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2.3. Analyse à priori de l’album utilisé pour ma recherche : Ami-Ami

2.3.6. Analyse détaillée de l’album

Première de couverture

La couverture occupe une place primordiale dans l’album de jeunesse, elle donne le ton, elle permet au lecteur de se construire un horizon d’attente et « constitue surtout l’un des endroits déterminants où se noue le pacte de lecture » (Van der Linden, 2006, p.57). Bien souvent, elle fournit d’ores et déjà de nombreux indices quant aux personnages, au déroulement du récit, au type de discours, au style d’illustrations, au genre de texte, etc.

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Sur la première page de couverture figure la rencontre entre le grand méchant loup et le gentil petit lapin. À priori, ils semblent se tenir la main et partent ensemble dans une même direction. Le loup tient des fleurs dans sa main, les aurait-il reçues de la part de son ami ? À en croire le titre (Ami-Ami) en tout cas, il semblerait qu’il s’agit d’une belle histoire d’amitié qui irait au-delà des différences : l’amitié serait-elle possible même entre un grand méchant loup noir et un gentil petit lapin blanc ?

Cependant, en regardant d’un peu plus près l’illustration et plus spécifiquement nos deux compères, nous nous apercevons alors que le lapin ne semble pas si détendu que cela avec ce loup qui lui tient la main : il a les oreilles qui tombent, la bouche triste. Aurait-il également le regard inquiet ? Le loup serait-il en train de l’emmener de force avec lui ?

Quant au loup, il semble serein, il regarde le lapin, jusque-là rien d’inquiétant. Mais un détail presque invisible nous en dit long sur ses intentions : le croc acéré qui sort de sa gueule : notre ami aurait-il faim ?

Mais alors, qu’en est-il de cette amitié indiquée par le titre ? S’agit-il d’une amitié ordinaire entre deux personnages très différents ? Ou alors s’agit-il d’une amitié « pas banale » (p.22), une amitié dévorante et extrêmement risquée pour le lapin ? Que lire dans ce titre ? « Ami-Ami » ? Ou alors « A-miam-i » ? Si l’on en croit les lois de la nature en tout cas, il semble évident que les loups s’empressent de dévorer les lapins qui croisent leur chemin…

Page de titre

Sur cette page de titre, les deux personnages sont représentés côte à côte, mais contrairement à la première page de couverture, il ne s’agit pas d’une illustration présente dans le récit. Aussi, elle fournit moins d’indices sur le récit futur en le laissant plus ouvert : comme il n’y a pas de contact physique entre les personnages, ces derniers sont peut-être simplement représentés l’un à côté de l’autre nous ne savons pas ce qu’il se passera durant le récit tandis que la première page de couverture illustre la rencontre entre les deux personnages dévoilant ainsi la chute du récit.

Sur cette image, le loup est en position de domination, il est beaucoup plus grand et imposant, il a la tête haute, il fixe le lapin l’œil décidé, presque menaçant, les oreilles en arrière

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et les poings sur les hanches. Le lapin, quant à lui, semble mal à l’aise, voire même soumis puisqu’il a les pieds rentrés, les oreilles qui tombent et qu’il tient ses fleurs tout contre lui.

Pages 2 et 3 (double page)

Sur une double page commune, les deux univers du lapin et du loup sont opposés dans le texte :

Gentil petit lapin – grand méchant loup

Tout en bas de la vallée – tout en haut de la vallée Petite maison blanche – grande maison noire Et dans l’illustration :

Maison ronde et blanche – maison noire et carrée Fumée légère et blanche – fumée épaisse et noire

Herbe verte claire et petit lac paisible – falaise noire et lugubre

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Le texte présente donc le contexte dans lequel vont évoluer les personnages qui habitent tous deux dans la même vallée, sans pour autant se connaître. Cette première double page commune introduit l’opposition entre les deux personnages qui va être poursuivie durant les

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vingt pages suivantes au sein desquelles les personnages seront présentés chacun à leur tour (alternance entre une page « lapin » et une page « loup ») au sein de leurs univers respectifs.

Pages 4 et 5

Dans ces deux pages, nous entrons dans l’univers du lapin où tout est arrondi : le corps du lapin, son nez, ses oreilles, les motifs de la tapisserie, le tronc du bonzaï. Le texte nous indique que le lapin a peut-être un manque dans sa vie puisqu’il se dit chaque matin « Le jour où j’aurai un ami, j’aimerais qu’il soit petit comme moi ». Aussi, il semble souhaiter un ami, mais par n’importe lequel cependant, puisque ce dernier devra lui ressembler. Nous pouvons également penser que le bonzaï symbolise le lapin puisque, comme lui, il est petit, fragile et délicat…

Pages 6 et 7

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Par opposition à l’univers du lapin, l’univers du loup est tout en hauteur, avec des lignes droites, le loup lui-même est longiligne et s’oppose au lapin tout en rondeur. Les couleurs sont sombres, froides, sinistres, la demeure du loup est tout sauf accueillante. Le loup possède des cactus (plantes piquantes, menaçantes, qui demandent peu d’entretien à l’opposé du bonzaï qui demande une attention quotidienne).

