Ce dont je suis sûr, c'est que quiconque pourra faire la dépense d'un précepteur, et élever son fils à la maison, lui assurera mieux que toute école ne pourrait le faire, des manières gentilles, des pensées viriles, le sentiment de ce qui est digne et convenable ; sans compter qu'il lui fera faire de plus grands progrès dans ses études, et aussi qu'il fera plus vite mûrir l'homme dans l'enfant. Ce n'est pas que j'entende blâmer en cela les hommes qui dirigent de grandes écoles, et que je songe à m'en prendre à eux. Il y a une grande différence entre deux ou trois enfants élevés dans la même maison, et plusieurs vingtaines d'élèves logés çà et là dans un collège.

Quelles que soient l'habileté et l'activité du maître, il est impossible qu'il ait l’œil ouvert sur ses soixante ou cent élèves en dehors des heures de classe qui les réunis-sent tous. On ne peut espérer qu'il réussisse à leur apprendre autre chose que ce qui est contenu dans leurs livres d'études. Pour former leur esprit et leurs manières, il faudrait une attention constante, et des soins particuliers donnés à chaque enfant : ce

1 Voyez plus loin, § 94.

qui est impossible avec une population scolaire aussi nombreuse ; ce qui d'ailleurs serait sans résultat (à supposer que le maître eût le temps d'étudier et de reprendre les défauts individuels et les inclinations mauvaises de chaque écolier), puisque l'enfant, durant la plus grande partie des vingt-quatre heures de chaque jour, est nécessaire-ment livré à lui-même ou à l'influence pernicieuse de ses camarades, influence plus forte que toutes les leçons du maître.

Mais les parents, ayant remarqué que la fortune accorde le plus souvent ses fa-veurs aux hommes intrigants et hardis, se réjouissent que leurs enfants aient de bonne heure de la vivacité et une humeur entreprenante. Ils y voient un heureux présage qui leur promet des hommes à succès ; ils regardent avec complaisance les tours qu'ils jouent à leurs camarades ou qu'ils apprennent d'eux, Comme si par là ils faisaient un progrès dans l'art de vivre et de réussir dans le monde. Mais je prendrai la liberté de dire que la vertu et la bonne éducation sont les seuls principes sur lesquels un père puisse faire reposer la fortune de son fils, s'il veut prendre la bonne voie et celle où le succès est vraiment certain. Non, ce ne sont pas les espiègleries et les malices en hon-neur parmi les écoliers, ni leurs manières grossières, ni leur adresse à s'entendre pour dévaster un verger, qui font un habile homme ; ce sont les principes de justice, de générosité et de tempérance joints à la réflexion et à l'activité, qualités que les éco-liers ne me paraissent guère apprendre les uns des autres. Et si un jeune homme élevé chez lui n'est pas plus instruit dans ces vertus-là qu'il ne le serait au collège, j'en conclurai que son père n'a pas été fort heureux dans le choix de son précepteur.

Prenez un enfant dans les premiers rangs d'une classe de grammaire, et un autre en-fant du même âge élevé comme il a dû l'être dans la maison de son père ; introduisez-les tous deux dans la bonne société : et voyez quel est celui qui a le plus introduisez-les manières d'un homme et qui s'adresse aux étrangers avec le plus d'aisance 1. J'imagine que l'assurance prétendue de l'écolier ou bien le compromettra ou bien lui fera défaut ; et s'il ne peut en faire usage que dans une conversation d'enfants, mieux vaudrait qu'il n'en eût pas.

Le vice, si nous en croyons les plaintes générales, se développe si vite de notre temps, et grandit de si bonne heure chez les jeunes gens, qu'il est impossible de proté-ger un garçon contre la contagion envahissante du mal, si vous l'abandonnez à lui-même dans un troupeau d'enfants, et si vous laissez au hasard ou à son inclination le soin de choisir ses compagnons. Par quelles causes fatales le vice, dans ces dernières années, a fait de si grands progrès parmi nous, et par les mains de quels hommes il a été élevé à cette domination souveraine, que d'autres le recherchent. Pour moi, ce que je désire, c'est que les personnes qui se plaignent de la décadence de la piété chrétienne et en général de toutes les vertus, et aussi de l'insuffisance de l'instruction, du manque de savoir qui caractérise les jeunes gens de cette génération, fassent un effort pour chercher les moyens de rétablir toutes ces qualités avec les générations suivantes. Et je suis assuré que si le fondement de cette réforme ne repose pas sur l'éducation de la jeunesse et sur les bons principes qu'on lui donne, tous les autres efforts seront superflus 2. Si l'on ne prend pas soin de préserver l'innocence, les

1 Il semble que Locke ait ici un ressouvenir de la délicieuse scène où Rabelais met en présence Gargantua et Eudémon : Gargantua l'élève des anciennes méthodes bourré de latin et de logique, mais incapable de figurer dans une conversation, et Eudémon qui, élevé par d'autres méthodes, « la face ouverte, les yeulx asseurez », n'éprouve dans le monde aucun embarras.