Le loup semble avoir le même problème que le lapin puisqu’il se dit chaque soir: « Le jour où j’aurai un ami, je l’aimerai immensément ». Cette page fonctionne en écho avec la page

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précédente (matin/soir, petit/immensément). À noter que l’opposition (se disait chaque matin/ se disait chaque soir) se retrouvera tout au long de la présentation des personnages (p. 4 à 20).

Il est intéressant de noter que le loup regarde par la fenêtre et si l’on est attentif à la première page de l’album illustrant la vallée, nous pouvons voir que la maison du petit lapin est certainement visible depuis la fenêtre du loup se trouvant tout en haut de la falaise. Aussi, le loup serait-il en train de scruter sa proie en vue de son prochain repas ? D’ailleurs, il semble porter un tablier de cuisine…

Pages 8 et 9

détail

Nous sommes de retour dans l’univers du lapin, toujours tout en rondeur : les chaises, le dessous-de-plat, le dessous de verre, la décoration du jus de carotte, le plat à laitue, la table. À nouveau, le lapin fait part de son souhait d’avoir un ami qui lui ressemble : « le jour où j’aurai un ami, j’aimerais qu’il soit végétarien comme moi ».

Une chaise vide se trouve à côté du lapin, serait-ce la chaise qu’il destine à son futur ami ? Le cœur gravé sur le dossier confirme cette piste d’interprétation.

Pages 10 et 11

détail

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Sur l’illustration, nous pouvons observer à nouveau des couleurs glaciales et sombres ainsi qu’un intérieur éclairé avec de la lumière vive créant des ombres et de forts contrastes en opposition avec l’intérieur harmonieux du lapin. Chez le loup, tout est rectiligne, angulaire et pointu, excepté l’assiette qu’il tient dans ses mains (cette dernière symbolise-t-elle le petit lapin tout rond et tout blanc ? Est-il en train de mettre la table en vue de son repas futur ?). En tout cas, il porte toujours son tablier et paraît concentré, son regard est cruel et peut-être même à nouveau dirigé vers l’extérieur.

Si le lapin vient de prendre son petit déjeuner et semble serein et rassasié, il semblerait que le loup n’est pas en paix et qu’il attend son repas avec impatience. À nouveau le texte fait écho à celui du lapin : « Le jour où j’aurai un ami, je l’aimerai tendrement ». À la page précédente, ce n’est pas un hasard si le lapin mangeait « quelques tendres feuilles d’épinard et de laitue ». Mais qu’entend le loup par tendrement ? Tendre comme un bon morceau de viande que l’on déguste ou alors tendre comme un câlin que l’on ferait par amitié sincère ?

Pages 12 et 13

Une nouvelle activité du lapin est présentée, ce dernier semble être un dessinateur avéré, qui bien sûr, souhaiterait retrouver cette qualité chez un éventuel ami : « Le jour où j’aurai un ami, j’aimerais qu’il sache dessiner comme moi ». Le lapin semble bien difficile en matière d’amitié : serait-il incapable d’aimer quiconque ne serait pas exactement comme lui ?

Sur l’illustration, le lapin paraît dessiner un oiseau tout simple et pourtant, le texte nous dit qu’il aime dessiner « des châteaux hantés, de jolies princesses, des chevaliers héroïques et des animaux fantastiques en couleurs ». Cette observation nous fait penser que le lapin est peut-être un grand rêveur que le monde ordinaire ne satisfait pas. Et il en va de même pour son ami

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éventuel : ce dernier ne devra pas être quelconque mais atteindre la perfection à ses yeux, autrement dit, lui ressembler en tout point.

Pages 14 et 15

Sur l’illustration de cette double page, l’accent est mis sur le loup qui regarde à travers son immense fenêtre. Il a l’œil perçant et pourrait bien à nouveau scruter l’horizon afin de surveiller le petit lapin en guettant le moment où il s’aventurerait hors de chez lui. À nouveau, le texte fait écho à celui figurant sur la double page du lapin : « Le jour où j’aurai un ami, je l’aimerai avec talent !». Cependant, le talent dont parle le loup n’est certainement pas un talent de dessinateur comme celui du lapin, mais peut-être plutôt un talent culinaire de cuisinier, où alors de chasseur ?

Pages 16 et 17

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Ces pages présentent un autre hobby du petit lapin qui aime jouer aux cartes, aux dames et aux échecs. À nouveau, son ami futur devrait posséder les mêmes habiletés que lui : « Le jour où j’aurai un ami, j’aimerais qu’il sache jouer comme moi ».

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Il est intéressant d’observer que les jeux favoris du lapin sont pourtant des jeux qui se jouent normalement à deux et donc le manque de compagnie que le lapin semble ressentir se voit ici amplement justifié.

Pages 18 et 19

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De retour chez le loup, ce dernier semble cette fois essuyer un bol ou un récipient en porcelaine (qui lui servira à faire la cuisine par la suite ?) tout en regardant toujours dans cette même direction (certainement en direction de la maison du petit lapin). En observant cette illustration de plus près, nous pouvons également apercevoir un croc saillant qui en dit peut-être long sur les intentions du loup qui, par ailleurs, porte toujours son tablier. Nous pouvons aussi remarquer les griffes de la patte gauche du loup qui sont acérées.

Là encore, le texte fait écho au texte précédant concernant le lapin : « Le jour où j’aurai un ami, je l’aimerai, même mauvais perdant ». Il semble clair qu’au jeu du loup, le lapin risque fort de sortir perdant.

Pages 20 et 21

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Sur ces pages, nous pouvons observer le lapin avec ses nombreuses collections d’objets originaux (timbres rares, cailloux blancs, billes de verre, les branches d’arbres aux formes étranges, les nids abandonnés, etc.). Comme à son habitude, il aimerait que son ami partage ce hobby : « Le jour où j’aurai un ami, j’aimerais qu’il soit collectionneur comme moi ».

Pages 22 et 23

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Ces pages sont les dernières avant la rencontre finale entre le loup et le lapin, l’action débute ici, et d’ailleurs, il s’agit de la première image exprimant une idée de mouvement. Nous pouvons y voir le loup qui sort de chez lui avec la main sur le front comme s’il observait au loin.

Peut-être a-t-il aperçu le lapin qui s’éloignait enfin de chez lui ? En tout cas, il sort avec son tablier (ce qui indique qu’il est sorti précipitamment) et sa fourchette en main (ce qui serait tout de même étrange s’il s’agissait d’une simple promenade !) et il a toujours un croc qui sort de sa gueule renforçant l’idée qu’il s’apprête à dévorer quelque chose. Nous voyons clairement qu’il descend dans la vallée (le cadrage en contre-plongée accentue cet effet) et qu’il s’en va dans la même direction que la vue qu’il a depuis sa fenêtre (il va donc certainement en direction de ce qu’il observait régulièrement en bas de la vallée, là où habite le lapin).

Le texte est encore un écho des pages précédentes concernant le lapin : « Le jour où j’aurai un ami, mon amitié ne sera pas banale ». Le lapin lui, collectionnait les objets rares et originaux, le loup lui non plus ne fait pas dans la banalité, mais plutôt en ce qui concerne sa façon d’aimer ses amis. Alors qu’en est-il de cette amitié pas banale : une amitié extraordinaire, pleine de tendresse ou alors une amitié dévorante qui s’éloigne de la représentation commune de l’amitié ?

Aussi, ces deux pages clôturent la mise en place du décor et la description des personnages, l’action peut commencer : une tragédie ? Une histoire qui finit bien ?

34 Remarques sur les pages 4 à 23

Tout au long de ces pages, nous avons pu remarquer que le texte du lapin fonctionne en écho avec le texte du loup et la même formulation réapparaît tout au long de la présentation des deux personnages : « Le jour où j’aurai un ami… ». Cependant, une petite différence (peut-être de taille) distingue le discours des deux personnages. Le loup parle au futur : « mon amitié ne sera pas banale, je l’aimerai tendrement, immensément, même mauvais perdant, avec talent », tandis que le lapin parle au conditionnel « j’aimerais qu’il soit collectionneur comme moi, végétarien comme moi », etc. Aussi, il semblerait que le loup soit certain quant à son amitié future (cette dernière deviendra réalité c’est certain), mais par contre, le lapin nous parle de l’amitié comme un souhait, un rêve, un idéal qu’il ne rencontrera surement jamais (en effet, ses exigences seront difficiles à remplir).

Pages 24 et 25 (double page)

Cette double page représente la rencontre entre le petit lapin et le grand méchant loup :

« Un beau jour, ce jour-là arriva ». Le texte nous induit en erreur à cet endroit précis, car il tend à nous faire croire que cette rencontre a lieu par hasard (un beau jour), alors qu’il semblerait que le loup a tout à fait prémédité sa descente dans la vallée. Le loup semble se précipiter, il a l’air déterminé (aurait-il peur que sa proie lui échappe ?). Il n’a plus de fourchette dans la main, peut-être l’a-t-il rangée dans son tablier de peur de trahir ses intentions.