2 Locke, on le voit, attribue à l'éducation une haute influence sur les destinées des peuples. Sur ce point il était d'accord avec son contradicteur Leibnitz qui disait lui, aussi, que les maîtres de l'éducation tiennent dans leurs mains l'avenir du monde. Mais c'est surtout Helvétius qui développera longuement cette idée dans De l'Esprit et De l'Homme. Rousseau, sur ce point, est

mœurs sobres et l'activité des générations nouvelles, il serait ridicule d'espérer que ceux qui doivent nous succéder sur la scène du monde seront abondamment pourvus de ces qualités d'habileté et de science qui, jusqu'à ce jour, ont fait à l'Angleterre une place considérable dans le monde. J'allais ajouter le courage à cette liste de qualités, mais il a toujours été regardé comme l'apanage naturel de notre nation. Cependant, ce qu'on a raconté de quelques affaires maritimes qui se sont accomplies récemment, dans des conditions inconnues à nos ancêtres 1, me donne l'occasion de dire que la débauche est le tombeau du courage, et que, des mœurs dissolues ayant une fois étouffé le vrai sentiment de l'honneur, la bravoure ne peut guère se maintenir dans le cœur des hommes. Je pense qu'il serait impossible de citer un seul exemple d'une nation qui, quelque fameuse qu'elle fût par son courage, ait conservé son crédit militaire et soit restée redoutable à ses voisins, une fois que la corruption y a brisé et dissous les ressorts de la discipline, et que le vice y a grandi au point d'oser se montrer à visage découvert et sans perdre contenance.

C'est donc la vertu, la vertu seule, qui est la chose difficile et essentielle dans l'éducation, et non une pétulance hardie ou quelques légers progrès dans l'art de se tirer d'affaire. Toute autre considération, toute autre qualité doit céder le pas à la poursuite de la vertu. C'est là le bien solide et substantiel, dont le précepteur doit faire l'objet de ses leçons et de ses entretiens. Que l'éducation emploie tout son art et toutes ses forces à en enrichir l'esprit ; qu'elle s'attache à ce but, et qu'elle ne se relâche pas sur ce point jusqu'à ce que le jeune homme ait réellement acquis le goût de la vertu, et qu'il place en elle sa force, sa gloire et son plaisir.

Plus un enfant aura fait de progrès dans la vertu, et plus il aura d'aptitudes à acquérir les autres qualités. Une fois disposé, en effet, à se soumettre aux lois de la vertu, il n'y a plus à craindre qu'il se montre réfractaire ou rétif dans l'accomplisse-ment de ses autres devoirs. Voilà pourquoi j'accorde toutes mes préférences à l'éduca-tion domestique qui se fait sous les yeux du père, avec l'aide d'un bon gouverneur ; c'est le meilleur moyen et le plus sûr d'atteindre la grande fin de l'éducation, toutes les fois que la chose est possible et qu'on suit d'ailleurs les bonnes méthodes. Il est rare qu'une maison ne soit pas fréquentée par un grand nombre de personnes : le père habituera son fils à toutes les physionomies qui se présentent, et, dans la mesure du possible, il le mettra en rapport avec des hommes de talent et de bonne éducation. Et je ne vois pas pourquoi, si l'on habite la campagne, on ne prendrait pas les enfants avec soi, quand on rend à ses voisins des visites de politesse. Ce que je sais bien, c'est qu'un père qui élève son fils chez lui a plus d'occasions de l'avoir dans sa compagnie, de lui donner des encouragements quand il le juge à propos, de le garantir du contact dangereux des domestiques et des personnes de condition inférieure, qu'il ne pourrait le faire si son enfant était élevé au dehors. Je reconnais qu'il appartient aux parents de prendre une décision sur ce point, d'après leurs convenances, et en tenant compte des

Plus un enfant aura fait de progrès dans la vertu, et plus il aura d'aptitudes à acquérir les autres qualités. Une fois disposé, en effet, à se soumettre aux lois de la vertu, il n'y a plus à craindre qu'il se montre réfractaire ou rétif dans l'accomplisse-ment de ses autres devoirs. Voilà pourquoi j'accorde toutes mes préférences à l'éduca-tion domestique qui se fait sous les yeux du père, avec l'aide d'un bon gouverneur ; c'est le meilleur moyen et le plus sûr d'atteindre la grande fin de l'éducation, toutes les fois que la chose est possible et qu'on suit d'ailleurs les bonnes méthodes. Il est rare qu'une maison ne soit pas fréquentée par un grand nombre de personnes : le père habituera son fils à toutes les physionomies qui se présentent, et, dans la mesure du possible, il le mettra en rapport avec des hommes de talent et de bonne éducation. Et je ne vois pas pourquoi, si l'on habite la campagne, on ne prendrait pas les enfants avec soi, quand on rend à ses voisins des visites de politesse. Ce que je sais bien, c'est qu'un père qui élève son fils chez lui a plus d'occasions de l'avoir dans sa compagnie, de lui donner des encouragements quand il le juge à propos, de le garantir du contact dangereux des domestiques et des personnes de condition inférieure, qu'il ne pourrait le faire si son enfant était élevé au dehors. Je reconnais qu'il appartient aux parents de prendre une décision sur ce point, d'après leurs convenances, et en tenant compte des

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