Le lapin, quant à lui, semble surpris, un brin paniqué puisque ses oreilles se dressent sur sa tête et que ses yeux s’écarquillent à la vue du loup. Le texte appuie l’illustration en traduisant à son tour la surprise du lapin qui est pris au dépourvu : « Lorsque le loup arriva à sa hauteur, le lapin sursauta et, ne sachant trop que faire, lui tendit la brassée de coquelicots qu’il venait de cueillir » (p.25). Mais pourquoi ne s’enfuit-il pas à la vue du loup ? Ne sait-il pas que les loups

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sont les ennemis des lapins et qu’il risque sa peau en restant ? Ou alors n’a-t-il simplement pas eu le temps de réagir ?

Pages 26 et 27

Sur cette double page dont est tirée l’illustration de la première page de couverture, nous pouvons observer que le loup a pris la main du lapin et il tient les fleurs offertes par ce dernier :

« Personne ne m’a jamais offert de fleurs…Tu es mon ami… ». À en croire le texte, le loup est plein de bonnes intentions, mais n’oublions pas que son croc est toujours visible et que son regard n’a pas l’air si tendre que cela.

Le lapin, lui, refuse catégoriquement l’amitié proposée par le loup : « Je ne veux pas être ton ami », « Je veux que mon ami soit petit et tu es grand ! Je veux que mon ami aime les légumes et tu n’aimes que la viande ! Je veux que mon ami sache dessiner et tes dessins doivent être affreux ! Je veux que mon ami soit joueur et collectionneur et tu ne dois pas l’être ! »

Nous voyons ici s’exprimer le caractère égoïste et narcissique du lapin qui ne veut pas d’un ami différent de lui et qui se permet de critiquer le loup en insinuant que ses dessins doivent être affreux alors qu’il ferait mieux de se taire puisqu’il n’est pas en position de force. Ou bien alors s’agit-il d’une ruse pour ne pas accompagner le loup ? Éventuellement, mais cela risque plus de l’énerver qu’autre chose…

En tout cas, malgré son refus de suivre le loup, les deux personnages partent en direction de la maison du loup ce qui ne présage rien de bon (il semblerait bien que le loup emmène le lapin de force).

36 Pages 28 et 29

Il s’agit de la dernière double page de l’album qui correspond à la situation finale (ouverte) du récit. Les deux personnages sont chez le loup, le texte nous indique que ce dernier a refermé la porte derrière lui, à clef il semblerait : « D’un double tour de clé, il ouvrit la grande porte sombre, la referma, la referma et dit au petit lapin : “

Moi, je t’aime comme tu es.

” » Il est intéressant de noter que la déclaration du loup est écrite dans l’album en caractères plus grands que le reste du texte, comme pour indiquer au lecteur qu’il est intéressant de s’attarder sur le sens de cette phrase. Le loup utilise le verbe « aimer », mais quelle signification met-il derrière ce verbe ? Aimer comme on aimerait un ami ou alors aimer comme on aimerait un bon steak bien juteux ? L’auteur exploite ici la polysémie du verbe « aimer » de manière à créer la confusion et troubler la compréhension du lecteur.

Toute l’ambigüité de l’album se retrouve au sein de cette double page qui fournit des indices de sens, mais pas une solution clairement définie. Le loup porte son tablier, il a dressé la table (avec une seule assiette !), les fleurs du lapin sont par terre (peut-être qu’une lutte a eu lieu ? Peut-être que le loup a jeté les fleurs puisque son intérêt est plutôt de dévorer le petit lapin ?). Le loup enlace le petit lapin et semble lui faire un bisou. Les oreilles du lapin tombent (serait-ce des gouttes de salive ?), ce dernier a les joues toutes rouges et semble crispé, comme s’il cherchait à se dégager de l’étreinte du loup.

Cette amitié est-elle encore imaginable à ce stade du récit, et ce, malgré les différences et allant à l’encontre des instincts naturels de chacun (eh oui, les loups mangent les lapins…)? Pour le lecteur attentif qui a repéré tous les indices précédents et les détails significatifs (fourchette, tablier, assiette…), il est difficile d’y croire encore.

37 Quatrième de couverture

La quatrième de couverture de l’album est certainement l’illustration la plus nette quant aux intentions du loup, puisque ce dernier saisit le lapin dans ses bras et semble prêt à le dévorer, son regard est terrifiant. Cette fois, les derniers espoirs concernant une amitié possible entre le lapin et le loup s’évanouissent même pour le lecteur le plus optimiste. Il s’agit d’ailleurs ici d’un procédé fréquemment utilisé par les créateurs qui disposent sur la quatrième de couverture une illustration forte en significations, mais qui ne risque pas de troubler l’interprétation de l’album puisque cette dernière est vue en principe à la fin :

Mis à part quelques critiques, il est pourtant bien rare qu’un lecteur se saisisse d’une couverture et

Mis à part quelques critiques, il est pourtant bien rare qu’un lecteur se saisisse d’une couverture et